Fondé en 1961 par le Poète et Résistant, Jean-Pierre Rosnay, et animé par son fils Blaise, le Club des Poètes a pour vocation de "rendre la poésie contagieuse et inévitable" parce qu'elle est 'l'anti-polluant de l'espace mental", "le contrepoids et le contrepoison d'une existence qui tend à faire de nous des robots". Tous les soirs, du mardi au samedi, nous organisons des récitals au 30 de la rue de Bourgogne à Paris. Depuis 1996, sur Internet, vous pouvez découvrir les poètes que nous aimons, vous tenir au courant de l'agenda de nos soirées, découvrir notre podcast, communiquer avec nous et suivre au jour le jour toutes nos aventures poétiques. Bienvenue en Territoire de Poésie.
La poésie est vivante, vive la poésie.

André Frédérique

Le Club
desPoètes

depuis 1961

Fondé en 1961 par Jean-Pierre Rosnay, et animé par son fils Blaise, le Club des Poètes a pour vocation de "rendre la poésie contagieuse et inévitable". Découvrez ici l'agenda de nos soirées, l'actualité de notre podcast, et une anthologie commentée des poètes que nous aimons.
30 rue de Bourgogne
75007 Paris
métro 13 Varennes

· UN POÈME · · UN POÈME ·
Fondé en 1961 par Jean-Pierre Rosnay et sa Muse et épouse, Tsou pour « rendre la poésie contagieuse et inévitable »

Du mardi au samedi
De 19h à 01h
Fermé dimanche et lundi
paris - 18 mai 2024 - page 6
histoire
Je tiens André Frédérique pour le meilleur poète de l'humour qui ait appartenu -quoique sur le tard, eu égard à son âge- au mouvement surréaliste et j'ai, par les moyens de la radio, de la télévision et du spectacle, tout mis en oeuvre pour faire partager le plus largement possible l'admiration boulimique que je voue à ce rigolo qui avait une sainte horreur, si je puis m'exprimer de la sorte, de tout ce qui ressemble à l'admiration, à la considération, et à la consécration, du moins appliquées à ses pompes et à ses oeuvres.

J'ajoute que l'accueil enthousiaste des téléspectateurs et auditeurs qui suivirent les émissions que je lui ai consacrées (les jeunes de 16 à 20 ans, en particulier, m'adressèrent des milliers de lettres pour savoir où ils pourraient se procurer les oeuvres d'André Frédérique), dépassa toutes mes espérances.

André Frédérique, qui d'ailleurs ne le fréquenta que très peu, appréciait beaucoup Raymond Queneau.
D'un certain point de vue, voire de plusieurs, les ayant bien connus l'un et l'autre, je suis fondé à penser qu'ils étaient quelque peu frères.

Par comble de délicatesse et d'esprit de contradiction, au physique, André Frédérique ressemblait, les jours fastes à un clerc de notaire, et les jours néfastes, carrément à un notaire de province qui aurait eu des relations dans la capitale.
Jean-Pierre Rosnay

Pudeur

Elle rougit si l'on parle de chaise, pour ce que l'on y pose.
Je prends mille précautions pour ne pas choquer ma femme. Dès le matin, une lettre la prévient de ma visite possible pour le lendemain soir.
J'entre, comme quelqu'un qui se tromperait, m'excusant, revêtu d'un lourd par-dessus beige. Ensuite, je dois imaginer mille raisons pour le quitter : la chaleur ou qu'il est trempé.
En veston, je ne puis éviter que sa rougeur ne soit extrême. Il me faut revenir en arrière, m'entourer de rideau, ou me cacher dans la pièce voisine. Je reviens. Elle, enfouie sous les draps, en manteau de fourrure, a repris sa contenance. Je me glisse.
Non, ce n'est pas commode.
Après, je dois partir en voyage.
Mais la gêne persiste pendant des mois entre nous deux.