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Pensées coeur à vif, dimanche 6 février 2005
par Adelaïde Désirée-Audette
Douce fût cette rencontre aller-retour
Entre cette terre sud américaine
Et la voix que l'on entend au large…
Elle n'a pas d'âge…
Sans âge
C'est
l'une des ces Femmes éternelles qui offrent et qui donnent
et que l'on écoute - parfois - sans bruit, assis (pause)
sur un tabouret posé là depuis longtemps… et
qui ne bouge ! (prose)
Hommage
aux mages
Ce
que l'amour, trop souvent enfermé dans une cage, a de bon
et de meilleur, c'est de vivre près du rivage, hors du temps
qui s'engouffre dans ces pages, et c'est le partage…
Chant
poème d'une jeune Guyanaise, surprise elle-même de
la grandeur de cet amour que son cœur a pour cette terre -
le coq ne chante plus, c'était lui qui ouvrait le bal du
mayouri coupé kan ; c'était lui qui annonçait
aussi la visite de monsieur untel et de madame untel, pour que tout
de suite on le sache. Le coq ne chante plus. (dernière scène
).
(pour
antoine, maintenant devenu esprit-forêt)
Tu
es très belle
D'une beauté -cristal
toute humaine,
une fleur-étoile
Avec orgueil, tu te pavanes,
Sachant que or, bois d'ébène, poissons de rivières,
plantes aux mille vertus, fruits et légumes, coulent de tes
veines
Tu es sereine
Malgré ces souffrances
Qui viennent,
en ton sein,
Creuser,
jour après jour,
la venue d'une révolution certaine
Les couleurs bleues de ton ciel vont-ils un jour s'assombrirent
! -
Terre
Tes
fleuves continueront-ils à débiter à grandes
eaux, la nourriture de tes terres ? - Mère
Continueront-ils à lancer sans fardeau, ce qui transperce
votre cœur ? - Mes frères
Ô
ma Guyane,
Entre nature et culture,
Léwol et kamougé
Samba et mazurka,
Djembé, reggae, zouk,
Les rimes de ton rivage toujours seront pays mêlés
Chaque jour, tu offres, tu donnes, tu lègues - c'est la dispersion,
c'est l'atomisation, c'est l'éparpillement de ta conscience
-cathédrale
Et chaque jour,
En ton sein,
les enfants de la terre tètent
sans pitié
les élans
de ton humanité.
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Bleu,
dimanche 6 février 2005 par Viviane Lamarlère
Bleu, Bleu dis moi la vérité,
Je cherche mon chemin, où est l'éternité
Ou germe le réel ?
Sur les temples d'Egypte on m'opposait aux bruns
Pour indiquer aux hommes la divine balance
Qui pèserait leur coeur, jugerait l'existence
L'enfer ou le repos qui serait leur destin.
Bleu d'azur, Bleu d'été dis moi pourquoi tu sombres
Lorsque le fruit soleil revêt son boubou d'ombres ?
Je retourne en mon centre qui n'est fait que de rêves
Aux épines du jour j'oppose une trève
Afin de laisser place aux dieux de l'inconscience
Dont vos yeux éveillés ignorent la présence.
Bleu de nuit, Bleu de peur, dis moi si dans le noir
Tu saurais me donner un peu de ton savoir ?
Je suis libération, puissante éblouissance,
Tu ne pourras jamais perdre ton innocence
Du savoir pur moi seul je me puis approcher
Immanent, Transcendant, moi seul puis les toucher.
Bleu d'inquiétude mon coeur éclate sous les étoiles...
Je sais...
Tu pressens par instants ce que cache le voile
Qui couvre tous tes liens
Que tu tiens
Fort serrés.
Bleu, qui est tu ?
Je suis l'exactitude vide.....
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Parenthèse
climatique, vendredi 4 février 2005 par Psychoslip
Il neige sur mes campagnes
La blancheur alentour
Illumine mon bagne
De ses fragiles atours.
Champ, nouveau psaume,
Le silence et l'atome…
Frissonnant face aux Dieux et collé à la vitre
J'observe le lent dessin de ce glacial chapitre
Monochrome.
Dehors
Affres et flocons
Et de frêles fractales
Forment de froids cocons
Sur la cité métal
Et or
Et tous les horizons
Se vêtent
De cette mode hivernale
Ce clair caprice laiteux immaculé soyeux
Doux artifice cynique éphémère et vicieux
Qui marquera mes pas
Tant d'empreintes décalquées sur une courbe arrière-moi
Que la boue bientôt viendra lécher et mordre
Comme un rappel à l'ordre
De mon sort ici-bas.
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Nuance
sans garantie,vendredi 4 février 2005 par Ghazi Belghazi
je marche de plein gré sur les traces de l'esprit libre
le sourire aux levres et l'ame barbare de belle prophetie
traçant de mon pas les confidences de demain
un souffle, puis un autre et mon ombre fidéle
dans la pénombre affamée de tant silence
le long du chemin jonché de providence
temeraire volupté du miracle souverain
lorsque se dresse au soir du souvenir
le verbe banni de la grande citadelle
ou la politesse exquise se dit : au suivant !
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Silence,
jeudi 3 février 2005, 21h32 par Poké
Le silence
en solitude
l'attente qu'on s'invente
la vie arc boutée
la peur tordue au poing
et puis l'incertitude
qui perce les paupières,
quand les yeux se referment,
qui glisse lancinante
seconde après seconde
dans la chair, dans le sang.
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Le
Feu, mercredi 26 janvier 2005 par Alain Hannecart
Difficile
de faire taire ce qu’on tient dans la main
C’est comme de vouloir dissimuler un sourire
C’est peut être une fleur un oiseau une allumette
Ou certain mot fait d’un métal un peu précieux
Quelque chose qui brûle ou qui jette du feu
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Le
passé ! mardi 25 janvier 2005 par Anonyme Hélas
1- Ce soir, c’est plus fort, je pleure vraiment
Et les hommes, paraît-ils, ne pleurent pas
C’est mon passé jouisseur et insolent
Qui arrive, tel un vent glacial et froid.
2-
Il est venu ce soir
Me rappeler hier
Citer mes déboires
Et tout mon enfer.
3-
Il est là, l’intrus, juste près de moi,
Comme si j’en voulais de sa présence.
Il me parle de lilas, Lamia et farida
Et de tous mes amours de jeunesse.
4-
Il ramène, tous les sanglots
Et toutes les larmes non séchées
Il me cite un à un, tous les mots
Ceux qui me faisaient pleurer.
5-
Il vient, remuer dans mes plaies
Qui saignent, à torrents, toujours
Il vient hanter mes longues nuits
Dépourvues de tendresse et d’amour.
6-
Mes nuits, sont toutes identiques,
Choisissez, celle que vous voulez ;
Des démoniaques aux maléfiques
A vos préférences, je vous en prie.
7-
Il vient, sans prière, ce soir,
Contrer mes échecs répétés
Pour jouir de mon désespoir
Et pouvoir ainsi se rassasier.
8-
Ce soir, j’ai envie d’en parler ;
Je briserai tous les silences ;
Je parlerai de mon passé,
Sans gène ni complaisance.
9-
Je te dirai presque tout
Sans rien te demander
Je te dirai enfin tout
Je veux me confier.
10-
Que dois-je, au fait, te dire,
Dans mes présents récits ;
Les vers que tu viens de lire,
Ou ceux que je n’ai pas écrit.
11-
Je ne te dirai rien ;
Rien, qui puisse te nuire ;
Je ne te dirai rien ;
Je te laisse à ton sourire.
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Sonnet
pour un rêve, samedi 22 janvier 2005 par L'Aigle de Mots
D'aucuns chantaient des vers à l'ombre des chênaies,
D'autres s'allaient baigner dans les eaux d'opaline.
Le parfum du muguet, la senteur des racines
En les prés verdoyants dans l'air pur émanaient.
Quand
le jour s'effaçant faisait naître la nuit,
La lune rieuse nacrant monts et rivières,
Ses lueurs s'agitant sur la face des mers,
Du lendemain en rêve on goûtait jà les fruits.
C'est
là que, enivré de ce commun bonheur,
Noyé dans un amour innondant les cieux,
La triste vérité sitôt trouva son heure.
Cependant
que, penché sur ce monde radieux,
Sur des hommes volant sous des des lianes en fleurs,
Mes yeux se sont ouvert sur un jour pluvieux.
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Regards,
jeudi 20 janvier 2005 par Poké
J'ai vu un homme, oui je l'ai vu,
j'ai même tourné la tête
pour ne pas voir ses yeux.
Je suis passée, dans mon coton de silence
respirant à peine, marchant à la peine,
ourdie par la fuite, la honte
et marchant, pourtant, ne sachant m'arrêter
tant je me sentais faillir.
Je
sors libre de cœur et libre de mes mains
(Puisque l’amour s’est absenté jusqu’à
demain)
Innocent à l’idée qu’elle peut me trahir
Tout blanc comme l’enfant qui ne sait pas haïr
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Enchantés,
le mardi 18 janvier 2005, par Anne
Tu sais le vide n'est pas vide,
Le silence a son mot à dire
Et chaque lieu
Garde la trace de ces rires
De ces rêves qu'on croit perdus
De ces pas posés en songeant
Au monde
*
Au
monde où je suis par toi,
Porte secrète
D'un temps à présent dilaté
Le passé devant nous,
Demain en héritage
Et chaque jour aussi comme un nouveau message
*
Un
monde ou règnerait le chant
Dans ce silence tout m'enchante
M'initie aux secrets du temps,
A l'espace de nos consciences
Libres et reliées à chaque être
D'hier
Et de demain.
*
Enchantée
je le suis aussi
Et c'est ainsi que je veux vivre
Pour le murmure de la mer
Pour le souffle puissant du vent
Pour la page blanche à écrire
Et cet équilibre fragile
Entre ce qui n'est pas encore,
Et ce qui, déjà, n'est plus.
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Etre
vu, lundi 17 janvier 2005 par Duckens Charitable dit Duccha, d'Haiti
je veux être vu comme on ne veut pas mourir
porter chaleur aux vents froids-sauvages
dépecer l'île comme un parfum fragile
ne pas transiger avec les fausses couleurs
je ne veux pas être vu pour ne pas mourir
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Latitude,
dimanche 16 janvier 2005, 00h38 / Sellatvn
Le monde que l'on tient tel un enfant
à tes paupières closes perlées de pierre
rondes et froides
.
Ô richesse ! Ô lunes ! Ivresse !
.
Viendront
les plumes qui te coulent comme une orange
Viendra le sable
et l'unique liaison laissée par tes doigts
.
Ô ivresse ! Ivresse ! Ivresse !
.
Les
portes des tours blanches se dérobent.
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Fleurs
!, samedi 15 janvier 2005, 22h13 / Jean-Claude
Fleurs, pensées magiques de ce bel univers
Ô forces infinies de coloris divers
Harmonies dont les tons eux-mêmes se surpassent
Odorantes fééries qui jamais ne nous lassent
...
Fragiles ornements dont les fines pétales
Savent si bien ravir les yeux qui se régalent
Vous qui créez sans peine avec vos beaux atours
L'atmosphère enivrante où se complaît l'amour
...
Et dans les jours bénis des grandes réjouissances
Où les coeurs vont rêver, vos splendides beautés
Dans un pur rayonnement étalent leurs nuances
Vous seules savez combler les plus déshérités
...
Quand les derniers frissons de la vie vous délivrent
Vous terminez trop tôt un grand désir de vivre
Vos petites graines éparses que le vent va semer
Ne boiront plus jamais au jardin la rosée
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Cité,
samedi 15 janvier 2005 par Aliça
Cœur bat. Plus fort que tout, renverse les barrières
du temps, surpasse les prédictions, reviens de ta nuit froide
ou tu es.
Que
ta chaire cicatrise, que le sang reflue a l'intérieur de
ton être. Que ta peau blanchisse et que ton cœur revienne
du néant éternel ...
Je
me tiens aux portes d'une cité de morts. Le calme de la forêt,
le vent jouant dans les branches des boulots rappelle les ames .
Reviens,
reviens, ne nous abandonne pas, ouvre tes yeux, sors de ta demeure,
prend moi dans tes bras et ne me laisse jamais-
Voila
la triste chanson du vent que je reprend avec lui
Que
nous reprenons avec lui
Nous
l'hurlons, frappant des poings sur le sol noir, labourant la terre
retournée pour serrer contre nous ce qu'il était jadis
le Tu, le seul et l'unique ...
Les
oiseaux arrêtent leur joyeuse chanson , nous regardant de
leur arbres, nous méprisant, nous demandant de partir.
On
se regarde, hébétés, au bord de la folie, les
larmes laissant des traces humides sur des joues ternes de poussière.
Un
a un on retourne a la porte de la cité de morts, nous consumant
intérieurement, pour un père, une mère, un
frère, un ami ...
Les
oiseaux ont repris leur chanson, de leur voix claires appelant les
morts dans un autre monde et dans nos cœurs le silence pesant
et tranchant ..
Le
chemin du retour nous semble vide, sans saveur ... la vie perd peu
a peu toutes ses couleurs. Les arbres perdent leur feuilles en printemps,
il gel au mois de juillet...
Lentement
on ne sort plus, on ne parle plus, on écoute plus ...
L'espoir
nous a abandonné, fixant le vide, jouant avant des objets
qui n'existent pas, pensant a des conversation qu'on a jamais eu
...
Toi
tu n'a pas encore rejoins le royaume des morts. Tu es là,
face a moi et je t'admire. Je caresse du dos de ma main tes joues
qui ont perdu de leur éclat. Je parcours des yeux tes cernes
et me fond dans ton regard bleu..
Je
te vois prendre tes pilules miraculeuses qui te fond durer plus
longtemps ..
Non
je ne pleure pas, ce ne sont pas des larmes qui coulent de mes yeux.
Non
je ne te pleurerai pas, je ne dérangerai pas ton repos. Je
serai le fantôme hantant le monde des vivants. Me tenant au
dessus de toi et soupirant ...
J'aimerai
malgré tout faire mon deuil, de toutes ces ames parties trop
tôt, sans qu'on ai pu leur dire le petit détail qui
aurait tout changé ...
Mais
qui peut changer leur absence ? redonner la saveur aux aliments,
de refaire battre ce cœur vivant ...
Vole
vole petite poussière, porte moi sur tes ailes, dans ces
vallées ou l'éternité danse autour d'un gigantesque
feu de bois, porte porte moi ...
Dans
les courants d'air chaud faufile toi, parmis les nuages portes moi,
au dessus des mers profondes et des terres fécondes, dans
la vallée ou danse l'éternité ... Dépose
moi, ou plus jamais de vos mains vous ne frôlerez l'herbe
poussiéreuse …
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je
t'aime, vendredi 14 janvier 2005 par Jane Smadja
La pluie fouette les carreaux,
les arbres plient, le vent s'égare...
les grands oiseaux, ailes de feu
s'élancent seuls vers le brouillard...
Liberté crie au fond de moi,
Tempes battantes, battement de coeur,
Mon corps s'anime, force et douceur,
C'est un bélier, prit dans le noir...
Mes doigts recouvrent le silence
D'un voile fin de volupté,
Ils glissent et passent transparents,
sur l'image douce du baiser.
Tes yeux se voient dans mon miroir,
Perçants ils tracent un sillon,
L'empreinte creuse dans le noir
La ligne blanche de ma raison.
Je te chéris, je t'amoureuse,
Je t'aventure, je me dessine...
Courbes et formes langoureuses,
Attachent mon corps en haut des cimes...
Va dans le souffle de ma vie,
Laisser des lambeaux de murmures,
La foule rauque de mes cris,
Brisera un jour ton armure...
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Le
dos de la Terre, jeudi 13 janvier 2005 par Duckens Charitable dit
Duccha, d'Haiti
Ce n'est pas terrible
quand on se croit tout seul
mais c'est tellement tragique
de croire qu'on n'est pas seul
On n'est pas tous pareils
surtout dans ce grand trou
mais on peut se toucher
si on y met le coeur
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ESPOIR
QUE TU-ES ! A Nina., mercredi 12 janvier 2005 par Mohamed BOUZIANE
Espoir,
Espoir que tu-es,
M'écoutes-tu ..
Ecoute !
Ecoute l'écho de mon cri
Du haut du svelte
Minaret..
Ecoute les murmures du coeur
De l'au-delà du
Mur du silence...
Ecoute le chuchôtement du
Feuillage...
Peut-être le souffle de
Mon doux message
Le souffle de la vie
Et de la nature...
Espoir,
Espoir que tu-es
M'écoutes-tu..
Moi le sceau,
Toi la fontaine
Si douce et limpide
Comme l'eau de rivière...
Qui murmure de
Douces symphonies
Espoir,
Espoir que tu-es
M'écoutes-tu ...