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correspondances poétiques, Club des Poètes

Tous les jours, nous recevons des dizaines de messages venus de tous les coins du monde. Regulièrement, nous mettons en page quelques-uns des poèmes (dans la rubrique Poésie en marche) et des articles qui nous sont proposés. Ci-après, nous vous proposons de découvrir quelques fragments de notre correspondance.

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Prochaine soirée : Poésie persane


  • Veronique Bachy, UK, le 03 novembre 2002


    Violon, plus luisant
    Qu’une châtaigne neuve
    Bois sublimé
    Qui refleurit sous l’archet
    Flûtes plus dorées
    Que des enchanteresses
    Oiseaux deliés
    Qui s’envolent sous la bouche
    Piano, plus secret
    Qu’un écrin à bijoux
    Corset laqué
    Qui s’entr’ouvre sous les doigts
    Voix, plus parfumée
    Qu’une nocturne soie
    Souffle bercé
    Qui communie sous le coeur.


    *


    Attendez !


    Attendez moi!
    J'ai besoin de si peu:
    Un sac lourd de baisers amis
    Le pain de trois livres chéris
    Le souvenir d'un chat
    Enroulé en une plus chaude écharpe,
    Les yeux de mon frère, bougies marines,
    Soleils bleus de la lanterne
    Qui trace le chemin,
    L'iridescence des hauts lacs,
    Les sapins assoupis sous les glaciers
    En ultime fraîcheur sur les lèvres asséchées,
    A la main, la géographie de vos souffrances,
    L'itinéraire variable des joies partagées.
    Attendez! Ne vivez pas sans moi!


    *


    Science


    L'oeil s'agenouille au microscope
    Caresse des cils les cellules
    Les noyaux et mauves cupules
    Qui naissent en longues syncopes.
    Ainsi l'intriguant miniature
    Ses flagelles et pellucides
    S'offrent en gemmes translucides
    Et dons émouvants de nature.
    Les blouses blanches fascinées
    Aiment déchiffrent démantèlent
    Les réseaux vivantes dentelles
    Vifs vaisseaux dont les corps sont nés.
    Elles comptent, regardent et pressentent
    Que caché dans le tout-petit
    Le Très-Haut parle à l'infini.


    *


    Ecurie


    Dans le vert sombre, il fleure bon
    le cliquetis d’été des sauterelles
    et le soleil mûri des grandes herbes.


    Le menton effleuré
    par les glumes amicales,
    je te regarde, à claire-voie:
    tes lèvres de demoiselle délicate,
    ton oreille girouette
    et ta robe de taffetas-incendie
    où la lumiere infuse.
    Déjà, la presque nuit s'efface
    au cercle du porche,
    les peupliers adolescents
    s'ébrouent doucement, allumant
    des boucles d'aurore
    aux lobes de leurs feuilles.


    Bientôt, mes doigts d'archer,
    libérant la corde tendue,
    verront jaillir tes flèches élastiques
    et démultipliées d'acrobate.

     

  • Jaime Leitão, Brésil, le 02 novembre 2002


    Le chien
    Le chien et la lune
    sont deux êtres
    sans l'amour
    sur la nuit.


    *


    Mon amour
    est minimum
    et colossal.


    *


    Poésie Nue
    L'âme de l'homme.
    Nue et invisible.

     

  • Sophie Mambé, France, le 02 novembre 2002


    A la vie


    Comme on veut, indifférent au temps
    Comme il l'est à nos vies
    Quand sur nous il étend
    L'océane langueur des étés solitaires
    Avalés par les nuits d'orages


  • M.-C. E. Poirier, Canada, le 02 novembre 2002


    Je suis fontaine
    Éclaboussure furtive
    Reflet des visages inconnus
    Je suis toutes ces personnes
    Mouvement des flots
    Prends la forme de ton contenant,
    Sécurité de ta boîte Je suis fontaine
    Béton glacé
    Immobilité des sources
    Je suis uniformisation
    Le cercle ou le square
    Ton armature inaltérable,
    Supplice de tes propres origines


    Je suis fontaine
    Lontaine image d’un endroit délaissé
    Quelques vœux inexaucés
    Je suis accumulation de rêves
    Prise dans leur impossibilité
    Ton impuissance
    Tu n’es que fontaine…
    Je ne suis que fontaine…

     

  • Hervé P, france, le 01 novembre 2002


    Bleu ciel,
    battement d'ailes des phalènes
    et caresse de l'air frais.
    Un fennec dans la neige,
    au lever du soleil,
    s'émerveille
    de ses liens défaits.
    Une aurore l'a vu naître
    en hiver
    et ses traces frêles,
    qu'efface le vent frais
    me rappellent cet air gai
    qu'elle avait,
    éclair qui frappait
    et disparaissait,
    bref, frêle, bleu ciel


  • Marie-France Volland, Allemagne, le 01 novembre 2002


    Quel jour sommes-nous?
    toujours un jour,
    chaînette de l´année
    des siècles enchaînés,
    Quel jour sommes-nous ?
    Aujourd´hui, dites-vous,
    de quel an, de quel temps,
    du soleil pourpour ?
    ou du soleil levant ?
    minute d´un temps,
    fruit d´un amour,
    quel jour sommes-nous maintenant ?


  • Chana Salah, Algérie, le 01 novembre 2002

    Ce dont je voudrais vous parler
    Je l'avais tenu des hommes et femmes
    Qui ont donné un sens à la vie
    Loin de ceux qui parlent d'amour sans l'avoir vécu
    Et sans connaître le secret
    De ceux qui s'aiment en apparence
    Etes-vous sûrs que l'amour est un jeu d'arc-en-ciel?
    Je végète encore dans mon antre d'ours
    Des deux maux, apprenez-moi, à choisir le moindre
    Car j'ai le coeur aux lèvres
    J'avoue:"comme les unes et les autres sans l'avoir vécu"
    C'est aux fruits de connaître l'arbre
    Nonobstant, je l'avais senti au premier mot écrit
    Votre coeur me l'a dit
    Et la plume l'a confirmé
    Tant que les mots semblent avoir des ailes
    Pour façonner le nid d'amour à la mousse des rêves.

     

  • Gaetan Vincke, Belgique, le 01 novembre 2002


    Mon amour c’est ma terre
    D’un vert touffu aussi clair que l’air
    Qui à l’ombre ou soleil se confond dans le bleu du ciel
    D’un brun de merveilles qui n’a pas son pareil
    Ou le vacarme y dépose ses armes
    Pour que le calme y montre ses charmes.


    D’un noir espoir
    Ou les étoiles
    D’un gris esprit
    Tissent leurs toiles


    Mon amour c’est ma terre
    Traversé de la caresse d’un vent d’allégresse
    Je m’emporte quand il me porte
    Je vend le vent, je tue le temps
    Je pend ma propre corde
    J’agresse sa détresse
    et d’allégresse je m’engraisse
    Et je crois l’avoir oublié
    De ma force remplacé
    Alors du bleu des cieux
    Au plus beau de mes vœux
    Quant du soleil ne reste que la lumière
    Quant le calme traverse les chaumières
    Je te retrouve


    Mon amour

     

  • Williams Danièle, France, le 01 novembre 2002


    C'est l'automne
    Tempes grises
    Au coin de tes yeux
    Un sourire Feuille qui vole
    eau tranquille
    Le vent ride
    Tes yeux gris Souvenirs
    En bouffées
    Dans la risée
    Course brisée
    De la mémoire
    qui navigue
    Au plus près C'est l'automne
    Tempes grises
    Au coin de tes yeux
    Un sourire...


  • Moustier Michel, Belgique, le 01 novembre 2002


    Si tu pars en me laissant une lettre sur la table
    Que tu me dis au revoir dans un jour de soie
    Je deviendrais fou comme un homme sans raison
    Qui perd la foi


    Même ma vie n’aurait plus de sens
    Mon âme perdrais toute connaissance
    Chaque fois que je penserais à toi tout deviendrait une accoutumance
    Qui sème par sa volonté de nuire
    Qui empêche de nous aimer


    Parce que nos rêves étaient limités par un baiser
    Tout serait dur a supporter
    Le choc serait comme un mort survenu de la fin des temps
    Une femme qui perd sont enfant à cause d’un délaissement
    La descende aux enfers jugés par Lucifer alors qu’on est innocent
    face à cette vie qui rend même l’amour amer


    Devoir t’oublier effacerait toutes les peintures que je m’étais imaginé
    Que même un peintre n’aurait pu réaliser de ses doigts émerveillés


    Tu es pour moi la fée des temps
    Présente en moi je te sens même pleurer
    Quand je ne suis pas a tes côtés


    Écouter le vent aux sommets d’une montagne regarder la pluie derrière une fenêtre
    N’est pas aussi beau que ton sourire
    Je me sens un enfant qui te regarde avec pureté et
    Ton visage exprimé par la douleur et l’orgueil
    - tu as déjà quelque année de vie derrière toi-


    Et elle te lace mes pas l’amour
    parce que l’amour est plus beau que toute ces grimaces


  • Ninon Jacquet, France, le 31 octobre 2002


    A l'approche du soir...

    A l'approche du soir, je désertais la plage,
    Triste, découragée de la journée passée
    Dans l'ennui, le silence et trop souvent lassée
    De tout comme on peut l'être, parfois, à cet âge.

    Je contemplais longtemps, aux balcons, les visages
    Des enfants sans soucis qui me voyaient passer.
    J'aurais aimé, comme eux, lire et me prélasser
    En regardant rosir, dans la mer, les nuages.

    Le marais était rouge où mourait le soleil,
    A l'horizon tremblait une ligne vermeille.
    Je revois les mulons qui sentaient la violette.

    Ce soir, en regardant l'eau mourir sur la grève,
    J'ai mal au souvenir des longues soirées muettes
    Où je n'avais pour vivre que livres et rêves.


    *

    Je ne veux voir personne...


    Je me suis éveillée, ce matin, très amère,
    Révoltée, fatiguée de tout, du genre humain,
    Je ne veux voir personne aujourd'hui ni demain,
    J'irai dans les rochers, en bas, face à la mer.


    Je veux me retrouver, seule dans l'outremer,
    Et le soleil qui blesse, et l'odeur du jasmin
    Dont le vent, en bouffées, parfume les chemins,
    Et jouir, s'il est possible encor, de l'éphémère.


    Lasse, l'âme écorchée, les mains, les pieds meurtris,
    Je m'accorde, épuisée, enfin, une férie,
    Et mon regard se noie, bleu, dans la baie des Anges...


    ...C'est Naples que je vois, le petit bateau jaune,
    Mon pauvre enfant perdu que la vie découronne,
    Et les rues de Sorrente où roulent des oranges.


  • Fatma Akrout, USA, le 31 octobre 2002


    Mon âme un jour m'a dit.


    Mon âme un jour m'a dit:
    "N'oublie pas que je suis".
    Mon âme un jour m'a dit:
    "N'oublie pas que je luis.


    J'avais oublié
    Que seule sa lumière
    Pouvait me guider
    Dans mon séjour sur terre.
    Brille donc, mon âme.
    Couvre-moi de ta flamme,
    Resplendis, mon âme,
    Ma fée, ma belle dame.
    J'avais oublié
    Que mon âme existait,
    J'avais oublié,
    Mon âme m'a rappelée.


  • Loupé, Montréal, le 31 octobre 2002


    Cette charge qui te gueule à la porte
    depuis toujours, sans répit
    jusqu'au creux de ton sang
    que tu ronges avec l'aube


    Cette entêtée qui annule ton avenir
    à coups de verbe être conjugués


    Rends-lui la monnaie
    Casse-lui son miroir
    au fond du sens
    qu'elle se fait et se défait


    Tu gagneras cette fausse réussite
    qu'on les gens plus heureux


  • Ernst Delma, Etats-Unis D'Amerique, le 31 octobre 2002


    J’existe


    J’existe partout où l’homo sapiens, vertébré paradoxal
    Pose encore la grande interrogation cosmique. Pourquoi ?
    J’existe où la fleur baille son parfum
    Où l’arbre fait jaillir son exubérance
    Pour raconter leur gratitude à la splendeur du soleil
    J’existe partout où hommes, femmes, enfants
    Luttent corps à corps contre les avatars persistants
    J’ existe où les carcans récalcitrants refusent de succomber
    J’existe où le bonheur et le malheur s’entrelacent
    Pour accoucher un quotidien hybride ingrat
    Où les sueurs n’ont pas de couleur ni le sang de fraternité
    Et ne connaissent ni sectarisme, ni esprit de caste
    J’existe partout où mon Haïtienneté vit autre part
    Pour faire gronder l’Assotor frénétique de l’universalisme,
    pour présenter devant le tribunal totalitaire l’apologie de l’humain
    J’existe dans les extases comme dans les cauchemars
    J’existe partout où le poète est bienvenu
    Pour ajouter la tangibilité creuse des images aux rêves flous
    Pour prêter de la rigueur lucide aux héroïsmes disparates
    Et verser des gouttes de rationalisme dans un déluge d’orgueil


  • Lilacspleen, France, le 31 octobre 2002


    Un zéphyr de liberté


    Les paumes vers le ciel je me lâche, délivrance sereine
    Dieu déverse tes lueurs magiques, intenses dans mes veines
    Je suis reine de ce coeur lourd ou léger mais immense
    J'écoute sa transe je sais ce qu'il pense je vis sa danse


    Je peux sentir la pluie, les océans, et le vent
    Glisser sur ma peau et ne faire qu'une avec le Temps
    Je peux sentir l'ataraxie de l'âme du monde
    A travers la beauté distillée dans chaque seconde


    Mon âme respire et s'enivre enfin de la pureté
    L'étincelle que le ciel a bien voulu me lancer
    J'entre dans ce zéphyr viens comprendre ma destinée


    Je peux toucher le ciel car il fait parti de moi
    Toutes les vérités dégoulinent et ne font qu'une foi
    Aimer voilà ce qui déchaîne ma liberté!

     

  • Anne, Belgique, le 31 octobre 2002


    le bruit
    et les assemblages incohérents
    les partages
    et les confrontations
    la lisière entre eux deux
    fragile


    *


    l'appel aux rêves
    les descentes imaginaires
    l'insensée demande
    dans des coins blottis
    dans des coins blottis de toi

     

  • Garrigue Lionel, France, le 30 octobre 2002


    La rue des ténèbres


    C'est une rue toute de gris vêtue
    d'un quartier de la ville du roi Solei
    mais la lune parfois en passant égaye
    l'ombre de l'ombre des regards perdus.


    Les doigts blancs d'une canne, sur les maisons
    fredonnent de la pluie, comme de la chanson
    tapotant là, du mur à la gouttière
    touchant ici d'un escalier, la pierre.


    Les hommes qui passent là ont les yeux éteints
    qu'importe des murs le gris, l'ébène des nuits,
    c'est au bar du refuge qu'un miroir sans tain
    prolonge leur présent vers un bel infini.


    Il me faudrait un jour le trouver ce courage
    où je prendrai la main d'un regard perdu
    et si la vie prenait un autre paysage
    et si, tout simplement, en traversant la rue …


  • Amine Chakib, france, le 30 octobre 2002

    Je parle Je brûle Je m’élève
    J’écris pour me refroidir mongol fier
    C’est le vert qui va
    Qui revient
    Qui se souvient des notes de blé
    Poète debout
    Je longe la saveur des gouffres
    Les chemins minés par l’ombre des fenêtres voilées
    S’entremêlent sous mes pas
    Absence qu’est naître? et n’être? pour rien?
    Perdre sa vie en un éclair
    L’arcane qui brûle Comme un astre Au point de départ
    D’où ça vient aux coins des heures
    Et des angles morts
    Un bout du halo de la question
    Je mets le voile devant le vent
    Le visage en avant
    Le corps sur la mer
    Le mamelon
    Devant la lèvre
    Du volcan
    Je ne sais si
    je ne fais que
    taire
    OU
    Allaiter le silence
    de la colère
    ...



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