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correspondances poétiques, Club des Poètes

Tous les jours, nous recevons des dizaines de messages venus de tous les coins du monde. Regulièrement, nous mettons en page quelques-uns des poèmes (dans la rubrique Poésie en marche) et des articles qui nous sont proposés. Ci-après, nous vous proposons de découvrir quelques fragments de notre correspondance.

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Le 19 mars, au Club des Poètes, AneFrance présente "Le Paris des Poètes".
Le programme des soirées est en ligne.

Nota Bene : Tous les messages sont lus chaque jour par nous et mis en ligne ici, avant la sélection hebdomadaire que vous lirez ci-après.

  • A la marée de l'horizon, 16 mars 2003, par Jean-Marc la Frenière

    À LA MARÉE DE L'HORIZON

    Les feuilles d'un vieil arbre
    Restent jeunes plus longtemps.
    Si le pas des fourmis
    A besoin des cigales,
    Si la paix des abeilles
    A besoin des épines,
    Le moindre grain de sable
    Devient une montagne
    Dans le rêve des cailloux.
    Il faut rester debout
    Dans l'ornière des jours
    Et pousser en commun
    La charrette aux trésors,
    Ne pas juger la semaine
    À son air du dimanche
    Ni se faire du sang d'encre
    En lisant le journal,
    Ne pas jeter la poudre aux yeux
    Mais du pain sur la planche,
    Laisser l'eau à la bouche
    Irriguer le désert,
    Laisser des fruits dans l'arbre
    Prolonger le verger.
    Si l'un de nous meurt en chemin
    Il en appelle à tous
    Pour attiser le feu
    Que nous cherchons encore.
    À la marée de l'horizon
    Les vagues vont rejoindre
    Le vol des oiseaux.
    Le fleuve dans la nuit
    Ouvre ses branches d'eau
    Pour accueillir la lune.
    La pluie cerne nos pas
    Mais désaltère le chemin.

     

  • Rêverie à la veille d'une guerre, 16 mars 2003, par Claude

    Me voici au bord d'un océan minéral,
    Immense front d'une séparation funeste,
    Sur la frontière pendulaire de l'histoire,
    Ce temps qui nous donne et qui retire,
    Nous livre au désespoir et aux regrets,
    Mon regard tombe sur l'horizon blème,
    Je gémis dressé sur la masse pierreuse,
    Je rentre en moi comme en ma mère,
    Mais le temps éternellement se ravive,
    Sur le front battu et brûlé du désert,
    Qu'enferme donc ce temps ?
    Quoi se dissous et se referme ?
    Temps fini, infini qui mesure et refuse,
    Et reprend à chacun de nous son temps,
    Impuissant à franchir cette frontière,
    L'histoire m'emporte comme une vague,
    Il nous faudrait nous reprendre,
    Descendre en nous à la suite de nos actes,
    Nous reprendre, descendre pour ne pas rompre,
    Demeurer intègre entre le ciel et le désert,
    Demeurer sel et eau et ne point se perdre...
    Se réduire, se recueillir avant l'irréparable,
    Se refondre à l'immense monde immuable,
    Comme une pensée qui va renaître,
    A la présence pure et simple de toutes choses,
    Pas de commencements, pas de fins, pas d'histoire,
    Toujours une durée qui ne s'achève sans temps,
    Pas d'autres temps, pas d'autre ère, pas d'autres fois !
    J'écoute indéfiniment les sanglots venus du désert,
    Chant de l'attente du choc de ce temps qui meurt,
    J'entends cette voix d'ombres tragique et puissante,
    Dans ma rêverie je jette le temps hors du temps,
    Dans ce désert immense qui sera un tombeau,
    Je me livre comme une vague de visage en visage.

     

  • L'Ivresse du temps, 16 mars 2003, par Julia

    Ombres éclairées de mes sens épargnés
    Sage dame aux doigts de glaise et de papier
    Ne vois-tu pas, au loin, l'ardeur de sa puissance
    Ne sens-tu pas, au fond, le goût de ton errance

    Ombre d'un jour, lumière d'une nuit
    Femme au teint de rose, yeux de serpents
    Tu caches bien tes vérités sous nos regards ahuris
    Du double jeu que tu nous offres à chaque instant

    Lune, tu nous éclaires du feu de ton ombre endormie
    Soleil, tu m'émerveilles et nous brûle à l'infini
    Mes yeux te détestent aux feux de ton ivresse
    Mon âme t'idolâtre aux mystères de ton éternelle jeunesse.

    Nous ne sommes plus dupes de tes jeux illuminés
    Je sais maintenant les vérités de tes pensés
    Tu n'es que boule de feu et terre nacré d'un espace
    Qui nous envahit de la grâce d'une journée et d'une nuit
    Cycle éternel au rythme de nos vies.


  • 15 mars 2003, par Hadrien

    Rogations.

    La Lumière née sur le champs clos, le cortège glisse par le rideau. Quelques vieux os juchés sur les épaules de galopins à voix basse psalmodient mieux qu'infidèles leur prose. Dieu sans mot dire accueille l'assemblée. Ici,
    l'acteur prend le temps de saluer et sourire aux cortèges des femmes stériles.
    La nuit en balancelle. Je tisse les armes à la lueur du drame. Couronne ton regard d'un orle d'anthracite. Je croise les lèvres en sentinelle dans la chambre garnie. Pour vivre, je noie la plaine d'un baiser rouge. Innocente s'étire où le cri s'amoncèle.

     

  • JOLIE MOUETTE, 14 mars 2003, par Herve P.

    Chère Mademoiselle Claquette,
    Vous êtes bien belle,
    Et vos yeux bleu ciel
    Où se reflètent mes rêves
    M'incitent à la tendresse.
    J'imagine votre rire
    Qui claquette dans le ciel,
    Votre corps de neige
    Qui distille des caresses,
    Votre cœur de braise
    Qui scintille sans trêve,
    Et vos yeux bleu ciel,
    Qui me sourient.

     

  • 14 mars 2003, par Paracelse Euchrid

    Tu es si jolie petite hérésie au teint diaphane, lorgne les cieux, arbore tes sourires, il est temps de me changer en poisson. Si tu avais toute ta raison, tu ne serais pas la plus magnifique des mélodies de ce monde. Tu es si pauvre de
    toutes raisons que les déceptions ne t'atteignent pas. Faites de porcelaines et de larmes hérétique, il est temps pour toi de me changer en chair à canon. Si tu avais tes yeux pour voir ce monde cru, tu apprendrais les pleurs. Tu es si
    innocente aux yeux de tes gardes fou, égorge tes cauchemars et embrasse les murs blancs de ta chambre mortuaire. Tu es si belle dépourvue de raison, sans éclat d'obus ni souillure. Si jolie infortune folie derrière ses barreaux vides.
    Stop war


  • CONTE POUR NAÏFS, 13 mars 2003, par Ginette Desmarais

    Il était une fois un soleil sans planètes. Accablé de solitude, il pleura. Ses larmes toutes rondes restèrent en suspension dans le vide sidéral. Il les considéra avec étonnement. Soudain, les sphères translucides se mirent à tourner autour de lui, de façon imperceptible, puis de plus en plus vite, dans un gracieux manège qui le consola. Ainsi naquirent les planètes, toutes différentes et jolies. L'une d'elles avait recueilli cette tristesse en immenses bassins bleus, qui valsaient sous le vent et les nuages, comme un enfant bercé. Touché par cette déférence, le soleil chauffa la Terre avec tendresse et dans ses larmes apparut la vie. Si vous ne me croyez pas, prenez un bain de mer, faites vous bronzer en goûtant le sel sur vos lèvres, et pleurez d'amour de temps en temps.

     

  • Evasion, 13 mars 2003, par Bérège

    Découpé en lamelles
    Le ciel
    Gris et sale
    Se déverse sans discontinuer
    Sur la ville repliée
    Grise et sale
    Autour
    Les murs m'isolent
    M'oppressent
    Une lumière jaune
    Dessinant un plafond imparfait
    Vacille sur les mots difficiles
    Qui cernent mes envies
    Et noircissent mes cahiers
    Ma seule issue vers autre chose
    Est cette déchirure dans le voile de l'âme
    Qu'est la poésie

     

  • Printemps, 12 mars 2003, par Bérège

    Le ciel s'allége
    Et délivre l'éclat bleu de tes yeux
    Les jeunes pousses renaissent
    Dans le vieil arbre
    Les oiseaux se dépêchent
    La vie s'ébroue
    Le jour semble revenir
    Et nous n'avons plus la même apparence
    L'odeur de la terre
    les reflets de l'eau
    Les chants dans les branches
    Se confondent
    Et déchirent
    Les dernières ombres
    C'est le printemps
    C'est le printemps
    Comme un sommeil
    Qui s'éloigne
    Comme une aube
    Qui vibre
    Comme une promesse retenue
    Et qui jaillit
    Enfin

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