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correspondances poétiques, Club des Poètes

Tous les jours, nous recevons des dizaines de messages venus de tous les coins du monde. Regulièrement, nous mettons en page quelques-uns des poèmes (dans la rubrique Poésie en marche) et des articles qui nous sont proposés. Ci-après, nous vous proposons de découvrir quelques fragments de notre correspondance.

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  • P'tite, France, le 9 avril 2001

    Pour toutes les fois où je n'ai pas couru le ciel
    Toutes les fois manquées de boire à la source
    De suivre la grande ourse, de donner un baiser
    Pour toutes les fois oubliées et celles dont je n'ai su goûter le miel

    Pour toutes ces fois dites-moi si je serai rédimée

    Pour toutes les fois ma foi t'en souvient-il
    où tu n'as su donner, où tu n'as su prendre
    Toutes les fois où l'âme en secret n'a su dévoiler
    Et que tu n'as su choisir et que tu n'as su dire

    Pour toutes ces fois dites-moi si je serai plus vivante

    Pour toutes les fois qu'un sourire ne fut rendu
    Qu'un être n'a su exister, que la beauté ne fut baptisée
    Toutes les fois qu'on eut voulu qui ne furent contées
    Et qu'un jour est tombé que je n'ai relevé

    Pour toutes ces fois dites-moi si je serai plus présente

    Pour toutes les fois à venir et tous les élans du désir
    Pour les miens pour tous tous les jours et toutes les nuits
    Toutes les saisons et tout l'amour de faire et de vivre

    Pour toutes ces fois dites-moi que je ne les laisserai pas mourir


  • Roseau, France, 8 avril 2001

    Secret


    Ce fut dans le secret
    intime de mon coeur,
    dans une chambre haute,
    que cela s'est passé.

    Là pas d'yeux indiscrets,
    pas de discours hautain,
    aucun geste de haine
    pas d'armes pour blesser.

    Dans le secret profond
    de mon coeur affaibli,
    j'étais toute brisée
    quand cela s'est passé.

    Depuis je peux sortir.

    Depuis je peux sourire.

     

  • Pierre Antonutti, France, le 7 avril 2001

    Midi


    Ebloui de soleil,
    un goéland effleure de son aile
    des champs d'émeraude et d'azur.

    Venue d'une lointaine Egée,
    la blanche Kerylos
    cingle vers le large.

    Sur le rivage
    où nos ombres s'effacent,
    nous avançons, éclaboussés de lumière,
    parmi les cris et les rires des enfants.



  • Steve J. Boucher, Québec, le 6 avril 2001

    Peau aime

    un poème c'est un petit tombeau
    dans lequel meurt une image
    laissez-moi marcher sur la route sinueuse
    la route des nénuphards géants
    pendant que je contemple la nuit et la boue
    et que je dessine un poème sur un papier
    esquisse de ma pensée de mon amour
    jamais personne n'aura l'audace de vivre heureux



  • Galimba, France, le 6 avril 2001

    Topaze


    Passé le pays des miracles,
    On distingue une vallée,
    D'où l'on ne rentre pas.

    Ni obstacle.
    Le soleil et l'ombre ne se font pas orage.
    Ni marée.
    La mer est calme et mesurée.

    On peut au hasard s'embarquer,
    Faire la course aux ondes
    Sur les courants du vieux fleuve,

    On peut au hasard s'épancher,
    Aux sources chaudes des glaciers,
    Et dans leurs gelées façonner,
    La silhouette tant désirée.

    On peut en faire des choses,
    Au pays des lions qui osent.

    Séduire la laideur
    Rire avec la peur
    Faire connaissance
    Rentrer en transe.

    Danser, danser autour du feu,
    Valser les lithes,
    S'enrober d'étincelles,
    Se couvrir de miel.

    Récolter sa sève
    Le long des troncs qui fendent,
    Et se fondent,
    Dans l'or des pauvres.

    Des vers longs et tendres
    Comme l'amant qui peut prétendre.
    Des promenades interminables
    Sous l'oeil du serpent des sables.

    Des chants licoreux
    Qui caramélisent le coeur.
    Des jeux amoureux,
    Qui parfument l'âme de langueurs.

    On peut en faire des choses,
    Au pays clair de la prose.



  • Saïd, France, le 5 avril 2001

    Les soldats oubliés dans les sables
    Qui se lassent des étoiles perdues
    Dans le ciel sans espoir
    Qui parlent à leurs proches
    Des lendemains ruinés dans les larmes
    Des souches enfouies dans les mémoires
    Ces soldats, héros d'une nuit sale
    Aux mains débordantes de passion
    Pour un pays qui les a abandonnés
    Et qui cherchent dans leur raison
    L'amour des autres
    La solitude des regards qui traînent
    Parmi les ombres aux pieds nus
    Aux cheveux rêches, aux mots tordus
    Qui aiment dans la douleur de la trahison



  • Isabelle de Penfentenyo-Barrett, Hong-Kong, le 5 avril 2001


    Ray-Gay


    Le soleil, encore,
    un rayon sur ton corps
    son regard brûlant, et sa main,
    sucré-salé
    sa peau qui grésille
    mortelle invite
    Kingston sur Marne
    Antigua la Vallée
    Rastas mouillées
    Tout le monde danse
    le Onze Mai
    toi tu cries
    la ganja tu connais
    le piment sur sa bouche
    un couteau sous le ciel
    pour trancher le soleil
    Ici l’île est un carrefour
    la nuit sous les platanes
    quand les autos défilent
    La mer, toujours,
    la rue pour s’allonger
    dans un lit de bitume
    On va tous crever
    Alors….

     

  • Aida Hamza, Tunisie, le 6 avril 2001

    A QUI LE DIRE ?

    A qui le dire? à qui parler? à qui raconter la colère?
    à qui faire sentir la terre et ce mouvement du vent
    cette parole de la mer et ce printemps
    à qui raconter les hivers, le froid
    cette fleur comme un flocon

    A qui décrire ce paysage et ces visages
    et ces routes que l'on prend
    et cette marche du temps, à qui ?

    A qui le dire, à qui parler, à qui donc raconter toutes
    les peines que j'ai
    en quelle langue ?
    A quelle montagne donner le chemin qui nous est tracé
    le chemin que l'on a tracé

    A qui faire écouter ce rire
    qui secoue tous les printemps
    comme des pétales de vent
    mille étoiles au firmament
    cette nuit comme un enfant
    que l'on berce tendrement
    cette nuit qui met les voiles
    et ces mots comme une rivale
    qui nous prend tous nos amants

    A qui chanter la chanson de ceux qui se sont aimés
    du temps que l'on a semé à s'aimer
    du temps qui nous a semé
    à aimer le monde entier

    A qui donc le donner
    ce temps qui nous est donné ?
    pour en faire des enfants
    les enfants du monde entier


  • Victoire, Suisse, le 5 avril 2001

    Je est tu et tout est jeu
    Miroir aux alouettes
    Mouroir pour pâles silhouettes.
    Rimeur de pacotille, rumeur déjà enfuie
    Le reflet de cet autre qui pleure
    C'est encore et toujours toi ma douleur.
    Vanité avinée d'une fin de nuit
    Avanie vide si vite envolée
    Âme vendue aux voleurs de vie..

    Seules les couleurs changent..



  • Dora Le Borgne Dora, France, le 4 avril 2001

    Le Chapeau

    Oh qui l'était beau
    Ce chapeau
    En haut en bas
    Plein de couleur
    Les couleur venait de arc-en-ciel
    Mais le ciel est beau .
    Et le soleil aussi

  • Patrick Lanoix, France, le 4 avril 2001

    DISSIDENT

    Je suis le grain de poussière,
    le pourvoyeur de désespoir,
    ce qui n'était pas attendu
    et qui grippe la machine
    la seule chose qui ne devait pas arriver,
    l'indésirant indésirable,
    la source de dysfonctionnement,
    le pointeur négligeant d'anomalies trop visibles
    celui qui surfe sur la vague du mécontentement,
    la seule personne par qui le scandale ne peut qu'arriver
    l'individu sans lequel les choses tournent rond
    et aussi tournent en rond...
    Celui dont le silence est une insulte
    dont la parole semble une offense.
    Je suis le dissident aux sidérants désidératas,
    l'étonnement est mon arme, la surprise ma vertu
    je siège dans les profondeurs de l'inconfort
    affûtant l'intellect à la roue de mon observation.


  • Loïc Leroy, France, le 4 avril 2001

    Le Phare
    (sonnet)

    Sur la lame verdâtre où le blond Phoebus fuit,
    Ensanglantant la mer de vive rutilance,
    Une tour solitaire offert à la violence
    De l'océan demeure, au milieu de la nuit.

    Lance fière plantée ici parmi le bruit
    Continuel des eaux déchirant le silence.
    Et, les frêles vaisseaux que la houle balance
    Voguent dans le sillon où son vif éclat luit.

    Quand l'aquilon, quand la tempête et les colères
    D'un Neptune implacable émeutent les galères,
    Vainqueur des Maëlstroms ou du Léviathan

    Marin, il est le pâtre atentionné! le guide
    Empressé des esquifs en ce désert perfide,
    Rentrant sa lueur quand vient l'aube s'exaltant.



  • Joseph Kaelian, France, le 4 avril 2001

    Un désert une terre assoiffée et aride
    Longtemps longtemps
    Une terre belle rocailleuse et solide
    Le vent le vent
    A porté d'invisible semences
    Longtemps patiemment
    Puis un jour la pluie
    Déluge inondation
    Fécondation
    Luxuriance
    Herbes folles chardons
    Chiendents buissons
    Geyser feu d'artifice explosion
    Et
    Parmi cette jungle
    Légères
    Lumière
    Quelques roses, aussi...

     

  • Julien Santenoy, France, 4 avril 20001

    ERRATUM


    Evitez les fautes d'orthographe,
    les fautes de frappe,
    les fautes de vie.

    Si vous utilisez une langue que vous n'avez pas inventée pour parler, tâcher de ne pas la mutiler, de ne pas la défigurer.

    - Ajouter une page monotone à l'encyclopédie de la vie, est-ce que cela suffit? Ou s'échapper par la tangente du cercle parce que quelque part, quelqu'un que vous aimez, un jour, a dit:
    suivez le guide, la vie, c'est par ici...

    Si vous êtes poète (c'est rare), vous avez pourtant le droit d'enrichir la langue qui vous fut léguée, de la réinventer. Elle n'est pas une idole à vénérer et c'est ainsi qu'ont oeuvré vos ainés. Ainsi de vos prétendues fautes, vous ferez des beautés, à condition que vous sachiez les justifier. Non pas par un discours mais par la beauté de l'amour que vous léguerez. Ce n'est pas la vague qui par crainte de s'abimer dans l'incertitude d'une mer démontée nous parle d'un ailleurs azuré. C'est le fier bateau qui prend le risque du naufrage et s'engage sans savoir où il va accoster.

    Or donc, idiots! vous pensiez que la langue que vous parlez elle a été trouvée sous le lourd sabot d'un cheval de trait?

    Non pas. C'est un fier cavalier chevauchant une monture affolée qui a su l'apprivoiser. Qui voit aujourd'hui toute la souffrance qu'il a enduré? On suit des yeux sa cavalcade de toute beauté, on voudrait l'égaler.

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