Dandy, Baudelaire cultive la provocation, adore les femmes dont il dit parfois le plus grand mal dans ses poèmes et aphorismes.
Rimbaud, si sévère envers les poètes du XIXéme siécle, lui reconnaitra des dons de voyance quasi-divin (c'est un dieu!) mais lui reprochera d'étre resté trop attaché aux formes classiques. Certains de ses poèmes des "Fleurs du Mal", le recueil qui lui assura la notoriété et la postérité, furent condamnés en justice et certains de ses aphorismes, effectivement très provocants, ont gardé leur pouvoir subversif en traversant le temps.Sa vie, emplie d'amertumes diverses (relations avec sa mère et son beau père, soucis d'argent) et d'aspirations vers un Ailleurs introuvable (Anywhere out of the world), visions de paradis exotiques ou souvenir d'un âge d'or (La vie antérieure) qui convergent vers le désir de la mort, le réduisit à un état de désespoir confinant au mépris généralisé (cf Mon coeur mis à nu) dont il ne se délivrait que par la poésie (A une heure du matin).
Théophile Gautier, qui fut son ami et à qui il dédia "Les Fleurs du Mal", décrit pourtant Baudelaire jeune comme un compagnon charmant, attentif et spirituel, dans un très beau portrait qu'il lui a consacré.
Esthète érudit et exigeant, il fut un critique d'Art de génie et c'est à lui que nous devons d'avoir connu l'oeuvre fantasmagorique et rigoureuse du grand poète américain, Edgar Allan
Poe, dont il traduisit avant
Mallarmé de nombreux poèmes, essais et histoires extraordinaires.