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correspondances poétiques, Club des Poètes
Tous les jours, nous recevons des dizaines de messages venus de tous les coins du monde. Regulièrement, nous mettons en page quelques-uns des poèmes (dans la rubrique Poésie en marche) et des articles qui nous sont proposés. Ci-après, nous vous proposons de découvrir quelques fragments de notre correspondance.
Et vous aussi, écrivez-nous !
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En 2005, TENIR L'ÂME EN ETAT DE MARCHE.
LE NOUVEAU PROGRAMME EST EN LIGNE.

Mille excuses pour notre retard à publier le nouveau forum !
Mais ouf, voilà, c'est fait !

Nota Bene : Tous les messages et poèmes sont lus chaque jour par nous et mis en ligne ici, avant la sélection hebdomadaire que vous lirez ci-après.

  • Silence. le lundi 12 septembre 2005 par Carla L.

    Sauvage enfance,
    Tu Es l'arbre au treillis de verdure,
    Tu Es le vert et tu Es la ramure,
    Tu t'échappes, tu te faufiles,
    Tu t'effarouches, tu t'absentes,
    Ecoute le vent et ses murmures :

    ***

    « Le silence ne prend pas en traître,
    Seules les pensées dites blessent ou rongent,
    Dans les profondeurs du cœur, tu es maître
    Du domaine des maux et du pays des songes »

    ***

    Sauvage enfance,
    Le rire blondit ta chevelure,
    Les larmes polissent ton armure,
    Tu t'échappes, tu te faufiles,
    Tu t'effarouches, tu t'absentes…

  • Jeux themes, vendredi 9 septembre 2005 par Alain 93


    des mots sans horizon
    poussés avec ardeur
    à l'extérieur du coeur
    bien souvent sans raison
    comme sortis de prison
    évadés par erreur
    de tant d'années de peur
    recherchant sa maison
    bravant la dérision
    navigant dans l'horreur
    de voir au fil des heures
    la fin de l'horizon


  • La violence des mots, vendredi 9 septembre 2005 par Frère Pascally

    creuse-moi un ermitage
    cagibi inconnu et caché
    dans le ventre d'un baobab
    sur les sables brûlants
    d'un lointain désert.

    ***

    efface toute la lumière
    de mon Eden intérieur
    de cieux nébuleux de l'intelligence
    que tombe la nuit de l'entendement
    la passivité crue de l'imagination.

    ***

    mon loup affamé de lettres
    enfermé dans une cage en fer
    sera dressé avec rigueur
    dans l'épargne des mots
    un long jeûne des pensées.

    ***

    les mots, ces bêtes voraces
    poursuivent le jeune poète
    brûlent l'énergie de ses mainssèchent l'encre de sa plume
    et s'imposent ...

    ***

    je cherche un refuge
    au-delà de ce rixe
    la paix et le reposdans la quiétude
    mais quand et où ?

     

     

  • Coquillage, jeudi 8 septembre 2005 par Alain Hannecart

    les femmes qui aiment séduire se parent de beaux bijoux
    Plaisantent des hommes qui mettent leur cœur en détresse
    Elles succombent aux caresses de la brise qui joue
    Elles s'intéressent à nous autant qu'à des cailloux
    Et se prennent à rêver quand elles se font des tresses


  • Mercredi 7 septembre 2005 par Jérôme


    Le jour se lève dans l'habitude
    Six millards de paires de pieds et de mains
    Le courage se forge dans l'inquiètude
    Ils s'occupent d'édifier un visage pour demain
    De vieilles rides sur la figures de l'homme
    Quatre milles ans de mémoire au creu des reins
    Ecrite dans toutes les langues de l'histoire
    Sur sa peau d'incoercible chagrin
    Lui même ne sait pas lire cette somme
    Dont le mot définirait son genre "Humain"
    Courage fils de l'histoire !
    Tes pères se sont perdus sur milles et milles chemins
    Tu émerges dans un béton de nuit noire
    Mais malgré tout le monde est entre tes mains
    Les limites de la réalité
    Sont les limites de ton imaginaire
    Portes bien haut de ton rêve
    La lumière

  • Faites-moi l'aumone, mercredi 7 septembre 2005 par Bibi


    Donnez-moi
    un verre
    moitié vide
    moitié rempli
    d'au-delà
    plein d'étoiles
    de lunes
    et de soleils
    pour avaler
    les pillules
    de mon chapelet
    de lumières bleues.
    Plongé dans l'ombre
    au beau milieu
    du missel
    se repose
    mon scapulaire
    d'images surréelles
    des saintes anodines.
    La madonne
    souriant
    tendrement
    à la virginité
    d'un silence de mort
    berce encore les émois.
    Faites-moi l'aumone
    d'un verre d'au-delà
    tout plein d'étoiles
    et les maux de mes mots
    redeviendront
    des bougies de prière
    aux anges chevauchant
    les souffrances
    et les pleurs du bonheur.

     

  • Sans Titre, mercredi 7 septembre 2005 par EdgarJ.Ford


    DERNIER ETE

    I

    Arborescence fragile délaissée l'Humanité
    Autour de laquelle clamant leur souveraineté
    S'articulent de misérables saisons, engendrant
    Des (mé)créanciers vaincus malheureux tyrans
    Nababs sans statues d'une avidité accrue.
    Au firmament la constellation apparue.
    Le ciel fait sa révolution, sublimité
    Une voûte céleste constellée d'aérolithes morts,
    Laissant place à des étoiles étincelantes, ports
    D'embarcation pour un été démérité.
    Au firmament le renouveau de la clarté,
    Renaissance où préside désormais l'astre solaire,
    En despote majestueux son règne à parfaire
    Brille brille étincelle d'un bonheur réinventé.
    A ce vague océan je me suis confié tant
    Calme par moment et tempétueux souvent
    Avec ses déferlantes, ses houles, ses profusions.
    Jadis trésor de la terre nous la baptisions
    Douce liqueur maritime ! Enivrant sans cesse
    Des voix de plus en plus fortes émergent dans l'esprit
    Comme un flot de notes excitant l'ouie de caresses !
    Sirènes ! Entends les sirènes ! Précieux en est le prix !

    II

    Dans la brûlante nuit estivale le silence
    Est maintenant le propriétaire des lieux.
    Le vaisseau pillé n'est plus le riche, le prétentieux,
    Bâtiment aux canons dorés voguant vers la France.
    Sous le crépuscule disparu les étoiles dansent
    A bord les quelques survivants boivent et pansent
    Leurs plaies alors que les côtes se rapprochent. Rompu
    Et blessé lors de l'abordage je n'entends guère plus
    Que mes pensées s'entrechoquant sereinement
    Et le flot de notes disparaissant doucement.
    Allongé sur la proue souillée par le sombre sang
    Je lève maintenant les yeux vers un vaste azur
    Confondant de beauté où la nuit douce et pure
    M'étreint tendrement et le Grand Chien m'attend.

     

  • Liberté. mardi 6 septembre 2005 par Elodie


    A tous les esclaves qui se croient libres.
    A l'amoureux transis qui se pétrifie sur lui-même.
    Au travailleur acharné qui oublie d'ôter ses ornières.
    A l'adolescent assoiffé d'une identité de marques.
    Au consommateur repus en quête de nouveaux besoins.
    Au fou qui se cache derrière un masque social.
    Au moraliste qui fait taire son effrayante folie.
    Au moins que rien qui noie son génie dans une liqueur de poire.
    Au plus que tout qui substitue à son moins que rien, une nuée d'artifices.
    Au poète désoeuvré qui se retire du monde.
    Au solitaire qui dépend des autres.
    A l'altruiste misanthrope.
    A l'humaniste scellé sur son fauteuil.
    Au sauveur de l'humanité qui ne voit même plus ses proches crever.
    Au dépressif psychologue.
    A l'homme incarcéré derrière des barreaux théoriques.
    Au large d'esprit qui s'éborgne au monde.
    Au cynique qui vomit sur les autres sa propre laideur.
    A l'intolérant qui n'existe que dans le vide de son égo.
    Au conjoint comblé devenu fantôme dans son propre foyer.
    A celui qui aime en refusant l'amour.
    A celui qui n'aime plus mais qui reste.
    Au sentimental qui ravale ses pleurs et déchire son cœur.
    Au robuste qui s'effondre sur lui-même.
    Au penseur claustrophobe, égaré dans son esprit.
    Au beau parleur atteint de surdité.
    A l'écrivain bourré de principes dictés.
    Au chanteur qui tourne en boucle dans un refrain.
    Au peintre qui ne se mélange pas les pinceaux et cultive l'art du monochrome.
    A l'architecte de son temps bétonné.
    A tout ceux qui étouffent les voies de l'imagination.
    A tout ceux qui ne savent pas écouter leur révolte intérieure.
    A tout ceux qui se rétractent lorsqu'il faudrait foncer.
    A tout ceux qui par peur du noir fuient la lumière.
    A tout ceux qui deviennent néant à force de certitudes.
    Au déserteur du réel qui s'évade en esprit mais sonne le repli à l'orée de l'action.
    A ce remarquable ferronnier qui excelle dans l'art de fabriquer ses propres chaînes.
    A l'imposteur qui renie sa nature profonde.
    Au plus bel Hypocrite que porte le monde.
    A l'homme !

  • Tu enjambes les vallées, lundi 5 septembre par Devine

    Danse comète
    Elan blanche
    cavalcades et tressailles
    Tes hanches volent la terre
    en éclat secouent les sombres
    là où ton corps sait battre
    tout au cœur tu me sauves
    D'éloignée je témoigne, tu viens me reconnaître
    en tes yeux le passage obligé
    des pavés se soulèvent pour suivre tes pieds,
    des phales secrets millénaires tentent leurs percées
    Tes seins clament la discorde :
    Tu enjambes les vallées
    Promise, resque sournoise, tu domptes les allées
    sans fin ni loi sage sauvage ta croupe folle en l'avers qui m'assaille
    effet de fin sans faille ni abord
    Fait de restes tu m'assoies
    Danse comète
    Elan blanche
    cavalcades et tressailles
    Tes hanches volent la terre
    en éclat secouent les sombres
    là où ton corps sait battre
    tout au cœur tu me sauves

  • J'ai crié ton nom, le dimanche 4 septembre 2005 par Violette Poulin


    J'ai crié ton nom
    Comme on chante à tue tête,
    À cœur nu
    À corps nu
    Et mon cœur a aimé
    Comme on aime pour toujours.
    Je t'ai bu
    Comme on boit à une source,
    À main nue
    À corps nu
    Et mon cœur assoiffé
    S'est trouvé rassasié
    Et mon cœur a aimé
    Comme on aime pour toujours.
    Je t'ai respiré
    Comme on respire une fleur,
    À main nue,
    À corps nu
    Et j'ai fermé les yeux
    Pour garder la douceur
    Et mon cœur a aimé
    Comme on aime pour toujours.
    Tu as crié « maman »
    Comme on retrouve la vie
    Dans ce printemps naissant,
    Moi je t'ai vu dansé
    À cœur nu,
    À corps nu
    Et j'ai crié ton nom
    Comme on chante à tue-tête,
    Et mon cœur a aimé
    Comme on aime pour toujours.
    Et mon cœur a soufflé
    Comme souffle le vent
    Et mon cœur s'est gonflé
    Comme se gonfle le sein,
    Et mon cœur a coulé
    Comme coule une source
    Et mon cœur a aimé
    Comme on aime pour toujours.


  • LE DAIMON ( Nietzsche, Van Gogh), dimanche 4 septembre 2005 par J-R

    C'est à cette époque aussi, je crois, qu'un autre amant
    De l'ombre quoi qu'éclatant -,
    Se jeta au cou de ses frères dans une petite ruelle
    Pavée et brillante du nord de l'Italie,
    Et qu'on voulu dompter.
    Depuis, les hommes rares se souviennent, et goûtent encore
    Les quelques larmes que le dément pleura sur le cheval.

    S'il n'y a que les fous qui empêchent qu'on batte les chevaux
    Alors…c'est terrible…

    Oui C'est bien en 1888 que tu revêtis ton gilet tournoyant Vincent,
    Multicolore
    Tes voisins de siècle t'ont ignoré, ainsi que la douleur
    Tant de nuit je t'ai aperçu, seul à recueillir les blessures d'une couleur ;
    A pleurer sur un chevalet

    A écouter l'appel d'un piano noir.

    Cette année encore, que tu avais le pouce encarcanné
    De teintes profondes
    De mélanges, de pinceaux De tentatives…

    Ah les communions que l'on pleure, qu'on appelle, la nuit
    Dans la solitude, et qui retournent parfois au silence.

    Ils ne t'ont pas vu ! Ils ont ignoré l'oeil qui pleure à mon cœur
    Qui baigne, là-bas dans le varech des océans indomptés,
    D'écume et de fureur
    L'œil que tu voulus plonger dans le divin

    Et puis, tu a crée une matière
    Vibrante, avec ses remous et cette densité…
    Une Masse bleue, une vase superbe et brillante,
    Aséite…, Quelque chose d'autre encore

    Au pont de Langlois
    Cette souffrance un soleil
    Une chaleur, une vie
    Affairée et belle

    Cela m'est une permission une aurore

    La nostalgie du pays des tableaux

    De toi qui dans la couleur, chercha la vie.

  • Prière au vent, samedi 3 septembre 2005 par Nathalie B

    Les semelles ourlées de pluie
    Je cherche une réponse
    A l'angoisse de tes dunes
    Dans le bleu du cailloux
    J'ai posé ma raison
    Et cours échevelée
    Sur la trace de tes peurs
    Ô enfant
    Ton âme en chamaille
    Attriste la cascade
    Ma tête lourde roule
    Accrochée aux nuages
    Je demande l'épervier
    Qui saurait t'apaiser
    Mais je perds la cadence
    Et retombe sans cesse
    Du cassé de ma voix
    Je provoque le soleil
    Prophétisant sa fin
    Dans le fond de mon cri
    Mes deux poings humiliés
    Se joignent en prière
    Moi qui sais ta souffrance
    Je la prends
    Je la porte
    Et la présente au vent
    Qu'il grave sur les arbres
    Ses mots en délivrance


  • Pour toi, le jeudi 18 août 2005 par Marco

    La pluie cesse ce soir d'avant l'amour
    la main dans les roses jette aux chiens
    l'orchestre étoilé et son rictus solaire

    _________

    L'arc-en-ciel naît au matin d'avant ton visage
    tes cheveux dans le vent caressent un cygne
    dont on ne sait ni la couleur ni la folle aventure

    _____________

    Si la nuit s'éternise nous sommes des amants
    si le jour vient à temps naissent des enfants

    _____________

    La pluie cesse ce soir suivant l'amour
    l'oeil assoupi loin du cortège des siens
    vogue vers la plage et son sable amer

    ________________

    L'arc-en-ciel naît au matin suivant ton visage
    les couleurs redoublent d'intensité c'est le signe
    oui je sais alors que ton coeur est pur

    _______________

    Si le jour s'amenuise naissent des enfants
    si la nuit perd son temps nous sommes des amants

    ________________

    Et ce soir d'un été parcourt nos vies
    le matin d'après nous sommes réunis
    l'arc-en-ciel et la pluie eux aussi.

     

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