Actualités poétiques Lire les poètes Chercher sur l'internet poétique
correspondances poétiques, Club des Poètes

Tous les jours, nous recevons des dizaines de messages venus de tous les coins du monde. Regulièrement, nous mettons en page quelques-uns des poèmes (dans la rubrique Poésie en marche) et des articles qui nous sont proposés. Ci-après, nous vous proposons de découvrir quelques fragments de notre correspondance.

Et vous aussi, écrivez-nous !
Poésie vive Club des Poètes Accueil

Prochaine soirée : Poésie persane


  • Philippe Coutanceau, France, le 27 octobre 2002

    Marie-Laure marie l'or
    de ses yeux avec l'or
    de ses sourires

    Le moulin à coeur
    agite ses grandes paupières
    et dès lors l'or poudroie
    comme un crachin sur mes prunelles
    come l'orage vêtu de soleil

    Marie-Laure l'Aurore
    vient te donner ses baisers humides
    sur ton visage de glycine
    où papillotent des paillettes d'or.

     

  • Chana Salah, Algérie, le 27 octobre 2002


    Taciturne et mélancolique
    La couturière des songes
    Est assise devant l'âtre
    Dans son boudoir triste
    Selon son habitude
    Durant les longues veillées d'hiver
    Où le feu palpite et fume
    En illuminant son visage
    Comme celui d'une fée sur les astres .

    Elle égrène son chapelet
    En femme de foi mystique
    Qui s'accroche à cet espoir
    De retrouver un jour son bonheur.

    Devinez
    Quel est le secret
    D'une telle solitude profonde?

    Un torrent de rêves inondent son silence
    Et quand elle termine sa prière
    Elle reprend son ouvrage inachevé
    Pour tricoter ses chagrins
    En fredonnant un air
    Triste et monotone
    Qui se veut lointain
    Au fond d'une âme esseulée
    Quelle nostalgie langoureuse!

    Taciture et mélancolique
    La couturière des songes
    Tresse ses oripeaux en flammes
    Pique des points et des noeuds
    Pour dissiper ses déceptions
    Remords et regrets d'autan

    Coudre ses plaies au fil de temps
    Avec un coeur amoureux qui s'abandonne aux illusions
    Pour vénérer ce rituel d'aiguille écervelet
    Inconsciente dans ce plaisir ardent
    Elle pique et repique ses doigts
    Des goûtes de sang écloses
    Comme des roses et des coquelicots
    Parsemés sur ses mains frileuses.

    A present, le sommeil pèse sur ses paupières
    Elle s'endort de fatigue dans un rêve rose et bleu
    Qui s'annonce prometteur...


  • Passager, France , le 26 octobre 2002

    Demande à ce mur où je n ai rien ecrit
    Demande à mon ciel où rien ne luit
    Demande à qui me connaît et personne te dira jamais

    Ou demande moi
    S'il arrive que je sois là
    Ou ne dis rien
    Et attends demain

    Ou parle et meme déparle
    Hurle dans ce désert qu'est mon absence
    Hurle ta parole plus pure que le silence

    Que le vide enfin se trouve atteint
    d'un cri nouveau et jamais dit
    de ce qui nouveau
    sera fait

    *

    Parlons de ce qu'on ne dira jamais
    Sans le dire ...
    Même pas un soupir
    ne doit trahir
    ce qui jamais ne sera dit

    Rêvons de ce que ne furent jamais nos rêves
    Sans s'en souvenir
    ni les traquer dans l'absence de ce qui ne fut rêvé
    rêvons d'eux sans dormir

    Sentons ce qui jamais ne nous a atteint
    comme passant de l'un à l'autre d'univers lointains
    comme ignorants et seulement passants
    Souffrons aussi d'autres douleurs
    que nos pauvres et vrais malheurs
    afin qu'en soient épargnés quelques anges par ici passés


  • Anne, Belgique, le 26 octobre 2002


    Y a que lui
    Et je sors d'une turbulence
    d'une incarcération

    Et je me donne mains liées
    Esprit submergé

    *

    Les ordures meurtrières
    celles qu'on dit sur le coup d'une émotion
    ou d'une dérision
    et auxquelles l'autre s'attache ou s'épouvante

    Les mensonges
    de l'âme
    Les calfeutrations camisole de force
    les folies

    il y a des morts dans les caniveaux
    dans les lits où se débattent les mains en mal d'attention
    Ironie
    Sortilège fugace

    *

    Parler de tout et de rien
    utiliser les intentions
    les réduire en mots imbéciles
    et savoir la comédie des grands
    des respectables

    La scène
    la poudre aux yeux
    l'aveuglement
    et être renvoyé dans le néant
    dans les lumières aveuglantes

    le silence
    presque éteint
    vers lequel se penchent
    les douleurs et les langues coupées
    le silence appris

     


  • Romel Crèvecoeur, HAITI, le 26 octobre 2002

    Par un matin abyssal il faisait calme et absent
    Ma parole avait quitté la ville pour les églogues d'un ciel trainard
    Etait-il encore possible de lier la sagesse du printemps au temps étalé des routes
    De connaitre l'itinéraire d'un sommeil qui te cherche
    Ces vieux murs épaves de pluie fine portaient en eux le sablon de l'après
    O mesure de l'après persistance de l'après dédoublement de l'après
    Par un matin évanescent ma parole devenait inutile

     

  • Michel Martin, France, le 26 octobre 2002


    L'Automne


    Une odeur de cire
    Et de tabliers neufs
    Envahit les cours


    Sous les préaux, les palets
    Des marelles atteignent
    Leurs ciels de craie.

    Les marrons se fendillent
    Dans les poêles percées.
    Nous n'irons plus au bois
    Les lauriers sont coupés.


  • Philippe Dauptain, France, le 26 octobre 2002


    Torrent

    Les torrents de nos voix rejoindront ils un jour
    Les rives majestueuses du fleuve de l'amour?

    Sur mon coeur à nu qui pleure comme une fontaine
    Je pose les mots scupltés qui soulagent la peine
    Le papillon connaît la grande valeur du jour
    Où ses ailes frissonnantes ont caressé l'amour .

    Sur ton coeur alangui je passe un doux baume
    Sur ta joue une larme que j'essuie de ma paume
    Et ton visage s'éclaire d'un nouveau sourire
    Ce n'est rien qu'un peu de ce plaisir d'écrire:

    Aime
    Poème oème ème me e e e

     

  • Freudh, Belgique, le 26 octobre 2002

    Si votre amour

    Si votre amour est aussi fort
    Que l’amitié qui nous unit
    Je crois bien que jusqu’à la mort
    Et bien après il sera béni

    Si votre amour est aussi gai
    Que les regards que l’on se porte
    Je suis certain qu’en feuille morte
    Jamais il ne sera changé

    Si votre amour est aussi beau
    Que les silences que l’on se tend
    Je suis sûr qu’il est un tableau
    Dont la lumière pâle nous suspend

    Si votre amour est un poème
    De presque rien, de presque tout
    Je ne crains pas les quelques flous
    Qui se voileront sans problème

    Si votre amour est aussi fou
    Que les vertiges que je côtoie
    Je suis persuadé que les loups
    N’en feront pas dès demain leur proie

    Si votre amour est un voyage
    S’il est bercé par quelques flots
    Je pense qu’au degré zéro
    On n’y verra pas son ombrage

    Si votre amour est tellement tendre
    Si votre amour est tellement vous
    Je devine que dans les cendres
    On n’en trouvera pas un caillou

    Si votre amour est une larme
    Séchée par le doigt d’un enfant
    Je sais déjà que ni le temps
    Ni la vie n’en feront un drame

    Si votre amour est quelque part
    Au pays qui n’existe pas
    Je souhaite qu’il ne s’égare
    En d’autres lieux, vers d’autres endroits

    Si votre amour est un sourire
    Tendu contre la solitude
    Je veux que par les habitudes
    Il ne se laisse pas séduire

    Si votre amour est une sieste
    Tranquille au soleil du Midi
    Il sera doux comme une veste
    De vison bercée par une pluie

    Si votre amour est un trésor
    Enterré depuis bien des lustres
    Je crie qu’il deviendra illustre
    Qu’il piquera les matadors

    Si votre amour est aussi fort
    Que l’amitié qui nous unit
    J’affirme que jusqu’à la mort
    Et bien après il sera béni



  • Bea Nyobe Miche, Cameroun, le 25 octobre 2002


    Pauvre Homme Riche

    J'ai vu un inconnu
    Epris d'amour véritable
    Il suppliait les astres
    Dans la nuit ensoleillée d'étoiles
    De lui ramener son amour
    Malgré ses cantines de pièces d'or
    Sa dulcinée était partie
    Le pauvre homme riche
    Suppliait maintenant Orion
    De tout lui prendre
    De lui restituer son amour
    Pauvre homme riche

     

  • Diallo, Mali, le 25 octobre 2002


    L'exilée

    Cloîtrée
    Dans ce vil et
    Hautain camp

    L'orgueil et
    La vanité
    Ont sapé le nectar
    De l'âme humaine.

    Je demeure
    L'exilée séquestrée,
    Mon âme assassinée,
    Mon coeur cambriolé;
    Aussi, voudrais-je
    Défoncer
    cette boîte hermétique, chétive et suffocante,
    Fracasser,
    Casser,
    Démolir,
    Anéantir
    Ces carcans,
    Ces chaînes,
    Ces murailles,
    Ces forteresses
    De mensonge et d'hypocrisie
    Qui piétinent ma marche,

    Et suivre ma raison.

    Mais, voilà
    Que ma grande mineure,
    Première et dernière,
    Croulant encore
    Sous le fardeau de ses infertiles tabous,
    M'édicte le sienne
    Et me taille une peau qui n'est pas mienne.

    Et l'on m'invoque, Seigneur,
    Ta Sagesse.

    Alors, Seigneur, Consolateur du coeur et de l'âme,
    Eloignez-moi
    De l'égoïsme et de le méchanceté,
    De la rancoeur et de la haine
    Qui ne sont que trop de vilenies;

    Faites de moi, Seigneur,
    Fille de pardon et de conciliation
    Mais aussi de moi,
    Souche qui ne ploie
    Sous aucun vil typhon.


  • Filipa, suisse, le 25 octobre 2002

    Quand la nuit me caresse, du bout des doigts
    El la lune m'envoûte de son regard
    J'écoute fort a l'intérieur de moi
    Et elle me file un nouveau rencart


  • Abelin (13ans), France, le 25 octobre 2002

    Il m'arrive de croire
    Je me surprend dans mes délits

    Il m'arrive d'oublier
    Et de penser comme un seul être étrange
    Reflétant mes idées les plus profondes
    Que même ma volonté leur à fait faux bond
    Et qu'elle reflète une autre personnalité que la mienne

    Il m'arrive d'espérer
    Mais je sais bien qu'une part de moi-même
    Ne crois plus en rien

    Il m'arrive d'attendre
    Tel un corps sans vie
    Que personne ne peut aider ou même secourir

    Attendre que tout change
    Que les esprits évoluent
    Sans rien regretter
    Sans rien espérer

    Il m'arrive de crier
    Bien plus souvent que je le veuille
    Et il est souvent trop tard pour réparer

    Il m'arrive de ne rien entendre
    Pour oublier mes soucis

    La flamme battante qui sommeille en moi
    Et là tout continue

    Que je pense ainsi
    Ne m'aidera point
    A faire changer les autres ni même je crois,
    La force qui les fait vivre
    Tous aussi fautifs
    Tous ayant penser une fois
    Vengeance de leur esprit.


  • Chana Salah, Algérie, le 25 octobre 2002

    Arrêter le bruit des moulins
    L'espoir a pris la parole
    Sur cette tribune aux harangues
    Pour bâtir l'amour et la liberté
    Sur le socle de l'éternité

    Où les murs de la haine seront à jamais détruits

    Arrêter le bruit des moulins
    L'espoir a pris la parole
    Pour tresser les mots en guirlandes
    De roses, de coquelicots ou de coloquintes
    Et même de fleurs de papier
    Dont vous meublez la nuit de songes

    Pour narguer le Noir du silence
    Dresser une échelle en fils
    De la soie et de la laine
    Pour monter sur les nuages

    L'espoir a pris la parole
    Au fond d'un coeur amoureux
    Et ce feu qui palpite et fume sous la cendre
    L'illusion a son comble d'or

    Tu sais
    Je ne sais pas
    Qui a trouvé cette source de miel
    Dont s'abreuvent les griots et les aèdes
    Dis_moi à qui appartient cette couronne
    Car je m'aperçois assis à l'envers
    Au sommet d'un rêve
    Pendu aux étoiles échevelées
    Comme une hirondelle perchée
    Sur une branche de cet arbe sacré
    Planté près de notre grenier

    Arrêter le bruit des moulins
    L'espoir a pris la parole
    Sur cette tribune aux harangues
    L'illusion a son comble d'or
    Suis-je assis à l'envers
    sur les sabres de solitude
    Par dessus les nuages flottants
    Notre village est sis sur une orange bleue

    Tu peux entrer en notre forum
    Pour comprendre cet oracle?


  • Juliette, France, le 25 octobre 2002

    Je vais apprendre à nager
    Elle m’a dit que j’en étais capable
    Je vais apprendre
    Il paraît même
    Qu’on peut être heureux
    Sous l’eau
    Que le corps qui nage est sain et libre


  • Mouzaoui Ali, Kabylie, le 24 octobre 2002

    Je marchais
    Mon ombre me suivait
    A la croisée des chemin
    Je partis à droite
    Mon ombre, la main en visière
    Me regardait m'éloigner


  • Ludwig, Mystère, le 23 octobre 2002

    Une chanson

    Sur mon île lointaine
    peuplée d’oiseaux fous
    de poissons clabaudeurs
    et de vaches aux yeux sombres

    Sur mon île lointaine
    pas de science pas d’écoles
    pas de psy rien de ça
    juste des oiseaux, des oiseaux

    Sans oublier les poissons clabaudeurs
    ni les vaches aux yeux sombres
    ni non plus ma sirène Mélusine
    enfuie d’un vieux château

    Sur mon île lointaine
    ô Mélusine ma douce
    je ne dis rien d’autre que
    ô Mélusine ma douce

    Et les oiseaux m’enchantent de leurs chants
    les poissons de leurs bulles
    les vaches de leur mugisque boom
    sur mon île lointaine


  • Juliette, france, le 23 octobre 2002

    Au creux du soleil de ta main
    J'entends chanter un arc-en-ciel
    Qui berce mes rêves de couleurs

    Et je t'espère à chaque éveil

     

  • Anne, France, le 23 octobre 2002


    Le temps juste un peu perd ses heures
    les sens à peine marquent les nuages

    Je suis doucement prise par l'azur délicat
    ô toi ciel automnal
    décide pour moi de l'à venir

    Pour vous je crée la chose des dialogues amoureux
    et le félin me suis
    de sa patte blanche
    au son des mélodies de Schubert
    pour le meilleur et pour le pire

    J'écris un poème
    pour le monde et pour vous
    joie des éveils
    lancinance des heures
    triste ou beau l'horizon change


  • Franck Vire, Inconnu, le 23 octobre 2002

    Ecole

    Commencer par se taire et ne pas regarder
    Oublier de toucher ne pas humer le vent
    Et n'espérer rien que s'éteindre soudain
    S'assourdir du néant et des prochains chagrins
    N'écouter que le sang l'espace décevant
    Car le silence lourd que le vide a gardé

    Pourra-t'il se briser se dévoiler enfin
    Et n'être plus déjà que le flot continu
    Qui baigne chaque sceau dans le secret du coeur
    Mais c'est dans l'attente l'ineffable douceur
    De penser à l'amour avant d'avoir connu
    Son idée magique son merveilleux parfum

    Hélas nul n'a un jour réellement voulu
    Embrasser l'essence dans la non-existence
    Et n'être plus alors que le point lumineux
    Le clignotement lent et le brouillard neigeux
    Qui souffle cependant vers le désir intense
    Loin de la tension du sentiment goulû

    Et pourquoi dévider la bobine des mots
    Sur la page infiniçe en ficelant le sens
    En écrivant rien que le refus de dire
    Pourtant sans hésiter toujours sans le prédire
    L'avenir se décrit par l'éternelle absence
    Et par l'arbre marbré de ce présent rameau

    Faut-il conclure un pacte et fermer la parole
    Barricader les sons et verrouiller l'oreille
    Ou faire paraître faire encore semblant
    Et cacher le trésor le couvrir en tremblant
    D'un regard détourné vers le dieu pareil
    Au maître mais qui donc a su trouver l'école

     

  • Johane Roy, Québec, le 22 octobre 2002

    Dis-moi comment le dire, non pas avec mes mots
    Mais les tiens, Amour même.
    La Solitude qui grave mon coeur d’empruntes du ciel
    M’ouvre les yeux à l’espérance et le bonheur.
    La douleur qui ouvre devant moi le chemin vers demain
    Fini par se calmer sous la splendeur des étoiles de la nuit.
    La profondeur du Ciel me rappelle l’Incommensurable
    Et m’invite à jeter mon regard dans l’Infini,
    En faisant tel je retrouve mon âme serrée contre moi
    Comme une enfant dans le ventre de sa mère,
    Et la profondeur de ciel m’apaise en ce quoi je vis.
    Comment le dire, le saurais-je vraiment,
    Quand le mal de vivre se pacifie à la grandeur du Ciel,
    De l’air que je respire, du coeur qui bat
    Et que l’Amour coule en moi plus qu’en rêve.
    Sous ces mots je fonds de larmes car aimer me touche
    Et la vague qui m’emporte est un flot de tendresse
    Depuis les eaux salées de ma mer intérieure.

    Il fait beau maintenant, le ciel est bleu, c’est je jour, plein midi
    Les sentiers sont tous or et grenat, grenat et or.
    C’est douloureux comme l’Amour qui vous échappe des mains,
    Douloureux comme l’Amour qui fuit vous laissant pauvre et enamourée et
    Dépourvue de sa Présence mais laissant aussi son parfum inoubliable.
    Que de désirs dans ses feuilles qui se décrochent une à une,
    Autant de désirs mon âme a connu que ces millions de pépites d’or
    Qui couvrent la vallée sous un Soleil qui enivre sans le savoir.
    Où va cet Amour, ces flots sans retenue comme ses rayons de Soleil
    Qui parcourent tout l’univers. D’où viens-tu Amour et Où vas-tu?
    Tu laisses divaguer mon coeur à discourir dans la Solitude,
    À écrire des proses comme un jardinier fou des roses,
    Qui une fois toutes écloses ne sait plus à qui les donner!


  • Téhem, france, le 22 octobre 2002

    Alignera

    Bonjour l'angoisse quand les fleuves se montent en choux,
    Bonjour les semaines en vacances, la tête dans les nuages,
    Les pieds sur terre, les yeux dans le vague, le vague à l'âme,
    L'âme en vadrouille dans les champs muets,
    Muets comme ma tombe, au sol, mouillée,
    Dans le peu que l'on sait des charniers,
    Pour dormir où, où on peut, peu à peu, dans le noir,
    Dans le noir qui se tient et qui sait se tenir,
    Debout devant toi, devant toi, regarde-le,
    Droit devant toi jusqu'au sommet des arbres,
    Sous les étoiles ;
    Avant d'aller dormir,
    Le noir point.

    Un point partout,
    La balle au centre, le centre à l'Est, l'Est au soleil,
    Le soleil sans peur aucune, sans peur débile qui l'assaille,
    Le soleil,
    Au grand jour dans sa robe d'apparat de cérémonies,
    Bonjour monsieur,
    Et la Lune qui sourit dans son teint de promesses,
    De promesses délicieuses et secrètes et qui se lisent
    Dans le feu que les Loups allument pour hurler à la
    Lune qui nourrit, rit de joie, dans les cieux,
    Mes yeux,
    Bonjour madame,
    Bonjour madame mais je crois que je pars,
    Ça y est je pars,
    Au hasard,
    Dans la gare,
    Les trains épars
    Se séparent,
    J'en ai marre.

    Et là-bas, dans le désert où la Lune est un soleil,
    Où le soleil est ma Lune,
    Où les vents sont cachés, discrets, secrets, dans les cieux,
    Où les œufs de Parques se cassent dans la foule mouillée
    Par la pluie de sécheresse qui s'ébat,
    Qui m'abat,
    Et là-bas,
    L'or à battre est battu,
    La paupière d'or blanc vêtue
    Se rabat.

    J'en appelle aux poètes !
    Eux qui seuls suivent la sève qui monte
    Qui monte les chevaux d'angelots
    Qui montent les cœurs en mousse
    Et les mousses dans les hunes,
    Et les hunes dans les dunes
    Me disent de
    Me charger d'eux
    Et de leurs fêtes.

    Mais que faire ?
    Et que faire ?
    Que demander ?
    Et que chanter ?
    Et quand chanter, dans le silence ou la cohue ?
    Et que coller, les intenses ou les élus ?
    Mais quand faire taire la misère très sincère
    Qui se perd dans le noir où l'espoir est prospère,
    Où l'espoir est dérisoire,
    Où l'espoir est dérisoire ?

    *

     

  • Labboun Mohamed, Algérie, le 22 octobre 2002

    Désir, éloignement

    Je désire
    Je veux toucher le ciel
    Et côtoyer les nuages fidèles
    Pour découvrir les secrets des immortels
    Et déchirer l’oubli éternel

    Je désire
    Partir loin de mon corps
    Aller à l’encontre de mon sort
    Réveiller l’enfant qui dort
    Et lui offrir un nouvel aurore

    Je désire
    Crier sur tous les toits
    Sans faire entendre ma voix
    Briser les chaînes des lois
    Et faire jaillir les prémices de la joie

    Je désire
    Inventer les mots nouveaux
    Pour dire le délire des fous
    Eclater les germes de tout tabou
    Et vivre des moments doux

    Je désire
    Traverser le temps
    Changer les légendes d’antan
    Créer un sourire d’enfants
    Dans le coeur de tout tyran.


  • Denis Dussault, Quebec, le 21 octobre 2002

    Je t’aime mystérieusement
    Tu es la saveur de tous les fruits
    J’écris en toi toujours les mêmes choses
    Car je ne suis qu’une goutte d’eau
    Parmi la pluie
    Qui se débat pour naître à la rivière

    Les champs m’enivrent
    Et mon bonheur
    Je le découvre dans ton absence

    Le ciel est clair
    Et les étoiles ne sont que des larmes
    Pleurant notre ennui

    Je t’aime mystérieusement

    Tout comme l’aube
    Je me réveille auprès de toi
    Dans des draps ivres
    De tes frissons

     

  • Xavier Lainé, France, le 21 octobre 2002

    Je cherche et je cherche
    Un signe quelques mots
    Je cherche dans la nuit
    Un parfum une étoile

    Je marche isolé
    Aux confins de ce monde
    Au loin sur la plaine
    Grondent les orages

    Rien ne vient que je n'attende
    Rien ne vient sinon le souffle
    Une page qui se tourne
    Une journée qui s'épuise

    Je cherche je cherche
    Pas âme qui vive
    En ces lieux dessechés
    Un mot un seul et me voici vivant


  • Childric, France, le 21 octobre 2002

    Ô matador, aiguise bien tes banderilles,
    La bête cornue en son antre rumine.
    Ô matador, pare ton buste d’or, de soleil,
    Des pattes fourchues lèvent la poussière au ciel.
    Ô matador, bronze ton coeur, acière ta volonté,
    L’animal dans l’arène est jeté.
    Ô matamore, pauvre fou, ton combat est perdu,
    La mort a déjà vaincu.
    Fils du prophète, il te faut encore répéter
    En l’homme est la bête
    La lumière dont on s’orne, vanité
    Verser le sang ne purifie pas
    Ne fait que gâter.


  • Abderrazak Ben-Hamida, Tunisie, le 21 octobre 2002

    Sommet de l'attente

    Muse absente
    Ce vendredi de prière
    Longue était l'attente
    Dans les archives d'hier
    Au sommet de la tente
    L'oiseau chante la pierre
    Cette ivresse latente
    embrase les vignes du coeur


[Tout en haut]

Vous pouvez lire les forums des jours précédents. Et vous aussi, écrivez-nous !

Accueil Écrire Actualités Forum Francophones Du monde entier Pour les enfants Résistance