LE
CLUB DES POETES A REOUVERT SES PORTES !
- Pascal
Agneray, France, le 05 septembre 2002
Ne m'oublie pas
En une heure un homme une femme ont fait ta connaissance
Un siècle à les unir avait coulé en ton absence
En une
heure un homme une femme touchés par ta présence
Ont refait à deux le chemin des lettres d'autrefois
Une heure prononça les mots soufflés par tant d'autres
Echangés qui ne s'écrivent
Une heure
aurait suffi à te revoir en plein soleil
Mais
cette heure a plongé dans l'encre d'un poème
Et sa plume accrochée aux ailes du silence
A filé dans mes nuits pareille au train qui ne revient
-
Deville
JP, Chemin de la pétugue, le 05 septembre 2002
La
Terre ficelée ou rentrée des classes.
Voilà que jai fait le tour du monde, en y déroulant
sur le sol et sur les océans une pelote de laine, la ceinturant
ainsi de bout en bout sur le cercle de léquateur. Puis,
métant assis, du côté de Quito, du Congo
ou de Bornéo, je me suis posé la question :
De combien faut-il allonger ce fil pour quil soit, en tous points,
situé à un mètre du sol ?
Si cela vous plaît, je vous invite, pour vous distraire, à
résoudre ce petit exercice mathématique.
Me serais-je trompé de site ? Ce nest pas si sûr,
car ce sont des oiseaux, vêtus comme le noir ou le blanc de
la vérité mathématique, qui volent à mon
secours :
- la réponse est : 2 pi. ( il faut allonger le fil dune
longueur équivalente à 6, 28 mètres.)
Cela me rappelle, à propos de pies, une autre histoire concernant
la grand-mère de mon épouse, provençale. En provençal,
la pie est une « agasse ».
Parfois nous demandions : quest-ce quon mange ce soir
? et la grand-mère répondait :
- Des parpelles dagasse !
Cela signifie : des paupières de pie ! Et, comme les pies nont
pas de paupières
.
-
Rose
Toscani, France, le 05 septembre 2002
Nuit blanche Insomnie, sommes en bulles
Vol mes rêves au lent demain...
-
Benoît
LEURET, France, le 04 septembre 2002
O larmes amères
Agonie
Voilà le vrai nom de ma mère
Je
técris
Dun doigt distrait dans la poussière
De lautre main lançant des pierres
Aux fusils
Jardin de désert
O tes fruits
Coule là le sang de mon frère
Vers ton puits
Est-il
impossible de vivre
Dune même eau et den être ivre
O folie
Qui prêche la haine
Balbutie
Est-ce toujours la branche saine
Que lon scie
Dieu ne serait-il quun prétexte
Un mot que lon prie dans un texte
Puis oublie
Profonde est ma terre
Linceul gris
A même le sol ma colère
Sest enfouie
Jérusalem La Mecque ou Rome
Je ne connais quun peuple : lhomme
Quune vie
-
Marie
Brisson, Paris, le 04 septembre 2002
Comme ce ballon blanc dont on a lâché la ficelle,
je méchappe
je monte
je vous vois je te vois.
Vous êtes scarabée et portez votre vie sur le dos.
Votre dos brille ou ternit cest selon.
Une mouette sest perchée sur une antenne.
Je sens une odeur de terre.
Je sens palpiter le cur de la montagne.
Les oiseaux vont viennent autour de moi.
Vos pensées sévanouissent sur les toits en un
léger brouillard
Les mots qui sortent de vos lèvres montent en spirale
arrosent la terre ou se fracassent au sol en un cratère.
De temps en temps je plonge jusque sous les feuillages
puis tel le nageur je frappe le sol
juste pour attraper un bout de moi, un bout de toi
pour avoir de nouveau des yeux qui voient, des mains qui parlent
avec des mots pour moi des mots pour toi.
-
Michel
MORVAN, France, le 04 septembre 2002
La nuit conduit son troupeau d'étoiles au bord des rivières,
Les bêtes ont soif,
Et les hommes osent parler d'amour.
La montagne,
Devenue sable et rivière,
Sous l'effet du vent et de la pluie,
Vous en dira des nouvelles,
Par un jour de beau temps,
Peut-être.
-
Damien
Berdot, France, le 03 septembre 2002
Vu le rouge et le jaune
Dune mosquée militaire
Agités mes cendres et mes os
Pour tout salut
Quand je calmerais mon cur
Sous le cric des hululements
Labsurde frontière nen serait pas moins
Il y a ici des choses qui ne nous appartiennent pas
Rien que le noir nous lapprendra
Pensé au grand ancêtre
La nuit le sommeil défaillant
Lapproche peut-être
De quelque malignité
En bas le village dort
- P.,
France, le 30 août 2002
Rêve Carcéral est ce jour, et soudain l'esprit rêve
D'un soupir de vent frais pour épouser la vie.
Venir à l'aube éteinte voir perler la rosée,
Débusquer les senteurs immobiles du jour.
En dépit des dossiers, et du plan de carrière,
L'esprit vole à coté des ailes d'un oiseau
Indifférent à ceux, qui grouillent de concert
Comblés de suffisance et de médiocrité.
Sous couvert de sérieux, et de concentration,
L'esprit sauve les sages, qui riment à perdre haleine
Et qui s'élèvent enfin loin du fracas des sots
Vers le sublime écho des mots entremêlés.
L'harmonie qui découle de ces accords majeurs
Entraîne haut l'esprit qui y reste enchaîné
Merveilleuse prison, où les mots geôliers
Ne cessent de s'aimer.
-
Joel
Kerdraon, France, le 29 août 2002
Djamila
De riches côteaux et des feuillages bruissants
Des collines cultivées aux pentes verdoyantes
Il y court un vallon où la terre est bénie
Où sétale un village aux façades blanchies
Le pas nous mène dans la rue aux oliviers
Ombrageant les maisons aux senteurs épicées
Des rires cristallins viennent des volets bleus
Dans la cuisine fraîche le pain était heureux.
Il y a le père martelant le cuivre doré
Rythmant son maillet dun chant de tradition
Il y a la mère souriante préparant le café
Une tasse toujours prête pour une invitation
Il y a trois enfants de quatre, six et douze ans
Et Djamila si belle à faire lever le vent
Et Djamila si belle, si belle à faire trembler
A quelques pas dici le petit épicier
Il attend son amour, elle viendra lui offrir
Ses yeux noirs et profonds et ses cheveux débène
Ce matin, Djamila ne viendra pas
Ils sont venus dun lieu cachés sous une bâche
Ils sont venus dun lieu les mains chargées de lames
Et Djamila ne viendra pas
Ils ont vidé lamour du sang libre et béni
Et le pas des enfants senfoncent dans la mort
Ils sont arrivés et nous nétions pas là
Leur cortège de sang nous conduit à pas lents
Dans un chemin profond vers des gouffres amers
Ils tuent , ils volent, ô Dieu pardonnez leur
Mais Djamila ne viendra pas
-
Josef
Bakou, , le 29 août 2002
Et si ton corps, Isabelle
Un jour
Venait à exister
Un jour
Venait à palpiter ?
Qu'adviendra-t-il des rêves
Qui peuplent mon désert ?
Vers quel océan
Couleront ces mots
Que je bafouille ?
-
Eric
Leveel , France , le 28 août 2002
Les anges bleus
Je suis loin de chez moi,
loin de mon propre toit.
Je suis seul,
il fait froid,
pourtant, dans le vent qui descend,
il tombe, heureux
des anges bleus.
-
Coja
Claude, Brésil, le 26 août 2002
Par où faut-il commencer ? Un dédale de souvenirs qui
se croisent, se chevauchent, se bousculent et sabolissent pour
aboutir a un amoncellement de morceaux épars dimages
mal rangées dans le fond dune valise poussiéreuse.
Et que dire de loubli, où se cache sans doûte la
vraie nature de ce que nous sommes, qui ne sera pas écrit,
mais sera entre les lignes pour le lecteur attentif. Me raconter ce
nest plus être à la recherche de mon image sur
la surface des eaux tranquilles, mais plutôt plonger dans les
eaux profondes, à la recherche des autres qui se perdent dans
le labyrinthe de notre moi affamé de lui-même. Ma vie
est ce long chemin jonché de petites pierres brunes, sur lequel
il faut marcher à la recherche de soi-même pour être
en mesure de se relier aux autres sans les défigurer. Il faut
pour cela ne pas perdre son itinéraire, tout en effaçant
une à une les frontières qui se dressent sur la route
pour nous perdre sur des chemins qui ne sont pas les nôtres.
Aujoudhui, leffort de mémoire est le ressort qui
me pousse à écrire, je ne sais pas s'il y a de ma part
vanité, ou tout au contraire la manifestation dune certaine
humilité... En effet, je sais maintenant que je ne suis rien,
et cela me donne un rien de révolte qui me pousse à
réagir à ce rien que je suis et que je nadmets
pas volontier ! Autrement dit, une sorte de pied de nez au destin
cruel et tragique de notre espèce qui souffre dune maladie
douloureuse et contagieuse qui se nomme conscience dêtre.
La succession des évenements de ma vie est secondaire au regard
de ce qui touche à lessentiel ; vers quoi tend la vie
? Quel sens a-t-elle ? Lécriture est une recherche pour
tenter de trouver des réponses à ces questions, le mettre
en accord avec notre comportement quotidien, avec nos choix et nos
refus, et sutout, surtout, apprendre lalphabet qui nous permet
de nous Re-Lier aux autres, ensuite, jeter ces écrits à
la mer avec lespoir insensé quune main les recueillera
pour les lire et sy reconnaître.
-
Abderrazak
Ben Hamida, Tunisie, le 26 août 2002
Musique
Ton violon a quatre cordes, mon luth en a sept
Orient et Occident certes s'accordent
Quand Fairouz chantera Avec le Temps
Ce sont les tambours qui faussent les notes
Mais la musique voyage comme le vent
-
ROMUALD,
Bordeaux, le 27 août 2002
LE PLUS CURIEUX DES POEMES
Savais-tu que le plus curieux des Poèmes
Est aussi le plus facile à retenir ...
Et quand bien même tu l'oublierais,
Sais-tu que ce Poème, tu le réciteras
Des milliers de fois dès que tes paupières
Se fermeront au Soleil de Midi...
Ce Poème parle de Toi, de Moi, de Nous Tous,
De nos craintes, de nos Folies, de nos Joies...
Il contient Tout, si on l'écoute,
Et qu'on le laisse nous envahir...
Alors...
Apprivoise-le et récite-le en fermant les yeux,
Autant de fois que tu le veux...
Car ce Poème est très précieux,
LE VOICI :
10 secondes de SILENCE
-
Michelle,
France, le 24 août 2002
Message à l'auteur brésilien du poème du 24.08.02
"Au coeur du silence"
Je viens de découvrir ce site et beaucoup de merveilles.
Comme je ne suis pas encore bien familiarisée avec "les
manettes" et je ne suis pas arrivée à retrouver
le forum du mois d'août, ni le nom de l'auteur de ce poème
(peut-être Claude Corja si ma mémoire est bonne ?). J'ai
trouvé une étrange correspondance avec ce poème
que j'ai écrit il y a une douzaine d'années, je le dédie
à cet auteur.
- - - - - -
P é p i t e s
Quand le dire est si peu
le taire peut suffire.
Parfois au cur du granit
s'émeut la terre en failles. Au bord des gorges arides
fous précipices
qu'une avide profondeur entaille
un saut seulement sépare
ceux que nomment les parois lisses.
L'impatient bâtisseur
pêle-mêle y précipite
ses pierres loquaces.
Mais elle non-dite et rebelle
lasse de ne pouvoir
combler ce vide
y suscite
les derniers mots rares
fragments-pépites
extraits du silence unique
que casse pourtant si frêle
sa voix verticale.
-
Axelle
DAMAURAY, France, le 23 août 2002
Quand l'oiseau viendra se poser
Sur ton épaule ma beauté,
N'oublie pas de lui proposer
Ton amour pour l'éternité.
-
DOSSIER
ERIC, FRANCE, le 22 août 2002
Mes doigts chauds de silence
Dévisagent ton corps, dépassé.
Ma bouche familière
Pleure le désir de vivre.
Lourd de ma chair endormie
Je me pose sur tes couleurs.
Et j'embrasse d'un seul coup
Tout le goût de ta vie.
-
Jérôme
FOCH, , le 22 août 2002
Un soir arrêté
Sous Paris enterré
Une journée terminée
La fatigue installée
La tête empêtrée
Par un verre amical
Je regarde avancer
Les rejets du travail
Les visages de ces gens
Qui passent leur temps
Sous un socle de pierre
Au goût si amer
Je me sens bien
Un recul qui vient
Dans une ambiance lasse
Je franchis le sas
Cest en regardant
La misère des passants
Que je pénètre assidu
Le plaisir dêtre ému.
-
Mounier,
France, le 21 août 2002
Empreinte
digitale
Tout près de l'océan
Chantent les goèlands
Nue comme un ver tu t'élances
Dans les vagues qui se balancent .
En costume d'adam
Tu mords à pleines dents
Tu goûtes à marée basse
L'eau qu'on boit à la tasse
Les vagues qui s'entremêlent
Tes longues boucles démêlent
Et dans ce corps à corps
La vague épouse ton corps .
-
Violaine,
Cataluña, le 21 août 2002
... Quand s'endort le soleil, au loin vers le barrage,
émaillant d'orangé, un nuage effilé,
sur le lac endormi, les oiseaux de passage
vont retrouver leur nid, en vives envolées.
Et la nuit se fait douce, on entend dans lalpage
une chaude rumeur, venant de la vallée
c'est la folle sardane, que dansent au village
les belles catalanes, sous le ciel étoilé.
-
Automne,
belgique, le 20 août 2002
Nous avons une heure et tout un feu
Nous avons l'opale du matin
et la main du vent
Nous avons une brindille dans nos yeux et tout un feu
Nous avons un carrosse de foin et deux pas de loups,
pour nous rapprocher, humecter,
Nous avons ses courtes lignes phosphorescentes
qui descendent dans nos yeux,
pour nous rapprocher, humecter...
-
YVONNE,
CORBEIL ESSONNES, le 20 août 2002
Le loup est venu dans la bergerie
Il a respiré les mitraillettes le salaud !
Il s'est glissé dans le pot de confiture
Et maintenant ce sont les bruits de sirène
Qui a vu verra etc
Qui a bu sera récompensé par César roi des Gaules
et des paresses.
D'ailleurs des -illisible -
...suis entré au royaume des vérités disparues
Je suis venu ici et demain l'or des temps jaillra de mes prunelles
fauves
Gare à vos gencives !
Huile sainte et Déjà Jeanne d'Arc entend mes paroles
prophétiques...
Je suis la petite fleur de dieu...
Honte à celui qui s'approche sans revêtir l'habit sacré.
Des torpilles menacent le pays et je saurai défendre la cause
des martyrs.
Jaloux que vous êtes !
- Sonia
Arlt , France, le 18 août 2002
Solitude.
Arbre fantomatique
Aux branches squelettiques
Déchirant le brouillard,
Ombre parmi les ombres,
Indifférent et sombre
A la bise du soir.
L'astre glacé éclaire,
D'une pale lumière,
Les vallées et les monts,
Et mes pas dans la neige,
O silencieux cortège
Au jour disparaîtront...
Que m'importe ou m'entraine,
Dérives incertaines,
Les lambeaux de ma vie,
Je n'ai point d'inquiétude
O douce solitude
Jamais tu ne trahis.
-
Gontran
de St Gil, FRANCE, le 17 septembre 2002
Cher ami, Parviens-tu à te figurer le Parnassius apollon se
posant sur l'épaule d'Arthur Rimbaud ? C'est un drôle
de papillon qui vole à l'ombre des crucifères et en
dehors des genettes je ne connais aucun oiseau capable d'imiter sa
toison rouge et or... Je me suis beaucoup promené ces temps-ci
dans la montagne verte et le brouillard m'a enfin permis de méditer
sur les longues et affreuses campagnes napoléoniennes. L'uniforme
obscurcit les âmes et ce n'est pas Fénelon qui contredirait
ma pensée. Un tout petit homme vit dans une cabane de berger
et même son pastou ne l'a pas encore apprivoisé. Drôle
de penser que je ne fais que répéter les quelques impressions
que tu m'as trasmises l'autre jour, soir de tempête ! Je relis
les discours pieux de la marquise de B... et je reste convaincu que
son sofa est rempli de mystère, on s'y endort un livre à
la main et on se réveille au petit matin loin des agitations
du monde. Les couleurs de Matisse qui sait ? On danse, on rit, on
pleure et tous les crépuscules résonnent de bruissements
d'ailes de libellules (ah!ah!) - on court, on salue, on baise les
pieds chéris du patron (oh!oh!) - enfin on s'entortille comme
un lombric et on -nous autres !- calcule ses petites économies
(hi!hi!) -La GRANDE FARCE en sorte ... Et pourtant il y a une chouette
dans le tronc de l'arbre et son regard a tout entendu ...
Je t'embrasse Gontran de St Gil
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