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correspondances poétiques, Club des Poètes

Tous les jours, nous recevons des dizaines de messages venus de tous les coins du monde. Regulièrement, nous mettons en page quelques-uns des poèmes (dans la rubrique Poésie en marche) et des articles qui nous sont proposés. Ci-après, nous vous proposons de découvrir quelques fragments de notre correspondance.

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La poésie est vivante: Vive la Poésie.


  • Yasmine Bourhane, France, 5 février 2000


    Ce n'est qu'un tout petit mensonge
    Dans la grande histoire de mon amour

    La beauté de ton âme est gravée
    Sur la fresque des jours bénis
    Suspendue dans l'éternité

    Il y a tant que je voulais te donner
    Tant te montrer

    Mais l'amour porte plus avant sur les chemins du bon vouloir
    Plus loin vers les contrées où les contraires se
    découvrent lorsqu'ils se croisent

    Je troquerai contre toujours plus de sel
    mon costume élimé, mes casseroles et les caillots qui
    coulent dans mon sang

    Avec ces quelques grains déjà la mer donnera plus de sa musique
    Le vent livrera son secret plus dense au silence du désert
    La peur dépouillée de ses craintes avec courage
    lèvera le front devant la pacifique nudité des choses

    Le coutelas du regard rouille au contact du sourire
    La pierre au sein de la douleur s'effrite sous la douceur
    Le crime se fige quand on le regarde droit dans les yeux

    Du métal fondu, de la poussière noire, des larmes de la délivrance
    S'élèveront des temples éphémères où le repos de l'âme
    trouvera les forces d'aller combattre encore l'amnésie des hommes

    Chacune de vos douleurs portent un nom dans mon coeur

    J'ai pleuré ton enfant
    J'ai mal au dos que tu as, courbé
    J'ai planté le couteau de la trahison
    Menti par avidité
    Volé ce qui était à toi
    Flirté avec la mort et frôlé le désespoir

    J'ai aimé un autre qui n'était que moi

    Pour solde de tous comptes
    Une somme qui n'a la valeur d'aucune importance
    Une somme qui ne rachète rien
    Mais qui donne son prix à l'essentiel de nos chances

    Ce n'est qu'un petit mensonge dans la grande histoire de l'amour

    Il n'y a que faire des miroirs quand je nous vois dans le ciel qui nous contemple
    Il y a encore à se rappeler les noms de l'insouciance
    A reconnaître la gravité qui passe en ombres brèves sur nos quarts d'heure de vérité

    Etre est tant et peu de choses et qui ne dureront

    Dissipons nos nuages



  • Jean-Rémy Fleuret, France, le 4 janvier 2001


    Les soirs d’abandon, à l’heure lumineuse des derniers reflets du jour, je veux vivre encore ces quelques instants rares où seul avec moi-même j’écoute me parler d’une certaine nostalgie d’un certain temps passé où la jeunesse nous emmenait vers des terres inconnues, vers des êtres d’exception qui nous donnaient leur amitié et leurs paroles portaient en elles suffisamment de mots forts et leur accueil de chaleur que nos cœurs se trouvaient comme réchauffés
    et nous avions l’impression que leurs regards avaient en eux comme une étincelle particulière.

    Nous étions jeunes et poètes tout à la fois et la rumeur du monde ne nous atteignait pas encore!




  • Marie Brisson, France, le 4 janvier 2001

    Observant ces humains

    - en apparence si raffinés
    en apparence si exigeants
    dans leur quête de beauté -

    anéantir d’un unique mot
    l’espoir exprimé

    J’ai compris

    Toute quête de beauté
    peut aussi laisser place à la monstruosité

    Je choisis

    Je préfère m’occuper de l’infiniment petit
    qu’est la vie.




  • Roseau, Afrique du Sud, le 3 février 2001

     


    Quand au creux du Poème
    on se cache, on attend,
    on découvre des choses
    inattendues

    Quand on prolonge
    cette attente cachée,
    on se trouve porté
    dans l'inconnu
    où pourtant
    l'on était attendu

    Qui dira ce qui s'y passe ?

    Au creux du rocher,
    le silence pose un doigt
    sur la bouche



  • Isabelle de Penfentenyo-Barrett, Hong Kong, le 3 février 2001


    De ce côté du fleuve


    De ce côté du fleuve, les jupes tournent, les yeux s’envolent, les bouches scellent leurs aveux sur les lèvres gourmandes, les pas s’enchaînent et se déchaînent.
    De l’autre côté, on ne voit presque rien : l’ombre d’un chêne nu, quelques silhouettes qui dansent sans musique et sans sourire, suivent le courant, comme noyés dans l’écume des mots baillonnés et sourds.

    Ici, je croyais que l’herbe humide nous servirait de lit
    Là, tes pieds n’ont trouvé que la boue, elle sent déjà la mort.

    Les narcisses n’ont plus de reflet dans l’eau qui va trop vite
    Mais moi je cueille ton printemps caché sous la neige presque fondue

    Il est trop tôt pour les papillons, rentre ton filet
    Trop tard pour les punaises, réfugiées près du feu
    Je garderai les cendres pour protéger ma terre, j’étendrai le drap gris pour mûrir à l’abri des dernières gelées, qui tuent sous le diamant de leurs angles précieux. Je serai ta saison, et nous irons ensemble danser du bon côté du fleuve.
    Elles voleront les cendres, elles danseront dans l’air en dessinant des boucles sous nos souffles brûlants.C’est le feu de ta bouche qui embrase ma langue, et je
    couve des braises que tu devras éteindre.

    Le fleuve n’y suffira pas. L’océan non plus.Donne-moi quelques larmes, apaise ma brûlure, soulève ce jupon où se cache ma pudeur, sous la croûte des cendres durcies découvre enfin mes tremblements de corps, mes failles éruptives, mes coulées de lave incandescente enfermées par le sort que le ciel m’a jeté, laisse monter ce magma rougeoyant qui dira ma colère et se répandra sur tes flancs endormis au prix de mille
    cicatrices.
    Sur le versant sud de notre île à peine sortie des entrailles de l’enfer, les narcisses fleuriront, les chênes se vêtiront, les papillons viendront frôler les doigts des amoureux qui danseront à la Saint Jean .

    De ce côté du fleuve, la vie bourgeonne encore, mes mots dansent pour toi, caracolent au bord de l’eau où j’abreuve leur soif d’un reflet d’arc-en-ciel .
    De ce côté du fleuve, un chemin de halage pour oublier la hâte qui ternit nos errances, pour s’approcher de l’eau, plus près, oublier l’autre rive, perdue dans la mangrove de nos incertitudes ; viens, dansons de ce côté du fleuve.




  • Julien Santenoy, France, le 2 février 2001


    Narcisse en hiver


    Sur un étang recouvert de glace
    Le fils d’un Prince contemple son image
    Debout sur la fragilité des eaux
    Il se regarde de haut

    Il subodore que les mystères de l’eau profonde
    En savent plus que la surface où il se mire
    L’image est trouble, encombrée de scories
    C’est lui même si ce n’est pas lui.

    De tout son poids il penche sur la glace
    Pour en déchiffrer le savoir
    Et il sait bien qu’il ne se trouvera
    Que lorsque son image disparaîtra.

    « Le printemps viendra » souffle le vent qui passe
    « et en te perdant, tu te trouveras ».



  • Jozef Bakou, Allemagne, le 2 février 2001


    Gribouillis d’enfants


    Petits nez
    petites bouches
    et de grands yeux pétillants.

    Machines questionneuses
    qui ne cessent de te demander
    le Pourquoi de choses graves
    que tu ignores.

    Gribouillis d’enfants
    dont tu essayes de saisir le sens.

    Quelquefois nous nous perdons dans le quartier
    et nous ne savons plus rebrousser chemin.
    D’autres fois nous nous oublions à jouer dehors
    alors qu’il pleut à torrent.

    Il arrive même,
    ailleurs,
    après la guerre,
    que des objets
    ramassés dans la rue
    nous explosent entre les mains …




  • Pascal Agneray, France, le 2 février 2001

    L'INSTANT X

    Quand loin des yeux mondains un flash au cœur m'isole,
    Toujours plus haut, d'ici où nul ne me console,
    Qu'un vif éclair, son or, s'insinue dans mon être
    Ainsi qu'un soleil puissant pénètre dans la mer,
    Quand le silence usant de sa ferveur muette
    Eveille par degrés la muse du poète,
    Dont la lyre accordée fredonne sa chanson
    Au plus secret de ma raison,
    Alors vibre dans l'âme, où mon esprit s'enchaîne,
    Ce qui circule hors de mes veines :
    Je sors de ma cervelle un songe merveilleux,
    Tissé de tous ces mots mystérieux
    Qui recouvrent la vie d'espaces plus dociles
    Et la mort d'un néant moins vil ;
    Je capte à ton passage, esprit si singulier,
    Tous tes échos particuliers,
    Des sons paranormaux qui l'un dans l'autre ébruitent
    D'anciens souvenirs en fuite.




  • Mathieu Berger, sur le chemin, le 2 février 2001

    Bonsoir Club des Poètes
    J’ai découvert la poésie par hasard. Le hasard ; c’est vous !
    Depuis deux ans dès que mes pérégrinations me mènent à un accès internet, je viens . J’ai beaucoup voyagé et chacun des moments passés sur l’un de vos sites était comparable à ceux que l’on passe autour du feu, la nuit, quelque soit l’endroit du monde.
    Je rentre très bientôt à Paris. Je viendrai vous voir, promis. Mais avant je voulais vous remercier d’être là. Féliciter l’équipe technique qui à crée et qui anime votre site. Saluer les poètes du monde entier défunts ou « bien vivants » que j’ai pu lire grâce à vous.
    Un hommage un peu particulier (si vous voulez bien le transmettre !) à Marie Brisson dont j’apprécie particulièrement les textes et les poèmes. Sa dernière lettre est vibrante. Il y a beaucoup de force et de délicatesse en même temps. Seul un lieu comme le votre pouvait l’accueillir.
    Comment se procurer des publications de vos poètes les plus fidèles ?
    A bientôt sous le ciel de Paris. Je ne l’ai pas vu depuis si longtemps, comment est-il ?




  • Dorothée Kopp, France, le 1er février 2001


    la petite fille d'en face


    La petite fille d'en face chasse les ombres
    de son épée en plastique
    ses cheveux noirs en vol de corbeaux
    tissent la nuit de leurs reflets sombres
    et je tombe
    dans une gueule béante
    aux crocs d'ivoire et de suie
    qui salive des torrents de pluie
    et ceint mes jambes nues
    de sa longue queue d'asphalte.




  • Guerbas Abdelkader, Algérie, le 1er février 2001

    Je ne sais comment vous remercier d'avoir penser à tous ceux qui sont mordus par l'amour de la poésie et surtout française. Je suis enseignat dans lycée où la langue française est un perpétuel combat mais où le fruit de ce combat reste doux quand, malgré les obstacles, des élèves s'expriment graçe à la poésie et en français. S'exprimer en français pour eux et pour nous (j'habite un village de l'intérieur du pays) est la seul façon de déjouer le piège des tabous que véhiculent la langue arabe mélée à une mentalité de piérre même si l'Arabe est une langue de poésie par excéllence.

    Enfin j'ai trouvé un espace où je pourrais m'exprimer sans avoir à subir les préjugés des gens ou la peur des mots puisque le mot dans nos pays est un délit plus grave que ...
    S.V.P. pourrais-je vous envoyer les productions de mes élèves et dois-je les corriger avant de les envoyer ou les laisser telles qu'elles ont été écrites pour que vous puissier avoir une idée sur leur vrai niveau en langue française.
    Merci au nom de tous les mots qui ne peuvent voir le jour à cause d'une idéologie, d'un dogme ou tout bêtement à cause d'une chaise qu'on veut garder à tout prix.

  • Ginette Desmarais, Canada, le 31 janvier 2001


    FOI


    Insoutenable
    fugue désherbée mais riche
    l'orgue des pierres dévale mes racines carrées

    il fallait y penser

    que le bonheur se disloque parfois dans un crépuscule de
    fer
    je laisse tomber des mots que ta voix commande
    pour prédire la fin en nous

    l'inspiration drapée qui tombe
    te perce d'étoiles et personne n'a rien vu
    toi seul te dissous dans le coeur des autres

    n'oublie jamais la petite note
    quand les pirogues glissent sur les miroirs
    la poésie des prédateurs rode
    nous partons à cheval pour des années-lumière
    les espions du réel vautrés dans ton assiette
    triompent au concours de la mesquinerie

    mais toi

    tu te convoques pour l'imposture sublime
    la poudre aux yeux, la fosse d'orchestre
    la vitesse souple des croisières de joie
    donner, donner
    qu'importent les cendres

    du premier sourire jusqu'au dernier
    voilà ta vie


  • Patrick Devaux, Belgique, le 31 janvier 2001

     

    porte
    ------

    doucement
    la porte
    d'entrée
    perd
    les ombres


    la nuit
    retrouve
    son silence
    d'attache


    ne subsiste
    alors
    aux charnières
    que
    le bruissement huileux
    de l'encre

     

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