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correspondances poétiques, Club des Poètes

Tous les jours, nous recevons des dizaines de messages venus de tous les coins du monde. Regulièrement, nous mettons en page quelques-uns des poèmes (dans la rubrique Poésie en marche) et des articles qui nous sont proposés. Ci-après, nous vous proposons de découvrir quelques fragments de notre correspondance.

Et vous aussi, écrivez-nous !
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Le 15 mars, au Club des Poètes, le groupe Pierrot Noir viendra
chanter Gaston Couté. Le programme des soirées est en ligne.

Nota Bene : Tous les messages sont lus chaque jour par nous et mis en ligne ici, avant la sélection hebdomadaire, dont vous pouvez lire la nouvelle édition ci-après.

  • dimanche 23 février 2003 par Said Salem

    Solitaire sur sa colline oubliée
    le roseau est trop égoïste
    A renier mes vers en herbe
    Que les muses et les sirènes
    Chantent souvent dans la forêt de mes rêves déportés
    Trop égoïste le roseau
    A plier ses bras d'honneur
    Pour narguer le noir spleen de ce silence ailé
    En effeuillant les branches de cet amour
    que la haine a atrophié en épines viriles
    De copulation sous nos étoiles
    D'amour et de paix
    Cependant le chêne naîf et gentil
    Se met aussi a fredonné plus haut
    le même air de nostalgie
    En compagnie de son choeur
    Composé d'héraut et d'hirondelles
    Qui ont picorés les vers tendres et frêles éparpillés
    par delà ces labourés de boue qui se fendent
    Sous le poids des pieds
    Là où mêmes les mots souffrent d' exil
    "Aimez -moi j'ai oublié ma vie
    c'est ici que l'abeille et la fourmi glanent ou moissonnent
    Ces grains d'espoir en épis de bonheur
    Comme l'hiver sera long
    Mais peu importe sans recours aux grains
    Que le pollen de tes pensées sème à tout vent
    Gare ce corbeau qui a kidnappé mes illusions
    Métamorphosées en un rai de lumière sur le dos
    Nonobstant ma plume a fait preuve d'amour
    en tenant son courage par les cornes
    et l'espoir entre les dents
    Car tes sentiments de poète sont mêlés à ma sève
    qui, au fond de tes yeux, coule encore en un fleuve de mots
    Et comme un galet mon coeur a respiré
    sous l'eau pure et diaphane
    que la cîme de tes poèmes aspire en chlorophile
    C'est la ciguë de mes dires mouillés de larmes
    Dont s'abreuve le soleil au visage d'or
    Pour nous réchauffer de caresses et de baisers
    Sous la pluie d'amour et de paix ."


  • Janvier métaphysique, dimanche 23 février 2003 par Ginette Desmarais

    Dans le jour enterré, le ciel s'approche et constate les marécages. On soulève un horizon plein de charpies. Les pas sillonnent le parquet, réalisent des périples. Alors je défraie ma propre chronique. Sur les cheminées, des oiseaux fiers de survivre. Il faut ignorer toute catastrophe désormais. J'ai ma petite idée, dont le faisceau escamote les cadavres. Le boulevard où fume un autobus jaune. Je fuis dans la solide réalité des classes : une mâchoire d'adolescent nerveux en plein examen. Ça ne dure pas. Il y a eu dans l'avenir d'étranges itinéraires. Des lacs accueillaient nos détresses, buvaient notre sel. Main molle des vagues et dessous, l'encre qui nous convoite. L'oiseau baigné de chaleur jubile. D'autres meurent dans le claquage. Ô nuit dernière. J'évoque la fraternité des songes, ces cités où vont des corps de lin et de soie. Ton geste, la table et le temps givré. Les fougères qui flambent sur la fenêtre. Ta voix murmure t'es une pauvre petite louloute. À cela, mon corps nage, repousse les méduses. Nous naviguerons jusqu'en mai, en pleine errance. Cette cuisine, ce salon, cette chambre, maîtres de nos gestes dans l'insolente éternité des murs, à entendre le grondement des autres. Le cliquetis du clavier, monologue de plastiques et ressorts, escalier vers soi-même, de la cave au grenier. Je voudrais que tu lises ça, maintenant, demain, quand tu pourras. Tous ces signes. Hé ! Je suis une lettre moi aussi.

  • dimanche 23 février 2003, par Téhem

    C'est toi ma chance
    Mon auréole et mon pouvoir
    C'est toi qui danses
    Dans mon alcool sans le savoir

    Jambes légères et pirouette
    Elan sans fil de silhouette
    Mon écureuil mon alouette

    Sabre et renverse les cols des vins
    Qu'il y a dans mon cœur en festin
    Nous nous enivrerons matin

    Café intense
    Qui me décolle au creux du soir
    De mon enfance
    Va et t'envole je veux m'asseoir

    Près de ton cœur.


  • samedi 22 février 2003, par ferdjioui zahia

    silence aux abords du vieux rocher qui ecoute la neige avec douceur se poser sur constantine et ses vieilles pierres telles les gracieuses caresses d'une mere.

    mutisme de cette terre enfin blanchie entre les gorges des abimes de l'oubli et à l'aube de ce matin dépouillé du soleil des flocons palpitent enfin dans notre ciel.

    sur les ponts et les arbres d'orangers des guirlandes blanchatres se sont dessinees au dessus du rhummel qui delire ses eaux sacrees pour faire renaitre ses reves les plus secrets.

    et ma ville enfin se pare de blancheur grace à cette neige qui tombe avec langueur masquant les visages d'enfants de leurs pleurs métamorphosant leurs blessures et leur peur.

    sur les toitures des vieux domiciles les premiers flocons blanchissent ma ville egayant les coeurs gelés des gens dans ce bled incertain du lendemain.

  • vendredi 21 février 2003, par jean-marc la frenière

    AVEC L'EAU DES GOUTTIÈRES

    J'ai mis la nappe sur l'abîme
    Et pris refuge dans le vent.
    Avec la plume ramassée
    Dans le duvet du nid
    J'ai dessiné l'oiseau
    Et tout un champ de blé
    Avec une brindille.
    Avec un simple mot
    Rejeté sur la rue
    J'ai tracé une ville
    Qui ressemble à la mer.
    Avec l'eau des gouttières
    J'ai fait une fontaine.
    J'ai vu la jungle s'allumer
    Dans les pupilles d'un chat.
    J'ai fait la paix avec le froid.
    Je suis dans tout,
    Dans l'écureuil, dans l'or,
    Dans la poussière éteinte,
    Mais ton odeur laissée
    Dans la forme des draps
    Je ne peux sans pleurer
    Y coucher mon espoir.


  • jeudi 20 février 2003, par karl


    les longs gestes du temps
    en galop circulaire
    chaque jour une corvée
    normale après tout
    chaque année un coup d'oeil
    sur la décennie fuyante
    tous l'ont dit l'ont fait
    nos trajectoires pêle-mêle
    étrangères à nous-mêmes
    les enfants le cirque la mort
    tout un tas d'histoires racontées
    au fond de nos calepins
    tantôt allongés puis fermés


  • COUP de FOUDRE, jeudi 20 février 2003, par Annick Tirache


    Il n'était pas de Douala-Yahoundé
    Pas plus que je ne suis de Plougastel-Daoulas
    Comme tous les garçons du pays de Léon
    Ne portait rien sous son pantalon
    Sa peau brillait comme un raisin d'automne
    Et sentait bon la cardamome
    Bien malin qui pourrait dire
    Pourquoi nous nous sommes mis à rire
    Le vent souleva ma robe à guipure
    Qui en s'envolant cacha ma figure
    Colchiques et centaurées de mon bouquet
    Subitement tombèrent à mes pieds
    Je gardai au cou mon lapiz-lazuli
    Qui fut notre seul modus vivendi
    Il avait un je-ne-sais-quoi d'outre-mer
    Et moi, je me suis laissée faire
    De ce mariage Armoricain
    Il ne reste évidemment rien
    Pas même un nom ni une adresse
    En guise de politesse.

     

  • mardi 18 février 2003, par Annie Le Maut


    Il dérame la soie de mes dessous frivoles
    Qui altèrent mon corps de sensuelles pensées
    Il vient me murmurer ses idées les plus folles,
    Près de mon cou tendu de blessures bleutées.
    Et la cérémonie la plus universelle
    Qui coule librement dans le grand lit défait
    Peut nouer nos deux corps en tresse naturelle
    Point d'orgue des amants dans l'ombre qui se tait.
    Nous restons allongés blottis dans le silence
    N'osant plus prononcer les mots si délicitueux,
    Nous épions le réveil qui marque la cadence
    Du moment de la fin des plaisirs délicieux.
    Au prochain rendez-vous, cet amant de génie
    Voudra tout mon sommeil pour me couvrir d'amour
    Et se glisser encore au creux de mon envie
    M'initier à ses jeux jusqu'au lever du jour.
    Et puis je partirai et la chamade au yeux
    J'irai dérouler loin cette douce moisson
    Vision concolatrice libérant tous les feux
    Etincelants encore de ma belle passion

  • Lundi 17 février, La Naissance des Oiseaux par Triplex Nomine

    Une source où plonger les mains
    au soleil
    les lever ruisselantes d'or
    au soleil
    fines gouttes mondes épars
    au soleil
    de l'eau éclatée sur la pierre
    au soleil
    je tends le fil de l'horizon
    des mes mains
    un lieu où suspendre des mots
    au soleil
    suspendre la parole et attendre
    au soleil
    la naissance

    des oiseaux

    Sabres contre la nuit
    et tout éclat de lune
    prisonnier de la lame
    Et c'est peine sans nom
    d'assister au saccage
    l'amour sur fond de ruines
    Et je perdrais l'espoir
    un tribut au néant
    si je n'étais témoin
    de la naissance

    des oiseaux


    Au rêve de l'enfant que le Pégase emporte
    un poème aujourd'hui vibre de l'or perdu
    tresse d'ombre nouée que porte le rêveur
    Au secret de ses mains dans l'obscur qu'il enclôt
    au sable de la dune et des soifs qu'il endure
    comme l'écume au creux de la vague, s'annonce
    la naissance

    des oiseaux.

    Sur les branches de l'arbre
    les feuilles
    Sur les feuilles de l'arbre
    le vent
    Sur le vent dans cet arbre
    la naissance

    des oiseaux

     

  • Lundi 17 février 2003, par Passager ( et Roger à l ecoute :) )


    les maisons meurent .. les façades degoulinent en un larmoyant suc qui, se faufilant entres les pavés , contournant les arbres muets , abonde dans le caniveau ... hesite un peu .. et se rue ... dans l egout puis le ciel , se sentant inutile de couvrir un desert , se recroqueville , semblant pensif , hesite lui aussi et ... disparait , emportant ses tresors ; etoiles , soleils et galaxies , dans une errance perplexe ... seulement apparait , ingenue , et toute ebahie de vide .. ;une fleur ... de rien venue , de l absence apparue , et peuplant l univers d une promesse colorée :)




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