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correspondances poétiques, Club des Poètes

Tous les jours, nous recevons des dizaines de messages venus de tous les coins du monde. Regulièrement, nous mettons en page quelques-uns des poèmes (dans la rubrique Poésie en marche) et des articles qui nous sont proposés. Ci-après, nous vous proposons de découvrir quelques fragments de notre correspondance.

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Spectacle de Poésie: Hommage à la poésie Africaine
* * *
Tous les soirs au Club des Poètes



  • Camille Ardet, France, le 4 mars 2001


    ENTIERE

    Je t'aime quand tu te noues à moi, quand tu murmures à mon oreille tendue je suis tienne, comme les statues couchées livrées aux lianes s'adonnent aux joies de l'Enracinement, quand tu gifles mes nuits de tes belles épines, quand à l'orage sur tes paysages enfouis tu demandes la pluie, quand tu exhales la vie comme un fruit frais rompu offert dans la touffeur d'été d'une nuit sans lune,comme un don.
    Je t'aime sous les ciels bas et lourds quand tu foules soucieuse et limpide le sable et l'eau bonne à tes pieds des plages ruinées dans les mélancolies timides d'arrières saisons face à la mer.
    Je t'aime quand tu te cabres dans la tempête, aussi soudaine que la vague d'hiver contestant la jettée et allumes des feux sur la grève, quand ton visage se tend, quand j'en découvre l'obscure Beauté: la colère vraie des yeux, le rire clair et sauvage et ce haut front buté de nauffrageuse assoupie.
    Je t'aime dans la paix retrouvée, dans la blancheur du linge frais claquant et la brise printanière, quand ta bouche sur ma bouche sent l'aurore et espère secrètement s'ètre éveillée trop tard, quand tes yeux naissent à cette ardeur buissonnière qui te rejette à moi comme la fleur belle à cueillir sous la main du promeneur matinal.


  • Elle, cherche midi, le 02/3/2001

    Aussi longtemps que je t'attends
    Le château triste de l'autre côté des plaines en fleurs
    où s'ébrouent les arbres et chantent les brises
    n'arbore aucun étendard
    Les arbustes se tordent de froid sur les terres gelées
    qui l'entourent
    Les oiseaux empruntent d'autres sillages
    Aussi longtemps mon amour les saisons s'épuisent même
    et les jours perdent leurs comptes
    Dans le château les portes grincent et claquent
    Les fenêtres n'ouvrent plus l'oeil ignorent
    La petite ferme d'où s'échappe la fumée tranquille des siens endormis
    Elle est si mince à travers la lucarne condamnée des rêves
    Si petite si charmante que de tous les châteaux à la
    ronde on vient lui faire la révérence sans oser y entrer
    Aussi longtemps que tu es aimé j'attends que les
    trains passent qui décroisent les chemins de fer et que
    les vents soulèvent sur leurs passages les rires des
    retrouvailles
    et les portent jusqu'à la plus haute tour
    Aussi longtemps il me faut toucher le ciel pour
    étreindre l'espoir quelques instants de répit quelques
    instants pour croire
    Mon amour est plus haut mon amour est plus loin dans le
    temps qui ne passe et ne vieillit pas au contact des
    sables mouvants et du sel qui fane
    Aussi longtemps que je t'attends Intact mon amour
    verra le château se ruiner les forêts faire feu de tous bois la terre à la mer retourner
    Et quand bien même rien ne subsiste l'espoir à flots
    traversera les supplices et l'oubli jusqu'à la
    ferme endormie de l'autre côté du rêve
    Aussi longtemps que je t'aime j'attends de t'y
    retrouver

  • Marie Brisson, le 4 mars 2001

    Ritournelle pour un 5 mars

    UN ! DEUX ! TROIS ! SOLEIL !

    Seule, la fillette jouait contre un arbre appuyée
    Un, deux, trois, Soleil ! chantait l’enfant
    Quand elle se retournait de ses yeux grands ouverts
    Elle trouvait quantité d’amis avec lesquels s’amuser
    « Figuier tu t’es vraiment mal caché ! Attrapé !
    Toi, Coccinelle que fais-tu là sur mon bras ? Vue! »

    Un, deux, trois, Soleil ! chantait l’enfant
    Aux yeux ouverts très grands.

    Toute sa vie elle a cherché
    Ce qui ne pouvait être vu
    Les yeux ouverts toujours très grands.
    Un soir, une nuit, un jour elle a cru
    Comme seul croit un enfant
    Elle a cru avoir trouvé

    Un, deux, trois, Soleil !
    Pense une femme arc-boutée sur un parapet
    Elle veut bien encore une fois se tourner
    mais ses yeux sont fermés.



  • Neru El Akber, Tunis, 3 mars 2001

    Dans le cortège des illusions, je voulais trouver mon chemin: mais c'est encore une illusion.
    J'aurais voulu dire: cela, au moins est vrai, cela est certain. J'éclate de rire quand je galope sur le cheval de l'existence? C'est à travers le ballet des formes que je m'endors. Soyez las, soyez sans espoir, il me reste 7 épisodes d'envie à délester, 7 tours à fourvoyer, 7 espoirs que je n'ai pas su dessiner. Et la force, qu'elle soit d'ici ou d'ailleurs, tangue dans l'épi avant qu'il ne devienne pain d'épice, pain de paix, pain à manger pour le voyageur affamé. Je connais vos réclamations, je devine ce qui vous envoie, la faim de demain est sans frein. Mais il me reste 4 nuages dans un jeu de cartes qui se joue dans le ciel d'été des enfants, 4 soifs intarissables, et un espoir.


  • Bérengère Musard, France, le 3 Mars 2001

    Rupture

    Parfaire le moindre geste, le moindre soupir
    Ne rien laisser paraître, la faiblesse est à fuir
    Et je n'ai rien à moi sinon mes heures de pluie
    Ce vent dans les oreilles et l'angoisse des nuits
    Cette brûlure au ventre, triste tranquillité
    Dans le silence amer, blême de nudité
    Et voilà que j'ai froid, avec mes yeux brûlants
    Avec ma gorge sèche et mes mots déchirants
    Voilà que je te cherche à tâton dans le noir
    Dans un scintillement, dans un dernier espoir
    Dans l'évidence blafarde d'un regard envolé
    Dans la futilité d'un mouvement volé
    J'avais tout à t'offrir, petit bout de tendresse
    Petite étoile blonde que d'amour on caresse
    Allons, va butiner ailleurs que dans mon nid
    Tu n'as rien à y faire sinon hanter ma vie
    Sinon me ravager le creux de l'estomac
    Je n'ai rien à donner à quelqu'un comme toi.


  • Galimba, , le 03 Mars 2001

    A l'anonyme

    Je ne suis qu'une vie dans ta diagonale
    Mais pour nous tous réunis
    Je t'en supplie de croire en toi
    Comme à toutes ces lignes qui t'écrivent .
    Tu as des grands frères partout ici ,
    Et ils te demandent de naître .
    Repose toi encore un peu ,
    Mais c'est dans le vide que les oiseaux s'élancent
    Avant même de savoir voler ,
    Avant de couver la vie ,
    A leur tour .
    On t'aime .



  • Serge Bellimy, France, le 02/3/2001


    Tantum Ergo

    Ma main sur la tienne
    te voilà mienne
    ta bague cet anneau de la délivrance
    me porte chance
    ma main sur la tienne
    sans jamais un mot nous nous aimons
    d'une parole à une autre
    c'est ainsi qu'il faut faire.

     

  • Steve J. Boucher, France, le 2 Mars 2001

    Récit biblique moderne


    Le vent carnivore gruge le pied de la montagne
    je suis sur un radeau et l'eau est froide
    la nuit hausse ses épaules
    et les étoiles tombent comme des pellicules
    comme des glaçons
    dans l'eau devenue verte et blanche
    et me voilà à la surface d'un appéritif
    d'un verre de crème à la menthe
    et j'ai peur que Dieu soit assoiffé
    et qu'il me boive moi l'eau la nuit et le radeau
    et que mon âme se décompose
    dans le ventre acide de l'univers.

  • Sanford Fraser, Etats-Unis, le 2 Mars 2001


    LE GOLFE
    à Jalel El Gharbi

    Dans la main de mon fils
    Un jet miniature
    Plonge
    Des ailes en plastique
    Vers les "ennemis"
    Sur notre pelouse
    À la télé, le Général parle
    Camouflé en treillis
    Personne ne voit le bombardier
    Au-dessus des têtes
    Pendant la publicité pour "Ivory Snow"
    Du sang et du pétrole filtrent
    À travers l'écran

  • Leïla, Québec, le 1er mars 2001

    LA MORT AU COEUR

    J'ai l'amour à l'envers
    Coeur au mal de mer
    Larme au bord des lèvres
    D'avoir les yeux qui me crèvent

    De plus en plus rares, mes battements d'apologie
    Une ligne droite sur le cardiogramme déjà éteint
    J'avais tant espéré l'avènement de notre union, en vain
    Mon petit coeur d'argile ne se meut plus de vie

    À quoi bon se mutiner contre ton mur d'ignorance?
    Je souffre à l'amour, des ruines de mon affection
    Je l'ai enterrée vivante dans mon mausolée de dérision
    Rien ne me sert plus de prier tes instances

    J'ai mal.
    J'ai mal.
    J'ai mal.

    Soupirant une dernière fois tes lèvres de me ranimer
    J'inhume la déliquescence d'une existence à t'adorer.

    Je ne veux plus aimer.


  • Laporte James Siegfried John, France, le 1er Mars 2001

    J'ai emprunté ce sourire aux apaches bleus de mes Far-West tranquilles
    Lassé sur la rive, la tête dans la boue, j'ai voulu avaler l'essence même de la terre...
    J'ai tenté de forcer les portes sucrées de la séduction, les mains pleines de voilà
    scintillants.
    J'ai voulu m'étreindre de ces moments complices d'une fumée grise
    Ainsi j'ai confondu l'équilibre des choses avec le gris...
    Je me suis forcé à sourire plus que mon sourire et confondu le rouge avec la transcendance
    J'ai pris la pulsion pour sans raison en chevauchant mon animal
    J'ai cru nettoyer le sol de tes carcasses
    En vautour je suais le loup
    J'ai embaumé le style de la maladresse avec des encens canadiens...
    Là-bas.
    J'ai vu la victoire de ceux qui la veulent et l'ai surprise me narguant et n'être rien
    J'ai voulu blanc mais je l'ai mélangé
    La pâleur de ce front, les pastels effacés de mes desseins... j'ai mélangé... mélangé
    J'ai voulu écrire avec les silences insupportables
    Ecrire avec l'ironie du noir des choses dans ce style:
    Les fils du silence brodés sur sa bouche
    Ce sang mêlé à cet oeil froid dans sa chaleur vêtue
    Les possibles accents...
    De ses cuisses devinées dans le silence de la jupe
    La poitrine rare et dandinante dans le tissu étroit
    L'Or de sa fourrure poétique aux seins gonflés de pressentiments...
    Et le pubis voyant.
    J'ai cru la poésie morte sous son lit sale et odorant de mille fakirs débauchés
    J'ai voulu vomir de cette littérature, naïf, de cette bouteille couleur platine
    Aimé la poésie de crise, la pureté de l'oiseau d'acier
    Confondu l'humus des forets tropicales avec la ferraille de nos décharges
    Sang coule et chavire
    J'ai célébré la moisson dans les plaines arides...
    Bu le lait des cactus à en pourrir la fibre de mon songe
    Alors j'ai attendu le prochain soleil
    Attendu qu'un fruit tombe du drapeau croyant que le désert avait un emblème
    Bu de simples marguerites et l'eau des mirages pour me sentir esprit
    Ainsi j'ai confondu le précieux avec la rareté et parfois la rareté avec le ridicule
    Je me suis vu fils de l'aurore des pôles aspirants les phosphorescences
    J'ai dérapé la chandelle à la main sur le sourire d'un paradoxe...
    Déliant le ventre
    Je cru au bien être par un désenchantement
    je voyais la métamorphose d'un vitrail en un corail crachant l'encre de la paresse
    Dans un monochrome bleu...
    J'avortais des fœtus de bible
    Arrachés aux festins de trop peu
    La larme bue
    Je violai la poésie de cette pièce vide de respiration
    Une poésie de dégustation printanière, sur!
    J'avais l'orgueil puant des sans orgueil, les yeux ouverts derrière les paupières les peaux et les prières
    Et les fleurs se sont fanées en une seconde
    Par le langage bourbeux je cru introduire le secret, l'étrange et la beauté


  • M Bachel, France, le 27 Février 2001

    L'Histoire se creuse
    A la cognée de pierre
    Du mortier de lumière
    Egrène l'étoile.
    Notre ombre
    Laine sombre des iris.
    Les sabliers déserts
    Ces vaisseaux de nocher
    Claquements d'éternel.
    Notre ombre
    En ses lunes fanées
    Sur la grève qui découvre
    Racines sanglantes des yeux
    Entrelacs d'horizon
    Ce socle où notre ombre clapote.
    On calcine les terres
    Et la plume s'enchante
    C'est la rigole heureuse
    Où l'argent limoneux
    Coule sa limaille.
    Les miroirs s'allument
    Comme caille le lait
    La flamme tourne autour du bleu
    L'air chaud crisse aux paupières
    L'ours a trouvé le miel
    On est nu et l'on dort.

  • Varoujan, Angleterre, le 26 Février 2001


    Un souvenir
    le ventre et
    la tete vide
    je m'en allais
    sans entrain
    a la recherche
    d'un destin
    les yeux grands ouverts
    je me cherchais
    une pensée,
    une idée,
    un amas de mots
    enfin quelque chose
    pour nourrir
    mon cerveau.
    J'etais transi
    de peur.
    Et puis
    mon âme a cessé
    de trembler,
    mon esprit
    s'est rechauffé
    de tout mon etre,
    Ca y etait
    un doux souvenir m'accompagnait
    C'etait celui de l'amour.




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