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correspondances poétiques, Club des Poètes

Tous les jours, nous recevons des dizaines de messages venus de tous les coins du monde. Regulièrement, nous mettons en page quelques-uns des poèmes (dans la rubrique Poésie en marche) et des articles qui nous sont proposés. Ci-après, nous vous proposons de découvrir quelques fragments de notre correspondance.

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Le Printemps des Poètes
* * *
Tous les soirs au Club des Poètes


  • Demoiselle, France, le 23 mars 2001


    Oh il fait grand soleil à Paris et pas un nuages pour assombrir les idées et le ciel. On n'a pas le droit d'être attristé par un temps pareil. C'est le printemps qui montre le bout de son nez, et je ne connais pas de saisons qui ressemblent autant à l'amour.

    J'aime la vie.

    Et mon amour avec ferveur. Qu'il aille, sans peur.

    * * *

    Dans ma chambre il y a un pays qui n'a pas été conquis
    Au bord de la fenêtre la mer où flotte les nuages humides de mes rêves
    Je gagne la conscience des choses quand je m'allonge sur le lit où s'évase le bleu du silence
    Et ne perds rien à attendre chaque heure d'épingler la douleur sur les murs effondrés de mes peurs
    Alors la brise des pensées monte les marches du palais des trois couleurs
    Et tout en douceur dessous ses pieds menus jaillissent les fontaines de mon enfance
    Je plonge tout entière dans les bris de soleil sur les ondes
    J'en retire un peu d'or pour l'hiver et me laisse bercer par le flux éternel
    Puis sous le cuivre étincelant du couchant me dresse et deploie l'idéal
    Et je virevolte gaiement aux quatre coins de la terre et soulève en mon coeur les matins du monde


  • Jean-Claude Barbier, France, le 25 mars 2001

    Conversation des nuages

    Un vol d'ange traverse le ciel,
    Léviathan de douceur,
    Seul et nu dans un grand lit parfait.

    Gens des villes sans étoiles,
    Ils n'ont jamais vu le ciel
    Encore moins un corps-nuage étendu au soleil.

    Là, un cerf avec deux rangées d'aile
    Que le vent disperse,
    Etrange coque de bateau formée de deux voilures,
    Seule conversation du ciel.

    Ange éphémère plus jamais ne passera
    Malgré mes petits bras pour saisir le temps.

    Je pense à l'Horus d'Edfou,
    L'impensable vision d'un faucon en nuage sur le Nil,
    Tandis que la sculpture d'air épais et vagabonde
    Fond en poussière de mistral.

    En attendant, c'est le terrible bras de fer
    Et ce sentiment de charrier des chimères.

    Ce soir regardez au couchant,
    Il y aura des nuages avec le feu dedans.



  • Joseph HERNJA, France, le 25 mars 2001

    Aventure marine


    Sous vêtements de satin bleu,
    La mer s'étalait en douceur
    Le long des plages de Février.
    Lorsque je t'ai pris par la main,
    Une légère brise de terre
    Fit frissonner ta peau.
    Au loin,derrière la rectitude prévisible,
    Un seul point de l'horizon liquide,
    Le vaste monde et ses aventures.
    Nos regards croisaient au large
    L'envie de la même aventure,
    La nôtre.



  • DECLE , France, le 25 mars 2001

    MES VIES

    Qui suis-je pour parler ainsi ?
    Je paie mon absence
    je paie pour naître et pour mourir
    mais j'aimerais me défaire pour renaitre
    Je mange des baisers qui se consumment
    mais il ne me reste plus que mes mains pour te voir
    Je me consumme de mes paroles
    Qui pourra venir me libérer de mon bûcher ?.


  • Jean Philippe Baradat, France, le 24 mars 2001

    Extrait des Poèmes Bohémiens(Poèmes sages)

    VISION BUCOLIQUE.

    Un petit écureuil, empanaché de frais,
    Gambade sur le tronc d'un châtaignier couché,
    Avec, dans ses pattes, les fruits qu'il a soustrait,
    Aux souris et mulots cachés sous la forêt.

    Des studieuses araignées, accrochées à leur toiles
    S'affairent à étirer les mailles du filet,
    S'appliquent à recopier le dessin d'une étoile,
    Espérant qu'une proie viendra s'y engluer.

    Un hibou solitaire dans sa veste empesée,
    Réservé, silencieux, fixe, mine de rien,
    Les allées et venues de son futur souper,
    composé de mulots, parfois de batraciens.

    Un renard aux aguets, dans le vent du matin,
    Renifle les parfums de ces gallinacés,
    Qui caquètent, entourées de leurs petits poussins,
    Tandis que le coq chante en bas dans la vallée.

    Un gentil veau farceur galope dans le pré,
    Poursuivant les abeilles et les beaux papillons.
    Quand sa mère le hèle pour une gorgée de lait,
    Il court à perdre haleine, tout en faisant des bonds.

    Mon petit chien, Labrit, berger des pyrennées,
    Ecoute, inspecte et hume son environnement,
    Truffe noire, œil vif, tout prêt à s'élancer,
    Guette que je fasse le signal qu’il attend.

    Et la pluie fait pleurer les arbres à gros sanglots
    Et le vent les secoue pour les débarbouiller,
    Et la nuit dissimule les grosses flaques d'eau,
    Où le rayon de lune viendra se refléter !

     

  • Serge Kihm, France, le 24 mars 2001

    Te regarder mater les etoiles
    Te parler le cul sur le sable
    T'entendre confondre nos prenoms
    la mer comme unique son

    Se rappeler notre future
    Réinventer notre passé
    Et comme unique gloire, un mur
    Obstacle, facile; fracassé

    Et puis te rêver mienne à jamais
    Te sentir là, maintenant
    Et puis repartir ailleurs,tu aimais
    vers d'autres pays ahurrissant

    A jamais


  • Audrey, Suisse, le 23 mars 2001

    Ombres

    Drôle de fille mal lunée
    Elle traîne des pieds
    En plus elle n'a pas de chaussures
    Exposant son corps à l'usure

    Elle a déjà tellement marché
    Elle a tout partagé
    Sa vue se trouble, c'est mieux
    Une mer salée naît de ses yeux

    Elle n'a jamais trouvé le paradis
    Et si on lui avait menti?
    Seule, elle se remémore son chemin
    Elle a vu se tendre vers elle tant de mains

    Trop de vent a collé la misère sur son visage
    Le soleil et la pluie ont fait d'elle un mirage
    Elle a parlé tous les languages
    Même celui du coeur dans ses naufrages

    Couchée dans le crépuscule
    Elle semble minuscule
    Rien de ce qu'elle a fait n'est reconnu
    On ne l'a jamais revue.


  • Georges, Belgique, le 22 mars 2001

    il n'y a pas de raisons
    de croire que le soir tombe

    c'est les yeux sous le vent

    qui fondent doucement


    c'est la main oubliée
    le long d'un coeur épars
    qui laisse un voile d'espoir
    c'est l'ombre

    le souffle pris près des lèvres
    est plus puissant dans un murmure
    que dans un chant, plus pur
    encore dans un sourire-soupir

    et finalement s'endormir...


    II

    l'aube est plus belle qui se lève
    à tes cotés
    ( le soleil brille dans ton oreille )
    un fin rayon doré
    s'achève sur ta peau
    ton épaule et ta joue tendre de sommeil

    je rêve
    c'est ton visage contre le mien
    le matin partagé
    en ton sein en ma main
    mon cou ton nez
    nuit sage d'amour
    nos deux êtres autour l'un de l'autre
    au jour neuf et lavé enlevé

    III


    mon grand corps arride de solitude
    regarde ahuri la branche qui croît
    en son coeur comme je crois au tiens

    "bonne flèche" plantée profond sous l'écorce
    de mon coeur de chène, thym frais
    posé sur ma peine mon rêve enhardit
    prends ta bouche qui m'envahit
    à perdre haleine


    IV


    un souffle
    trois petits mots dits si bas sur la peau
    qui les entends tout de suite avant le temps

    "je te veux" ce n'est que du bien
    répartit sur nos deux mondes à se toucher...
    ...tu m'es si proche...

    ma parole pour un baiser ,
    le souffle de l'âme .


  • Jean-Pierre PAULHAC, France, le 22 mars 2001

    L'usure
    C'est donc ça l'usure
    Ce doigt vain qui s'évertue
    A repasser ses leçons
    Sur la soie blasée de ta peau
    Le velours aveugle de tes lèvres
    Le satin saturé de tes seins
    Et les mains tremblent de peur
    Que le désir ne se délite
    Ne s'éclipse
    Lune maudite
    Dans ce train d'insomnie
    Qui s'enfonce sans bruit dans la pénombre de ma mémoire

    C'est ça l'usure
    Ce sourire défait
    Que tu allumes sur la lampe qui s'éteint
    Ce regard fixe
    Qui rêve d'inavouable envol
    Et qui se meurt
    Dans un baiser étouffé
    Comme un souffle de plus
    Sur le feu brasier
    Qui se cendre doucement

    Est-ce donc le temps
    Ce satané temps
    Qui nous étiole tant
    De son mathématique entêtement
    O autrefois…
    (La géométrie de nos corps dans l'espace
    L'algèbre savant de nos opérations sans calculs
    L'équation secrète aux inconnus vecteurs
    L'ixe hyperbolique de nos variables infinies
    Courbes et lignes
    Aires et cônes
    Coulaient ensemble en un paisible trapèze
    Formes et figures en harmonie
    Formule sûre de notre théorème…)
    Aujourd'hui
    L'axe du temps
    Nous malaxe de son axiome fatal

    C'est ça l'usure
    La vanité nue des non-dits
    L'inutilité des larmes tues
    Le drap moite du silence
    Lancinant linceul
    Et la nuit
    Immense comme un désert


  • Joseph Hernja , France, le 22 mars 2001

    Il pleut


    La pluie tombe par dessus les hommes
    Par dessus les toits des maisons
    Par dessus le cris des saisons
    Par dessus tout l'espace des hommes.

    Ce n'est pas de mourir qu'il pleut
    L'eau dans le cou tendu des cygnes
    Plante encore ses grappes et ses vignes
    C'est de rage et d'ennui qu'il pleut.

    Ce n'est pas de mourir qu'il pleut
    Mourir c'est une autre couleur
    C'est d'ennui dans l'âme et le coeur
    Oui c'est de disparaitre qu'il pleut.

     

  • Michel Julien, Pologne, le 22 mars 2001

    FRAGMENTS D'EMBUSCADE

    Sache que j'habite un nid
    De laine et de glace...

    Dans la lumiere brune
    D'un repli d'automne
    La pluie sur les feuilles
    Si previsible et imprevisible...

    Soleil grimpeur
    D'un sentier en lambeaux
    Tresse l'orbite jaunie
    D'une suite de tiedes embuscades...

    Sur le chemin d'avril
    Une saison de sucre
    Aux courbes rongees
    Par les abeilles...

    Donne moi un fruit vert
    Deja il murit...

    Rien n'abrite mieux le passe
    Que l'ombre de l'homme a genou...

    Sur l'horizon souple de mon regard
    Flotte le bois de soufre
    Il sombre la ou la mer
    Se noie en son sein...

    Je navigue sur une cage d'eau
    Avec comme seul souffle
    La crainte de la tempete...

    Je partage les craintes du jongleur
    Les jours de grands vents...

    L'air libre
    Prete a chacun
    Repris a tous...

    Outre le battement de mon coeur
    Ma seule certitude
    La chaleur de mon souffle...

    Sous une portion de ma vie
    La mort fractionnee...

    Tous mes gestes inutiles
    Dessinent dans mon espace
    La depouille habitable
    De ma folie...

    Quel est donc ce mot inscrit
    Sous le revers de mes paupieres
    Illisible en mouvement
    Imprononcable a la mort..........................

  • Serge PARADEIS, France Metz, le 21 mars 2001

    Se battre


    Il faut se battre
    Toujours se battre
    Cogner dans les murs
    A coups de poings
    A coups de dents
    A coups de gueule

    Contre le stylo qui ne veut plus écrire
    Le crayon qui ne veut plus dessiner
    La voix qui ne veut plus chanter

    Contre le poids du sac
    Qui veut te mettre à terre avant le bivouac

    Se battre
    Contre le temps qui tue
    Le désir en ta femme
    Contre le choix de se taire plutôt que mentir
    L'envie d'un dernier verre si facile à saisir
    Contre l'envie de pleurer
    Et la honte que tu en aurais

    Te battre
    Contre la fatigue qui gagne
    Et te pousse à te coucher
    Pour ne plus te relever
    Les muscles tétanisés
    Qui te tordent la gueule

    Tu dois te battre
    Te relever et y aller
    Férocement sauvagement
    A coups de poings
    A coups de gueule
    Et a coups d'amour

     

  • Petite Iroquoise , Charmante en son coeur, le 21 mars 2001

    Dans le silence de la nuit
    l'homme couve un feu à côté de son lit
    Quelques frusques jetées, une lettre non décachetée
    Un marron trouvé y a trois jours, une fleur séchée, deux trois brindilles de rêves, sa main à couper
    Il brûle mais pas de tout son être
    La nuit ne fait que commencer
    Il se réchauffe en attendant d'accoucher
    un cri, une idée, un secret
    Pour briser le silence
    Pour qu'il ouvre la fenêtre
    Sait-on jamais si le feu prend
    Ne serait-ce qu'un peu
    Il pourra enfin fermer les yeux
    Et donner au matin son premier sourire.


  • Joseph HERNJA , FRANCE, le 20 mars 2001

    Elle me dit


    Elle me dit de ne pas rêver,
    D'oublier l'espérance des voeux,
    La couleur si ronde de ses yeux,
    Le goût de la terre retrouvée.

    Elle me dit aux voeux préférer
    L'habit noir des condoléances,
    Les donjons, les fractures d'enfance,
    Les hauts murs qui protègent d'errer.

    Elle me dit, seul compte le flot blanc
    Du lit des rivières qui débordent,
    La révolte des terres, les désordres
    Du monde à la face des méchants.

    Elle me dit, le ciel ne vaut rien,
    Elle me dit, elle me dit prend garde...
    Et moi béat, je la regarde,
    Et moi rêveur, je ne dis rien.



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