René Guy Cadou est né le 15 février 1920 à Sainte-Reine de Bretagne, dans la Loire-Atlantique. En 1936, Cadou fait la rencontre de Michel Manoll, qui l'introduit dans les milieux poétiques et lui fait connaître notamment
Max Jacob et Pierre Reverdy. La première publication ne tardera guère : "Brancardiers de l'Aube", en 1937, et ce seront désormais des années de poésie ardente, où l'ivresse de la création viendra se heurter à de nouvelles épreuves : la mort du père, la guerre, la débâcle. Mobilisé en juin 40, Cadou échoue dans la retraite, à Navarrenx puis à Oloron-Ste-Marie où, malade, il est hospitalisé. Réformé le 23 octobre, il regagne la région nantaise où le hasard de ses nominations en tant qu'instituteur suppléant le conduit aux quatre coins du département. Cadou eut, semble-t-il, toujours le pressentiment qu'il quitterait le monde prématurément :"Je ne ferai jamais que quelques pas sur cette terre"
Le jour le plus important de la courte vie de René Guy Cadou fut sans doute le 17 juin 1943, jour où il rencontre une jeune fille de Nantes, Hélène Laurent, qu'il devait épouser en 1946 et qu'il célébra dans "Hélène ou le règne végétal". Nommé à Louisfert en octobre 1945, Cadou s'y installe et mène avec les gens du village la vie simple du maître d'école en sabots et pélerine ; et c'est la kyrielle des copains, "Les Amis de haut bord", qui, la classe terminée, viennent saluer le poète. Mais bientôt la maladie va faire son œuvre inéluctable. Quelques jours après avoir signé "Les Biens de ce Monde", René Guy Cadou meurt dans la nuit du 20 mars 1951, entouré d'Hélène et de Jean Rousselot qui était venu le voir par hasard. Il dit à ceux qu'il aime : "Continuez. Le temps qui m'est donné, que l'amour le prolonge."