Fondé en 1961 par le Poète et Résistant, Jean-Pierre Rosnay, et animé par son fils Blaise, le Club des Poètes a pour vocation de "rendre la poésie contagieuse et inévitable" parce qu'elle est 'l'anti-polluant de l'espace mental", "le contrepoids et le contrepoison d'une existence qui tend à faire de nous des robots". Tous les soirs, du mardi au samedi, nous organisons des récitals au 30 de la rue de Bourgogne à Paris. Depuis 1996, sur Internet, vous pouvez découvrir les poètes que nous aimons, vous tenir au courant de l'agenda de nos soirées, découvrir notre podcast, communiquer avec nous et suivre au jour le jour toutes nos aventures poétiques. Bienvenue en Territoire de Poésie.
La poésie est vivante, vive la poésie.

Arthur Rimbaud

Le Club
desPoètes

depuis 1961

Fondé en 1961 par Jean-Pierre Rosnay, et animé par son fils Blaise, le Club des Poètes a pour vocation de "rendre la poésie contagieuse et inévitable". Découvrez ici l'agenda de nos soirées, l'actualité de notre podcast, et une anthologie commentée des poètes que nous aimons.
30 rue de Bourgogne
75007 Paris
métro 13 Varennes

· UN POÈME · · UN POÈME ·
Fondé en 1961 par Jean-Pierre Rosnay et sa Muse et épouse, Tsou pour « rendre la poésie contagieuse et inévitable »

Du mardi au samedi
De 19h à 01h
Fermé dimanche et lundi
paris - 18 mai 2024 - page 6
histoire
« Rimbaud ? Il s'agit d'un enfant né à Charleville, à la fin du XIXème siècle et qui, par les facultés de son imagination et ses dons poétiques, procura une dimension inaccoutumée à l'aventure humaine. Dieu lui-même en fut tout esbaudi et le diable s'en mordit la queue. » JR Rosnay
Comme lui Verlaine, Mallarmé, Laforgue ont voulu découvrir des territoires inconnus, mais Rimbaud lui, est parti sans espoir de retour. Que dire de cette oeuvre brève,chargée d'un pouvoir révolutionnaire qui demeure si vivaceé Et puis à 20 ans, le silence. Après l'aventure poétique,l'aventure vécue : trafic d'armes en Abyssinie, retour à Marseille 18 ans plus tard pour y mourir à l'hôpital après l'amputation d'une jambe. Qu'y a-t-il de commun entre cet agonisant quadragénaire et le poète de 20 ansé Nous n'en saurons jamais rien. Le poète est mort à 20 ans. Seule compte donc pour nous cette oeuvre qui n'a plus cessé d'attirer, d'inquiéter tous ceux pour qui la poésie se situe à la frontière du verbe et du silence.
Ce drame, Rimbaud va le poursuivre jusque dans sa vie tranchée par le milieu comme au couteau ; vingt ans de poésie, vingt ans de silence. Rimbaud ne conçoit la poésie que dans la révolte, une absolue et permanente révolution pour une libération de tout l'être moral, social, métaphysique. Rimbaud court jusqu'aux limites de l'homme et sans seulement s'en apercevoir, il les laisse derrière lui. Quelle est donc la fonction du poète pour Rimbaud ? C'est le grand, l'éternel départ dans l'éternelle révolte vers l'éternel absolu.
Roger Gouze

Roman

I

On n'est pas sérieux, quand on a dix-sept ans.
- Un beau soir, foin des bocks et de la limonade,
Des cafés tapageurs aux lustres éclatants !
- On va sous les tilleuls verts de la promenade.

Les tilleuls sentent bon dans les bons soirs de juin !
L'air est parfois si doux, qu'on ferme la paupière ;
Le vent chargé de bruits - la ville n'est pas loin -
A des parfums de vigne et des parfums de bière...

II

- Voilà qu'on aperçoit un tout petit chiffon
D'azur sombre, encadré d'une petite branche,
Piqué d'une mauvaise étoile, qui se fond
Avec de doux frissons, petite et toute blanche...

Nuit de juin ! Dix-sept ans ! - On se laisse griser.
La sève est du champagne et vous monte à la tête...
On divague ; on se sent aux lèvres un baiser
Qui palpite là, comme une petite bête...

III

Le coeur fou robinsonne à travers les romans,
- Lorsque, dans la clarté d'un pâle réverbère,
Passe une demoiselle aux petits airs charmants,
Sous l'ombre du faux col effrayant de son père...

Et, comme elle vous trouve immensément naïf,
Tout en faisant trotter ses petites bottines,
Elle se tourne, alerte et d'un mouvement vif...
- Sur vos lèvres alors meurent les cavatines...

IV

Vous êtes amoureux. Loué jusqu'au mois d'août.
Vous êtes amoureux. - Vos sonnets La font rire.
Tous vos amis s'en vont, vous êtes mauvais goût.
- Puis l'adorée, un soir, a daigné vous écrire !...

- Ce soir-là..., - vous rentrez aux cafés éclatants,
Vous demandez des bocks ou de la limonade...
- On n'est pas sérieux, quand on a dix-sept ans
Et qu'on a des tilleuls verts sur la promenade.