- Abbaté
Giovanni, France, le 02 décembre 2002
Relais
On est là
par le hasard
d'une double rencontre
qui a succédé à tant d'autres
dont on ne peut tenir le compte
Et on s'en va
sans bien savoir pourquoi
ou en sachant parfois comment
En laissant à d'autres
le relais
du questionnement.
-
Marie,
France, le 02 décembre 2002
Je ne veux pas savoir où tu vis, ni ce que tu fais, ni quel
est ton nom.
Je veux savoir si tu peux tomber le masque
Et contempler alors ton visage limpide et clair
Si tu sais que tu peux faire saigner
Un cur, une peau, une âme.
Je veux savoir si tu sais aimer : prendre soin dun petit, dune
petite
Et caresser ses larmes doucement en un sourire
Et rire avec lui, avec elle dans un désir de vie à rire.
Je veux savoir si tu peux nourrir ton frère, ton ami, ta compagne.
Si tu te mets à genoux, les paumes tournées vers le
ciel,
les paupières closes, en prière de lultime misère.
Si tu es offrande et chant.
Si tu contemples le ciel miroir-océan dun soupir, dune
nuit.
Si tu peux ne pas paraître et te taire pour écouter,
attentif aux pleurs dun cur
attentif aux chants du monde.
Si tu danses avec moi au centre du feu.
Si tu es cendre, enfance de la terre.
Si tu es goutte, enfance de la mer.
Grain de soleil qui tente de sétreindre,
Si tu es souffle qui inspire,
Un sourire ?
-
Johane
Alvarez, Guyane, le 02 décembre 2002
Tourbillon de mots
À peine posée sur tes lèvres,
La parole s'en ira, gaiement,
À la rencontre de ton hôte
S'enivrera peut être de toi ou d'un autre,
En une bouchée de corossol
Comme
si à jamais
la main renversée n'avait point besoin de plaidoyer
Et puis on se dira au creux de l'oreille
Le cur bien au chaud,
Pourquoi ne pas sourire des mots
-
Sand,
France, le 01 décembre 2002
Ecartelé de sommeil,
tu fonds dans la nacre de tes efforts incessants.
Dans le sol de ta lumière qui parfois agonise,
tu grattes en permanence l'éveil qui vient du ventre,de la
tête et du coeur.
Et tu te perds dans tes rituels de fouille
Archaïques,aussi vieux que ta naissance.
Trouveras tu réponse dans tes sillons de fièvre
où le feu captif de tes mains attend l'heure de ses palpitations?
-
Era
smarita, France, le 30 novembre 2002
Aujourd'hui s'inventera demain
Sur le chemin qui peut être sera le nôtre, ne nous retournons
pas avant d'avoir couru.
Demain s'inventera nouveau sur ces routes trops balisées.
De n'être pas rattrapés par nos passés nous ferons
naître une histoire.
Enfantant d'un amour nous recevrons la vie...
-
Cabot
Eric, France, le 30 novembre 2002
Alex était là près de moi les rues mouillées
et la lumière des phares des magasins des femmes qui marchaient
trop vite tout était à sa place près de lui de
nous l'odeur de la rue notre rue à notre heure
six heures le soir d'hiver froid et nous étions muets de nous
voir après tant de minutes éloignés l'un de l'autre
de cette façon qu'on avait alors d'être loin de l'autre
le revoir le retrouver rester immobile dans le vacarme de la rue trempée
respirer respirer se souvenir du moindre geste pour écrire
plus tard qu'il était devant moi
-
Louanda
Vieira, Sénégal, le 28 novembre 2002
L'Océan pétille de milliers
de grains de rubis décortiqués
N'égrenons
pas notre désir
plus longtemps
je sais que tu aimes
déjeuner de soleil
lorsque se libére en nos vagues
charnelles
les dauphins de l'orgasme
-
Abbaté
Giovanni, France, le 27 novembre 2002
Voile révélateur.
Si le voile dissimule
le visage
il ne cache pas
les insuffisances
qui ne se voient pas
Mais ôte-le
et tu verras
que l'urgence d'agir
est encore plus cruciale
à visage découvert.
-
Vidal
Paul, France, le 27 novembre 2002
Le temps
Avec le mot toujours nous cherchons léternel.
Par son immensité, ce mot sans dimension
Equilibre la peur , des idées incertaines.
Cest le mot qui revient, masqué sous dautres mots.
Il habille lamour et Dieu sans un effort.
Linquiétude
reste grande installée sur le temps
Mais ce mot à lui seul est si grand de pouvoir
Que la fuite du temps se remplit de présences.
Comme lamour soudain, peut tuer la détresse
En occupant lespace, en changeant le regard
Il installe partout la présence dun Dieu.
Il est
comme la vie rayonnante et fertile
Face au doute du temps au doute de la mort
Tronqué dune partie de son immensité
Par un jamais caché, qui le suit comme un frère
Lorsquil parait senfuir et semble disparaître
ll nous revient encore en sappelant lespoir.
*******
Toussaint
Lorsque je parle à Dieu je parle à ceux que jaime
A ceux que jai aimés et qui depuis sont morts
Si Dieu est juste bon lorsque lhomme est cruel
Et puis seulement juste lorsque le droit sabsente
Il nest que le soleil qui traverse la pluie
Et le jour qui renaît pour oublier la nuit
Il est
seule présence lorsque le monde est vide.
Lumière des étoiles dans le ciel sans limites.
Il est source oasis dans le désert aride.
Il est feuille au printemps habillant la brindille.
Il est fleur colorée en promesse fragile
En attente du fruit promis pour lavenir.
Les chants
de la Toussaint en honorant les morts
Refusent que des voix à jamais se soient tues.
Que des mots prononcés à jamais soient perdus
Que des yeux si vivants à jamais soient fermés.
Dieu est né de lespoir, de celui que des fleurs.
Puissent dire à des morts le refus de loubli.
-
Mustapha,
Algerie, le 27 novembre 2002
L'amour
en couleur
dans la sombre nuit d'automne
aux sifflets des violents vents
c'etait l'amour dans la faune
comme jamais vécu avant
sous la tombée des feuilles mortes
que j'ai vécu ce beau temps
j'ai aimé de toutes les sortes
c'était le plus profond
*
Dans
la nuit de grêles d'hiver
aux bruits de son beau chant
j'ai vécu l'amour sincère
mon coeur s'est senti content
le temps des pluies bérgères
a chassé le mauvais sang
je me suis senti très fier
avec la reine du printemps
*
Sur la
pelouse du beau champ
autour des beautées couleurs
je redevins un enfant
dans les bras de la douceur
en ce beau jour du printemps
sous les arbres aux belles fleurs
j'étais comme adolescent
dans un berceau de bonheur
*
Sous
la chaleur de l'été
a l'abri de son soleil
dans la sueur j'ai nagé
c'était l'amour à merveille
sous les arbres fruiteux
mûris à forte chaleur
on s'est noyé tout les deux
dans un beaux lac de sueur
-
Stéphane
Marchand, France, le 26 novembre 2002
Javais quitté pour un moment la poussière aride
et ses incarnations
Quelque chose en moi sétait fendu sans hâte comme
le cuir patiné
dune outre dont on sest abreuvé tous les jours
depuis la première sensation de soif
Je parle de soif véritable
Et loutre à mes pieds déchirée inutile
soudain traître à ma soif
comme Judas au Christ
Encore humide de mon dernier baiser
Je ne
connais de désert que celui de ma vie lorsque les mirages tactiles
surgissent comme à regret et dessinent sur lhorizon la
blancheur vaporeuse de tes mains
Et toujours lavidité de cette pieuvre invisible aux tentacules
de
circonstances qui dérobe leur fraîcheur à mon
front
Prisonnier
de ma vie comme un condor des Andes
Je reconnais la mer à ses gifles dembruns
Vieille histoire animalo-végétale
Celle de lâne et de sa carotte
De la chèvre et du choux
De lhomme et du pissenlit pour ses racines
De la résonance amère de son angoisse aux tréfonds
de sa carcasse
Celle du vide chaotique au-dessus duquel plus un esprit ne flotte
Loutre est percée à jamais paraît-il
Taxi suivez cet ascenseur
Personne
à cet étage ah neiges éternelles
Eblouissez mon âme à partir de dedans
Jirai guetter plus haut les phares paternels
Loin de lOlympe triste et de ses pleurs stridents
Et au
sommet lalternance de leurs aveuglantes clartés révèle
la
phosphorescence habitée du hiéroglyphe humain
Pas un ne la déchiffré
Poème formulé dans une langue inconnue dont on ne pressent
la portée
quen soutenant le regard de son auteur
Je te
saurai Beauté et ton goût dharmonie
Nectar despoir serein comme un bouquet offert
Je bois la perfection dans tes mains réunies
En cette coupe étrange où rougeoie un enfer
Je répète
tes mains dans un cri médité
Et bouche bée jadmire un loup puis deux me taire
Eux qui ne tombaient pas malgré lobscurité
Gary Aragon Char Camus Apollinaire
Pêle-mêle
et alors en seraient-ils moins grands
Au loin la pluie ravine une tombe secrète
Doù un soldat luisant se dresse et vie reprend
Lune me revoilà je tépouse sois prête
-
Jacques
Rolland, France, le 25 novembre 2002
Venues de lhorizon
En bancs
Et chamarrées de blanc
Voici les filles de lair
En grande discussion
Qui pagaient sur la mer
Après
sêtre gonflées
Dorgueil et de savoir
Après avoir enflé
De soleil et despoir
Sur les
pointes et la crête
Au vent
Comme de fières ballerines
En chur
Elles tirent leur révérence
Et meurent
En braves petits soldats
Du temps
-
Ginette
Melis, France, le 25 novembre 2002
Le rêve
Elle était mon amie.
Dans mon rève aussi.
De ses grands yeux elle m'a sourie,
A commencé quelques mots, et puis ?
ses yeux
se sont fermés,
J'ai clos ses paupières usées,
Mon regard s'est embué
qu'avait elle à me murmurer?
Dans
mon rève,
Son corps devient lueur,
Une cage dorée prend sa place,
Un petit oiseau jaune siffle le bonheur.
-
Odile
Lefranc, France, le 25 novembre 2002
La lune
Epie tous ses diamants nocturnes
Scintillante passerelle
Je m'enroule dans mes rêves
La licorne farouche
Galope au gré des astres
Ses sabots claquent le voile des adieux
Filante
Elle éclabousse l'enfance disparue
-
Paquette,
France, le 25 novembre 2002
Le clown.
J'aurai dans quelques temps , à quelques pas d'ici
dressé un chapiteau rapiècé de ta main
où riront à plein coeur la haine et le chagrin,
le dépit, la détresse et la mélancolie.
Je serai
un mendiant en quête de tristesse
sans bonheur autre que celui de mes prouesses;
pour vivre je ferai le plein du chapiteau
et l'imbécilité sera mon numéro.
Le vide
se fera dans ma tête et le soir,
sans comprendre jamais, je serai un artiste
et je saurais alors insulter ta mémoire
pour qu'ils pleurent de rire en prouvant que j'existe.
Dans
l'ombre en m'émouvant, je songerai à nous,
à mon cirque ambulant, aux singes de mon zoo;
en pleurant sur nous deux et en riant de tout,
je ferai face au monde avec un air idiot.
Le monde s'en rira, puisqu'il rit des grimaces !
La mienne sera belle à en perdre la face...
Mais combien sauront-ils que derrière chaque rire,
c'est un amour entier qu'à chaque fois j'expire?
-
Téhem,
France, le 22 novembre 2002
Montréal
Parfois dans l'air enneigé des rues désenchantées,
On entend comme le vieux fond de voix
De Leonard Cohen, puissant et parfumé,
Roulant sur l'eau qui ruisselle dans le caniveau ;
On sent l'air se retourner sur le dos
Et contempler longuement les étoiles dans la nuit,
L'air qui sent le tabac détrempé et la pluie sur le
goudron,
Et on se surprend, on se surprend à regarder
Dans la même direction.
On arrive à penser, à penser à cette fille
A moitié gardée dans les bras,
A moitié enfuie.
Mais pourtant dans la bruine collante,
On entend aussi les lumières de la ville,
On entend tout ce qui se passe dans la rouille
Des soirées imbibées et tanguantes,
On entend la fatigue qui mouille
Et l'espoir des simples et des petits,
Et on se surprend, on se surprend dans la nuit
A espérer.
Et les rêves sont comme des phares sur l'autoroute,
Et le dernier de nous autres fait de l'auto-stop
Et les voitures sans s'arrêter doutent
De nous voir braver la nuit interlope.
Le pire des crimes c'est d'avoir raison,
Le pire des crimes c'est de croire en demain,
Alors on boit, on boit la pluie dans ses mains,
A la santé de nos prisons.
On voit les murs suinter doucement la tristesse de la journée,
On se demande comment vivre, comment mourir,
Et tout ce qui nous revient sans finir
C'est la plainte de la jetée assiégée.
-
Cédric
Germain, France, le 22 novembre 2002
À
l ' o r a g e
À
quoi bon tonner sans cesse
Et par torrents verser ton eau,
Elle est si grande ta tristesse ?
Rage de larmes ? Peines sans mots ?
Oh, toi
non plus tu n'es pas sage
Et ne sais plus tenir ton cur,
Et les vivants sur ton passage
Craignent et s'enfuient se mettre ailleurs :
"
Assez de pleurs ! Assez de cris !
Et cesse, orage au front trop gris,
De remuer tous ces malheurs !
Ciels sans nuages et soleil d'or
Sont
nos seuls rêves en cette vie,
Et toi tu viens, qui crie trop fort ;
Triste réveil, échos d'ennui
"
Or à quoi bon espérer sans cesse
Au cur
des autres un peu de vie ;
Bien solitaire est la tristesse,
Et 'solitude' un bien noir cri.
Ensemble à torrents versons nos larmes,
Orage
d'un soir, orage ami,
Toi sur les hommes, moi sur mon lit :
Le soleil d'or a bien du charme
Et à leurs curs beaucoup de prix,
Mais
si la sécheresse trop s'acharne
Des curs trop secs s'enfuie la vie.
-
Romel
Crèvecoeur, Haïti, le 22 novembre 2002
Tu as toujours connu ce côté de la mer
Plus discret qu'un matin loin de la ville
Toujours précédé son souffle comme un murmure
dans les feuilles
Le ciel frêle de tes mots est un refuge sûr
Le ciel frais de mon oubli ne se souvient que de toi
Et mon visage n'aura pas changé
Sous ton regard calme comme nous deux
La moralité du jour ne t'est pas étrangère
Et quand je t'attends à la lisière de ma lenteur
Tu viens toujours de ce côté de la mer
Plus vieux que mon amour
-
Passager,
Inconnu, le 21 novembre 2002
Ce violon n'est pas d'automne
Mais d'une saison qui pleure
Tel enfant qui s'étonne
D'une rivière en son coeur
C'est un chant et un cri
Peuplant le désert
Il adresse aux vents, à la pluie
Une derniere prière
Chante et de si doux mots
Que la plaine s 'en émeut
Et se trouve le coeur gros
D'un violon langoureux
-
Deville
Jean-Pierre, Chemin de la Pétugue, le 20 novembre 2002
Deux grains roulaient dans le sable.
Cependant, ils ne roulaient pas pour rouler,
Ils roulaient enlacés, pour s'aimer,
Forcément !
Leurs coeurs de cristaux allumés de tous leurs feux !
Qui d'ailleurs aurait pu les remarquer dans le sable,
Puisque grains ils étaient,
Grains de sable fin ?
...
Je n'oserai jamais plus fouler la plage
Et ses diamants, amants aimant,
Qui brillent au soleil et roulent au vent.
-
Vitton
Robert, Paris, le 19 novembre 2002
Prière dans la rue du monde
Savez-vous la Chanson des gueux de Richepin
Nous légrenons souvent sous les sourdes rosaces
Ô Dame le bon Dab ne prête quaux rupins
Il ne se soucie pas des porteurs de besace
Nous
les lazzaroni les loqueux les quémands
Nous nous pouvons crever lil blanc la gueule ouverte
Mais la Misère ô joie tance le firmament
Aux apôtres aux saints tire sa langue verte
Ô
Dame taillez-nous de fabuleux habits
Dans les toiles de fond de quelque opéra bouffe
Donnez-nous des décorsTo be or not to be
Nous sommes comédiens toute la troupe pouffe
Plus
belle que jamais dans sa chiffe à flou-flou
Ô Dame vous savez quand la Mort se rapplique
Nous lâchons des heu heu entre de longs glouglous
Et comme des dadais nous mâchons nos répliques
Les nantis
les comblés nont pas pitié de nous
Dame Jeanne voyez nos habits du dimanche
Troués au cul lustrés aux coudes aux genoux
Ô faites que sa faux ne branle pas au manche
Dame
Jeanne arrosez nos repas de brebis
De lacryma-christi pour assoupir nos quintes
De toux et nos hoquets pour mollir le pain bis
Pour mettre des folies dans notre coloquinte
Ô
Dame Jeanne ayez pitié de nos boyaux
Faites-leur souvenir du pivois de Falerne
De Cécube dAsti des crèmes de noyaux
Des vignes du Midi dans ce vent de galerne
Dame
Jeanne voyez la corne de nos mains
Le sang noir de nos pieds dans ce bourbier immonde
Sans lunes sans soleils sans hiers sans lendemains
Nous sommes les forçats de cette rue du monde
Ô
Dame Jeanne ayez pour nous mille bontés
Vos bécots vos douceurs vos airs nous affriolent
Laissez-nous plus souvent prendre des privautés
Nous vous paierons en pleurs en cris en cabrioles
Dame
nous aimons mieux une boutanche un quart
Un dé de mauvais vin quun grand panier de poires
Voyez nos bleus nos plaies nos bosses nos cocards
Dame pardonnez-nous nous ne savons plus boire
Ô
Dame donnez-nous les rouges du couchant
Le rouge du corail le rouge de la flamme
Et des coquelicots le rouge de vos chants
Rudes ou gouleyants et le rouge de lâme
Le rouge
des pressoirs le rouge des pavots
Les rouges automnaux ramassés à la pelle
Le rouge des baisers le rouge des gavots
Le rouge des vitraux de la Sainte Chapelle
Nous
les pauvres pécheurs un de ces quatre hivers
Nous débarrasserons le vieux plancher des vaches
Et nous engraisserons les herbes et les vers
Dame priez pour nous les gueusards les gavaches
Nous
voyons du pays que par votre goulot
Nous léchons énasés les cruelles vitrines
Et là nous remuons des tonnes de pélots
Une crierie de joie écorche nos poitrines
Ô
Dame Jeanne ôtez votre robe dosier
Montrez-nous vos appas vos merveilles vermeilles
Rincez le mauvais il et le méchant gosier
Et quenfin le charroi des villes sassommeille
Ô
Dame accordez-nous comme des violons
Ne laissez pas en plan vos polisseurs dasphalte
Vos useurs de pavés qui vous en disent long
Sur lenfer dici-bas à leurs petites haltes
-
Juliette,
france, le 18 novembre 2002
La vie sécoule entre mes doigts
Fermés
Comme un mauvais barrage
En vain je retiens son courant
Voici
le printemps
Tout est si beau
Si jeune
Si plein de force
Jouvre mes mains
Mes bras
Leau fuit à plein courant
Son fracas
sonne à mes oreilles
Plus tonitruant que jamais
Je me redresse
Je tends les bras vers le soleil
Je chante
Léclat du jour
La force de la vie qui coule
La joie de linstant toujours frêle
Fécond
Evident comme le rire dun enfant
-
Daveux,
France, le 18 novembre 2002
Le SDF
C'est une âme perdue, nue déchéance,
Un homme tout nu, une errance.
Fantômes des rues, il avance,
Dans les avenues, froides et immenses.
Le SDF,
Sans Doute Familier.
En quête d'un sou, d'une cigarette,
Le sourire écrou, un rêve en tête.
Souvent pris pour un fou, il s'arrête,
le regard vers nous, attend un geste.
Le SDF, Simplet Des Foules.
Regard
dans les airs, il coule dans ses veines,
Un océan, une mer de vie incertaine.
Baigné de misère, d'un hurlement de haine,
Une terrible colère affranchie sa peine.
Le SDF, Ses Dettes en Forfait.
Le nez
dans les étoiles, parole isolée,
Qu'importe le voile, sur nos yeux mités,
La nuit est sa toile, sa couverture trouée,
La solitude hivernale, sa compagne dévouée.
Le SDF, Sûr D'avoir Froid.
Un jour,
sur son trottoir, habitat ou niche?
Sur ses cartons mouroirs, la mort s'affiche.
Dans les médias miroir, pleurent les riches,
S'envolent les coeurs isoloirs, les âmes en friches.
C'était
le SDF, Sans Domicile Fixe.