Fondé en 1961 par le Poète et Résistant, Jean-Pierre Rosnay, et animé par son fils Blaise, le Club des Poètes a pour vocation de "rendre la poésie contagieuse et inévitable" parce qu'elle est 'l'anti-polluant de l'espace mental", "le contrepoids et le contrepoison d'une existence qui tend à faire de nous des robots". Tous les soirs, du mardi au samedi, nous organisons des récitals au 30 de la rue de Bourgogne à Paris. Depuis 1996, sur Internet, vous pouvez découvrir les poètes que nous aimons, vous tenir au courant de l'agenda de nos soirées, découvrir notre podcast, communiquer avec nous et suivre au jour le jour toutes nos aventures poétiques. Bienvenue en Territoire de Poésie.
La poésie est vivante, vive la poésie.

François Villon

Le Club
desPoètes

depuis 1961

Fondé en 1961 par Jean-Pierre Rosnay, et animé par son fils Blaise, le Club des Poètes a pour vocation de "rendre la poésie contagieuse et inévitable". Découvrez ici l'agenda de nos soirées, l'actualité de notre podcast, et une anthologie commentée des poètes que nous aimons.
30 rue de Bourgogne
75007 Paris
métro 13 Varennes

· UN POÈME · · UN POÈME ·
Fondé en 1961 par Jean-Pierre Rosnay et sa Muse et épouse, Tsou pour « rendre la poésie contagieuse et inévitable »

Du mardi au samedi
De 19h à 01h
Fermé dimanche et lundi
paris - 21 novembre 2024 - page 6
histoire
Écoliers, lycéens, étudiants, si vous ne voulez pas, à la fin de votre vie, nourrir les mêmes regrets que Villon, soyez des élèves studieux et appliqués! Et si décidément vous n'y parvenez pas, votre seule excuse sera d'avoir, autant que lui, du génie, ce qui n'est pas à la portée du premier venu. Commencez par apprendre par coeur : "Les historiens littéraires prétendent que François de Moncorbier, dit François Villon a vécu approximativement entre l'année 1430 et l'année 1463. On croit savoir qu'encore enfant il perdit son père et qu'un certain chanoine de Saint-Benoît-le-Bétourné commit l'imprudence de recueillir cet enfant insoumis qui devait, en plus de quelques autres méfaits notoires (on le soupçonne de vol et d'assassinat), apporter quelques-unes des pages les plus scandaleusement vivantes de la poésie française de tous les temps. Plus immorale encore, la légende veut qu'il dut à un poète et à la poésie d'avoir la vie sauve. Après avoir agressé un notaire, (et ce qui est pire, un notaire pontifical!), il fut arrêté et condamné à la pendaison, mais Charles d'Orléans, Poète et roi, pour avoir été enthousiasmé par sa "Ballade des pendus" (L'épitaphe), lui aurait accordé sa grâce.
Piers Tenniel

L'épitaphe Villon

Frères humains qui après nous vivez,
N'ayez les cœurs contre nous endurcis,
Car, si pitié de nous pauvres avez,
Dieu en aura plus tôt de vous mercis.
Vous nous voyez ci attachés cinq, six :
Quant à la chair, que trop avons nourrie,
Elle est piéça dévorée et pourrie,
Et nous, les os, devenons cendre et poudre.
De notre mal personne ne s'en rie ;
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !

Si frères vous clamons, pas n'en devez
Avoir dédain, quoique fûmes occis
Par justice. Toutefois vous savez
Que tous hommes n'ont pas bon sens rassis ;
Excusez-nous, puisque sommes transis,
Envers le fils de la Vierge Marie,
Que sa grâce ne soit pour nous tarie,
Nous préservant de l'infernale foudre.
Nous sommes morts, âme ne nous harie,
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !

La pluie nous a débués et lavés,
Et le soleil desséchés et noircis ;
Pies, corbeaux, nous ont les yeux cavés,
Et arraché la barbe et les sourcils.
Jamais nul temps nous ne sommes assis ;
Puis çà, puis là, comme le vent varie,
À son plaisir sans cesser nous charrie,
Plus becquetés d'oiseaux que dés à coudre.
Ne soyez donc de notre confrérie ;
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !

Prince Jésus, qui sur tous a maistrie,
Garde qu'Enfer n'ait de nous seigneurie :
À lui n'ayons que faire ni que soudre.
Hommes, ici n'a point de moquerie ;
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !
Vers 1460