- Josef
Bakou, Allemagne, 21 septembre 2002
Nuit où mon tapis volant
S'élancera vers la lune.
Nuit d'incursion
Dans la solitude du départ.
Vagues, mes souvenirs,
Aussi la coupe que j'ai tenue à la main.
Présent, ton visage blême,
Proche, ton sourire inquiet.
Fièvre au goût suave
Au bout de mes lèvres,
Grande sur de celle qui nous prenait.
J'ignore
l'hiver,
Cette fois, prosterné à mes pieds ...
-
Pascal
Agneray, France, le 22 septembre 2002
Tu te disais pressée
Le temps
s'est écoulé
Depuis l'infiniment clair
Paraissant à chaque jour
Gorger de sa lumière
Tes fruits tombés trop mûrs
Le temps
s'est écroulé
Depuis l'infiniment clair
Disparaissant à chaque fois
La nuit bordé du grand mystère
La nuit
vague a rencontré l'éclair
Au triomphe établi ce nouveau jour
La nuit
séjour qui va s'éloigne
A dispersé la fleur de nos mémoires
En cendres au crépuscule
Et tu
t'égares à les trouver
On enverra
nous autres ici chercher
Qui ferons signe à l'aube
Exilée rouge que la nuit couronne
Nous
irons les unir
A dérouler les yeux
Inédits de nos feux
Qui n'avaient su les voir
La veille
Aveugles d'insolence
Le temps
s'est écoulé
Depuis longtemps toujours
Jusqu'à dérouler nos yeux
Moins sombres sous nos pas
-
Veilleur,
France, 18 septembre 2002
Je tiens à dire que j'ai parfois la nostalgie
de ce monde-là en dépit de la route des volcans
et des chemins du séïsme.
J'ai
lu tous vos arguments, et pourquoi vous avez
raison,
J'ai
lu les arguments de votre contradicteur aussi,
il avait tort, sauf quand je me mets à sa place et que
je quitte la vôtre
avec
votre particulière perception du soleil
vous
n'avez cependant pas encore caressé l'orbe de
la terre et cela ne viendra peut-être que le jour
que vous savez
celui
là qui sait
terre de la terre
épouse la vie dans sa mouvance
J'ai
vu, comme vous, le crépitement des particules
élémentaires jusqu'au coeur de l'atome
et le déchirement de la planète qui se fracture et
se sépare
et le
silence dans la nuit des sphères
j'ai
vu comme vous les générations de blessés qui
lançaient
des pierres
au visage
vise, au visage, au visage qui fut ainsi que c'est
écrit, rédigé à la semblance même
de ce que vous savez
juste pour y croire à genoux
dessiné
ainsi que vous savez
Cela
est (comme dans n'importe quelle foule perdu)
toujours avec soi-même et la musique
c'est
le peu que j'ai su et que j'ai osé dire, à un moment,
perdu.
* * *
Ceci est un silence posé
en bout de ligne
comme tout ce que vous savez
verbe
complément et sujet
on est très rassuré
les uns
disant : je suis ce que je suis, je n'y peux rien !
C'est ma fatalité
mais lui disant : je suis par ce que je deviens
habité
par mille flèches désordonnées
et pourtant, comme une seule flèche, présent,
c'est à cela qu'il faudrait arriver ?
-
Jean-Pierre
Deville, Chemin de la Pétugue, le 17 septembre 2002
Que chantent les vents cosmiques
et l'infini océan
dont l'éternelle vague en un murmure berce le sable.
-
Loquinet,
France, le 16 septembre 2002
LOMBRE DU VENT.
Sur la page si blanche les paroles nont pas dâge.
Elles sexclament à rebours vers des cieux imparfaits.
Où le moindre soleil, où le moindre nuage.
Change lor en poussière et aggrave nos méfaits.
Cette
absurde conquête vers les anges déchus.
Cette étrange requête à nos dieux oubliés.
Cest un appel au secours par les âmes qui ont chu.
Cest une seconde réponse à nos langues liées.
Jai
donné à lépreuve un cliché éphémère.
Je suis seul et la preuve est dans lombre du vent.
Jai pardonné mon père et pleuré sur ma
mère.
Car je sais que vieillir est un cap décevant.
Je fournis
lhypothèse à vos arrières pensées.
Ce texte est difficile mais faut-il le comprendre ?
Il est luvre sincère dun poète avancé.
Vers le courant serein qui bientôt va le prendre.
Sans
stylo et sans style, cest la voix qui murmure.
Ces passages insensés où les diables samusent.
Clarifié mon message est pour moi comme un mur.
Mais je sais que partout je suis compris des muses.
Car la
vie est un règne pour peu quon le désire.
Et mon trône est dun bois que lon sait éternel.
Je suis sage et demande pour mes sens du plaisir.
Et pour lautre moi-même, un regard, deux prunelles.
Je suis
partout le même et partout différent.
A vos pieds je dépose une fleur incomprise.
Vous me trouverez partout dans la bible, le coran.
Je suis évanescent léger comme une brise.
Je ne
suis que silence ou vacarme denfer.
Je suis à vos cotés quand vous pleurez de joie.
Je suis Satan et Dieu ou un simple homme daffaire.
Je suis le rire du pauvre ou la larme des bourgeois.
Comment
dire autrement je suis lêtre interné.
Dans ces asiles sans noms, parce que trop dérangeant.
Je suis lenfance du pire, je suis lhomme bien né.
Je suis un peu de lâme et du rêve des gens.
Lorsque
vous me lisez vous regardez le monde.
Vous effleurez de lil les pages sombres de lHistoire.
Vous y voyez lAmour et les guerres immondes.
Les femmes des magazines, celles qui font le trottoir.
Je suis
un peu partout sans que vous le sachiez.
Le poète est soluble dans lespace et le temps.
Je vous insulte un peu sans que vous vous fâchiez.
Et la seconde qui suis je vous offre le printemps.
Je suis
dans la victoire et dans toutes les défaites.
Le poète est lorgueil des bienfaits annoncés.
Je suis dans la tristesse de vos plus belles fêtes.
Et dans toutes vos valeurs chaque jour offensées.
Je suis
enfin des vôtres quand vous pensez à moi.
Et redeviens moi-même quand vous rompez le charme.
Jai mis la mort en doute et le monde en émoi.
Dans chacun de mes rêves où je combats sans armes.
-
Sea
Brown, France, le 15 septembre 2002
Chronologie
Linsouciance de la jeunesse éternelle
Règne dans notre corps
Comme les ailes
De la liberté venue de lor.
Après
cet âge incertain,
Vient
Celui du temps travailleur
Où lheure
Est à cultiver
Leurs pensées
Tel des seigneurs
Accompagnés de leurs modalités.
Puis,
Malgré les motivations de la vie
Vient lHeure
Après laquelle on meure.
Mais moi,
Plus dune fois,
Grâce à ma fée
J ai été sauvée
En écrivant
Tout doucement
Le fond de mes pensées.
-
Germa,
France, le 18 septembre 2002
Mon Chemin
Je voudrais mourir comme je suis né
Dans la nudité
Adossé à la Garrigue
Entre Cévennes et Méditerranée
Je retiendrai mon cri
Pour l'Eternité