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correspondances poétiques, Club des Poètes

Tous les jours, nous recevons des dizaines de messages venus de tous les coins du monde. Regulièrement, nous mettons en page quelques-uns des poèmes (dans la rubrique Poésie en marche) et des articles qui nous sont proposés. Ci-après, nous vous proposons de découvrir quelques fragments de notre correspondance.

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Benoit Dayrat chante Green de Paul Verlaine
(en direct du Club des Poètes)

DERNIERE SEMAINE AVANT LES VACANCES.
NOUS VOUS FERONS UN BEAU FORUM TOUT NEUFA LA FIN DU MOIS DE JUILLET.
MILLE EXCUSES POUR LE RETARD. NOTRE FATIGUE EN EST LA CAUSE.


  • Pierre Fayollat, France, le 21 juin 2002

    La poésie est une prière. En interpellant quelqu'un, elle s'adresse à tous.Elle tente de réduire l'espace entre les étoiles brûlantes de la nuit et nos êtres de jour parfois si froids. Elle devient une arme contre la folie, contre l'entropie de nos âmes et de nos sentiments, irrémédiablement déchiquetés par le matraquage des sociétés mirages, le hard loft, la monoculture de graines qui ne peuvent plus germer par elles-mêmes, en affirmant haut et fort leur identité, c'est à dire en prenant soin de la construire. Oui, dans les cales des esclaves noirs gémissaient et leurs geôliers étaient aveugles à leur souffrance comme les allemands le furent à celle des juifs, comme nous le sommes tous un jour pour ceux que nous pourrions aimer.La poésie est une arme contre l'indifférence car elle révèle ce qui sinon serait caché. L'acte poétique est une résistance, une transgression, un au-delà libertaire et pourtant absolument présent, engagé, politique. C'est pourquoi il interroge et ne finit pas de nous apprendre sur nous mêmes et sur la fraternité.C'est pourquoi il doit être partagé, fût-ce au prix d'un arrachement, d'une perte de substance et d'une prise de risque, comme toutes les tentatives de dire l'indicible, le désir et l'avenir.

     

  • Ludwig, France, le 20 juin 2002

    Princesse de maintien délicat et si pur
    glorieuse parmi tant de belles épanouies
    cent mille fleurs grenat voilent discrètement
    ton corps beauté trop belle harmonie trop parfaite
    et mes yeux étonnés parcourus de lumières
    cherchent à profaner monts et vallées sacrés
    clairières et bosquets nager en lacs champs ciels
    et mes mains sont tendues assoiffées d’eau trop vive
    implorantes supplients dévêts-toi ô princesse
    et qu’ainsi tu sois nue ailleurs que dans mon cœur.



  • Marie-Gabrielle FORGACH, FRANCE, le 20 juin 2002

    AINSI VA MA VIE DE HAUTE LICE

    Ainsi va ma vie de haute lice
    Entre terre de glace
    Et ciel de feu
    Tu m’as sauvée du noir bûcher.

    Elle marche en Auricanie
    La comtesse de Patagonie
    Transylvaine d’Amazonie
    Sa couronne est levée haut
    Est descendue de la Vallée
    Tenant en son sein le souvenir
    Et la Lune et les étoiles comtales.

    Et mon corps nu est devenu
    La flamme de mon champion
    Fuyant les Carpates
    La Reine est devenue lignée
    Et sur ses armes expose sa nudité
    Les bras levés sous les étoiles
    Et sous la Lune
    En mille années d’éternité
    Aux couleurs du prisme
    De mes palpitations

     

  • Jean-Marc La Frenière, Québec, le 20 juin 2002

    La liberté s'appelle amour.
    Elle a toujours le visage de quelqu'un,
    fille en fleur, femme en fruit.
    Elle se promène à poil
    ou couverte de cris,
    de chagrin et d'espoir.
    Elle a toujours aux lèvres
    le vin de l'accolade,
    au ventre un pain de rire
    pour ceux qui désespèrent,
    un tricot de caresses
    pour tous ceux qui ont froid,
    une parole amie
    pour tous ceux qui sont seuls,
    une poignée de pluie
    pour l'herbe qui a soif.

     

  • lhamdouni abdesselam, Maroc, le 19 juin 2002


    Un voyage au désert

    Et je suis entré dans le désert.Portes ouvertes sur l'absence.

    * * *
    Sous le soleil puissant, des gens silencieux rinçaient leur bouche avec l'eau des ablutions. Et leur visage se mirait dans les sables féconds. Un poète maigre guidait un peuple de nomades sans racines vers des paradis inconnus.

    Sur les poudres mortes de l'éternité , des sages vêtus de toile blanche dressaient les annales de l'histoire. Sur la brise et la poussière , ils établissaient les choses de l'esprit. Et des hommes , suiveurs de pistes , marchaient pieds nus sur les pierres de feu. Leur bouche savourait du sel, leur doigt enseignait les chemins du bonheur dans la paume des petites filles. Sous la lumière jaune, des femmes couronnées de lauriers avaient des colliers de cristal autour du cou.

    Le criquet nichait dans la main de l'enfant du néant. Le serpent pondait ses oeufs dans les bras du vieillard qui ne rêve pas encore de mourir. Et les cavaliers du désir parcouraient les vastes étendus dans la clarté des horizons ouverts. S'en aller! S'en aller vers les plus grands pays de Saints.

    Et quand la nuit couvrait les grains du songe,la terre enfantait de confuses paroles. Le poète s'arrêtait. Il y avait les perles d'étoiles sur son front. Il est le Médiateur,le Veilleur,l'Enseignant,le Messager, le Guérisseur, le Sauveur. Et le prophète sur la colline était en correspondance avec un ciel incorruptible sur sa tête.

    L'aube versait son lait sur l'oiseau bavard. L'insecte s'envolait sur son aile transparent. Le poulain cherchait sa mère dans la vallée obscure du mystère. Et un homme seul, en méditation,faisait l'éloge de l'univers.

    * * *

    Et je suis sorti du désert. Portes fermées sur la présence.

     

  • GARCIA, France, le 19 juin 2002

    JE BOIS


    Je bois au luxe pâle des galeries dans le lit des rivières sacrées,
    Aux mosaïques lumineuses du panthéon des muses
    Et leurs attelages de félins !
    Je bois à l’odeur circassienne des musiques de départ,
    Au goût frais et humide du voyage,
    Aux atomes de rêves dans le sang,
    Je bois au désir de révolte qui bat dans les cœurs limpides
    Et à la vérité qui chemine aveuglée de poussière !

    Je bois le désert, je bois la soif,
    Je bois comme je marche,
    Jusqu’à la réflexion ultime,
    Jusqu’au miroir insondable,
    Cette source glacée qui nous a enfantés !

    Je bois au centre du cercle
    Et je bois aux quatre directions,
    Je bois les étoiles cachées sous le sable,
    Je bois les parfums cachés sous la peau.

    Je bois à la magie, à l’union, au mystère,
    Je bois la flamme et la révélation.
    Je bois à l’être singulier
    Qui donne ses sens aux multitudes !

    Je bois les frissons du vent
    Et la montée de la rage,
    Je bois aux anges dégringolés,
    Je bois le rire de l’Homme à l’infini.

     

  • Michel Martin, France, le 19 juin 2002

    L'ETE


    Flore en sa brusque naissance
    Jaillit de sa subite source.
    Les roses au jardin embaument
    Les parterres, l'abeille vrombit
    En son pistil doré et le bouvreuil inquiet
    S'agrippe aux mousses de son nid.
    Des robes imprimées de grandes
    Pivoines rouges envahissent
    Les allées où des capelines de paille
    Moissonnent les canas.
    L'été s'amuse de son remue-ménage,
    Des bourgeons prometteurs
    Alourdissent les branches,
    Au terme de l'allée notre rencontre fut douce.



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