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correspondances poétiques, Club des Poètes

Tous les jours, nous recevons des dizaines de messages venus de tous les coins du monde. Regulièrement, nous mettons en page quelques-uns des poèmes (dans la rubrique Poésie en marche) et des articles qui nous sont proposés. Ci-après, nous vous proposons de découvrir quelques fragments de notre correspondance.

Et vous aussi, écrivez-nous !
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Nous reprenons le rythme habituel. Tous les lundis, le forum sera mis à jour.
Mais que cela ne vous dispense pas de venir nous voir !


  • Célia Bornert, France, 22 janvier 2001


    Fille du Vent,
    Au grè de mon destin farouche,
    Je chevauche le temps,
    Que mon silence touche.

    Aucune âme sur mon coeur
    N'a trouvé le pouvoir
    Et j'erre entre les leurs
    Sans qu'ils ne m'y puissent voir.

    Solitaire et nomade,
    J'y lance mes filets ;
    Et nul n'atteint la vague
    Qui porte mes secrets !

     

  • Isabelle de Penfentenyo-Barrett, Hong-Kong, 21 janvier 2001

    Fleur de joie, fille de feu


    Fleur de joie, fille de feu, leurs tisonniers sont humides, qui n’attisent aucun âtre.
    Toi tu hais leurs abandons et ton pauvre sourire crache un dédain piteux .
    Dieu s’offre à toi et tu te donnes à Lui, car en chaque homme Dieu dort un peu, et son Amour aussi.
    Qu’importe les mains qui vont d’une poche à l’autre, oublie la pluie glacée qui descend sur tes seins exposés, et les phares blancs, jaunes, noirs sur le pavé luisant, lumière rampante au pied de tes chevilles qu’ils ne verront jamais.
    Ta robe aussi tournait, corolle blanche à poix vert et roses, dans le printemps qui s’annonçait. Un jour un prince viendrait sur son bel alezan. Tu n’es pas
    Cendrillon. Pas plus la Belle au Bois Dormant.
    Car tu ne dors jamais. C’est ta vie qui sommeille quand tu restes aux aguêts.
    Les chênes se dénudent, les passants se couvrent, et toi… tu restes intacte, en toutes saisons.


  • Jérôme Baccelli, San Francisco USA, le 20 janvier 2001


    Crépuscule


    C'est l'heure
    Où l'on pourrait l'entendre qui lappe les trottoirs
    Tout au long du jour on a cru l'amadouer
    On l'a pourtant bien vu se frotter aux crépis
    S'étaler s'émécher car il veut faire avouer à chaque mur
    son aveu - cette couleur ocre qui fait dire je t'aime
    aux couples de passants
    On l'a vu fondre en larmes
    En larmelles de cuivre
    Sur l'horizon de mer sur les joues des enfants
    Sur les peines du monde
    On le ramasserait presque à la petite cuillère
    Et les écoliers et les filles au pair les abeilles les
    pétales aventuriers les contours des terrasses même
    celles qui se cachent à l'ombre
    Savent de quoi je parle
    Et c'est l'heure où, choyé, entouré dans tout le pays
    d'amis fidèles et confiants
    C'est l'heure pourtant que le soleil choisit
    Pour fausser compagnie
    Ramasser une a une ses billes bien dorées
    Sans jamais croyez bien en oublier une seule.


  • Valérie Doussaud, France, 20 janvier 2001


    Demain


    Deux mains,
    Un coeur,
    Un regard,
    Quelques milliards de rêves,
    Et autant de possibles,

    Demain,
    Une âme
    Au coeur de l'univers,
    Tant de questions
    Et jamais de réponses,

    Demain,
    Et combien de chemins,
    Un pas pour musarder,
    Un autre pour courir,
    Deux ailes,

    A déplier
    Pour saisir le vent,
    Ses tourbillons et ses chants,

    Demain.

     

  • Amber, France, 20 janvier 2001


    Rêves


    Où sont-ils passés mes rêves ?
    Les avez-vous vus ?

    Ils ont dû se trainer quelque part
    au fond de la poubelle,
    ou bien ils sont pourris comme
    les feuilles mortes sous les ponts.

    Ces petits êtres autrefois
    si chimériques,
    si doux et chaleureux,
    étaient-ils les enfants de
    mon imagination,
    ou les amis fidèles
    qui m’entouraient
    comme pour m’offrir
    une couverture épaisse
    contre les moments durs.

    Qu’ai-je donc
    fait pour qu’ils m’abandonnent
    de la sorte sans souffler mot
    pendant que je m’endormais
    toute enfermée
    dans les rêves
    d’un autre ?

    Mes pauvres rêves
    qui devraient flotter dans
    les ondes obscures
    telle la fumée qui
    circule autour de ma tête.
    J’espère qu’ils ne se sont
    pas trop négligés,
    qu’ils ont bien retrouvé
    eux-mêmes quelqu’un
    pour les nourrir.
    Comme ils doivent
    avoir faim à présent
    ces pauvres bêtes.

    Je me souviens,
    lorque je voulais en
    offrir un en cadeau,
    et comme il était refusé,
    par méconnaissance ou
    par manque de substance,
    j’étais pour toute la nuit
    à le consoler ce petit
    pour lui remonter le moral.

    Si vous les voyez
    ces rêves perdus
    et qu’ils vont bien,
    vous ne leur direz rien.
    Mais vous pourriez
    m’apporter de leurs
    nouvelles, car j’avais
    bien tort de les laisser
    partir comme ça
    sans m’assurer de
    leur avenir.

    Si vous les voyez, et qu’ils
    souffrent, vous leur diriez
    de me revenir au plus vite,
    car ils me manquent
    le plus profondément et
    le plus terriblement
    du monde.

  • Gérard Wollenschneider, Autriche, le 20 janvier 2001

    LE VOYAGE DES MOTS


    Sur le dos des chemins les mots ont voyagé à travers tout les temps
    Pour se laisser disperser par le souffle des vents

    Une lourde danse durant tous ces voyages
    Et bien des mots portent des rides profondes sur leur visage

    Ces mots parlent des déserts, de la mer et des montagnes.
    Ils parlent des orages qui s´approchent et qui s´éloignent

    Ces mots à force de penser ils se sont creusés dans nos mémoires
    Maintenant ils reposent sur les épaules de notre histoire

    Tous ces mots ils ont nourri nos coeur
    Et à leur manière ils chantent l'avenue des fleurs

    Pour les faire bouger les mots nos langues font des acrobaties
    Alors s´échappe de nos bouches de si belles poesies

    Les mots parfois fatigués ont su garder leur éclat de beauté
    Et sur dos des flots d´une source claire ils ne désirent que voyager

     

  • Yasmine Bourhane, France, le 19 janvier 2000


    Mise à nu

    Nue au milieu du pavé

    Elle a été dérobé

    Maintenant qu'elle y est


    Que le soleil brûle
    Que le vent fouette
    Que la pluie tombe

    Nue et fière parmi le monde

    Les yeux pleins de sa fronde

    De la mort même elle ne craint plus les ondes.

  • Jean-Pierre Hache, Belgique, le 17 janvier 2001

    Tu es à ma lisière
    Tes yeux touchent mes yeux
    S’engouffrent dans mes yeux
    Tu les suis toute entière

    Tu baisses mes paupières
    Tu descends dans ma nuit
    Ton visage l’éclaire
    Tu t’installes sans bruit

    Tu te reposes en moi
    Ta tête est sur mon cœur
    Tu es toute ma joie
    Et ma vie intérieure

     

  • Omar Moumni, MAROC, le 17 janvier 2001

    Pourquoi tourne-t-elle?

    A) Ne sais- tu pas que notre Terre
    Tourne la face tout en marchant?
    Elle va toujours de l'avant
    En tournant vite ;en se cachant !!

    B) C'est très normal pour une femme;
    N'est -elle pas une musulmane?
    Elle se cache par pure pudeur
    Même quand elle n'est qu'une profane !

    C) Mais pas du tout ,elle est chrétienne :
    Elle nous tend toujours l' autre joue !
    Elle ne cesse jamais de tourner
    Car on la gifle de partout !

    D) Ce que vous dites est insensé :
    Elle n'est que juive et judaïque !
    Son voile blanc sur sa calottte
    Nous prouve qu'elle n'est pas si laïque .

    E) Je vois plutôt que notre Terre
    N'est qu'une danseuse parmi tant d'autres;
    A la recherche d'une Nirvana
    Que n'atteint même pas un apôtre !

    F) Vous n'êtes pas à oublier
    Que cette Terre qui tourne tant
    N'est aussi calme et obséquieuse
    Que par égards au Dieu des Temps !

    G) Je vois plutôt qu' avec Vénus,
    Elle est de garde dans un couvent:
    Elle pivote vite pour voir derrière
    Et l 'autre tourne pour voir devant !

    H) Ne serait-elle pas en rotation
    Pour une raison toute differente ? :
    Pour jeter loin nos puanteurs
    Et nos saletés trop aberrantes ?

    A) Pour nous, pour vous ou pour elle-même;
    Le fait est là: elle tourne vite
    Sans se soucier des vieux dilemmes
    Que vivent les bonzes ou les Chiites !!

     

  • Julien Santenoy, France, le 17 janvier 2001

    La chemise sans couture

    Le tissu de contradictions que nous sommes
    est bien loin de la chemise sans couture
    qui relierait le corps à l'âme
    La chemise que nous portons est déchirée de toutes parts
    Elle laisse paraître les peaux en lambeaux
    et la belle nudité des corps
    inaccessible sauf
    pour les amants dans leurs jeux.



  • Michel Dallaire, Nouvel-Ontario, Canada, le 17 janvier 2001

    ÉVEIL

    pendant
    que les cathédrales
    languissent sous les étoiles
    pendant
    que les écrans abolissent les horizons
    pendant
    que des prophètes pantelants
    proclament les révolutions prochaines
    pendant
    que des mers de flammes divisent les peuples
    j'ouvre les yeux

    enfant dans les brumes du levant
    je me cramponne
    à un désir fou d'interrogations

    ***

    dis-moi ce rythme
    qui nourrit la grammaire de nos cris

    dis-moi l'énergie des vagues affolées
    sous les ponts brûlés

    dis-moi les excès à venir
    les rythmes migrateurs
    les battements de cœurs
    comme tambours endiablés
    pour chasser l'ennui
    brasser la mémoire de plaisirs fondateurs

    dis-moi quelques gouttes d'éternité

    dis-moi l'ivresse d'une guitare
    quand la nuit te séduit
    un refrain fiévreux
    dans la nuit décoiffée

    dis-moi ce visage que j'ai
    quand je ferme les yeux

     

  • Pascal Agneray, France, le 15 janvier 2001

    Mon père est né dans le Nord de la France, le plat pays des brumes. Ma
    mère, près de Venise, le doux pays du soleil. Je suis né en Espagne, à
    Saint-Sébastien, sur le bord de mer Atlantique.
    Ne me cherchez plus d'origine à laquelle je n'attache pas (ou plus du
    tout) la moindre importance.
    La seule vérité est celle-ci, elle n'est ni froide ni chaude : Je ne
    suis pas d'ici.


  • Paul Vidal, France, le 15 janvier 2001


    NUAGES

    Ce nuage qui passe au dessus de ma tête
    Qui sait s'il me protège ou bien s'il me menace
    Suivant que j'aime ou que je n'aime pas;


    Il est lourd , il est triste de la douleur du monde
    Ou bien gai et léger comme un rêve d'enfant.

    Dans le plus haut du ciel, c'est lui qui fait la joie
    S'il nous prend la lumière, c'est pour mieux l'adoucir;

    Mais qu'il vienne à descendre et ce n'est plus le même
    Il se traîne et s'allonge et il pleure pour mourir.
    Suivant que j'aime ou que je n'aime pas .

    Il regarde le ciel, il regarde la terre,
    Heureux ou malheureux selon quelle est sa face,
    Prêt à mourir joyeux si le soleil l'éclaire
    Pour passer la montagne et s'élever au ciel
    Il doit car c'est la loi souvent pleurer sur terre .

    Un caprice de dieu sans en laisser de trace ,
    D'un coup de vent léger à tout jamais l'efface,
    Mais déjà dans le ciel un autre a pris sa place
    Certain que dieu l'a fait le pousse et le regarde
    Soutenu par la foi, il affronte sa vie.

     

  • Odile Rougé, le 14 janvier 2001

    Rire

    Embrasser la vie
    Gorger son coeur de soleil
    Jouer dans le torrent d'amour qui est là
    Sauter à pieds joints dans l'eau bienfaisante
    Et rire, rire aux éclats
    Courir au soleil


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