Fondé en 1961 par le Poète et Résistant, Jean-Pierre Rosnay, et animé par son fils Blaise, le Club des Poètes a pour vocation de "rendre la poésie contagieuse et inévitable" parce qu'elle est 'l'anti-polluant de l'espace mental", "le contrepoids et le contrepoison d'une existence qui tend à faire de nous des robots". Tous les soirs, du mardi au samedi, nous organisons des récitals au 30 de la rue de Bourgogne à Paris. Depuis 1996, sur Internet, vous pouvez découvrir les poètes que nous aimons, vous tenir au courant de l'agenda de nos soirées, découvrir notre podcast, communiquer avec nous et suivre au jour le jour toutes nos aventures poétiques. Bienvenue en Territoire de Poésie.
La poésie est vivante, vive la poésie.

René-Guy Cadou

Le Club
desPoètes

depuis 1961

Fondé en 1961 par Jean-Pierre Rosnay, et animé par son fils Blaise, le Club des Poètes a pour vocation de "rendre la poésie contagieuse et inévitable". Découvrez ici l'agenda de nos soirées, l'actualité de notre podcast, et une anthologie commentée des poètes que nous aimons.
30 rue de Bourgogne
75007 Paris
métro 13 Varennes

· UN POÈME · · UN POÈME ·
Fondé en 1961 par Jean-Pierre Rosnay et sa Muse et épouse, Tsou pour « rendre la poésie contagieuse et inévitable »

Du mardi au samedi
De 19h à 01h
Fermé dimanche et lundi
paris - 18 mai 2024 - page 6
histoire
René Guy Cadou est né le 15 février 1920 à Sainte-Reine de Bretagne, dans la Loire-Atlantique. En 1936, Cadou fait la rencontre de Michel Manoll, qui l'introduit dans les milieux poétiques et lui fait connaître notamment Max Jacob et Pierre Reverdy. La première publication ne tardera guère : "Brancardiers de l'Aube", en 1937, et ce seront désormais des années de poésie ardente, où l'ivresse de la création viendra se heurter à de nouvelles épreuves : la mort du père, la guerre, la débâcle. Mobilisé en juin 40, Cadou échoue dans la retraite, à Navarrenx puis à Oloron-Ste-Marie où, malade, il est hospitalisé. Réformé le 23 octobre, il regagne la région nantaise où le hasard de ses nominations en tant qu'instituteur suppléant le conduit aux quatre coins du département. Cadou eut, semble-t-il, toujours le pressentiment qu'il quitterait le monde prématurément :"Je ne ferai jamais que quelques pas sur cette terre" Le jour le plus important de la courte vie de René Guy Cadou fut sans doute le 17 juin 1943, jour où il rencontre une jeune fille de Nantes, Hélène Laurent, qu'il devait épouser en 1946 et qu'il célébra dans "Hélène ou le règne végétal". Nommé à Louisfert en octobre 1945, Cadou s'y installe et mène avec les gens du village la vie simple du maître d'école en sabots et pélerine ; et c'est la kyrielle des copains, "Les Amis de haut bord", qui, la classe terminée, viennent saluer le poète. Mais bientôt la maladie va faire son œuvre inéluctable. Quelques jours après avoir signé "Les Biens de ce Monde", René Guy Cadou meurt dans la nuit du 20 mars 1951, entouré d'Hélène et de Jean Rousselot qui était venu le voir par hasard. Il dit à ceux qu'il aime : "Continuez. Le temps qui m'est donné, que l'amour le prolonge."
Pierre Raisonnier

La nuit! la nuit surtout...

La nuit ! La nuit surtout je ne rêve pas je vois
J'entends je marche au bord du trou
J'entends gronder
Ce sont les pierres qui se détachent des années
La nuit nul ne prend garde
C'est tout un pan de l'avenir qui se lézarde
Et rien ne vivra plus en moi
Comme un moulin qui tourne à vide
L'éternité
De grandes belles filles qui ne sont pas nées
Se donneront pour rien dans les bois
Des hommes que je ne connaîtrai jamais
Battront les cartes sous la lampe un soir de gel
Qu'est-ce que j'aurai gagné à être éternel?
Les lunes et les siècles passeront
Un million d'années ce n'est rien
Mais ne plus avoir ce tremblement de la main
Qui se dispose à cueillir des oeufs dans la haie
Plus d'envie plus d'orgueil tout l'être satisfait
Et toujours la même heure imbécile à la montre
Plus de départs à jeun pour d'obscures rencontres
Je me dresse comme un ressort tout neuf dans mon lit
Je suis debout dans la nuit noire et je m'agrippe
A des lampions à des fantômes pas solides
Où la lucarne ? Je veux fuir ! Où l'écoutille ?
Et je m'attache à cette étoile qui scintille
Comme un silex en pointe dans le flanc
Ivrogne de la vie qui conjugue au présent
Le liseron du jour et le fer de la grille