Ce Rossignol qui pleure si doucement
Sur sa couvée ou sur sa chère compagne
Et qui remplit de longs gémissements,
D'un chant piteux, le ciel et la campagne
Toute la nuit, sa peine m'accompagne
Me rappelant mon très douloureux sort
Duquel je souffre, et les larmes me gagnent
Car les déesses n'évitent pas la mort.
Qu'il est facile de tromper la confiance !
Ces deux beaux yeux, plus que le soleil, clairs
Qui eût pu croire les voir porter en terre ?
Ainsi j'appris d'une très triste science
(Me l'enseigna la vie et ses misères)
Que même la beauté est ici éphémère.
François Pétrarque
Traduction Club des Poètes
Original en Italien
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