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Silence.
le lundi 12 septembre 2005 par Carla L.
Sauvage
enfance,
Tu
Es l'arbre au treillis de verdure,
Tu
Es le vert et tu Es la ramure,
Tu
t'échappes, tu te faufiles,
Tu
t'effarouches, tu t'absentes,
Ecoute
le vent et ses murmures :
***
«
Le silence ne prend pas en traître,
Seules les pensées dites blessent ou rongent,
Dans les profondeurs du cœur, tu es maître
Du domaine des maux et du pays des songes »
***
Sauvage
enfance,
Le
rire blondit ta chevelure,
Les
larmes polissent ton armure,
Tu
t'échappes, tu te faufiles,
Tu
t'effarouches, tu t'absentes…
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Jeux
themes, vendredi 9 septembre 2005 par Alain 93
des
mots sans horizon
poussés avec ardeur
à l'extérieur du coeur
bien souvent sans raison
comme sortis de prison
évadés par erreur
de tant d'années de peur
recherchant sa maison
bravant la dérision
navigant dans l'horreur
de voir au fil des heures
la fin de l'horizon
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La
violence des mots, vendredi 9 septembre 2005 par Frère Pascally
creuse-moi
un ermitage
cagibi
inconnu et caché
dans
le ventre d'un baobab
sur
les sables brûlants
d'un
lointain désert.
***
efface
toute la lumière
de
mon Eden intérieur
de
cieux nébuleux de l'intelligence
que
tombe la nuit de l'entendement
la
passivité crue de l'imagination.
***
mon
loup affamé de lettres
enfermé
dans une cage en fer
sera
dressé avec rigueur
dans
l'épargne des mots
un
long jeûne des pensées.
***
les
mots, ces bêtes voraces
poursuivent
le jeune poète
brûlent
l'énergie de ses mainssèchent
l'encre de sa plume
et
s'imposent ...
***
je
cherche un refuge
au-delà
de ce rixe
la
paix et le reposdans
la quiétude
mais
quand et où ?
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Coquillage,
jeudi 8 septembre 2005 par Alain Hannecart
les
femmes qui aiment séduire se parent de beaux bijoux
Plaisantent
des hommes qui mettent leur cœur en détresse
Elles
succombent aux caresses de la brise qui joue
Elles
s'intéressent à nous autant qu'à des cailloux
Et se
prennent à rêver quand elles se font des tresses
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Mercredi
7 septembre 2005 par Jérôme
Le jour se lève dans l'habitude
Six millards de paires de pieds et de mains
Le courage se forge dans l'inquiètude
Ils s'occupent d'édifier un visage pour demain
De vieilles rides sur la figures de l'homme
Quatre milles ans de mémoire au creu des reins
Ecrite dans toutes les langues de l'histoire
Sur sa peau d'incoercible chagrin
Lui
même ne sait pas lire cette somme
Dont
le mot définirait son genre "Humain"
Courage
fils de l'histoire !
Tes
pères se sont perdus sur milles et milles chemins
Tu
émerges dans un béton de nuit noire
Mais
malgré tout le monde est entre tes mains
Les
limites de la réalité
Sont
les limites de ton imaginaire
Portes
bien haut de ton rêve
La
lumière
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Faites-moi
l'aumone, mercredi 7 septembre 2005 par Bibi
Donnez-moi
un verre
moitié vide
moitié rempli
d'au-delà
plein d'étoiles
de lunes
et de soleils
pour avaler
les pillules
de mon chapelet
de lumières bleues.
Plongé dans l'ombre
au beau milieu
du missel
se repose
mon scapulaire
d'images surréelles
des saintes anodines.
La madonne
souriant
tendrement
à la virginité
d'un silence de mort
berce encore les émois.
Faites-moi l'aumone
d'un verre d'au-delà
tout
plein d'étoiles
et
les maux de mes mots
redeviendront
des
bougies de prière
aux
anges chevauchant
les
souffrances
et
les pleurs du bonheur.
-
Sans
Titre, mercredi 7 septembre 2005 par EdgarJ.Ford
DERNIER
ETE
I
Arborescence
fragile délaissée l'Humanité
Autour
de laquelle clamant leur souveraineté
S'articulent
de misérables saisons, engendrant
Des
(mé)créanciers vaincus malheureux tyrans
Nababs sans statues d'une avidité accrue.
Au
firmament la constellation apparue.
Le
ciel fait sa révolution, sublimité
Une
voûte céleste constellée d'aérolithes
morts,
Laissant
place à des étoiles étincelantes, ports
D'embarcation
pour un été démérité.
Au
firmament le renouveau de la clarté,
Renaissance
où préside désormais l'astre solaire,
En
despote majestueux son règne à parfaire
Brille
brille étincelle d'un bonheur réinventé.
A
ce vague océan je me suis confié tant
Calme
par moment et tempétueux souvent
Avec
ses déferlantes, ses houles, ses profusions.
Jadis
trésor de la terre nous la baptisions
Douce
liqueur maritime ! Enivrant sans cesse
Des
voix de plus en plus fortes émergent dans l'esprit
Comme
un flot de notes excitant l'ouie de caresses !
Sirènes
! Entends les sirènes ! Précieux en est le prix !
II
Dans
la brûlante nuit estivale le silence
Est
maintenant le propriétaire des lieux.
Le
vaisseau pillé n'est plus le riche, le prétentieux,
Bâtiment
aux canons dorés voguant vers la France.
Sous
le crépuscule disparu les étoiles dansent
A
bord les quelques survivants boivent et pansent
Leurs
plaies alors que les côtes se rapprochent. Rompu
Et
blessé lors de l'abordage je n'entends guère plus
Que
mes pensées s'entrechoquant sereinement
Et
le flot de notes disparaissant doucement.
Allongé
sur la proue souillée par le sombre sang
Je
lève maintenant les yeux vers un vaste azur
Confondant
de beauté où la nuit douce et pure
M'étreint
tendrement et le Grand Chien m'attend.
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Liberté.
mardi 6 septembre 2005 par Elodie
A
tous les esclaves qui se croient libres.
A
l'amoureux transis qui se pétrifie sur lui-même.
Au
travailleur acharné qui oublie d'ôter ses ornières.
A
l'adolescent assoiffé d'une identité de marques.
Au
consommateur repus en quête de nouveaux besoins.
Au
fou qui se cache derrière un masque social.
Au
moraliste qui fait taire son effrayante folie.
Au
moins que rien qui noie son génie dans une liqueur de poire.
Au
plus que tout qui substitue à son moins que rien, une nuée
d'artifices.
Au
poète désoeuvré qui se retire du monde.
Au
solitaire qui dépend des autres.
A
l'altruiste misanthrope.
A
l'humaniste scellé sur son fauteuil.
Au
sauveur de l'humanité qui ne voit même plus ses proches
crever.
Au
dépressif psychologue.
A
l'homme incarcéré derrière des barreaux théoriques.
Au
large d'esprit qui s'éborgne au monde.
Au
cynique qui vomit sur les autres sa propre laideur.
A
l'intolérant qui n'existe que dans le vide de son égo.
Au
conjoint comblé devenu fantôme dans son propre foyer.
A
celui qui aime en refusant l'amour.
A
celui qui n'aime plus mais qui reste.
Au
sentimental qui ravale ses pleurs et déchire son cœur.
Au
robuste qui s'effondre sur lui-même.
Au
penseur claustrophobe, égaré dans son esprit.
Au
beau parleur atteint de surdité.
A
l'écrivain bourré de principes dictés.
Au
chanteur qui tourne en boucle dans un refrain.
Au
peintre qui ne se mélange pas les pinceaux et cultive l'art
du monochrome.
A
l'architecte de son temps bétonné.
A
tout ceux qui étouffent les voies de l'imagination.
A
tout ceux qui ne savent pas écouter leur révolte intérieure.
A
tout ceux qui se rétractent lorsqu'il faudrait foncer.
A
tout ceux qui par peur du noir fuient la lumière.
A
tout ceux qui deviennent néant à force de certitudes.
Au
déserteur du réel qui s'évade en esprit mais
sonne le repli à l'orée de l'action.
A
ce remarquable ferronnier qui excelle dans l'art de fabriquer ses
propres chaînes.
A
l'imposteur qui renie sa nature profonde.
Au
plus bel Hypocrite que porte le monde.
A
l'homme !
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Tu
enjambes les vallées, lundi 5 septembre par Devine
Danse
comète
Elan
blanche
cavalcades
et tressailles
Tes
hanches volent la terre
en
éclat secouent les sombres
là
où ton corps sait battre
tout
au cœur tu me sauves
D'éloignée
je témoigne, tu viens me reconnaître
en
tes yeux le passage obligé
des
pavés se soulèvent pour suivre tes pieds,
des
phales secrets millénaires tentent leurs percées
Tes
seins clament la discorde :
Tu
enjambes les vallées
Promise,
resque sournoise, tu domptes les allées
sans
fin ni loi sage sauvage ta croupe folle en l'avers qui m'assaille
effet
de fin sans faille ni abord
Fait
de restes tu m'assoies
Danse
comète
Elan
blanche
cavalcades
et tressailles
Tes
hanches volent la terre
en
éclat secouent les sombres
là
où ton corps sait battre
tout
au cœur tu me sauves
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J'ai
crié ton nom, le dimanche 4 septembre 2005 par Violette Poulin
J'ai
crié ton nom
Comme
on chante à tue tête,
À
cœur nu
À
corps nu
Et
mon cœur a aimé
Comme
on aime pour toujours.
Je
t'ai bu
Comme
on boit à une source,
À
main nue
À
corps nu
Et
mon cœur assoiffé
S'est
trouvé rassasié
Et
mon cœur a aimé
Comme
on aime pour toujours.
Je
t'ai respiré
Comme
on respire une fleur,
À
main nue,
À
corps nu
Et
j'ai fermé les yeux
Pour
garder la douceur
Et
mon cœur a aimé
Comme
on aime pour toujours.
Tu
as crié « maman »
Comme
on retrouve la vie
Dans
ce printemps naissant,
Moi
je t'ai vu dansé
À
cœur nu,
À
corps nu
Et
j'ai crié ton nom
Comme
on chante à tue-tête,
Et
mon cœur a aimé
Comme
on aime pour toujours.
Et
mon cœur a soufflé
Comme
souffle le vent
Et
mon cœur s'est gonflé
Comme
se gonfle le sein,
Et
mon cœur a coulé
Comme
coule une source
Et
mon cœur a aimé
Comme
on aime pour toujours.
-
LE
DAIMON ( Nietzsche, Van Gogh), dimanche 4 septembre 2005 par J-R
C'est
à cette époque aussi, je crois, qu'un autre amant
De l'ombre quoi qu'éclatant -,
Se jeta au cou de ses frères dans une petite ruelle
Pavée et brillante du nord de l'Italie,
Et qu'on voulu dompter.
Depuis, les hommes rares se souviennent, et goûtent encore
Les quelques larmes que le dément pleura sur le cheval.
S'il
n'y a que les fous qui empêchent qu'on batte les chevaux
Alors…c'est terrible…
Oui
C'est bien en 1888 que tu revêtis ton gilet tournoyant Vincent,
Multicolore
Tes voisins de siècle t'ont ignoré, ainsi que la douleur
Tant de nuit je t'ai aperçu, seul à recueillir les
blessures d'une couleur ;
A pleurer sur un chevalet
A écouter
l'appel d'un piano noir.
Cette
année encore, que tu avais le pouce encarcanné
De teintes profondes
De mélanges, de pinceaux De tentatives…
Ah
les communions que l'on pleure, qu'on appelle, la nuit
Dans la solitude, et qui retournent parfois au silence.
Ils
ne t'ont pas vu ! Ils ont ignoré l'oeil qui pleure à
mon cœur
Qui baigne, là-bas dans le varech des océans indomptés,
D'écume et de fureur
L'œil que tu voulus plonger dans le divin
Et
puis, tu a crée une matière
Vibrante, avec ses remous et cette densité…
Une Masse bleue, une vase superbe et brillante,
Aséite…, Quelque chose d'autre encore
Au
pont de Langlois
Cette souffrance un soleil
Une chaleur, une vie
Affairée et belle
Cela
m'est une permission une aurore
La
nostalgie du pays des tableaux
De
toi qui dans la couleur, chercha la vie.
- Prière
au vent, samedi 3 septembre 2005 par Nathalie B
Les
semelles ourlées de pluie
Je
cherche une réponse
A
l'angoisse de tes dunes
Dans
le bleu du cailloux
J'ai
posé ma raison
Et
cours échevelée
Sur
la trace de tes peurs
Ô
enfant
Ton
âme en chamaille
Attriste
la cascade
Ma
tête lourde roule
Accrochée
aux nuages
Je
demande l'épervier
Qui
saurait t'apaiser
Mais
je perds la cadence
Et
retombe sans cesse
Du
cassé de ma voix
Je
provoque le soleil
Prophétisant
sa fin
Dans le fond de mon cri
Mes
deux poings humiliés
Se
joignent en prière
Moi
qui sais ta souffrance
Je
la prends
Je
la porte
Et
la présente au vent
Qu'il
grave sur les arbres
Ses
mots en délivrance
-
Pour
toi, le jeudi 18 août 2005 par Marco
La
pluie cesse ce soir d'avant l'amour
la
main dans les roses jette aux chiens
l'orchestre
étoilé et son rictus solaire
_________
L'arc-en-ciel
naît au matin d'avant ton visage
tes
cheveux dans le vent caressent un cygne
dont
on ne sait ni la couleur ni la folle aventure
_____________
Si
la nuit s'éternise nous sommes des amants
si
le jour vient à temps naissent des enfants
_____________
La
pluie cesse ce soir suivant l'amour
l'oeil
assoupi loin du cortège des siens
vogue
vers la plage et son sable amer
________________
L'arc-en-ciel
naît au matin suivant ton visage
les
couleurs redoublent d'intensité c'est le signe
oui
je sais alors que ton coeur est pur
_______________
Si
le jour s'amenuise naissent des enfants
si
la nuit perd son temps nous sommes des amants
________________
Et
ce soir d'un été parcourt nos vies
le
matin d'après nous sommes réunis
l'arc-en-ciel
et la pluie eux aussi.