- Julien
Santenoy, France, 2 avril 2001
Une
forme accueillante pour mon rêve
Un beau
regard d'azur posé sur toute chose
avec, les yeux dans les yeux,
la vie.
Un beau
dessin, pour apaiser le coeur d'enfant,
mais
dans l'ombre
la force d'un trait au fusain
pour que se lève en moi l'adolescent qui veut.
Oh non
pas le rêve qui se rêve
mais le coeur qui se construit
non pas la fuite
le face à face avec la vie.
- Philippe
Latger, France, le 1er avril 2001
Ne meurs
jamais avant davoir vu New York.
Sans ça, tu ne saurais jamais ce quest lhumanité.
On ne meurt pas avant davoir vu New York.
Sans ça, à quoi rêverait-on pendant léternité
?
Ne meurs jamais avant davoir vu New York.
Sans ça, il faut souhaiter quon puisse un jour ressusciter.
__________
Quand reviendrai-je à New York ?
Je veux revoir cette jungle qui transpire lamour.
Cet enfer en blocs, ce bonheur en barres, ce labyrinthe moderne,
Où les âmes solitaires copulent dans la lumière,
dans le noir,
Dans les escaliers de service, les ascenseurs, les taxis,
Se croisent dans le tambour dune porte tournante,
Deux escalators opposés, deux rames de métro,
Sans jamais se toucher
Quand reviendrai-je à New York ?
- Patrick
Lanoix, France, le 1er avril 2001
DESTIN
Destin,
démiurge grotesque et veule
avili aux marches de l'espoir
quémandant la fureur et la folie des hommes.
Bouffon intrépide se gaussant des désirs
et des vaines ambitions à nous autres si chers,
amateur acharné des luttes et du chaos,
piétinant la sagesse, saccageant la quiétude
bousculant l'harmonie si rare et
tant prisée,
tel le coup de tonnerre dans un grand ciel paisible
désarmant les ardeurs, réveillant les faiblesses
déchirant les émois aux portes du désir
fracassant nos peurs aux pieds du silence.
Destin, mécanique imprévisible, tel
un pantin frénétique dansant avec entrain,
au réveillon de l'espoir, en habit de clown
balayant violemment et sans ménagements
le méticuleux aménagement de nos vaines passions.
-
Denis
Dambré, France, le 1er avril 2001
Entends-tu?
Entends-tu de nuit couchée en ta demeure
la sombre voix de l'amant qui t'appelle par
ton nom
dans le bosquet voisin de la chambre où tu demeures?
T'advient-il
d'ouvrir bien large ta fenêtre
que l'air frais s'engouffre et transporte dans ton lit
les ondes timides et craintives émanant de sa voix
déchirant le voile obscur des ténèbres du soir?
Il rôde
chaque soir à la lisière de l'étang
le spectre qui s'épuise à clamer ton doux nom;
il étanche sa soif dans cette eau poissonneuse
sur laquelle glisse les ondes orphelines
de sa voix qui s'éreinte à pleurer ton absence.
Ce soir
prête l'oreille et l'entends qui t'invite
à venir à sa rencontre dans ta robe de soirée
noire.
N'éveille pas le soupçon de tes maîtres qui sommeillent.
Douce est l'herbe fraîche pour un somme voluptueux.
- Paul-Henry
Meunier, France, le 01 avril 2001
Enfants
de nulle part
Enfants
de la misère,
Fruits d'un bonheur à la source détruit,
Qui vont au jour, sans guide et sans appui,
Au gré
de l'éphémère...
- Matt
Boirlaud, france, le 31 mars 2001
J'ai
eu envie de vous faire partager cette phrase de Max
Jacob:
"Il a été perdu une belle ame à l'état
de neuf, veuillez la rapporter à Dieu son propriétaire."
- Jean
Coulombe, Canada, le 31 mars 2001
Devant
l'intolérable abscence de consultation publique de la part
de nos gouvernements sur un sujet aussi crucial que l'accord sur la
Zone de libre-échange des Amériques (ZLEA), tous ceux
ou celles qui aimeraient s'exprimer à ce propos par le biais
de l'écriture poétique et qui se sentent interpelés
par «la lutte citoyenne pour une autre mondialisation»
à caractère plus humaniste sont invités à
participer au «Sonnet des Amériques.. Le Sonnet des Amériques
est un événement de «lectures manifestives»
qui se tiendra parallèlement au Sommmet des Amériques
de Québec, le 20 avril 2001, au Tam Tam Café du Centre
Jacques-Cartier, 421 boulevard Langelier, coin Charest est et Langelier,
Québec, à compter de 20 heures. L'entrée est
libre.
La seule contrainte pour les participants est d'accepter de se plier
à la forme sonnet.
Pour ceux ou celles parmi les participants qui ne pourront être
présents lors de l'événement, expédiez
votre sonnet par courrier électronique à l'adresse suivante:
tapoesie@hotmail.com et nous veillerons à ce qu'il soit lu
en public lors de cette soirée du Sonnet des Amériques
au café Tam Tam le 20 avril 2001.
Pour
information ou pour confirmer votre présence comme participant,
contactez Denis Belley au (418) 523-0403 ou Lison Tremblay au Tam
Tam Café (418) 523-6021
-
Yasmine
Bourhane, France, 30 mars 2001
Cette nuit là
On entend la flûte au loin d'un magicien
c'est beau, que c'est beau
comme un oiseau posé sur ma peine
car ce soir, je suis triste
le monde est triste
beau et triste
comme un soleil froid
Une porte
a claqué dans la nuit
Un vent violent l'aventure sous le bras a balayé d'une
seule main les pas de l'habitant
Une étoile
est tombée à la mer
Un train est passé sous le nez des tropiques laissant
derrière-lui un soleil terrassé d'effroi
L'habitant
reste coi et las
Des morceaux de soleil roulent entre ses doigts
Eclairant un chemin qui n'existe pas
Il est
comme il est
Où est le mal
Où se loge-t-il dans cette circonstance
Dans cette manière d'être
Il se
ramasse et fait un tas de lui-même
Et se rend comptes
Il se dit
Je suis
défauts
mensonges
bêtises
folie douce
violence
lubies d'enfant
révoltes sans borne
Puis relie tout et passe le fil en plein coeur qui bat
et le noue autour
Et tire sur la ficelle de l'amour
On entend
la flûte d'un magicien au loin
C'est beau, que c'est beau
Même le temps s'arrête pour l'écouter
Et je suis moins triste
Dans ce monde beau et triste
Car sans compter, je déchiffre
Une à une les perles pressées du coeur
Qui tracent un parcours allégé de son sang
Qui brillent comme des yeux de loups parmis les taillis
Qui disent la bonne aventure de vivre
- Joseph
Hernja, France, le 30 mars 2001
A
mon père
Le ciel
n'est qu'une lueur pâle.
Aux sourires d'une étroite blancheur,
C'est un automne aux cheveux sales
Et c'est l'hiver comme un tricheur.
Le ciel
n'est qu'une lueur pâle.
Au masque hésitant de douleur,
Déjà l'oubli arme son râle;
Allons!place la vie!c'est l'heure!
Le ciel
n'est qu'une lueur pâle.
A mes larmes comme en plein coeur,
Comme en plein cris,le jour se meurt.
Le ciel
n'est qu'une lueur pâle.
Dans ma mémoire où dort mon père,
Un souvenir se désespère.
Le ciel
n'est qu'une lueur pâle.
- Jean-Rémy
Fleuret, France, le 30 mars 2001
PUZZLE
Le puzzle
sest refermé, replié sur lui-même, les pièces
absentes se sont dissimulées parmi celles qui sont tombées
dans loubli de la mémoire.
Javais rêvé, jadis, de rassembler toutes les pièces
manquantes, de rattacher mon passé à ce présent
que je vis et réunir les images qui se sont disjointes au fil
du temps
Le Sage nous dit que quelque part nous sommes un puzzle désaccordé,
aux pièces disparates, mises à lenvers, à
la chronologie chamboulée, certes, mais certains jours, certaines
nuits, il arrive quune pièce oubliée apparaisse
et trouve sa place, alors tout le paysage prend une autre tonalité,
une autre couleur, une autre dimension
Mais aujourdhui la pièce maîtresse a glissé
vers le contour du jeu, les petites pièces ont suivi la dérive
de la vie, des sentiments, de lespérance
tout glisse
mon bon monsieur ! même la vie !
Attention, le puzzle va se mélanger,
ny mettez pas les doigts, laissez faire la Nature, elle seule
connaît le mode demploi !
- Delphine,
France, le 30 mars 2001
Le Cheval
et la mer
Dans
laube naissante dun jour nouveau,
Je galope, galope, poursuivie par les flots
Furieux et grondants dune marée en courroux.
Guidé par mes instincts détalons fous,
En colère contre cette eau menaçante qui ose me braver
Moi, Cheval, le plus rapide des coursiers
Moi, le Roi du ciel et de la mer
Du feu et de la terre
De la pluie et du vent
Le seigneur de tous les éléments,
Je lance un défi à cette eau impétueuse
Et accélère encore ma course vertigineuse.
Autour de moi le paysage paraît sestomper, se diluer,
Tout mon corps semble soudain habité
Par Jupiter lui-même, dieu dentre tous les dieux,
Et je poursuis ma progression de mon galop toujours plus fougueux.
Galoper, galoper, galoper
Le temps cest arrêté.
Enfin, essoufflé par ma longue course
Je ralentis mon allure et contiens la fureur qui me pousse.
Immobile, la tête haute, les oreilles dressées,
Je hume lair humide et glacé
Le corps frémissant, lil en alerte,
Prêt à repartir au moindre signe de londe écumante.
Mais non, la marée, lasse de tant defforts inutiles
Sest retirée, calmée, éloignée,
est redevenu tranquille.
Alors, cabré dans la brume matinale, la tête rejetée
en arrière,
Je pousse mon cri de victoire qui fait ébranler la terre
Vers le soleil maintenant levé :
Moi, le Cheval, jai triomphé !
- Olivier,
France, le 29 mars 2001
Hier
soir, j'ai fait l'Amour.
Mon coeur tout entier tourné vers la face lunaire
Nu et libre, ma pudeur érigée baignait dans la lumière.
Aux soubresauts frissonnants, les nectars alentours
Scellaient de nos deux vies notre union prisonnière.
Que cessent
le verbe, la raison
Et ce qui fait de nous des hommes!
Aux armes! Je dresse la mienne, hâtons
processus, vivons 400 ans, recrachons la pomme.
Sus aux sacrifices! Aime-moi pour que j'aime, sinon...
Sinon
je vis! On dit mourir d'Amour
On ne meurt que dans la mort et par la vie.
Paume contre paume, que ma peau savoure.
Fais toi-même un serment, pousse un long cri,
Que tant que tu n'es pas morte, tu vis!
Jure
et oublie que l'on peut être malheureux!
Prête-moi ta poitrine, exultation mamaire
Tu m'achèves et je fonde une nouvelle ère.
Vilipande Andromède, cette femme amère
Pathétique sus ses chaînes, elle et son front sérieux
Dans les flots qui se déchainent, ameutent les curieux.
Toi et
moi rejoigons Ovide et sa bataille amoureuse
L'Amour est une douce guerre, une paix furieuse
Qui réunit les âmes dans une même épopée
Je dresse l'épée et toi ton bassin, rixe fabuleuse.
Ce soir-là
c'était hier et c'est maintenant
Que rien ne cesse, accueille le temps
Sous la face lunaire, nu, baigné dans la lumière,
Je me tais, souris, et t'aime à toujours.
- Nadia
Devaux, France, le 29 mars 2001
C'est
comme un chant lointain,
Un chant si attirant
Un chant venant de loin
Qui semblent alors s'éteindre,
S'éloigner lentement
Et qui revient soudain,
Toujours plus attirant.
C'est comme un chant lointain
Peut-être un chant divin.
Saisir
l'Insaisissable...
Difficile.
Essayer
Toujours essayer
Etrange
jeu.
-
Bensadi
Azzedine, Algérie, le 29 mars 2001
Je suis l'enfant, né des murmures d'une bougie. Je suis l'instant
qu'il redoutait le plus. Je suis l'image d'eux qu'il dénigrent.
Je suis étais. Je ne serais sans doute pas là , s'il
n'y avait pas eu Rachmaninov. Je suis le point culminant d'une note
parfaite et d'un soupir volé.
je suis l'être le plus controversé!
- Santiago
Fuegos, suisse Amérique du sud 2001, le 29 mars 2001
il fait
chaud dans ton ventre Diane
coeur qui palpite n'aboie plus
sang qui s'ennuie sur le corps d'une femelle
mon insigne est une larme dans ta profondeur
a quoi
te tenir de par ta main gantée
je fuis ton sourire que tu m'as volé
refuse de croire en la veine qui se courbe
qui se courbe pour mieux me pendre
musique
au front je te lie au message
adieu femme que j'aurai connu
dans d'autres bras
un oeil
un clin
un........................
-
Biscuit,
Canada, le 29 mars 2001
LE VENT
Il fait
frais ce matin
Les roses du sommeil ont glané ma lassitude
Ferme les volets, le vent entre par mes os dénudés
J'ai brisé ma main
À trop écrire, c'était mon seul prélude
J'ai perdu mon temps, pour ce que ça a donné
L'émulation
m'a rongée de partout
Je dois être dérangée pour autant aimer ton fiel
Mes rideaux en nippes n'empêchent plus le vent de pénétrer
Il m'oblige à te réminiscer
Me chuchote la moindre de nos querelles
En me sifflant tous nos mots doux
Ferme
les volets, je t'en conjure
Le vent m'a frigorifiée durant l'opacité
L'encre de ma plume s'est solidifiée
Je n'arrive plus à te gribouiller
Le vent a tout emporté ce qui me restait de papier
Je n'ai plus de quoi me brûler, pas même une couverture
Le vent
hurle encore son jargon
Ferme les volets, s'il te plaît
Bientôt, je ne tiendrai plus bon
Avec mes feuilles vides, le vent va m'avoir emportée.
- Demoiselle,
France, le 29 mars 2001
Que mon
amour me pardonne et m'oublie un instant
Je serai à lui déjà
Mais en dedans je suis comme mort
Il règne
un grand froid
Grand comme la distance monumentale qui nous sépare
Froid le vent qui enveloppe le silence
Froid les cris d'enfants chahutants de l'autre côté du
mur
Froide la maison derrière des rideaux sans fumet et sans
fleur
Pour
la première fois depuis que je suis émerveillée
Je suis passée près d'un arc-en-ciel sans m'attarder
Et j'ai froncé les sourcils sous la pluie
Je ne
me rappelle pas le nom des soleils portés dans la
coupe de ses mains
Ni des chaleureuses neiges où je roulais sans crainte
dans la nudité de la joie
Je vais
sans âme le long des quais où ne passe aucun
train
Porter au puit mes dernières ressources
Un espoir petit comme un caillou parmi les cailloux
trouvés sur n'importe quel chemin que je laisserai
tomber comme mon plus cher trésor au fond du puit
Et l'eau
jaillira?
Et l'amour fera surface?
Mon voeu
abandonné au vide je m'en retourne où je ne
saurais aller
Mais mon espoir petit résonne au fond de moi comme une
âme à la mer
Et je m'oublie à mon amour qui se noie
Mon amour qui se noie sans moi
Pas digne
celle qui ignore la vie
Pas digne celle absorbée par ce qui n'est pas toi
L'instant fatal a passé comme un couperet
Oh
Je me souviens!
J'arrive!
Je viens à toi!
Nous sommes là, sauvés, je n'aurais plus jamais froid
Ces quelques grammes d'air qui nous séparent ne pèsent
rien pour attendre que tu aies besoin de moi
Que mon
amour me pardonne de l'avoir perdu
Plus
jamais, plus jamais
Va tranquille, tu es en moi, je t'espère pour toujours.
-
Bruno
Cornière, France, le 28 mars 2001
Bonne
nuit a tous, Je vous remercie de m'avoir ouvert la porte ce soir,
ce
fut une soirée de decouverte qui me laisse interdit comme le
fut la vieille voyant le soleil s'échapper de sa brouette,
mais je crois en ce que j'ai pressenti, faute de l'avoir compris pour
le moment.
- Adubra,
France, le 28 mars 2001
Amant
d'une nuit
Douce
et tendre étreinte que celle de tes bras.
Affolante et sensuelle chaleur que celle de nos ébats.
Chaque instant d'amour, dans lequel je me noie,
M'emporte dans le tourbillon d'un infini émoi.
Je bois
ton odeur comme le plus enivrant des parfums.
Unis dans le feu d'Eros jusqu'à ne plus faire qu'un
Nous nous consumons dans une vive passion.
Viens que jusqu'à l'aurore l'amour nous fassions...
Viens
m'enlacer,m'embrasser,m'embraser!
Que ton corps fasse de mon être un ardent brasier.
fais résonner jusqu'aux cieux de mon coeur les battements;
Sois pour une nuit,cette nuit,mon unique amant.
Puis
demain matin,lorsque le soleil se lèvera,
Dans ce lit défait,tu ne seras plus là.
Je n'aurai plus que pour seul souvenir de toi,
Ton odeur dans les draps,ton essence en moi...
________________________
Jeu d'Amour, Jeu de Vie.
En silence,telle
une ombre,il se glisse
Dans les coulisses sinueuses de ma vie.
Evasive,je le vois qui s'imisce;
Mais innocente et naïve je lui sourie.
Inconsciente
alors de son charme destructeur,
Je m'amuse de le voir si souvent m'observer.
Quand soudain!Je m'embrase de ce feu ravageur!
Pauvre enfant délaissée avant d'avoir été
aimée...
C'est
ainsi que de rires et de pleurs la vie est faite!
Hier si paisible que monotone devenue,
Aujourd'hui elle fait de vous une conquête
Qui au matin se réveille soumise et vaincue.
______________________________
A Vous
Il a
suffit d'un battement de cils
Pour que je m'envole toute frêle
Ce fut comme un battement d'ailes
Quand s'envole l'oiseau vers les îles
Instants
magiques de bonheur partagé
Bonheur éphémère Ô cruel réveil
Dans ce pays aux mille et une merveilles
Que ne donnerai-je pour retourner
Un soir
un matin emportez-moi encore
Que se réitère ce rêve Ô combien splendide
Où je m'oublie et deviens Candide
D'où du crépuscule jaillit l'Aurore
Insatiable
faim que de nous j'éprouve en ce jour
Revenez-moi scintillantes étoiles de ma vie
Qu'à nouveau de par votre présence je sois ravie
Revenez-moi doux amis tendres amours
-
Toni,
France, le 28 mars 2001
L'homme
& l'enfant,
Cherchant
une étoile sous un ciel de lumière,
Cherchant son erreur dans l'angoisse & la peur;
L'enfant perdu se soumet au désert de l'enfer.
Sa vie entière se démembre de sa terreur!
Où
est passé son enfance de douceur?
Oubliant
la soumission d'un grand pardon,
Oubliant la souffrance d'un regard embelli;
L'homme a égaré dans son éspoir son auréole.
Ses cries s'envolent & se dérobent vers l'infini!
Comment
accepter son destin sans un coeur?
Signifiant
une image de tendresse délavée,
Signifiant son hommage à une arme dévouée;
L'enfant de la guerre se déchire lentement.
Sa subversion de l'innocence se pressent!
Pourquoi
refermer ses tendres sentiments?
Brouillant
les pistes de son immense splendeur,
Brouillant les mots dans un monde à revers;
L'être qui se croit le plus grand n'est que menteur.
Sa laideur & sa peur entachent notre univers!
Sa persévérance
se détraque-t-elle de lui même?
Espérant
une délivrance ultime à la vie,
Espérant une sagesse née de ses cauchemars;
L'enfant martyre porte sa dévotion à la nuit.
Se traînant ainsi sous l'ombre de son désespoir!
Est-ce
pour le devoir que la mort les emmène?
Chuchotant
des lettres d'argent pleines de marasmes,
Chuchotant ses chansons de glorieuses oraisons;
L'humain se prétend chevalier des nouveaux temps.
Sa folle transcendance abolie ses fantasmes!
Sa théologie
se vend-t-elle à ses droits?
Unifiant
sa volonté à son amour de bonté,
Unifiant sa maigre force à son ardeur d'opprimé;
L'enfant de la rue s'efface sous le feu & le sang.
Son bonheur fragilisé se distord dans le vent!
Trouvera-t-il
un jour une nouvelle voie???
- Denis
DOBO-SCHOENENBERG, France, le 27 mars 2001
Je cherche
l'horizon
A cheval mes amis et traversons les bois
C'est l'histoire d'un fou qui tremble sur la dune
C'est l'histoire d'un roi qui a perdu son fils
Pendu par les cheveux à la branche d'un saule
Ou bien encore...
Le ciel cache le ciel par d'innocentes larmes
Jouez tambours, jouez dans la nuit immobile
Et réveillez le temps
Me ferez-vous l'honneur d'une dernière valse?
Mais le fifre déjà emporte le marin
Vers d'autres rives...
Je cherche
l'horizon
Dans la lueur de cierge éclairant un calvaire
Est-il sur ce pastel qui se reflète aux murs?
Dans ce bleu presque nu, dans ce rose immobile
Le rire s'est figé sur le visage absent
C'est l'histoire d'une âme ayant franchi la porte
Et qui vient se poser près d'un bel ostensoir
- Geoarges,
Belgique, le 27 mars 2001
I
je marche
dans l'air épais doré
sous le marbre du ciel énorme
la venue
de l'orage dilate
le temps
l'imminence
du déluge
remise en jeu à chaque seconde
tout le temps avant
l'orage
II
toute
chose est sourde et lumineuse
et le lourd relent du vent silencieux
serait-ce
le pas fatal celui-ci à cet instant
qui me plongera et mon ciel et ma terre
en leur rencontre reportée redoutée
attendue retenue presque une guerre
éclatant tout le temps
avant
l'orage
III
"
...ce que j'essaye de vous dire..."
le ciel est plus noir
" ...c'est que ce court instant..."
et la terre humide
"... dure depuis des heures... "
l'air entre eux est solide
" ...voire des mois... "
comme un assomoir.
avant
l'orage, avant la tempête
" ...le temps est élastique..."
le temps s'arrête.
-
Hugo,
Québec, le 27 mars 2001
L'épave
Le chemin
que je marche est terne et monotone,
Mon lourd pas déscelle des cailloux tous pareils,
Une humeur de tristesse imprègne mes réveils,
La poudre ainsi mouillée, seul mon ennui détone,
Et je
vais, ivre de désespoir, l'oeil atone,
Confondant souvent les rêves et les éveils,
Le jour cherchant la lune et la nuit les soleils,
Tous les mois sont novembre et les saisons l'automne.
Où
êtes-vous, amis ? Un vaisseau en détresse
S'est lassé de la mer, de vaincre sa rudesse ;
L'avarie l'emporte de par les profondeurs,
Les hommes
d'équipage appellent au secours,
Mais leurs pauvres poumons, gonflés d'eau et de peurs,
Ne rident qu'à peine l'onde des alentours.
-
Joseph
Hernja , France, le 27 mars 2001
Retour
d'Ajaccio
La mer
est peinte de reliefs.
De lourdes vagues,blanches et bleues,
S'enroulent puis s'arrachent,écumantes
Et féroces comme de la dentelle.
Je navigue,
le pied marin,sur un ciel
Ou les comètes naissent innombrables
Et meurent en constellations inconnues;
C'est un ciel peuplé d'étoiles salées.
Des arcs
en ciel de mer s'y régalent,
Nymphes perlées de goutelettes multicolores,
Ils apparaissent et disparaissent au gré des embrums,
Au gré du vent et de ses rêveries nostalgiques.
Au loin
une brume, au loin la terre.
De retour d'Ajaccio, la mer fut grande,
La mer fut belle, comme notre amour
Et ses multiples et enivrantes traversées.
De retour
d'Ajaccio,tu fus la mer comme un cadeau.
-
Romel
Crèvecoeur, HAITI, le 27 mars 2001
Un petit
caillou au milieu du silence
Et toujours cette même langueur
Toujours les mêmes murmures
De ton absence et de ta présence
Un petit caillou au milieu de la plaine
Et toujours les mêmes limites vides du ciel
Où nos cheveux épousent les formes du vent
Toujours la même vieillesse des greniers
Et mon sommeil lent comme une enfance en allée
S'effiloche en un léger impromptu
Quand tu disparais au loin avec les mandolines
Toujours ce frémissement des feuilles et leur lente amnésie
Ce même oxygène où je perdure comme la tristesse
des romanichels
Toujours toujours ma cervelle qui s'étale
Sur les jours sans mémoire
Sur les vieux murs
Que troue la distance de ta voix
Quand je te vois ailleurs ici et nulle part
Un petit caillou au milieu du silence
Et tout est dit et tout recommence