- Gaga,
France, le 17 avril 2001
Les
femmes, en qui la vie séjourne avec plus d'immédiateté,
de fécondité et de confiance, n'ont pu faire autrement
que de devenir des êtres au fond plus mûrs, des humains
plus humains que l'homme, qui, léger, n'est tiré en
dessous de la surface de la vie par le poids d'aucun fruit de son
corps et qui, dans la suffisance et la précipitation, sous
estime ce qu'il croit aimer. Rainer-Maria Rilke
- Bachir
Attoura, Algérie, le 15 avril 2001
ENFANTS
Enfants,
tout petits enfants.
Je cueillais des fleurs, je te les offrais,
Tu humais lodeur, et tu sentais le parfum
De mon cur.
Te souviens-tu ?
Enfants,
tout petits enfants.
Un vent violent soufflait
Il pleuvait à torrents
Mais chacun de nous
Vivait en lautre le printemps
Te souviens-tu ?
Enfants,
nos sourires, notre pureté, nos cris
Embêtants, nos plaisanteries
Te souviens-tu ?
Nous
ne pouvions freiner le temps
Le tromper
Lempêcher de dresser le passé.
Enfants,
nous étions une histoire.
La fin
dun monde commença
Et ton vide memplit
Commença ma chanson
Habillée de pleurs
Je chante
« Enfants, tout petits enfants »
Dun ton qui me ressuscite
Chante,
là-bas
Dans ta vie dadulte
Tu sentiras
Limmensité de la perte.
-
Jean-Pierre
Paulhac, France, le 15 avril 2001
Accompagnement
: Pour les couplets : percussions. Pour les refrains : kora ou guitare
électrique style rumba congolaise.
SOUS-DÉVELOPPEMENT
Le désert
je l'ai vu combler vos avenues
C'est la sécheresse qui se tait dans vos rues
Et l'eau qui vous manque perle au bord des regards
Du fond de la foule vers les métros blafards
Je ne
sais d'où je suis mais merci pas d'ici
Moi je viens d'un pays où les gens se sourient
La misère
impolie vous pollue les trottoirs
Votre indifférence perd vite la mémoire
Oubliant qu'on tire parfois la queue du diable
Le fil est friable le destin si peu fiable
Je ne
sais d'où je suis mais merci pas d'ici
Moi je viens d'un pays où les gens se sourient
La main
de ce mendiant vers vous pourtant se tend
Rien ne vous arrête serial killers du temps
Et vous passez sans voir malgré vos yeux ouverts
Braqués sur la montre tendus vers les horaires
Je ne
sais d'où je suis mais merci pas d'ici
Moi je viens d'un pays où les gens se sourient
Les vieux
dans ce pays sont mis dans des asiles
Sont-ils devenus fous l'argent vous rend fébriles
On entretient leur fin pour commencer à vivre
De leur mort s'exhalent des parfums qui enivrent
Je ne
sais d'où je suis mais merci pas d'ici
Moi je viens d'un pays où les gens se sourient
Les femmes
par ici comme partout ailleurs
S'éparpillent parmi des bouquets pleins d'odeurs
Moi je rêve d'un cur que veut sculpter l'ébène
Magie des nuits moites quand s'offrent les sirènes
Je ne
sais d'où je suis mais merci pas d'ici
Moi je viens d'un pays où les gens se sourient
Femme
noire sois proue à l'avant du navire
Monte avec les voiles que le mât fait sourire
De tes seins exhaussés viens me remettre au monde
Que l'écume vaine de mes mots falots fonde
Je reviens
d'un pays où les sourires vibrent
Au jardin d'ébène tous les rires sont libres
-
John
Bleuet, France , le 14 avril 2001
Fleur
cristal
Turbulence
des âmes
Dans l'ombre diaphane
Frôle
Ta robe d'or légère
Noli-me-tangere
Danse
D'impatience fragile
Balsamine gracile
Le vent
Oublie déjà ta voix
"Ne me touchez pas"
Eclate
Ton corps frêle de verre
Offre ton coeur à la terre
Demain
La montagne murmurera
De tes milles petites voix
-
Petite
Grande, France, le 14 avril 2001
Autour
il n'y a ni forêt, ni rivière, ni plaine
Pas même une fleur qui rappelle le printemps
Il y a la rue déserte et le soleil et un nuage
Mais le voilà qui passe et qui instant cache le soleil
Et qui un instant me voile ce visage
Quel visage?
Autour il n'y a rien qui me rappelle ni le printemps, ni
le soleil, ni un visage
La jour est neuf comme un sou trouvé à terre
Et la rue m'appartient
Un peu et à ses fantômes qui passent comme les nuages
Je vais par les rues, seule, chercher la caresse du soleil
Traquer un signe printannier,
Je cueille le jour dans mes yeux
Me repaît d'odeurs nouvelles et il monte en moi des
pensées nouvelles quand rien ne me rappelle rien
Ni l'enfance, ni hier, ni demain
Que cet instant de soleil où libre j'emboîte le pas
d'une jeune fille qui passa par là avant moi
Un jour qu'il n'y avait ni forêt, ni rivière, ni plaine
Pas même une fleur dans la rue déserte au soleil
Mais dans ce désert mais sous le soleil
Elle avait soif
-
Jean-Pierre
Hache, Belgique, le 12 avril 2001
Que faire
de cet amour - de notre amour - qui me prend au coeur comme sil
me prenait à la gorge ? Cet amour qui ne me laisse plus dormir,
qui mouvre grand les yeux jour et nuit. Qui me menace de mort,
mais surtout de vie sans quoi il ne serait pas lamour.
Qui me dit : « lève-toi, cest lheure de te
battre contre moi » pour sauver ma vie et la ranger dans un
sarcophage doré au fond dun musée ; mais qui me
dit : « lève-toi, cest lheure de te battre
avec moi » pour la perdre et la laisser séchapper
en rivières sauvages comme un sang donné. Cet amour,
accident sans témoin au croisement de routes dissidentes, rayées
trop tôt des cartes de nos existences. Cet amour denfant
dans nos yeux dadultes et amour dadulte dans nos yeux
denfants. Cet amour fou
-
Romel
Crèvecoeur, Haïti, le 12 avril 2001
J'ai
dépecé le jour banal
L'habitude des rues
Je te retrouve toujours pareille
Sensible comme une ville abandonnée
Un coin désert
Je te retrouve porteuse des cris d'une aube lointaine
Que seraient
l'innocence
Et notre amour de bivouac
Sans l'azur de mon sommeil
Mon sommeil suspendu à la grisaille des arbres
Sans l'équilibre de mes rêves de leurs alambics
Sans cette fenêtre ouverte
Sur mon enfance et ses champignonnières
Sur l'été dément et la mer
La mémoire
la raison l'espoir et naguère
Entre parenthèse
Je connaitrai l'insouciance des minerais
Pour oublier la pesanteur de l'air
Te chanter
Ma pupille d'eau et de langueur
-
VincentAimeLola,
San Francisco La Ville Froide, le 12 avril 2001
La ville
ouvre son ventre, la solitude sen déverse
Les frustrations montent dans le ciel
Ne redescendent quen averse
Pendant que sétend jusquà la fin des temps,
Passés, futurs et présents,
Un ciel gris et pesant.
Et quand
le soir tombe,
Il ny a plus de divertissements pascaliens
Pour se cacher que peut-être lon nest rien
Il ny a que cette obscurité à laquelle on doit
faire face
Mais comment?
Comment quand même lespoir est devenu une menace
Et cette
rumeur qui monte, qui gronde
Elle tappelle, Lola, les souvenirs tappellent
Et me rapellent à ma peine
Doucement, avec lironie du temps
Il ne se presse pas, lui!
Il sait quil aura toujours raison, même sil ment.
Une racine perce le ciment.
-
Alexandra,
Canada, le 11 avril 2001
J'ai
déja entendue un des citation de Toulet
mais je ne me souviens plus si c'est vraiment celle-ci ?
C'est encore adorer ses dieux que de leur jeter des pierres