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correspondances poétiques, Club des Poètes

Tous les jours, nous recevons des dizaines de messages venus de tous les coins du monde. Regulièrement, nous mettons en page quelques-uns des poèmes (dans la rubrique Poésie en marche) et des articles qui nous sont proposés. Ci-après, nous vous proposons de découvrir quelques fragments de notre correspondance.

Et vous aussi, écrivez-nous !
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Que j'aime voir, chère indolente ...


  • Sara Fontaine, Canada, le 08 juin 2002

    Le fou de Bassan

    J'ai un oiseau fou
    À la place du coeur.
    Un fou de Bassan
    Aux ailes d'écumes.
    Il se terre
    Dans sa cage,
    Mais la nuit
    Je l'entends qui rêve
    De s'envoler.
    Il est sauvage.
    Il est tendre.
    Il est fou.
    Il est comme la mer.




  • Guillaume de la C., France, le 8 juin 2002

    Lettre numéro 130 000:

    Ainsi en va t-il pour le coeur de certains hommes comme pour le roc d'une montagne.

    Dans ces altitudes qu'aucun regard humain ne perçoit, trône, massif de force et de tendresse, loin des ravines de l'ego, l'Edifice vivant.
    Les soleils fous d'été ont beau lui cracher leurs flammes de fournaise; les nuits constéllées d'étoiles le froidure sombre des hivers; les nues à darder leurs éclairs; les vents, comme autant de machoires infernales qui n'ont guère de pitié, à mordre l'échine minérale sur toute sa surface...

    Gel, neige, blizzard, effroi des mues du Temps, ne fendront point pourtant cet architectural miracle dont l'éternité s'éblouiera toujours dans l'acceuil des matins clairs, parmi le chant des cascades, au survol majestueux d'aigles innombrables, comme autant espérances ailaires sillonnant les volutes invisibles du Beau...

    Ainsi en va t-il de même pour le coeur de l'homme...celui qui, après bein des douleurs, subies comme à genoux, après bien de funestes circonstances, se relève et dit, dans une pure simplicité:

    " -Je l'aime..."

    Car dans ses larmes se réverbère une lumière inconcevable, une lueur au carat sans prix, en ce coeur qui n'est qu'escarboucle ardente, le joyau des fleuves de la constance, le sang de sa constance...

    Ce coeur est un rubis dont seul Dieu peut juger la valeur, le seul or que le temps ne détruira jamais...

    Il nage au-dessus des brumes confuses des préoccupations humaines, et se sent libre, enfin....

    Pourtant, ce coeur là, Mathilde, souffre de ton mépris..."


    La réponse de l'intéressé fut: "dernière information, je me suis remis avec mon ex"...


  • Mélaine, France, le 08 juin 2002

    Main dans la main

    J'ai trop souvent cherché
    Dans ce brouillard épais,
    Qu'est ce si lourd secret
    Sans jamais rien trouver!
    Aujourd'hui c'est fini,
    Mes yeux ce sont ouverts,
    Sur ces grands arbres verts.
    Mon coeur en harmonie,
    Me dit de courir droit;
    Mon esprit qui se meurt,
    Me fait vraiment très peur
    Lorsque plus rien ne va!
    Mon âme cherche encore
    A travers ces doux rêves,
    Le visage, qui crève
    Les coeurs de son coeur d'or!
    Silhouette qui hante,
    Mon sommeil, lourd, d'argent.
    Ombre des sentiments,
    Qui me donne une mort lente,
    Mon corps disparaitra
    Puisque dans ce seul être,
    Qui écrit quelques lettres,
    Un grand amour a chu !
    Désormais, un seul vit.
    Que souffre un des deux,
    Qu'il meurt comme un Dieu
    Et que l'autre aussi!



  • A Marchetti, France Paris, le 06 juin 2002

    Droit devant
    (impressions de voyage)

    Droit devant
    l’horizon marin happe l’œil,
    miroite et se fond,
    pavoise argenté…….

    Ici, à terre ferme, la vague danse.
    Sur le récif tout prêt elle chante,
    elle s’éclate, elle explose,
    elle s’embrume…..se décompose…..
    voltige puis se noie…
    Poussière d’étoiles diurne,
    embruns salin dans le vent.

     

  • Guillaume, France, le 06 juin 2002

    j'ai écris 12 poèmes à une fille, elle les a tous refusés...

    Dont celui-la:


    LE BLASON FEMININ


    Les blés mûrs ondulant en des houles s'étirent
    Sur de blondes contrées éprises d'infini:
    De coteaux en coteaux ainsi souffle Zéphyr
    Sur les mèches d'une terre coiffées d'épis...
    Ô Plaines! je ne vois que ses cheveux dorés!

    Un blanc calcaire au loin plus lisse que du marbre
    Se dresse là, d'un bloc, sans l'ombre d'un seul arbre,
    Et défie de son chef, chef-d'oeuvre d'un autre Art,
    Les carrières d'orgueil de Paros et Carrare...
    Montagne! je ne vois qu'un visage nacré!

    Plus bas, en son a-pic, une forêt de chênes
    S'enivre d'un cours d'eau fait de multiples veines;
    Une foule d'oiseaux chante, et brame le cerf
    Quand plonge droit sur eux l'aigle armé de ses serres..
    Nature! c'est la voix de celle que moi j'aime!

    Ô la mer déchaînée qui déroule au delà
    De ces monts et forêts sa furie sur nos plages!
    Est-ce donc que Neptune en ses vagues d'effroi
    Veuille d'une ire froide engloutir nos rivages ?
    Ô flots! ma bien-aimée s'escrime à des dilemnes!

    Plus de dunes, plongeons! plongeons au coeur de l'onde!
    Loin de la lune dont l'attraction est féconde!
    Car là se meut la Vie primitive en ses formes:
    Orques hideux, calmars géants, pieuvres difformes...
    Ô gouffre! ma promise a ses ombres aussi!

    Loin des monstres! plus bas, plongeons plus bas encore!
    Oui, parcourons sans peur l'océan magnétique
    Du centre de la Terre où, chimie électrique,
    Entre attrait et refus, se distille l'Ichôr...
    Abîme! me veut-elle ou bien suis-je haïs ?

    Mais les volcans éteints se réveillent parfois,
    Suivons donc le conduit qui guidera nos pas
    Vers d'autres "Everest", et lave de naguère,
    Soyons ce qui perdure aux ères glaciaires...
    Altitude! son corps ne me laisse de glace!

    Et c'est la nuit, profonde, aux milliards d'étoiles...
    Leurs feux brillent en moi, lueurs de l'inconnu!
    L'air est pur et j'aspire à voir toute nue
    La Vérité cachée derrière son beau voile...
    Que ne puis-je, ô mon Dieu, la dénuder, hélas!


    * * *
    Je suis un cas atypique, je n'ai jamais cherché autre chose dans la poésie que Plaisir et Liberté. Mais les gens regardent le football et ca les amuse, alors, que faire ?



  • Jasmin, France, le 06 juin 2002

    C'est arrivé

    Si l'on pouvait mettre Paris en bouteille
    les enfants naîtraient en silence
    l'amant serait fidèle et ma voisine une
    abeille
    je pense
    Si jamais il demeure une fleur,
    une seule, songer à son parfum
    vaincra la peur
    Enfin
    sait-on jamais
    si des trois soeurs qui s'aimaient
    l'une n'aurait visité ton coeur
    à ton insu
    peut-être,
    mais mieux
    que "si j'avais su"
    Ô cieux silencieux



  • Karl, (Québec) Canada, le 05 juin 2002

    rien de nouveau pour personne
    des suites de mots à s'articuler
    si on peut
    si on veut

    je cours entêté vers l'ailleurs
    que j'espère
    je te jure que je te dis tout
    aujourd'hui

    aussi grave que ça

    longue et lente et folle
    cette vie en sauts aller-retour
    d'ici à là, à rebours ensuite
    infiniment désespéré
    faudra qu'tu m'aides

    ma lettre est à toi
    ma petite lettre nue
    seule et de pitié

    mon dernier souffle
    mon nombril s'ennuie

    j'attends ta réponse


  • Sandra , France, le 04 juin 2002

    Bonjour à tous,
    Aujourd'hui j'ai entendu une jolie phrase qui m'a beaucoup fait réfléchir et je voulais vous en faire part :
    "El verdadero amigo es el que conoce todo de ti y que sigue siendo tu amigo"
    (Le véritable ami est celui qui connaît tout de toi et qui reste ton ami)


    Cette petite phrase m'a beaucoup plu et m'a bien fait réfléchir. Je voulais juste vous la communiquer. Gros Bisous à tous.

     

  • Alain Hanquez, France, le 04 juin 2002

    Une robe éclair
    éclat mouillé
    un long désir
    d'après la pluie
    déchire la rue
    comme le rire
    des ritournelles
    et des marelles
    d'enfances cris

    Sur le trottoir
    sépia bitume
    cans et clopes
    papiers Mag Do
    pisse de chien
    un enfant triste
    regard zappé
    une vie tagguée
    t’es périmé
    à fleur de peau



  • Boudjelil, ALGERIE, le 03 juin 2002

    Enfant de la guerre

    Ma mère au regard de printemps
    S'est agenouillée devant mes larmes
    Sous les treilles du patio d'antan
    Pour me cacher l'éclat des armes

    Ma mère au regard tendre et bleu
    Me chantait la chanson de la meule
    Quand les cris du ventre creux
    Sifflaient au monde cruel et veule

    Ma mère au regard fier et beau
    Me prit sur ses épaules diaprées
    Pour me faire admirer un drapeau
    Qui dit que le malheur ne peut durer


  • Magali, France, le 03 juin 2002

    Délire d'été.

    J'ai rêvé que les hommes avaient appris à rire,
    que le ciel était ocre, les papillons rampants,
    que tu pensais à moi, que je rêvais de toi,
    et ça sentais la pluie et il ne pleuvait pas,
    le bruit de l'eau qui brille et tes doigts sur la mousse.

    Moi j'étais belle, tu vois, et l'eau était limpide,
    elle me parlait de toi, je lui riais au nez,
    les rochers étaient noirs comme la lune en automne,
    la lune d'ailleurs pleurait et ça sentais l'encens,
    ses larmes dans ma main c'est son sang qui me brûle.

    Il faisait chaud là-bas et j'avais froid de toi,
    j'ai vu une licorne, elle était morte je crois,
    je restais immobile et je courais vers toi,
    elle m'a dit d'arrêter, que tu étais parti,
    quelques mouches pleuraient, je me suis réveillée.


  • Anne Plihon, France, le 03 juin 2002

    TOILE DE MER

    Les traces se défont au rythme de tes mains
    Quand le feu brûle l'eau de trésors immortels
    Comme tes yeux
    Ouvertes et fidèles les ondes calment les reins
    L'âme de sa tête vide, en poitrine charnelle
    Comme le bleu
    Emportée et touchée par la nage de danse
    L'eau tendue fait sa flamme
    Autour de vos atours de ronde barque immense
    Comme la rame
    Mets au monde des routes au matin de l'abîme
    L'auréole de nuit ouvre un passé secret
    L'horizon veille à peine, sillage d'une paix
    Les ciels se retirent devant la proue douce victime
    Comme le corps
    La lettre rebondit au coeur de nos deux mains
    Vague



  • Daniel Aubin, Canada, le 02 juin 2002

    micro machines

    je suis
    microcitoyen
    du système
    macrosytématomique
    d’Adam :
    l’atome
    originaloquace
    qui raconte
    reraconte et
    déraconte
    l’Univers et
    mon histoire
    redébute et
    j’ai déjà
    roublié la
    fin



  • Sandra , France, le 02 juin 2002

    Vallée au grand berger
    Et des villages à nu
    Choisir parmi les siens
    Est un lourd chemin
    Etre un bon passager
    Dans une vie de débauche
    C'est ainsi que je la vois
    Cette vie de malappris
    Le bonheur est bien loin
    Dans un pays lointain
    A travers ces chemins
    Dans un monde bien malin
    Etre là sans savoir
    Ca me fait réfléchir
    A toute cette vie passée
    A toute cette vie gâchée
    Mettre un peu de vie la dedans
    C'est un effort inutil
    Choisir parmi les siens
    Est un lourd chemin
    Pourquoi dis-tu donc que j'existe
    si tu ne me vois pas



  • "Je", Est-Un-Autre, le 02 juin 2002

    La Paix ne se mérite pas, elle est Innée. Non, ce n’est pas la fadasse récompense d’un bon chien qui a bien travaillé, vous vous reconnaissez ? Dans le bout des objectifs, après l’acquisition, le désir, le plaisir, la victoire et la gloire obstinée, c’est Lui qui est Présent sans que nous le sachions. C’est cela que nous reniflons, de toute part et sans exception mais le chercher ainsi, c’est boucher l’entrée de la Grotte. Ne plus chercher, s’abandonner.
    Que se passe-t-il entre les êtres ? Que se passe-t-il dans l’Ecart ? Toutes les choses s’attirent dans la mécanique céleste immuable. L’espace dans lequel se meut l’Existence est soumis à l’Attirance Fondamentale et ce que l’on nomme amour par exemple (le petit amour), c’est l’une des empreintes de ce Chant fermé dans la geôle de notre mirage, édifiée par des mains qui se trompent. Ô, imagine-tu un instant ce qu’éprouve l’Errance qui le reconnaît ? Loin de ta sangle artificielle, te reconnaîtras-tu enfin en la Flore qui s’ouvre ? L’Etoile s’aimante elle-même et si tu t’y appliques, tu peux te laisser aller à le voir pleinement en chaque chose. Si tu te maintiens creux, si tu es près à être Rempli, si tu es prêt à ne plus souffrir, si tu ne cherches plus à saisir, tu remonteras le cours des fleuves ta branche de thym entre les dents, jusqu’au Où.


  • Christ. B., France, le 01 juin 2002


    LEGENDES

    en dedans de toi
    banni de sur la terre nu de sur la terre rude
    vaporeuse est une indigène ébène
    se baignant dans les feux lents
    de caracas
    banni des hommes miséreux
    je remontais fleuves en toi
    nuits tièdes de tes hanches
    jours errants sur tes reins
    je remontais fleuves en toi
    lorsque ses seins semblant deux yeux
    lourds m’apparurent
    banni du monde démonté océan s’emporté
    – d’où viens-tu
    – d’en toi dit-elle
    banni de sur la terre nu
    en dedans toi l’exil
    nu encore
    je suis



  • Jacques ROLLAND, France, le 31 mai 2002


    "Qu'ai-je fait aux bêtes théologales de l'intelligence ?"
    Apollinaire

    Le monde s'enivrait de quelques folies centésimales
    Deux ou trois extravagances
    Qui faisaient du bien à mon mal
    Un jour sans importance
    Tarit les jours passés
    Madame qui passez
    Prenez mon mal en patience
    Quelquefois le sens est vain
    Et rien ne compte que la musique
    Je boirais bien un verre de vin
    Pour le plaisir de faire un hic
    Qui n'a rêvé faire l'histrion
    Au nez d'une gourgandine
    L'argentin désargenté...
    On a volé mon églantine



  • Marchal, Belgique, le 31 mai 2002

    Mes pensées se sont envolées pour un instant avec le bruit du vent!
    J'aime avoir à penser
    qu'il y ait encore des images à chanter

    Les cormorans et les roses-flamands
    des montagnes surgissants des millions de temps dont sont faites nos années,
    pour que notre humanité soit enfin apprivoisée.

    J'aime avoir à penser ,
    qu'il y a encore des images à chanter pour que dans notre futur, la vie soit moins dure pour que notre avenir s'empêche de mourir!
    Aimer vivre, aimer suivre
    Aimer rougir, aimer jouir
    Aimer apprendre, vouloir surprendre ,
    Aimer plonger puis resurgir.
    J'aime avoir à penser,
    qu'il y a encore une vie à aimer.



  • Michel Martin, France, le 30 mai 2002

    Qu'elle est cette fenêtre
    Qui s'ouvre dans tes yeux,
    Et cette lampe au verre haut
    Qui fume sa flamme
    Au milieu de la table.
    Ces fleurs pour l'été
    Avec, au fond, une cathédrale.
    Des canaux oùcirculent des ponts
    Qui vont d'une rive àl'autre
    Et roulent bord sur bord
    Comme des marins ivres,
    Des forêts peuplées de fées
    Où des fûts énormes percent le ciel
    Qui saigne un soleil rouge,
    Des plages à n'en plus finir
    Qui cernent la mer de leur bracelet de sable.
    D'autres images encor sur le rideau
    Qui se lève de tes paupières;
    Sont- elles celles du moment
    Ou le kaléïdoscope de tes souvenirs?

     

  • Lhamdouni Abdesselam, Maroc, le 30 mai 2002

    Mon enfance

    Mon enfance, ce fût sous un dôme de verdure.
    L'ombre et la pénombre ne s'altérnaient point. Le chat et l'oiseau s'embrassaient à fond. Des visages jaunes se déléctaient de la saveur d'un cadavre exhumé.Et des tourterelles sur des mulets souriaient à la vue d'un nègre nu qui se baignait.
    Mon enfance, ce fût sous un temple de feuillages.
    Mon père s'habillait en peau de chèvre. Ma cousine blonde discutait chaleureusement avec des bêtes indociles. Ma voisine toute brune avait toujours affaire à des poissons-volants (elle disait souvent que ce sont ses petites soeurs). Mon grand frère escaladait souvent les cocotiers (il ne cessait de répéter que ce sont ses amis les plus intimes)
    Mon enfance, ce fût sous un ciel d'herbages.
    Le soir, quand je me couchais, les mains rougeâtres de ma belle-mère me cajolaient, me soignaient des piqûres des épines d'hérissons. Et je m'endormais dans la vallée douce de ses deux grappes qui ruisselaient. Ensuite, j'ai fait ce songe : l'eau et le soleil fêtaient leurs fiançailles sous les hurlements des chiennes enragées. Le petit-poucet et les siens célébraient leurs retrouvailles sous les applaudissements des insectes nocturnes. Joseph et ses onze frères jouaient à cache-cache. La chamelle allaitait l'ourson blanc. Le crocodile endossait des chevreaux orphelins qui traversaient la rivière. Et le cheval faisait la sieste avec les vampires.Le chêne et le roseau se soutenaient. La cigale et la fourmi s'entraidaient. Et les marins consolaient l'albatros déchu.
    Mon enfance, ce fût sous les bras tendres de ma belle-mère.



  • Julie, France, le 30 mai 2002

    Je vous aime, tout simplement JE VOUS AIME!!!!!



  • Alain Hanquez, France, le 28 mai 2002

    Sillage

    Et je vais sans visage dans la houle du vent
    et je vis sans voyage dans la voile du chant
    et je vais sans orage par le geste du van
    et je vis sans mirage dans la trame des ans
    et je vais sans ménage vers la fosse du temps
    et je vis sans présage et l'usage et l'instant
    et je vais sans lignage de l'étant au néant
    et je vis sans partage et l'étrave et l'élan

    et la houle et le vent et la voile et l'élan
    pour l'usage un instant de la trame du temps
    sont sillage insolent de la trace au néant


  • Pascal Agneray, France, le 29 mai 2002

    Tête en l'air


    Je n’ai jamais su de quelles marches tu descendais ni
    à quel étage tu habitais la ville et ses tours de verre
    immenses. Les fenêtres ont regardé de toutes parts. Les
    yeux tombaient des fenêtres sur des mots trébuchant ce
    soir sur le bitume. Les passants circulaient sur les
    trottoirs, les mots battaient des pieds dans un songe
    en faisant le tour d’eau de leur miroir. J’entrouvrais
    la porte et laissais jaillir leur peine à l’intérieur.
    Les fenêtres ont regardé de plus belle un chemin de
    traverse, enfoui comme un trésor dans mon esprit ou la
    malle du voyageur dans un grenier sous la poussière.
    Je n’ai jamais su par quel couloir d’ascenseur tu
    t’élevais dans ma mémoire pour habiter ce coin de
    vitesse et de mystère ouvrant sa fleur nouvelle.



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