Fondé en 1961 par le Poète et Résistant, Jean-Pierre Rosnay, et animé par son fils Blaise, le Club des Poètes a pour vocation de "rendre la poésie contagieuse et inévitable" parce qu'elle est 'l'anti-polluant de l'espace mental", "le contrepoids et le contrepoison d'une existence qui tend à faire de nous des robots". Tous les soirs, du mardi au samedi, nous organisons des récitals au 30 de la rue de Bourgogne à Paris. Depuis 1996, sur Internet, vous pouvez découvrir les poètes que nous aimons, vous tenir au courant de l'agenda de nos soirées, découvrir notre podcast, communiquer avec nous et suivre au jour le jour toutes nos aventures poétiques. Bienvenue en Territoire de Poésie.
La poésie est vivante, vive la poésie.

Jules Laforgue

Le Club
desPoètes

depuis 1961

Fondé en 1961 par Jean-Pierre Rosnay, et animé par son fils Blaise, le Club des Poètes a pour vocation de "rendre la poésie contagieuse et inévitable". Découvrez ici l'agenda de nos soirées, l'actualité de notre podcast, et une anthologie commentée des poètes que nous aimons.
30 rue de Bourgogne
75007 Paris
métro 13 Varennes

· UN POÈME · · UN POÈME ·
Fondé en 1961 par Jean-Pierre Rosnay et sa Muse et épouse, Tsou pour « rendre la poésie contagieuse et inévitable »

Du mardi au samedi
De 19h à 01h
Fermé dimanche et lundi
paris - 22 décembre 2024 - page 6
histoire
(1867-1887) "C'était un esprit doué de tous les dons et riche d'acquisitions importantes. Son génie naturel fait de sensibilité, d'ironie, d'imagination et de clairvoyance, il avait voulu le nourrir de connaissances positives, de toutes les philosophies, de toutes les littératures, de toutes les images de nature et d'art; et même les dernières vues de la science semblent lui avoir été familières. C'était le génie orné et flamboyant, prêt à construire des architectures infiniment diverses et belles, à élever très haut des ogives nouvelles et des dômes inconnus; mais il avait oublié son manchon d'hiver et il mourut de froid, un jour de neige" écrivit Rémy de Gourmont dans le "Livre des Masques" à propos de ce poète à la discrète postérité.Comme Lautréamont, Jules Laforgue naquît à Montevideo et mourût très jeune (27 ans pour Laforgue, 24 ans pour Isidore Ducasse). Mais la comparaison entre ce délicat poète - souvent mélancolique, parfois nostalgique, qui semble regarder l'agitation du monde avec une résignation un peu lasse et nous parle à mi-voix- et le terrible et cocasse inventeur des Chants de Maldoror, ne va pas plus loin. Grand courtisan de la Lune, ce poète délicat est quelque peu oublié pour avoir chanté en mode mineur à l'époque où Baudelaire et Rimbaud écrivaient leurs tragédies poétiques.

Arabesques de malheur

Nous nous aimions comme deux fous ;
On s’est quittés sans en parler.
(Un spleen me tenait exilé
Et ce spleen me venait de tout.)
Que ferons-nous, moi, de mon âme,
Elle de sa tendre jeunesse !
Ô vieillissante pécheresse,
Oh ! que tu vas me rendre infâme !
Des ans vont passer là-dessus ;
On durcira chacun pour soi ;
Et plus d’une fois, je m’y vois,
On ragera : » Si j’avais su ! « ….
Oh ! comme on fait claquer les portes,
Dans ce Grand Hôtel d’anonymes !
Touristes, couples légitimes,
Ma Destinée est demi-morte !….
– Ses yeux disaient : » Comprenez-vous !
» Comment ne comprenez-vous pas ! «
Et nul n’a pu le premier pas ;
On s’est séparés d’un air fou.
Si on ne tombe pas d’un même
Ensemble à genoux, c’est factice,
C’est du toc. Voilà la justice
Selon moi, voilà comment j’aime.
1874, Des Fleurs de bonne volonté