- Lamrani
Alaoui Youssef, Maroc, le 17 novembre 2002
Savez vous que l'homme est ce qu'il donne?
-
Le
correspondant, Inconnu , le 16 novembre 2002
"Je ne suis pas un gamin, je suis resté les yeux ouverts
"
Redis
ça en te fixant droit dans les yeux, dans un miroir ou mieux,
à la surface des lacs. Si les larmes parviennent encore, c'est
que ton Coeur bat, que tes Tempes battent, que chaque oeil infini
que tu portes en toi réclame ce que tu lui dois, la Lumière.
-
Aricksam,
France, le 16 novembre 2002
Quand une femme
S'élance à vous
Quand elle dévoile
Tous ses atouts
Quand
elle s'approche
Les yeux velours
Toutes griffes dehors
A pas de loup...
Quand
une femme
Sans rendez-vous
Comme un miracle
S'éprend de vous
Vous
êtes un homme
Presque Dieu
Vous êtes un ange
tombé des cieux
Pour
une femme,
J'ai mis le monde à l'envers
Défaits tous mes repères
Rien que pour elle
Courus les déserts et les mers
Touché le bout de l'enfer...
Quand
cette femme
S'envole à vous
Quand elle s'allonge
Le souffle court
Défait
sa robe
Tombe les cheveux
Succombent les corps
A corps perdus
Alors
cette femme
A moitié nue
Comme une reine
S'endort vaincue
Vous
êtes un homme
Presque Dieu
Vous n'êtes qu'un homme
Déchu des cieux !
-
Alain.G,
France, le 16 novembre 2002
Chaque fois quen vos mains
Et puis je me dédie la rivière asociale
ses courants aux cascades des vieilles passions
lorsquaux jours affolés de verves paroissiales
vous priez de grands mots de piètres émotions ;
Je me dédie le vent voguant les feuilles mortes
Qui juste, ça et là, retombent en silence
Lorsquil importe peu toutes ces clefs aux portes
Quinventées pour la vie vous tournez comme
on danse ;
Il nest rien dans vos yeux qui éveille le songe,
Cet étrange miroir où pleut lirrésolu
Vous veillez aux parloirs de ces prisons-mensonges
Afin, que rien, jamais, ne vous dérange plus ;
Jai gravé des silences sur lincognito
Décalqué ma révolte au mur des Fédérés
Cétait
il y-a longtemps, cétait
il y-a bientôt
Plus de morts que la lutte nen peut dénombrer ;
Alors, alors ainsi désigné pour la route
Je regarde la vie dans les yeux des souffrances
Toutes celles qui nont trouvé la moindre écoute
Chaque fois quen vos mains semble trembler la France.
-
Robert
Casanova, France, le 15 novembre 2002
Des enfants de la terre
Ils sont ainsi que nous des enfants de la terre.
Ils marchent lourdement depuis la nuit des temps,
Ajoutant à leur pas le poids de leur colère
Et à leur coeur trop lourd, des "pourquoi",des "comment".
Tu oublies
ton passé qui n'est plus que poussière.
Tu es ici chez toi depuis plus de cent ans.
Ton clocher, ta mairie, ta patrie, tes repaires,
Ont élevé en toi comme un grand monument.
En chassant
l'étranger tu chasses le nuage
Qui assombrit ton oeil et voile ton visage.
Prends garde toutefois que ton âme en furie
Ne parvienne
à ce point où tu verrais plus
-Ce que les anges voient- que ce que tu exclues
C'est l'image de toi qui hante ton esprit.
-
Claude,
Brésil, le 15 novembre 2002
Le silence du vide...
Autrefois ma voix était puissante,
Elle ninvoquait que lessentiel,
Aujourdhui la réalité est épuisante,
Je ne la connais plus et regarde le ciel.
Ma voix
sest perdue et mon nom se perd,
Et cet hymne qui raisonnait dans la nuit,
La lumière du soleil en ces temps denfer,
Attise ma fureur ne sachant plus qui je suis.
Tant
de fois couché sous lombre dun chêne,
Je me sentais uni à la substance des choses,
La plaine, la montagne, la vie était souveraine,
Mon corps est devenu une statue sans pause.
Ce que
jétais est mort sans savoir qui jétais,
Il ne reste que la chair sur des os sans esprit,
Captif de moi-même mon esprit las se tait,
En silence ce que je suis, de ce que je fus ris.
-
Rapp,
Israel, le 15 novembre 2002
Bleu le ciel et la mer.
Bleue la journée d'hiver
Bleus mes rêves d'hier.
Rouge le feu qui consume,
Rouge mon coeur d'écumes,
Rouge selon ta fortune,
Le rouge et le bleu ne cessent de s'exclure,
de se combattre et jamais de se retrouver, ni de s'aimer.
Mais j'aime voir dans tes yeux et ta chevelure rebelle
Ce passage entre deux mondes.
Je ne suis rien,
éphémère dans l'univers,
un grain de sable,
qui mourut en chenille,
et se transforma en papillon,
Face à l'immensité ,
il se rend compte,
qu'il est unique.
Ainsi naquit un homme et une femme
dans le paradis originel,
qui n'existe pas
mais qui est un reflet
de chacun de nous
-
Petya
Stoyanova, France, le 15 novembre 2002
LAme
De quelle
etoile
Descendra mon cher papa pour venir me chercher ?
Le ciel
se voile
Je sais qu'ici moi je ne reviendrais plus jamais.
Je quitte
la terre,
Je monte je monte, je monte sans arrêt vers l'inconnu
Je quitte la terre je me laisse faire.
A mi-chemin
je rencontre ce cher papa que je n'ai jamais vu.
Il me prend la main
Et petit à petit il me guide vers l'inconnu.
J'ignore
encore
Ce qui m'attend quand je serais arrivée,
J'ignore encore l'après la mort.
L 'étrange
décor
Du ciel nous avale tous les deux comme une petite bouchée.
Je regarde mon corps
D'en
haut il me semble si petit, si délaissé
Cette jeune carcasse
D'une fille qui se posait un peu trop de questions
Cette jeune carcasse fragile, elle casse.
Ce n'est
que la fin
La fin d'un début qui n'a jamais commencé.
Je sens une main
Une main invisible qui essaye de me toucher.
Tout
cela est bizarre,
Mais je ne connais pas ce mystérieux décor,
Car pour le voir il faut etre mort.
-
Emric,
Portugal, le 15 novembre 2002
L'amour
Ton regard me porte
Ta main me transporte,
Le désir m'emporte..
-
Chana
Salah, Algérie, le 15 novembre 2002
Ô Muse austère et mystique!
Berce le silence et la solitude
Des âmes esseulées en détresse
Car les amoureux d'autrefois sont séparés
Avez-vous déjà senti cette douleur?
Ô
Muse austère et mystique!
Pourquoi nous retiens-tu dans cette équivoque?
Où le souffle stérile se blottit contre ce regard
Pour lire et relire les vers de ce génie rare
C'etait sourire éteint d'un feu prince sur les nuées
Que les amoureux d'autrefois soient séparés
Aujourd'hui ils boivent encore les laves de la nostalgie
Derrière
ce mur de songes
Qu'un poète a dressé de ces vers
Peu importe en acier ou en herbe
Qui saura partager ta douleur?
Et pourtant
le mot poursuit son itinéraire
Sur le dos de sa monture sellée de rêves
Comme cette femme inconnue
Très belle dans ses habits de soie et de taffeta
Qui flâne dans les rues du matin au soir
Avec ses yeux peints de khôl
A la recherche d'un brin d'espoir
Entre ses mains frileuses un arc-en ciel
Regarde
son sourire de promesse
Qui pénètre au fond de ton coeur
Pour t'emporter sur les nuages de ce dilemme:
Marcher
sur un rayon de lumière
Ou descendre d'un pas vers enfer
Indécis
Dites-moi qui détient cette Pomme?
Ô
Muse austère et mystique!
Prêtes-moi ta lyre pour te séduire
Pour t'écrire un mot,un poème
Sinon pour éteindre ces flammes ardentes
Qui ardent en mon coeur incurable...
-
Passager,
France , le 14 novembre 2002
A l'ombre de la nuit
J'étais coupé en deux
Sur le fil que je suis
Ni un ni deux ni terre ni mer
Ni soleil ni étoiles
Seulement d'en toucher une
Seulement de voir l'autre comme un fil
et qui mène où ?
A qui le suit je dis tout
Ce chemin indélebile qui n'est celui de personne
Qui n'est pas encore chemin
Que celui où résonne
L'appel des demains un chemin imparcouru
Une route nouvelle
Entre monde et ciel
Des mots inconnus silence et danse
Folie et orgie
Muette est la fête
Que le monde accomplit
-
Alonga-Lisa,
RD Congo, le 14 novembre 2002
Comme toute les filles.
Comme toutes les filles
je fais des rêves
qui sont beaux et fragiles
Je t'ai toujours vu loin
arrivant à pas de loup
J'ai toujours eu envie
de te prendre dans mes bras
afin de te sentir près de moi
Mais je sais que le jour viendra
ce jour que j'ai tant attendu.
-
Téhem,
France, le 14 novembre 2002
Toujours courir où toujours court le vent,
Toujours se prendre les pieds dans le temps,
Toujours toujours brûler du sentiment
Le plus important.
Toujours savoir où toujours courent les cris,
Toujours courir, toujours être en vie,
Toujours te suivre, toujours suivre ta voix,
Toujours suivre le vent qui suit sa litanie.
Toujours être toujours ton ami,
Toujours penser à vous,
Toujours être toujours à bout,
Toujours être debout
Dans la nuit.
-
Karima
Belkacemi, Algérie, le 14 novembre 2002
Un rêve
tel un enfant
qui rêve d'avions
de trains et de voitures
de maisons en bois
écoutant le chant du feu
prés de la cheminée
Ah! j'ai oublié
la poupée Barbie
qui me tiendra compagnie
et je voyage
d'un rêve
à l'autre
puis
le jour se lève
il n'y a plus de rêve
plus d'enfants
ni d'avions....
plus de voyages
en trains
plus de maisons
en bois
plus d'innocence
seul
un monde qui
a tout perdu
même
la dignité
-
Moi,
Montréal, le 12 novembre 2002
Je vivrai comme je pourrais
Selon les drames et les questionnements
Au rythme du doute
Et de la mort
Je vivrai, je sais que je vivrai
Mais toujours avec cette appréhension
De fatalités inattendues
De soupirs abattus
Du poids des choses
Je vivrai comme on part
En attendant autre chose
Qui ne vient jamais
Vivre
est un long voyage
qui ne recule plus
Je vivrai quand même
-
Odile
Lefranc, France, le 12 novembre 2002
La plume d'un oiseau
a frôlé l'herbe tendre
dehors les bruits de la ville
Au calme
le mauve et la glycine
la robe de soie rouge déferle
tenue par une main
Mon bras
couvre mes seins
les ailes de l'ange se décrochent
soudain
je lâche la courroie
nue je suis
la douce brise du soir
ne peut calmer mes coussins sous les pieds
-
Sophie
Mambé, FRANCE, le 12 novembre 2002
J'ai mis de l'eau là où la lumière est fragile
Sur quelques maux tracés d'une main malhabile
Lavé les longs hivers d'un rire indélébile
Et libéré les jours de leur emprise hostile
En cette presqu'île où un enfant joue tranquille
Qu'il est lointain soudain ce chagrin immobile
Là où la lumière est limpide et l'eau tranquille
Où l'enfant grave en moi un rire indélébile
Sans mots hostiles à mon amour encore utile
Assise à l'aube à l'autre bout de ma presqu'île
-
Anne,
Belgique, le 12 novembre 2002
Un monde de saveurs interdites.
Tabou formel.
Inviolabilité.
Rien dautre à faire.
Et que les protections factices jouent le jeu dombres et de
lumières.
Le sort des malins
Ceux qui pensent à rien
Et simaginent tout savoir.
Et que les autres crèvent.
Ceux qui pensent à la lumière.
En espèrent latteinte, lattouchement partiel.
La même quête.
Partout.
Dérision.
Inconséquence de la raison.
Jusquà lépuisement
Jusquà la saturation
Simaginer sous terre,
Dans le secret des rencontres.
Ne retenir
Que perte, désarroi et mutilations.
Des arbres seffeuillent.
Des fauteuils tendent leurs bras.
Des télévisions allumées dispensent lindispensable
sécurité.
Des envies résumées.
Abrégées.
Les chemins verts se perdent
Senfuient vers des replis
Où sagitent de temps à autre des espérances.
Un monde prohibé
Au creux de chacun
-
Gilles
Bourhy, Belgique, le 12 novembre 2002
Fraîcheur et paix sur les parvis
Et la lumière s'épand en sa robe aurorale
Sur les lointains neigeux et les sommets arides
Peu à peu, comme éprise, s'anime la houle humaine
Au son des oraisons, au soupir des fontaines
Carillon matinal dans l'or et la turquoise
Coupoles bleues, pagode bleue
Tissée de pleurs et de baisers
Tout près, Reza sommeille en sa châsse argentée
Éclat des oriflammes, aube astrale, prémices...
Recelant en son sein le brasier millénaire
Ici l'homme s'oublie, s'enrobe du cilice
Et, libre enfin au milieu des colombes,
Meurt à soi pour entrer dans l'enceinte des tombes
L'oeil ivre, dressés contre les secs
Contre les doctrinaires, les raisonneurs de foi
Dans le cosmique effroi où l'âme se délite
Se tiennent, au seuil grandiose de l'Éveil,
Jean le catholique et Yahya l'imamite
Qu'éblouit la radiance d'un azur sans pareil
-
Paquette,
France, le 12 novembre 2002
Arcs
La pluie est dans nos coeurs à chaque déchirure
mais au delà du temps, plus loin que l'infini,
je t'écoute et j'entends toutes tes meurtrissures;
notre amour nous unit!
Notre amour est plus grand, plus chaud que le soleil
et parce que la pluie de nos coeurs est intense,
il y a entre nous deux comme une voûte immense;
il y a un arc en ciel!
Outre le temps et l'eau et outre le soleil,
au travers de nos chairs et par delà les sens,
les arcs vont aux arcs à l'infini pareils,
en versant leurs essences.
-
Michel
Martin, France, le 11 novembre 2002
Mon enfance
Mon enfance je ne l'ai pas connue. Des hommes aux frontières
s'étripaient, puis rentraient blessés, vaincus, humiliés.
Ils avaient dépensé toute leur humanité et s'asseyaient,
immobiles, les yeux fixes regardant la danse des flammes dans l'âtre.
Un homme veillait sur le Pont- au- Change mais on ne le savait pas.
Surpris dans son guet, il n'est jamais revenu. Quelque part en Europe
une sanglante inquisition brûlait des étoiles.
Dans les arrières- cours, les enfants se créaient un
monde meilleur, vaguement inquiets du cri des sirènes hurlant
les alertes.
D'étranges légumes tombaient du ciel et terminaient
leur course, enfouis sous la terre, attendant des jardiniers du danger,
leur précise cueillette.
Nous courrions, innocents des explosions , pieds nus dans les décombres
, applaudissant la chute de l'avion en flammes, la-bas, au dessus
d'Orléans parmi les restes du convoi de munitions qui sautait,
laissant un cratère énorme violer la terre d'où
montaient, tordus , vers le ciel des moignons de rail. Quel feu d'artifice
inespéré!
Mon enfance je ne l'ai pas vécue. Je l'ai créée
de toute pièce entre le rêve et cette réalité
meurtrière qui n'en finissait pas.
J'ai fait la part belle au rêve qui depuis ne m'a pas quitté.
-
Ninon
Jacquet, France, le 09 novembre 2002
La rentrée des classes.
Alors, tout semblait neuf et frais, plein de promesses,
Les arbres étaient roux et le soleil brillait.
Le portail entrouvert, la troupe s'égaillait
Et sous les marronniers attendait la maîtresse.
Tout
était nouveauté. Or, ce jour-là, Agnès,
Nous poussant à l'écart de celles qui piaillaient,
Nous confia -je revois son oeil qui pétillait-
"Vous savez, j'ai des seins. Si ça vous intéresse."
Elle
nous les fit voir, un matin, dans la cour,
Et nous avons glissé notre main, tour à tour,
Dans son corsage ouvert qui montrait le chemin.
Moi,
mon étonnement fut leur douceur soyeuse.
Aurai-je un jour aussi, me disais-je, songeuse,
Des seins souples et doux où se pose une main ?
*
Enfantines
Me reviennent, ce soir, les odeurs de l'étude
Où je rêvais ma vie sur de petits cahiers.
Je n'avais pas dix ans, alors à qui confier
Mes rêves, mes espoirs, mes peurs, ma solitude ?
Car j'avais dans le coeur bien des incertitudes
Quand je plongeais ma plume au fond de l'encrier.
Je vivais un roman, le soir, sur l'oreiller
Et retrouvais alors une douce quiétude.
J'en reprenais le fil abandonné la veille
Au moment de sombrer enfin dans le sommeil
Et revivais, ravie, les plus tendres moments.
Un jeune homme très beau me déclarait sa flamme,
J'attendais en tremblant de devenir sa femme,
J'attendais, j'attendais...Oui, mais on fait comment ?
-
Claude,
Brésil, le 09 novembre 2002
À toi
Je dépose sur tes lèvres au creux de mon silence
Ce poème comme une action de grâce à lamour
Lui seul est capable de stopper la fuite des jours
À toi seule ma déesse brune à léclat
dune rose
Que de
songes en mon coeur tu as su inspirer
Et même la nuit qui tombe ne saurait me retirer
Toi si pure et semblable au plus pur de lesprit
Tu es attente en mon coeur et tu lui donnes vie
Reste
à mes côtés ma brune sur ce lit de feuilles
Laissons la nuit tremblante à ces coeurs froids
Et sans quitter mes yeux ne cesse pas dêtre toi
Comme ta forme est fraîche et ton écorce claire
Archipel
de ma nuit te saisir enfin et te prendre
Tenir affamé ce torse pur tendre comme un fruit
Toi silencieuse et simple en ce temple où je suis
Ton corps
et tes lèvres fraîches comme une source
Apaisant toutes mes peurs quand je sombre la nuit
Ô ma tendre et frêle distance entre moi et ton âme
-
N'soumo
Ba, Sud, le 09 novembre 2002
La terre est ronde.
C'est vrai qu'elle a un nord et un sud.
Contrairement à un meuble que l'on transporte, elle n'a ni
haut ni bas.
Alors si quelqu'un te dit: "Je descends à Dakar ou à
Niamey"
ou s'il te dit: "Je monte à Paris"
Dis-lui: "Tu ne descends pas, tu ne montes pas, tu vas,
vas en paix".
-
Essayan
Christophe, France, le 08 novembre 2002
La route est longue
J'ai fais pas mal de kilomètres
pour oublier les paysages de son corps
Mais l'hiver me rappelait que j'avais froid
Mais la pluie me rappelait le chagrin de mes yeux quand je la regardais
Comme si le soleil avait perdu tous les rayons de notre amour
Comme si le ciel de son bleu immense avait volé les ailes des
oiseaux
quand ils s'aiment plus haut que la nuit
comme une étoile qui brille
de plus en plus fort comme l'aube qui se lève
-
Jaime
Leitão, Brésil, le 05 novembre 2002
Rien
Rien ne m'arrête
Rien ne me limite
Je suis mon vol.
-
Jacques
Kindo, France, le 05 novembre 2002
Discours
Parlons
Le monde est jaune
Les yeux sont verts
Nous avons trop marché
-
Marcek,
France, le 05 novembre 2002
Cantilène de l'Enfant Roi
La coupole sombre
Recèle dans l'ombre
Les ors qui flamboient
Un or
pur, couronne
Le Christ en personne
Paré comme un roi
Et la
main des hommes
A peint les icônes
Guidée par la foi
J'attends,
immobile
Dans la vieille église
Cernée par le froid
Au-dehors,
la neige
Couvre les fontaines
Et blanchit les bois
La Vierge
s'avance
Dans la plaine immense
Jésus dans ses bras...
Les vitraux
scintillent
Le ciel s'illumine:
Voici notre Roi!
-
Michel
Bea Nyobe, Afrique, 04 novembre 2002
Dans ce monde
Dans ce monde pervers
Je préfère chanter
Pour des âmes démunies
Dans
ce monde matérialiste
Je préfère écrire
Pour ces pauvres enfants
Dans
ce monde indigeste
Le préfère offrir ma lumière
Aux gamins du GHetto
Dans
ce monde de technologie
Je préfère offrir ma tendresse
Aux personnes en détresse
Dans
ce village planétaire
J'inventerai un jardin d'Eden
Demeure paradisiaque des humains
-
Guillaume
Sire de Calmès, Toulouse, 04 novembre 2002
Mousson
Au fond dune rizière, Tao, enfant chinois
Meurtrie par cette boue attend davoir moins froid
Pour réunir ses forces, Flamber sa cigarette
Qui éteindra sa faim, calmera la tempête.
Cet homme
de douze ans est né un jour pareil
Dun père mal connu qui avait fuit la veille.
Depuis, six mois par an, il boit de leau de pluie
Dans une atmosphère lourde entre lombre et nuit.
Jésus
marchait sur leau, Tao vit dans les flaques
Avec son compagnon: un ballon de cuir bleu.
Mais le soir quand lastre vient trôner sur lopaque
Tao hume
ce panache dor silencieux
Et sadresse aux diamants qui tombent sans arrêts:
Il jure au firmament dêtre fier à jamais.
-
Barnabé,
Afrique, 04 novembre 2002
Dire jamais
ne fut dit
sans porter les armes
sans soucis
des mottes de terre
ou de la cendres
les brulés des terreurs
ouvrons bien les yeux
regardons la lune si tendre
quand notre âme prendra la route des cieux
ne brillera la prochaine lune que sur nos cendres
-
Elkotfi
abd elkabir, Afrique du Nord, 04 novembre 2002
La chanson
Ce que je sais d'elle
C'est ce qu'elle m'a raconté
Tout ce qu'elle m'a écrit
Je n'ai
pas appris à douter
Elle
me disait souvent j'y penserai
et j'attendais pourtant je patientais
Elle
m'a apprit des choses
Ses mots sont comme une parenthèse
Qu'elle ouvre et referme à son aise
Elle
se garde en secret comme une énigme, un regret
Je n'ai
pas la patience des livres clos
Mon ange, mon étoile, mon caméléon
Elle
me devine, m'assassine, mon poison
Elle m'oublie des jours entiers
Et puis remonte comme si de rien n'était
Elle
a ce regard cet air de femme, de madonne, de mère
qui on déjà aimé , déjà pardonné
La femme
de ma vie
Ma muse
qui s'amuse à m'user
Ce que je sais d'elle
C'est qu'elle est éternelle
Comme une passerelle, une hirondelle
A travers elle je touche le ciel
Mon songe, ma rebelle, mon cerfvolant
mon volcan, mon tourbillon
Dans
son tiroir mes lettres mortes
Oublier c'est sa façon d'être forte
Comme
une étincelle sur ma chaire elle se pose
elle me brûle et je reste immobile
insensible à ses manières hostiles
Elle
m'ignore comme si j'étais invisible
Elle a cette différence immense
Elle change à sa guise mes croyances
Et ce désir insoumis cette tendance
a vouloir se perdre dans ses cheveux denses
étranges, immortels accordéons
Comme le fruit de la passion.
-
Brigitte
Gryson, France, 04 novembre 2002
Cadeau
T'accueillir
comme un cadeau
une évidence
plonger dans ton regard
nager dans tes sourires.
Rester
corps contre corps
apprivoiser ta peau
sentir ta main multiple
rendre belles mes imperfections et
apaiser mes craintes de mal-aimée
Se laisser
bercer l'un l'autre
dans les bras de la tendresse.
Laisser
s'écouler la lenteur du monde
dans nos baisers réinventés.
Faire
des bouquets de nos caresses
et attendre recueillis
le temps de l'amour sacré.