Paul Eluard parle |
Il y a soixante ans, Max Jacob (1876-1944) quittait cette planète. Toute sa famille avait été arrêtée et assassinée par les nazis et les traîtres français qui collaboraient avec eux, Max Jacob l'un des plus déterminants poètes du XXème siècle devait hélas subir le même sort. Nous n'oublierons jamais les conditions de la mort de Max à Drancy.
Du
Cabinet Noir au Cornet à dés en passant par
Cinématoma, Le Laboratoire Central et les poèmes
d'un certain Morvan Le Gaélique, il y a chez Max Jacob suffisamment
de nouveautés inusables et de facéties pour satisfaire les
esprits les plus gourmands. Cet homme, dirait celui qui lirait Max Jacob
d'aventure, sans souci de position ni de hiérarchie, est sûrement
un poète. Il est vrai qu'il y a beaucoup de poésie dans la
poésie de Max Jacob. En deux mots comme en quatre et même en
un seul : Max Jacob était un poète, ce qui n'est pas vrai de
tous les poètes ou, pour être plus précis, de tous ceux
qui sont considérés comme tels sous le prétexte qu'ils
ont écrit ou écrivent des poèmes. Qui douterait, oserait
douter de la qualité de poète de Charles Baudelaire, par
exemple?
Jean-Pierre Rosnay
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