Avec
Henri Michaux, Geo Norge est le poète contemporain belge qui a le plus contribué à la vitalité de la poésie francophone.
Comme il ne se prenait pas beaucoup au sérieux, on a souvent tendance à ne pas le prendre au sérieux.
C'est un tort : sa poésie, pour légère qu'elle puisse paraître (dans le sens où la poésie de
Charles
Cros, de Germain Nouveau ou de
Jules Laforgue est légère) n'en rend pas moins compte d'une palette étendue de bouleversements intérieurs, où, entre autres, la foi et le désespoir ont chacun leur tour.
Comme René
Depestre,
Max Jacob,
Desnos, il ne joue pas au poète, il est "le plus naturellement du monde poète" et plutôt que d'essayer de nous impressionner par des acrobaties verbales, il voudrait bien nous parler et nous rejoindre.
Sa langue colorée, charnelle, vivante, joueuse, sa "langue verte" pour emprunter le titre d'un de ses livres publiés à la NRF, y parvient le plus souvent.