Comme René-Guy
Cadou et
Francis Jammes, elle vécut relativement à l'écart des tumultes de la vie littéraire parisienne et nous devons, semble-t-il, à l'abbé Munier, d'avoir encouragé sa vocation poétique.
Dans des vers légers et chantant, "des chansons" comme elle les appelle, elle a exprimé sa foi en Dieu et en Jésus (ce qui ne l'empêcha pas d'être célébrée comme une voix unique par le peu orthodoxe
Louis Aragon) et son attente de l'amour (qui passa devant sa porte sans daigner s'arrêter, dit-elle).
Elle a chanté aussi les soubresauts d'un coeur insoumis enseveli dans la vie, apparemment bien réglée et sans histoires, de la petite bourgeoisie provinciale et pieuse.
Ses "Notes Intimes", éditées chez Stock, éclairent d'ailleurs d'un jour dramatique les luttes dont son coeur fut le champ de bataille, entre l'espérance en un Dieu d'amour, et une vie qui lui sembla bien souvent en apporter le démenti.