Nota
Bene : Tous les messages sont lus chaque jour par nous et
mis en ligne ici, avant la sélection hebdomadaire, dont vous
pouvez lire la nouvelle édition ci-après.
- dimanche
23 février 2003 par Said Salem
Solitaire sur sa colline oubliée
le roseau est trop égoïste
A renier mes vers en herbe
Que les muses et les sirènes
Chantent souvent dans la forêt de mes rêves déportés
Trop égoïste le roseau
A plier ses bras d'honneur
Pour narguer le noir spleen de ce silence ailé
En effeuillant les branches de cet amour
que la haine a atrophié en épines viriles
De copulation sous nos étoiles
D'amour et de paix
Cependant le chêne naîf et gentil
Se met aussi a fredonné plus haut
le même air de nostalgie
En compagnie de son choeur
Composé d'héraut et d'hirondelles
Qui ont picorés les vers tendres et frêles éparpillés
par delà ces labourés de boue qui se fendent
Sous le poids des pieds
Là où mêmes les mots souffrent d' exil
"Aimez -moi j'ai oublié ma vie
c'est ici que l'abeille et la fourmi glanent ou moissonnent
Ces grains d'espoir en épis de bonheur
Comme l'hiver sera long
Mais peu importe sans recours aux grains
Que le pollen de tes pensées sème à tout vent
Gare ce corbeau qui a kidnappé mes illusions
Métamorphosées en un rai de lumière sur le dos
Nonobstant ma plume a fait preuve d'amour
en tenant son courage par les cornes
et l'espoir entre les dents
Car tes sentiments de poète sont mêlés à
ma sève
qui, au fond de tes yeux, coule encore en un fleuve de mots
Et comme un galet mon coeur a respiré
sous l'eau pure et diaphane
que la cîme de tes poèmes aspire en chlorophile
C'est la ciguë de mes dires mouillés de larmes
Dont s'abreuve le soleil au visage d'or
Pour nous réchauffer de caresses et de baisers
Sous la pluie d'amour et de paix ."
- Janvier
métaphysique, dimanche 23 février 2003 par Ginette Desmarais
Dans
le jour enterré, le ciel s'approche et constate les marécages.
On soulève un horizon plein de charpies. Les pas sillonnent
le parquet, réalisent des périples. Alors je défraie
ma propre chronique. Sur les cheminées, des oiseaux fiers de
survivre. Il faut ignorer toute catastrophe désormais. J'ai
ma petite idée, dont le faisceau escamote les cadavres. Le
boulevard où fume un autobus jaune. Je fuis dans la solide
réalité des classes : une mâchoire d'adolescent
nerveux en plein examen. Ça ne dure pas. Il y a eu dans l'avenir
d'étranges itinéraires. Des lacs accueillaient nos détresses,
buvaient notre sel. Main molle des vagues et dessous, l'encre qui
nous convoite. L'oiseau baigné de chaleur jubile. D'autres
meurent dans le claquage. Ô nuit dernière. J'évoque
la fraternité des songes, ces cités où vont des
corps de lin et de soie. Ton geste, la table et le temps givré.
Les fougères qui flambent sur la fenêtre. Ta voix murmure
t'es une pauvre petite louloute. À cela, mon corps nage, repousse
les méduses. Nous naviguerons jusqu'en mai, en pleine errance.
Cette cuisine, ce salon, cette chambre, maîtres de nos gestes
dans l'insolente éternité des murs, à entendre
le grondement des autres. Le cliquetis du clavier, monologue de plastiques
et ressorts, escalier vers soi-même, de la cave au grenier.
Je voudrais que tu lises ça, maintenant, demain, quand tu pourras.
Tous ces signes. Hé ! Je suis une lettre moi aussi.
- dimanche
23 février 2003, par Téhem
C'est
toi ma chance
Mon auréole et mon pouvoir
C'est toi qui danses
Dans mon alcool sans le savoir
Jambes
légères et pirouette
Elan sans fil de silhouette
Mon écureuil mon alouette
Sabre et
renverse les cols des vins
Qu'il y a dans mon cur en festin
Nous nous enivrerons matin
Café
intense
Qui me décolle au creux du soir
De mon enfance
Va et t'envole je veux m'asseoir
Près
de ton cur.
- samedi
22 février 2003, par ferdjioui zahia
silence aux abords du vieux rocher qui ecoute la neige avec douceur
se poser sur constantine et ses vieilles pierres telles les gracieuses
caresses d'une mere.
mutisme
de cette terre enfin blanchie entre les gorges des abimes de l'oubli
et à l'aube de ce matin dépouillé du soleil des
flocons palpitent enfin dans notre ciel.
sur les
ponts et les arbres d'orangers des guirlandes blanchatres se sont
dessinees au dessus du rhummel qui delire ses eaux sacrees pour faire
renaitre ses reves les plus secrets.
et ma
ville enfin se pare de blancheur grace à cette neige qui tombe
avec langueur masquant les visages d'enfants de leurs pleurs métamorphosant
leurs blessures et leur peur.
sur les
toitures des vieux domiciles les premiers flocons blanchissent ma
ville egayant les coeurs gelés des gens dans ce bled incertain
du lendemain.
- vendredi
21 février 2003, par jean-marc la frenière
AVEC
L'EAU DES GOUTTIÈRES
J'ai
mis la nappe sur l'abîme
Et pris refuge dans le vent.
Avec la plume ramassée
Dans le duvet du nid
J'ai dessiné l'oiseau
Et tout un champ de blé
Avec une brindille.
Avec un simple mot
Rejeté sur la rue
J'ai tracé une ville
Qui ressemble à la mer.
Avec l'eau des gouttières
J'ai fait une fontaine.
J'ai vu la jungle s'allumer
Dans les pupilles d'un chat.
J'ai fait la paix avec le froid.
Je suis dans tout,
Dans l'écureuil, dans l'or,
Dans la poussière éteinte,
Mais ton odeur laissée
Dans la forme des draps
Je ne peux sans pleurer
Y coucher mon espoir.
-
jeudi
20 février 2003, par karl
les longs gestes du temps
en galop circulaire
chaque jour une corvée
normale après tout
chaque année un coup d'oeil
sur la décennie fuyante
tous l'ont dit l'ont fait
nos trajectoires pêle-mêle
étrangères à nous-mêmes
les enfants le cirque la mort
tout un tas d'histoires racontées
au fond de nos calepins
tantôt allongés puis fermés
- COUP
de FOUDRE, jeudi 20 février 2003, par Annick Tirache
Il n'était pas de Douala-Yahoundé
Pas plus que je ne suis de Plougastel-Daoulas
Comme tous les garçons du pays de Léon
Ne portait rien sous son pantalon
Sa peau brillait comme un raisin d'automne
Et sentait bon la cardamome
Bien malin qui pourrait dire
Pourquoi nous nous sommes mis à rire
Le vent souleva ma robe à guipure
Qui en s'envolant cacha ma figure
Colchiques et centaurées de mon bouquet
Subitement tombèrent à mes pieds
Je gardai au cou mon lapiz-lazuli
Qui fut notre seul modus vivendi
Il avait un je-ne-sais-quoi d'outre-mer
Et moi, je me suis laissée faire
De ce mariage Armoricain
Il ne reste évidemment rien
Pas même un nom ni une adresse
En guise de politesse.
-
mardi
18 février 2003, par Annie Le Maut
Il dérame
la soie de mes dessous frivoles
Qui altèrent mon corps de sensuelles pensées
Il vient me murmurer ses idées les plus folles,
Près de mon cou tendu de blessures bleutées.
Et la cérémonie la plus universelle
Qui coule librement dans le grand lit défait
Peut nouer nos deux corps en tresse naturelle
Point d'orgue des amants dans l'ombre qui se tait.
Nous restons allongés blottis dans le silence
N'osant plus prononcer les mots si délicitueux,
Nous épions le réveil qui marque la cadence
Du moment de la fin des plaisirs délicieux.
Au prochain rendez-vous, cet amant de génie
Voudra tout mon sommeil pour me couvrir d'amour
Et se glisser encore au creux de mon envie
M'initier à ses jeux jusqu'au lever du jour.
Et puis je partirai et la chamade au yeux
J'irai dérouler loin cette douce moisson
Vision concolatrice libérant tous les feux
Etincelants encore de ma belle passion
- Lundi
17 février, La Naissance des Oiseaux par Triplex Nomine
Une source où plonger les mains
au soleil
les lever ruisselantes d'or
au soleil
fines gouttes mondes épars
au soleil
de l'eau éclatée sur la pierre
au soleil
je tends le fil de l'horizon
des mes mains
un lieu où suspendre des mots
au soleil
suspendre la parole et attendre
au soleil
la naissance
des oiseaux
Sabres contre
la nuit
et tout éclat de lune
prisonnier de la lame
Et c'est peine sans nom
d'assister au saccage
l'amour sur fond de ruines
Et je perdrais l'espoir
un tribut au néant
si je n'étais témoin
de la naissance
des oiseaux
Au rêve de l'enfant que le Pégase emporte
un poème aujourd'hui vibre de l'or perdu
tresse d'ombre nouée que porte le rêveur
Au secret de ses mains dans l'obscur qu'il enclôt
au sable de la dune et des soifs qu'il endure
comme l'écume au creux de la vague, s'annonce
la naissance
des oiseaux.
Sur les branches de l'arbre
les feuilles
Sur les feuilles de l'arbre
le vent
Sur le vent dans cet arbre
la naissance
des oiseaux
-
Lundi
17 février 2003, par Passager ( et Roger à l ecoute
:) )
les maisons meurent .. les façades degoulinent en un larmoyant
suc qui, se faufilant entres les pavés , contournant les arbres
muets , abonde dans le caniveau ... hesite un peu .. et se rue ...
dans l egout puis le ciel , se sentant inutile de couvrir un desert
, se recroqueville , semblant pensif , hesite lui aussi et ... disparait
, emportant ses tresors ; etoiles , soleils et galaxies , dans une
errance perplexe ... seulement apparait , ingenue , et toute ebahie
de vide .. ;une fleur ... de rien venue , de l absence apparue , et
peuplant l univers d une promesse colorée :)
|