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correspondances poétiques, Club des Poètes

Tous les jours, nous recevons des dizaines de messages venus de tous les coins du monde. Regulièrement, nous mettons en page quelques-uns des poèmes (dans la rubrique Poésie en marche) et des articles qui nous sont proposés. Ci-après, nous vous proposons de découvrir quelques fragments de notre correspondance.

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Nous reprenons le rythme habituel. Tous les lundis, le forum sera mis à jour.
Mais que cela ne vous dispense pas de venir nous voir !


  • Camille Ardet, France, le 14 janvier 2001

    A ma princesse marine, cette prose.

    Chaque soir, à l'heure ou s'illune le ciel, je quitte les sentiers concentriques de la Haute Plaine offerte aux vents mauvais pour me coucher au creux des houles épaisses de ton sous-bois. Je suis en rêve le Grand Forestier.Tu deviens dans le jour tombant mon royaume lapidaire, aux monuments fragiles sevrés d'artifices, mon royaume essentiel de feuilles et d'eau, peuplé des seuls craquements de l'humus sous la paume, dont la belle nudité roucoule de sources comme on jette un rire salubre au visage du grand givre du soir. Ta vie est à la mienne ce que la haute forêt, en hiver, est au promeneur giflé par le vent du noroît.


  • Patrick Druart , France, le 13 janvier 2001

    Ayant perdu de vue le site pendant quelques temps, je ne sais si quelqu'un a proposé ce texte-testament prodigieux de Gabriel Garcia Marquez gravement malade . Il vaut mieux le faire connaître plutôt deux fois qu'une.

    "Si oubliant un instant que je suis une marionnette de chiffon, Dieu m'offrait un morceau de vie, je ne dirais peut-être pas tout ce que je pense, mais en fin de compte je penserais tout ce que je dis.
    J'accorderais aux choses la valeur non pas de ce qu'elles valent mais de ce qu'elles signifient.
    Je dormirais peu, rêverais davantage, je comprends qu'à chaque minute passée les yeux clos on perd soixante secondes de lumière. Je marcherais quand les autres s'arrêtent, me réveillerais quand les autres dorment. J'écouterais quand les autres parlent, et qu'est-ce que j'apprécierais une bonne glace au chocolat!
    Si Dieu me faisait cadeau d'un morceau de vie, je m'habillerais simplement, je m'étalerais au soleil, exposant non seulement mon corps, mais aussi l'âme.
    Mon Dieu, si j'avais un coeur, j'écrirais ma haine sur la glace, j'attendrais le soleil. D'un rêve de Van Gogh je peindrais sur les étoiles un poème de Benedetti, et c'est une chanson de Serrat qu'à la lune j'offrirais en sérénade. J'arroserais de mes larmes les roses, pour sentir la douleur de leurs épines, et le baiser incarnat de leurs pétales...
    Mon Dieu, si j'avais un morceau de vie, je ne laisserais pas passer un jour sans dire aux gens que j'aime que je les aime. Je convaincrais chaque homme ou chaque femme que c'est bien lui que je préfère et je vivrais amoureux de l'amour.
    Les hommes, je leur prouverais combien ils se trompent à croire qu'ils cessent de tomber amoureux en vieillissant, sans savoir que c'est en cessant de tomber amoureux qu'ils vieillissent!
    Un enfant, je lui donnerais des ailes, mais je le laisserais apprendre à voler tout seul. Les vieux, je leur apprendrais que la mort n'est pas le lot de la vieillesse mais de l'oubli.
    J'ai tant appris de vous, les hommes... J'ai appris que tout le monde veut vivre sur la cime de la montagne, sans savoir que le vrai bonheur réside dans la manière dont on gravit la pente.
    J'ai appris que lorsqu'un nouveau-né serre de son petit poing, pour la première fois , le doigt de son père, il le tient à jamais. J'ai appris qu'un homme n'est jamais autorisé à en regarder un autre de haut que pour l'aider à se relever.
    J'ai pu apprendre tant de choses de vous, mais à dire vrai elles ne serviront plus beaucoup, parce que lorsqu'on me mettra dans cette valise, je serai malheureusement en train de mourir."

  • France Morand, Canada, le 13 janvier 2001

    Bonjour à vous tous les poètes. Je suis une maman de 38 ans. J'ai écris ces quelques lignes quand ma fille Anne a commencé l'école maternelle.


    L’envol

    Avalée
    Par ce monstre jaune
    Juste sous mes yeux
    Mon cœur
    Vole en éclats

    Pourtant
    Le sac au dos
    Accrochée à ta boîte à lunch
    Confiante
    Tu ouvres déjà tes ailes

    T’ai-je bien enseignée
    Les courants ascendants
    Et les descendants eux ?
    Bien sûr …

    À l’océan des mes doutes
    On se noierait ensemble
    Dans ce si grand vide
    Qui séquestre mes sens

    Bras ballants
    Cœur inutile
    Raison insoumise
    À ton destin de haute voltige
    Apprentissage impossible
    Au nid sécurisé

    Les yeux fixés sur l’azur
    Terrifiée
    Pleine d’espoir
    En port d’attache
    Je t’attendrai toujours
    Avec amour


  • Benazeth, france, le 12 janvier 2001

    Le ciel est bleu et rose
    Le soleil se couche,
    Il se repose.
    Il redessine les traits de ta bouche.

    L'ombre d'un pin
    S'est posée sur l'un
    De tes yeux , qu'il est sombre soudain !

    Mais de l'autre
    Je devine que tu me fixes.
    Ou alors tu regardes le vide.
    Le ciel est rose limpide.

    Je ne suis plus seule désormais;
    Je suis plus heureuse que jamais.
    Une marguerite au coin des lèvres,
    Je tire les pétales de ton coeur.
    Fragiles comme tes sentiments.

    Un dernier coup de soleil,
    Un dernier coup d'oeil
    A l'horizon.
    Fermes les yeux
    Ouvres ton coeur
    L'amour est si rapide,
    La nuit sera trop courte.

  • Elisa, FRANCE, le 12 janvier 2001

    Viens
    Viens avec moi sur un nuage
    On ira dire bonjour à Dieu
    Et devant lui on sera sage
    On s'aimera avec les yeux.

    Viens avec moi sur le rivage
    On ira voir passer les vieux
    La paix éclaire leur visage
    Quand ils regardent vers les cieux.

    Viens avec moi sur une plage
    Ou sous les mers, à vingt mille lieux
    Je t'offrirai un coquillage
    Notre amour gravé au milieu.

    Viens avec moi faire un voyage
    Avec tes bottes de sept lieux
    On ne prendra pour seul bagage
    Que notre habit d'enfant curieux.

    Viens avec moi conter l'amour
    On l'écrira sur une page
    Pour que demain et tous les jours
    On se rappelle ces images.


  • Benoît Pohu, Issy-Les-Moulineaux, le 11 janvier 2001

    FRAIS MATIN

    Douceur extrême au jour d'un matin trop timide
    Où la rosée perlée hésite pour éclore.
    Prison grise, brouillard, qui rend la fleur humide
    Et cache le bouton que le soleil déflore.

    Fraîcheur ventée des près où l'herbe bleue se couche
    Et offre au papillon son dos fragile et frêle.
    Soudain, il est sursaut et de son aile touche
    Le végétal flétri par les chutes de grêles.

    Aigus, stridents, des cris traversent la clairière,
    Déchirent un silence installé depuis peu.
    Et le soleil enfin apporte la lumière :
    La nuit, la mort et l'ombre absorbées par le feu.


  • Pierre Eletufe, France, le 10 janvier 2001

    A d'autre la satiété ! Toi , tu gardes ton désir , désir exubérant qui déborde toujours : moi qui te poursuis sans cesse, je viens par-dessus le marché faire addition à tes amours.

    Toi dont le désir est si large et si spacieux , ne daigneras-tu pas une fois confondre mon désir dans le tien ? Ton désir sera-t-il toujours si favorable aux autres sans jeter sur mon désir un rayon de consentement ?

    La mer qui est toute eau , reçoit pourtant la pluie encore et ajoute abondamment à ses réservoirs: ainsi toi, riche de désir, ajoute à tes désirs

    La goutte du mien , et élargis ton large amour . Ne te laisse pas accabler par tant de suppliants , beaux ou laids : dis-toi que tous ne font qu'un , et aime Will dans ce désir unique.

  • REMIGY, Belgique, le 9 janvier 2001

    Freedom

    Libre de tes secrets et libre de tes désirs
    Libre de partager et de vivre tes plaisirs
    Libre de ta foi et libre de tes choix
    Aime la liberté sans t'y enchaîner

    Libre de mes secrets et libre de mes désirs
    Libre de partager et de vivre tes plaisirs
    Libre de ma foi et libre de nos choix
    A toi enchaîné j'aime la liberté



  • Galimba, France, le 8 janvier 2001

    La vérité de la fontaine

    Pas facile de dire je t'aime avec des mots . Ce ne sont pas des mots je t'aime .
    Voyez comme les muscles de vos corps s'entrelacent .
    Vous faites l'amour sans le savoir alors ?
    Et vos mains , à quoi servent - elles sinon à ne pas être seules ?
    Il n'y a qu'à les regarder s'agripper à tout ce qu'elles touchent .
    Et vos pieds ? A marcher ! Vers qui ? Pour qui ?
    Et vos yeux ? A voir tien ! Voir des culs , voir des yeux !
    Et vos coeurs ? A sentir que je t'aime ,
    Mais je t'aime c'est pas des mots alors .
    Alors , alors ...
    Alors quoi ?

    Ce ne sont pas des mots je t'aime ,
    C'est bien plus que ça .


  • ERIOLA, France, le 8 janvier 2001

    LE REVE DU HIBOU


    Lorsque la nuit tombe
    que l'obscurité prend
    Possession de la forêt
    Blotti au creux des arbres
    Le hibou chuintant,
    Se prend à rêver,
    DE voir les ailes de la chouette,
    Qui effleurent négligemment les feuilles,
    Frayer ses plumes
    Pour découvrir
    Son petit trésor.
    Ah! La chouette !
    Continue-t-il de penser....


  • Josef Bakou, Francfort, le 7 janvier 2001


    Vous souvenez-vous ?

    Frère de ceux qui voudraient un jour
    Accrocher la lune
    Au ciel dédaigneux.

    Ceux qui deviennent.

    Les yeux hagards
    L'oreille parfois
    Portée disparue.

    Ceux qui partent.

    Mais les hirondelles reviennent.

    Ils inventent des voyages
    Qui commencent dans la brume.

    Sans le sou,
    Leurs âmes ne périssent jamais.

    Vois !
    Quand le masque s'écroule
    Sous la folie.

    Et s'ils cèdent à la colère
    Alors, le rêve haut
    Le verbe sans haine.

    ...

    Mais Chuuuutt !
    J'ai le poète au bout du fil.


  • Morgane Kappes, France, le 06 janvier 2001

    Quelques années plus tard, j'écris toujours, moins, malheureusement... J'espère que certains se souviendront d'une ado poète qui passait son temps sur votre "site" minitel!

    J'ai oublié le goût des eaux salées.
    Je voudrais
    que la vie me prenne, m'emporte, me porte
    me caresse et laisse
    sa langue de vague,rugueuse, m'enrouler.

    Il est des nuits profondes où se reflète le lait de la lune:
    je voudrais sentir sur mon corps la fraîcheur des eaux de nuit
    et scintiller, pétiller, bruire les étoiles comme un palpitement de fête.
    Je voudrais sentir à nouveau le palpitement de la vie
    que les larmes montent à mes yeux devant la beauté intense
    des collines d'Ecosse
    sous le soleil.

  • Michel Ostertag, France, le 06 janvier 2001

    A l’heure de la grande fatigue où le cœur claudique d’une pulsation l’autre ; où la respiration s’essouffle ; où tout mon être cherche son point d’équilibre ;
    Je m’allonge et j’attends le doux moment où la vie, la vie toute simple, revient en moi comme un oiseau qui rentre au nid !

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