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correspondances poétiques, Club des Poètes

Tous les jours, nous recevons des dizaines de messages venus de tous les coins du monde. Regulièrement, nous mettons en page quelques-uns des poèmes (dans la rubrique Poésie en marche) et des articles qui nous sont proposés. Ci-après, nous vous proposons de découvrir quelques fragments de notre correspondance.

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Par dessus le toi des guitares, ses yeux


  • Si je ne suis pas pour moi, France, le 20 mai 2002

    A l'Est d'Eden, l'Ange à l'Epée Flamboyante garde le chemin de l'Arbre de Vie. Redoutable et fort, il protège sans faillir le Saint des Saints, la Source d'où partent les Quatre Fleuves qui irriguent le Monde, les étreintes des Amants du Cantique, et la Fragile Colombe.



  • Triple_étoile, France, le 20 mai 2002

    Pour trois étoiles
    il y a un seul ciel
    l'une danse, l'une chante, l'une les deux en même temps
    Chacune alternativement
    et le ciel est content

    Pour trois êtres humains
    il y a l'hier, le présent et demain
    il y a un calendrier où tous les noms sont saints
    trois âmes qui se dévoilent
    et malgré tout qui naviguent sous une seule voile
    en forme d'étoile en étoile

    Pour trois enfants
    il y a un coeur
    tout blanc
    au coeur de toutes ses couleurs
    qui attend
    patiemment
    de respirer en même temps

    * * *

    Parfois je dépose les armes comme tout à coup consciente du jardin qui est là. D'habitude c'est un thèâtre ou une prison, en tous cas je ne vois pas toujours tout ce qui est et neuf toujours qui est sous mes yeux, sous mes sens, sur la Terre.
    Alors je me serre tout contre moi, je réprime un grand sourire de toute ma minuscule personne - fourmi pour une étoile - par méfiance au cas où un torrent de voiles tomberaient sur cet instant d'innocence et je me jure de ne pas laisser les autres et moi-même m'endurcir, et je jure que je ne deviendrais pas un adulte raisonneur et sérieux, et je jure de garder l'espoir de l'espoir, le courage pour tous ceux qui en ont fait preuve plus que moi, alors un tout petit, un tout merveilleux instant, soulagée, rassurée, je respire et je me dis à toute berzingue: flûte! c'est fatigant ce métier d'adulte! j'ai pas demandé cela moi, il y a tout un tas de choses qui ont été imposées ,qui étaient censées pour l'homme être merveilleuses et belles, la vie et ses végétations et ses créatures, et ces beaux geste et regards et ces belles pensées et ces inspirations, il n'était même pas sensé rêver tellement tout était là comme un unique rêve réalisé. Puis imposés aussi le langage et ces mots en lettre d'or constellant le silence, la lumière et le coeur de l'homme et je suis obligée de faire avec, c'est vrai, je suis née homme, je suis trois mots à peine, c'est comme ça, je ne suis pas née en chantant, pas née en bruissant dans le vent, pas née étoile ou baleine ou vague bleue, c'est comme ça et je n'ai pas le droit de me tromper ou sans mon âme je suis fichue et je meurs plus que je ne vis, alors alors quoi, enfant tu croyais pas toi que tu pouvais voler? sais-tu ce que c'est de voler? je ne sais pas si un jour l'homme n'en serait pas capable, je le croyais bien avant, alors si au pays des adultes il fait froid, et qu'aucun ne croit plus en rien, garde-moi, garde-moi de ne plus imaginer ce que ce serait un jour voler. Et d'aimer ce que c'est vivre.
    Puis je reviens, là, où je suis, consciente du travail qui m'attend quelque part en moi, chantant.

  • Ben Rekhissa Myriam, Tunisie, le 18 mai 2002

    N'oubliez jamais que c'est aux plus grands sages et aux plus grands poètes que nous devons notre notre façon de penser et surtout d'aimer!!


  • Alain Hanquez , France, le 16 mai 2002

    Les chaumes brûlés
    couvent en la cendre
    la blessure des épis
    la houle lente du vent

    et dans la horde des fumées
    s'ébroue
    la détresse affamée de l'alouette



  • Cécile Marre, Martinique, le 16 mai 2002

    Je viens de là où respire la mer
    des étendues mouvantes et salées
    d'une paix profonde,
    d'un mouvement plein
    des embruns aux lèvres humides.
    Je viens de là où respire la mer
    et le sable crisse sous mes pieds
    son entêté murmure rapeux
    Je viens de l'eau, et de l'orée
    du soleil soyeux dans les feuilles
    et du bois au coeur battant
    et du bois au coeur battant.

    Ecoutes le chant le chant le chant
    Mon âme n'a pas d'auréole blanche
    J'appartiens aux éclats de roches
    à la terre chauffée du pays
    Mon âme aime se sentir corps

    Ecoutes le sang

    Un jour
    Le vent me prendra à son aise
    Le ciel pourra me diluer
    J'aurai longtemps étreint avant.



  • Pascal Agneray, France, 15 mai 2002



    Quand une étoile passe dans la nuit, il lui arrive de frapper gentiment à la porte du poète. De leur rencontre fugace naît un message ou un poème (tout dépend du niveau auquel vous l’entendrez, et de votre humeur du moment) qui bien que venant d’une anonyme est signé d’un homme ou d’une femme bien vivants ; bien vivants parce qu’il ou elle remercie en son nom le cadeau de vie laissé à son passage.

    Quand une étoile, peut-être toujours la même, dépose comme un enfant perdu, oublié au seuil humide et froid de ma porte grinçante, jamais je ne lui refuse d’instinct l’accès libre à ma maison. Mais ne croyez pas par là que ma maison soit ouverte toutes les compromissions égarées de la vie.
    L’enfant qui a souffert ne dira jamais ouvertement qu’il a souffert, de peur de devoir raconter son histoire et de faire chavirer ainsi la barque de son hôte. Timide, silencieux, il prendra la grâce de se réchauffer auprès de votre feu comme un confort, un privilège accordé à un prince. Lentement, l’enfant se sèchera aux douces flammes du foyer ; n’oubliez pas que je parle ici de la pensée filante d’une étoile, qui le soir passe trop souvent sans rien nous dire, et que s’agissant d’elle les rôles sont toujours inversés dans la réalité : c’est l’homme qui réchauffe son esprit à son passage et non le contraire, mais comment faut-il l’écrire sans une image ?

    De cet enfant, mais sans doute devrais-je aussi écrire « cette enfant » quand ma pensée dans l’heure au cadran est aussi fragile et cassante qu’une fine porcelaine dont l’essence naturelle est féminine, que dois-je penser, écrire, faire pour ne point l’effaroucher l’instant d’une visite éclair ? Si tout est bien qui se passe à travers les mots, ma mémoire a su en retenir quelque chose. Mais quelque chose n’est pas toujours l’essentiel, et la fausse lumière d’un présumé succès nous cache la Vérité qui le contient. Parfois les mots s’enchaînent à une musique rapide étrange qu’on a peine à suivre, tellement qu’il nous en semble perdre l’origine, et pourtant c’est nous, c’est l’âme d’un soir le creuset subtil, inconnu, d’une coulée franche de larmes lointaines.

    Mais ce soir j’ai l’âme aussi vierge et nue qu’une enfant qui frappe à peine à votre porte.
    Muet, n’attendez plus que je signe ce message.

    Allons, ma visite est-elle aussi dure que des injures insensées pour que vous n’ouvriez, dîtes, à votre bon cœur ?
    Et la porte ouverte, quel nom donneriez-vous pour laisser à votre feu le soin de réchauffer les doigts gelés de mes cinq branches ?



  • Cyril Berthault-Jacquier, Bruxelles / Belgique, le 14 mai 2002

    mardi de l'ange (extrait de "le dit de l'ange" )

    l'air est doux. parfumé. vous êtes assis sous un arbre de fleurs. vous vous demandez à voix basse. est-ce un marronnier ou un tilleul?

    votre regard sort du cadre. dans le champ des possibles, vos yeux retiennent de nouveaux feuillus. la question vous revient. la voix est basse encore. sont-ce des marronniers ou des tilleuls?

    vous n'êtes pas en mesure de le deviner. les tilleuls, tout comme les belles roses anciennes, ne fleurissent jamais au printemps.



  • Rose Toscani, France, le 13 mai 2002

    La lettre,


    Comme un médaillon fleur de peau, notre petit truc double-faces
    Battant au cœur ... tonnerre asphyxié de mes tempêtes
    Anonyme sans aplomb à qui tu ne donnes pas de nom (non)
    Double jeu, double nous et surtout redouble moi de Tendresse
    L'Amie ambiguë déplace son "i" comme une prétentieuse vois-"i"-elle
    Minuscule souffrance majeure, qui te transforme en Aime.


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