Nota
Bene : Tous les messages sont lus chaque jour par nous et
mis en ligne ici, avant la sélection hebdomadaire que vous
lirez ci-après.
-
3
mars 2003, par Intouchable
Non,
c'est dit, personne ne peut
ni pourra y toucher à mon amour
Mon pauvre amour qui tient en un seul coeur
Mon pauvre qui s'aime tout seul
Mais rien ni personne n'y pourra toucher
Mon bien aimé, mon trésor
jusqu'à lui même qui se méconnaît
qui n'appartient à personne
Seule, que je connais
Amour gardé, secret
Je ne peux le donner : c'est lui qui choisit
Vie de mon amour
Mon profond amour
-
2
mars 2003, par Gabriel, je t'aime
avec
ce que je suis
avec ce que je vis
avec ce que je porte
et ce qui me transporte
avec mes émotions
avec mes écorchures
et ce qui m'a construit
je t'aime par ma vie
-
Un
matin pas comme les autres !, 2 mars 2003,
par Rolande Duchesneau, Québec, Canada
Un matin
pas comme les autres !
J'ouvre les yeux
Les premières lueurs de l'aube
Pointent à l'horizon
Sur la table, la flamme de la chandelle vacille
On dirait un petit farfadet
Bien calée dans ma paillasse
Je prends la position du foëtus
Je remonte ma couverture de loden sur mes épaules
Mon bien-aimé dort à mes côtés
Lentement, mes paupières se referment
Et je fais le trajet de ma vie en sens inverse
Je revois les belles années passées
Alors qu'il m'appelait sa "petite Houri"
Les moments d'extase
La passion de nos deux corps enlaçés
Comme il faisait bon s'aimer...
La frénésie de nos désirs
Etait tel que nous ne pensions plus
A nos petites lacunes
Et ce matin, à l'heure où se lève la brume
Ça m'fait sourire...
Soudain, tu te tournes vers moi
C'est tout comme si tu avais deviné mes pensées
Tu me regardes, et tes yeux
Sont remplis d'amour
Et comme aux beaux jours du passé
Tu m'appelles à nouveau ma "petite Houri"
Tes grosses paluches épousent
Le galbe de mes seins et de mes reins
Et c'est à nouveau l'euphorie de notre amour
Qui envahit nos deux êtres
Qu'il fait bon s'aimer...
Etant encore enlaçés
Je t'ai dit "je t'aime" et je souris
De nouveau à l'automne de ma vie
Et c'est alors que je te dis :
"Non, ce matin n'est pas un matin comme les autres..."
-
1er
mars 2003, par Marie Famu
Ma vie
est un lac, un grand miroir, une parenthèse
un corridor avec au bout les ténèbres
et cent petits reflets qui entrent dans mes poches
pour y noyer les caprices des rois
sous mes ongles de petite fille
-
Un
coin de ciel bleu, 1er mars 2003, par Juliette
Un pas
Un silence
Un pas
Un silence
Ma foi aujourd'hui ne fait pas de bruit
Pas d'éclat
Je marche la paix au coeur
J'ai souvenir de tant de ciels bleus
De tant d'oiseaux parmi les nuages
Pas après pas
Silence après silence
Ma joie
De vivre
Grandit
-
1er
mars 2003, par Muriel
Parjure
du vent dans ma chevelure,
Pardon des hommes par-delà mes blessures,
Achève un baiser amer
Déconvenue de mes colères.
Indiciblement, les pas rétifs de l'ennui
Guettent l'adorateur des dieux sans vie.
Tournez vos regards, ô haletants poètes !
Faites-vous les précieux et habiles interprètes
De nos désirs manqués au virage du temps
Pour que jamais ne meure l'étincelle des beaux jours,
Dans le fracas des flots et lames d'océan,
Tachant de votre sang le sceau du grand Amour !
-
1er
mars 2003, par Anonyme
(la pensée émergea, on ne sait trop comment...)
Ô lumineux pingouin,ô sage des banquises !
-
Vernix
caseosa, 26 février 2003, par Tom Andrea
Je reve parfois de sacré
De ventre -totem
D'eden-placenta
Où l'enfant , impassible et cru , se lovait
Avant d'etre ombre
ici-bas
-
Peut-être
?, 26 février 2003, par BUKO
Elle
brandit une épaule
à poser quelque part
timidement sans rien demander d'autre.
Un geste.
Est-ce un signe quelconque,
subversif, cosmétique,
à déchiffrer par un soin pénombré d'une
parole à dire ?
C'est notre chambre, enfin, ce fut la nôtre.
Je reconnais son bras.
Et je dois y répondre...
mais je vis par torsades
térébrantes
sans aucun épicentre-
Comme un ongle incarné à griffer la mémoire.
J'ai pris ce pli, de fuir, d'éviter les obstacles.
Je ne sais plus les mots qui peuvent l'approcher.
Ni ceux qui disent et touchent. Au but.
Ni le silence.
Ni les baisers, ni les caresses. Même.
Juste un flou machinal.
Je ne me penche pas.
Pas même sur mon propre visage.
Il suffirait peut-être de lever les yeux
vers le plafond pour qu'ils se croisent.
Nos regards creux ; et proches.
En leur trouvant un angle obscur, intuitif.
Désossé de toute redite. Comme neuf.
Mais,
Projetés
Mais, mollement
sur des fissures involutives.
-
Parole
libre, 25 février 2003, par Said Salem
Les mots
muets
imitent
les sentiments
la poésie
est sourde
Au chant
du rossignol
Mais ta Muse
est sincère
en amour
Parce que
cette nuit
le cygne
s'est suicidé
en dansant
au clair
de la lune
Sur un lac d'encre
Dernière
parole
libre
cette plume
s'envole
haut les vents
Dis-moi poète
Qui triche
En amour
Pour allumer
les flammes
De mon coeur
Entre tes mains
Notre soleil
Brille et brillera pour tous .
-
Acrostiche
pour un clair de lune 25 février 2003, par Chris Laure
Il y
a toujours quelque part
le chant d'un grillon
Lorsque descend la nuit à l'ombre des
Yuccas, le soir, quand tout n'est que silence
A la tombée de la vie et que tu écoutes, émue,
Tes remords striduler à l'orée de tes songes grands
Ouverts au murmure de tes délires
Ultimes sortilèges de tes conjurations
Jugulées dans leur
Ombre que tu n'as pu briser,
Urne secrète de ta désespérance,
Rituelle mélopée de ta désillusion,
Sous tes cheveux de cendre,
Quand se fanent les regrets
Ultimes, quand meurent les chagrins
Et que brille la lune
La nuit sur les yuccas en fleurs
Que tu cueillais jadis,
Ulcérée dans ton songe vide,
Evanoui sous les rayons
Pâles d'un
Astre éteint
Ressuscité au firmament de
Ta plume
-
Mes
sourires, 25 février 2003, par YXEL
J'ai
ouvert le champ de lune sur la folie de tes rêves secrets j'ai
figuré le chagrin d'étoile sur les bras de tes lèvres
baisers
j'ai veillé l'orange de nuit sur les barques de tes paroles
caresses j'ai éteint le feu des ombres sur la confiance de
tes
mots attente
j'ai couvert la buée de désir sur le visage de ta belle
merveille j'ai fleuri le ciel de rire sur l'aube de ton esprit sourire
j'ai oublié l'onde de l'adieu sur le rêve de ton apparence
rosée j'ai reçu le miroir de trésor sur le dessin
de ton corps
magicien
-
25
février 2003, par Annie Le Maut
Promesses
De bien tendres images rôdent autour du lit
Lorsque la nuit s'étend dans son si noble habit. De suaves
instants m'offrent un tête à tête
Qui parle de bonheur, qui parle de conquête.
La cîme frémissante de ces amours si purs
Joue son dessin fantôme en ombres sur les murs.
Et la musique douce de tout mon univers
Peut s'entendre à l'endroit et se lire à l'envers,
Car les flots d'or liquide dont ton âme m'emplit
Sont en captivité dans la vie de mon lit.
Une baie de lumière étincelante et rose
Frôle la cornaline de mes yeux gris vert.
Elle tâche le plafond d'un dais à ciel ouvert,
Dessinant le moment qui s'avance et m'impose
De rester près de toi, derrière la porte close
Aux êtres qui n'ont plus place en notre jardin
Pour protéger nos nuits des affres du malin.
Je te fabriquerai dans une mousse humide
Une cloison d'amour et qui sera sans ride
Car nous pardonnerons nos errances passées
Ne les ayant vécues que pour mieux nous aimer.
La rosée de diamant qui coule de tes mains
Rafaîchira mon corps au fil des lendemains
Et j'entendrai tinter ton eau blanche argentine
Sur le bord de mon coeur drapé d'une aube fine.
-
Ce
que nous sommes, 24 février 2003, par ISIRO
Quelques
grains de poussière de ton silence se sont déposés
sur le bout de ma langue et le chant s'est mis à entonner une
nouvelle version de l'histoire qui éternellement recommence.
Peu importe le sens des notes et de la portée, c'est la porte
qui s'ouvre sur le vaste champs de l'inconscient bavard qui suit les
maux comme l'enfant qui rampe après ses
premiers étonnements. On ne parle qu'en parlant et cette évidence
qui naît donne à l'écran de la vie une nouvelle
voie. Celle des âmes parlantes, impatientes d'apprendre à
parler. Celles des regards chantant, s'émerveillant de chanter,
une ride dans la voix pour marquer la cadence des vies passées
. Une cicatrice musicale et un léger pas de danse pour se
prendre dans les bras. Se réchauffer au feu de bois du sarcophage.
Un discours au raz des flammes sur une couleur de pâquerette.
Une étincelle de braise éclose d'une étreinte
de frésia. Les souvenirs qui n'existent pas, parce qu'il s'agit
de nouveaux mots qui, à chaque fois qu'ils sont prononcés,
rallument le feu de cette chose qui existe éternellement sans
en
corps être née. L'approche parlée, sans peur de
voir s'enfuir le geste. L'habitude abandonnée au seuil de ce
que l'on croyait connaître. Une étoile qui revient, et
puis une autre, sans se lasser de la beauté qui revit l'éternité
des promesses acquises un soir d'été sur un rempart.
Sans aucun doute. Muettes et trempées, versants de l'O de la
vérité. Une goutte, et puis une autre, pour goûter
au temps qui passe. Savourer nos critères d'évasion.
Ils sont aussi prisonniers que le dernier des Mohicans. Il n'y a trace
nulle part, ni autre part, qui épouse le pas que l'on se donne.
Un pied reçu et un pied que l'on donne pour mesurer les distances
d'une course folle. Se reposer dans l'air du temps. Se balader au
détour du cur brisé qui sonne le glas pour protéger
ceux qui s'abandonnent à la nuit de tous les jours. Rebrousser
chemin à l'endroit de ses retrouvailles. Planter une médaille
et puis une autre, à chaque prière dont on se déleste
pour éprouver l'envol. D'un saut céleste qui ne cesse
de gouverner l'esprit et le corps pris d'assaut. En une seule fois,
et une autre fois encore. A chaque fois que je prononce tes mots,
le langage des signes aux ailes abruptes d'un flanc transparent et
d'une écorce verte. Nouvelle déesse, nouveau dieu .
Met ta phore dans une mer bleue pour recueillir les vieux crabes de
nos poitrines. Marbre de corail d'une face, et puis d'une autre. Cercueil
de verre pour la première perle. Les chevaliers promus de l'ordre
des hippocampes. Escortes marines du dauphin de nos rêves, couronné
des étoiles de mer et des algues terrestres. Il n'y a qu'une
seule barque où l'on puisse monter. Les rames se multiplient
et se cassent. Nos carcasses frôlent les rochers, arrachant
aux oursins du marchand de sable, les sacs à éparpiller,
pour que l'on puisse dormir même éveillé. L'automne
perd ses feuilles et prend le froid comme manteau d'hiver. Nue sous
ta peau le désert se repose et ses premières gelées
donnent froid dans le dos, des frissons aux origines. Il n'y a pas
de secret lorsque deux ventres s'allongent l'un sur l'autre. La lune
n'a pas de rayon et pourtant pénètre dans l'imagination
par tous les
pores touchés lors de cette fusion. Oublier à contre
cur est une prière sans confession. Abandonnée
au chur de cette cathédrale de l'émotion, reconnue
dans le premier mot qui est lu, une nuit d'oraison. Célébration
mystique d'un pèlerinage sans raison si ce n'est celui de n'être
pas, comme dirait l'autre, une espèce en voie de disparition.
Une eau
limpide et oubliée. Un zeste de citron aux larmes amères.
Un fruit de la passion aux récoltes hors saison. Ne pas savoir,
quel bonheur d'humilité. Se prononcer sans avoir peur d'affronter
les caresses qui se déposent sur les yeux. Fermer l'orage d'une
pluie d'existence. Tisser une nouvelle toile d'aucun élément
particulier. Se dresser comme un roseau pour accueillir le nouveau
né d'aucun message prédestiné. Allons danser
puisque nous avons peur. Allons danser puisque nous ne savons pas.
Allons danser puisque les rêves se fêtent sans raison
aucune, sachant qu'aucune n'existe pas. Seule. Allons boire l'ivresse
qui remplit nos vers. Allons manger ce qui reste de l'univers, dernier
quartier de cet espoir si naturel. Allons nous embrasser jusqu'à
épuiser nos lèvres. Allons nous embraser jusqu'au feu
dernier caché dans les malles de ce grenier poussiéreux.
Soyons heureux de naître, que ce que nous sommes, et tant pis
si il n'y a personne pour comprendre ce que nous étions et
ce que nous sommes. A présent que l'homme est descendu de son
échelle, habillons nous d'un costume de dimanche. Celui aux
manches trempées qui est difforme. Toi tu as de si belles robes
pour chacun de tes jours que peu importe le jour qu'il est, je te
déshabillerai, mais avec le temps. Avec le plaisir du
moine et le caprice des dieux. Buvons notre vint jusqu'au lit du littoral.
Buvons l'eau distillé de la lune salée. Touchons de
nos mains ce qu'il y a de plus fragile. Brûlons nos doigts,
à la lumière d'autrefois, cette flamme d'hier que l'enfant
soufflait à chaque anniversaire. Tu n'as besoin de rien tu
sais. Viens t'asseoir et recommence à compter. Tu verras, on
peut s'amuser de tout comme de rien. Rire aux éclats parce
que l'on est aimé. Pleurer aux larmes d'une émotion
retrouvée. Viens t'allonger et recommence l'alphabet. Le drap
blanc sera brodé d'une dentelle de voyelles. Ouvre toi à
ce qui vient. Tu le reconnaîtras s'il t'aime. Il n'y a pas besoin
de prononcer, tes lèvres parlent déjà pour deux.
Respire,
et ton souffle dira tout de lui. M'aime recueil de chansons et de
gestes. Tu verras, on finira par oublier le reste. Au beau milieu
de la nuit. Au beau milieu du jour. Comme cette belle après-midi
d'été. Viens, allons nous promener si tu n'es pas assez
fatiguée. Allons visiter les ruines et comparons les rangs.
Pars si tu imagines avoir trouvé ce qui se dessine.
Moi, je t'offre toutes les légendes, en même temps que
les pages blanches. Ecrit, dessine, dépose une ligne un nud,
une étoile, enluminure dorée sur un pavé jeté
dans la mare ou dans le pré d'une nouvelle nature. Egare toi
si tu crois chercher. Eloigne toi si tu penses te rapprocher. Sauve
toi si tu te condamnes. Epargne toi de ce qui est ignoré, le
soleil
se lèvera toujours du même côté. Nous l'avons
vu, il n'y a rien qui puisse nous l'enlever. Quelques grains de tes
poussières se sont déposés sur les crêtes
de mes cils. Le noir est devenu doré et personne ne le sait.
Moi, je le devine, car ce que je vois est illuminé. Mes mains
deviennent des gardiens de ce que tu as déposée. je
vais rêver d'un rêve.
Soleil abandonné. Je frissonne à l'idée de te
rejoindre une autre fois, et une autre fois en corps. Cela ne sert
à rien de désespérer. Tant pis et tant mieux
si nous ne savons pas ce que nous sommes
|