Grâce
à Jean-Luc Wronski, j'ai trouvé l'envie de faire le forum!
Merci à lui
!
- Jean-Luc
Wronski, France, 4 janvier 2001
Fais-tu la gueule ou as-tu la gueule de bois?
Pourquoi devrais-tu faire quelque chose que tu n'as pas envie de faire?
Tu veux une bonne réponse?
Je n'ai pas une bonne réponse, j'en ai DIX. Choisis celle que
tu préfères:
- parce que tu as envie de le faire en réalité, même
si tu crois le contraire.
- à cause de ton sens du devoir.
- pour tes fans.
- pour maintenir le niveau habituel de ton site.
- pour continuer de rendre la poésie contagieuse et inévitable.
- pour que les poètes du bout du Guatemala ou du Kurdistan qui
ont passé trois heures à chercher dans leur dictionnaire
les mots français qu'il leur fallait pour t'écrire voient
leurs efforts récompensés dès la semaine suivante,
surtout s'ils l'ont fait pendant les fêtes de fin d'année.
- parce que c'est un nouveau siècle, un nouveau millénaire!
Attends l'an 3000 pour avoir la flemme!
- parce que nous, modestes surfeurs de la Toile, te le demandons tacitement
et implicitement (et ce afin d'éviter de t'encombrer d'inutiles
et laborieux messages d'encouragement dont quelqu'un de talentueux comme
toi n'a que faire, ton génie te suffisant largement pour pourvoir
te passer des hourrahs vociférants de la plèbe admiratrice,
certes, mais quelquefois envahissante et lègèrement ennuyeuse
dans ses répétitifs éloges).
- parce que dans "forum" il y a "fort" et il y a
"homme", ce qui te décrit parfaitement, et t'impose
sournoisement de te montrer à la hauteur de l'implication lacanienne
de la dénomination même de cette page.
- parce que si tu recommences, la prochaine fois je t'enverrai cent
raisons de faire quelque chose que tu n'as pas envie de faire. Je suis
sérieux.
Allez, au boulot!
- Odile
Rougé, France, 4 janvier 2001
Sans clef
Brouillards,
Températures,
Pluies grèles sur la terre.
Un homme
regarde par le fenêtre,
Un autre observe un tas de compteurs
Et le troisième rit intérieurement
car peu lui chaut la météo.
Ce qui
lui importe...
C'est l'épanouissement des roses,
Les battements des coeurs sous les prunelles,
L'âme oiselle assoiffée pour qui
il dépose un vase d'eau fraîche,
C'est la danse des mots quand ils portent la vie,
C'est la porte des coeurs de jour ou de nuit,
C'est l'amour infini convié à la table
où sans affectation il mange
ou bien sert à manger
C'est l'infini des jours qui se questionnent
et se répondent, et s'échangent des clefs
par-dessus nos têtes
en riant
- Julien
Santenoy, France, le 3 janvier 2001
Au plus profond de soi
Blotti
au plus profond de moi
J'attends des signes
Et les signes pleuvent sur moi
"C'est bien" me crie l'écho
"tout est bien".
Or, je ne sais pas ce qu'il veut dire par là.
Drôle d'histoire
Blotti au plus profond de moi
J'essaye de me tendre la main
Je me construis une barque avec toutes sortes de débris
d'idées, de sentiments, de croyances, pour tenter
d'affronter la tempête
et bien entendu
je fais eaux de toutes parts
Il y a deux femmes embarquées dans le même bateau
et bien entendu
elles font eaux de toutes parts
et nous voilà
tous trois
blottis dans la cale du même bateau
à recevoir la pluie des signes
tout trempés d'émotion
avec de temps en temps un sourire qui s'esquisse
à travers les larmes
et les colonnes du temple ébranlé
sans que rien ne s'écroule
quand bien même tout s'écroulerait
quand
bien même tout s'écroulerait
blotti au plus profond de moi
je guette les signes
qui pleuvent
il faudrait
n'avoir rien d'autre à faire
dit Maître Eckhart
juste attendre
blotti au plus profond de soi.
-
Yasmine
Bourhane, France, le 1er janvier 2001
A l'Ami
Je brûle
le masque
Tu ne peux et ne dois être autre que toi
Et sur les chemins qui mènent à toi tu ne
deviendras autre que toi
Toi c'est tout c'est un mais sûrement pas rien
C'est la tête qui s'incline
C'est la peur qui fronce les sourcils
C'est un équilibriste très agile qui s'emmêle
les
fils
C'est la pensée qui chemine sur tes pas égarés
Oui, un bonhomme de chemin qui se trame dans le
dos d'un enfant
Toi c'est qui ça? ah c'est moi...ah je vois mais
qui moi?
Ceux qui te voient
Et toi qui te pense tu te vois quand tu penses?
Toi c'est un rêve c'est des rêves qui songent
trop sérieusement ou pas assez peut-être
C'est un maître qui s'élève sévèrement
Une histoire qui se raconte avec des mots en
complet neuf et en robe du soir et qui se dévêtissent
avec ironie
Une présence qui s'ignore
C'est comment tu tiens ta fourchette et ton
sérieux quand ailleurs peut-être tu converses avec les
chouettes ou avec une marmotte
Ou serait-ce un poète avec lequel tu dors les
yeux grands ouverts
C'est un vieux reptil dont chaque écaille fut
très charmante
Peu importe quand dans ta manière de dire tiens!
prends! qui donne vraiment c'est toi tout toi
Toi c'est ce que tu veux en secret dont on veut
te faire plaisir sans savoir
Parfois tu penses que l'on ne te voit pas faire
du trempolin et toucher un nuage
Tu sais ce sourire du soir devant aucun miroir
C'est parce que c'est toi
Tendu en colère indiscipliné mais contre qui a du
mal à se fâcher très longtemps disons une demi-minute
vraiment et l'autre demi fait semblant
Toi très sage quand tu fais une bêtise très
coquin quand tu es sage
Un pas devant l'autre parfois un saut périlleux
parfois une halte très longue mais cette danse de la vie
porte ton nom
Ce nom Toi que j'appelle et pas l'autre que tu
crois vouloir être quand tu ne sais pas qui tu es mais
que tu penses ne pas être ou pas assez mais quel
inquantifiable être tu es
Humain imparfait près duquel une fontaine
paisible près desquels il fait bon être
Tout simplement
une voix, un regard d'eau douce mêlé de haute mer
C'est toi qui remplirait (avec débordement)
toute une vie.
...Et
puis tu cherches du bon côté, (tu tombes et tu
tomberas et tu te relèves et te relèveras), et les
étoiles veillent sur ceux-là qui leur parle.
- Robert
Rouette, Canada, le 3 janvier 2001
L'hiver
qui penche
Et c'est dimanche...
Vous ai-je dit les oiseaux,
Les bourgeons, les bouleaux?
Le temps est au printemps
Je me sens chavirer
Et je penche infiniment
De votre côté...
- Patrick
Bittner Lamy, Québec, le 4 janvier 2000
Un vrai questionnement à propos de fausses vérités Assis à ne pas savoir
quoi vivre sur papier, à ne pas savoir quoi écrire, me laissant aller
à écrire ce que je ne sais pas, à ne pas savoir ce que je sais vraiment
et à vraiment ne pas douter que je ne peux pas comprendre ce qui m'obsède,
ce qui fait que mon équilibre cède, décède. Les concepts, les possibilités,
les mots! les idées, sont tous accusable d'un manque de volonté, puisqu'ils
sont tour à tour simultanément et vrai ou faux , et permanent ou contournable,
et à héberger ou à fuir! Voilà de quoi faire réfléchir. Est-ce nous,
lâche comme nous sommes, épuisés d'avance par le combat contre la force
d'inertie, est-ce bien nous qui les avons créés si flous? Si incertains
d'eux mêmes, si changeants! Et si, par un malencontreux hasard ou par
les obscures volontés d'un Dieu distant, si par notre manque de persévérance
ou par nos neurones si mal entrainées, si nous restions à des lieux
et des lieux d'une façon efficace de penser. Voilà qui expliquerait
beaucoup. Voilà qui dans ma façon de penser, jetterait un éclairage
nouveau sur bien des remous. Maintenant, assis à me demander si je suis
fou, si vous l'êtes, puis à force de faire des soustractions et des
sommes, à me demander si nous le sommes. Peut-être aussi que c'est la
confusion qui nous précède-- à tout le moins, laissez-moi affirmer qu'elle
nous pré-cide--. Monde, source d'entropie. Penser que c'est peut-être
bien lui le coupable expliquerait aussi certains des '?' qui ont contaminés
jusqu'aux endroits les plus repliés de mon cerveau. Ces points qui en
moi font surgir les inévitables interrogations, et leur effet sinon
leur cause, les réponses, sont la vie.
- Galimba,
France, le 1er janvier 2001
Les valses en long
Je m'adresse
aux corolles du temps .
Peignez
- moi des villes sur le corps ,
Des gloires d'amoureux rassasiés ,
Des musiques finies depuis peu ,
Abandonant mon être lépreux .
Fixez
- moi un chant , un chant si beau
Derrière la nuque et qu'il se hérisse ,
Comme un paon ivre de parades ,
A chaque grisaille métaphysique .
Lustrez
- moi de vos mains glissantes ,
Que je pénètre dans la vie ,
La gueule ouverte les yeux beaux ,
Séducteur de frontières étanches .
Incroyablement
en vie je voeux,
Le ventre chaud collé au tien ,
Dormant , dormant , dormant ;
Vivant , vivant , vivant .
--------
Marche ou crève
Halte
.
Une halte .
Je fais une halte .
Je fais une haute halte .
Je fais une haute halte sur les hauteurs .
Je regarde
en bas .
Ouf ! C'est haut !
Je saute
?
Je prend l'escalier ?
J'y reste ?
Je redescend
un peu ,
Je coupe un arbre ,
Ca fait un pont !
Je traverse
et je marche .
J'ai choisi je m'obstine .
Je chanterai
.
- Hélène
Lefebvre, France, le 31 décembre 2000
petit
poème écrit de mon crayon à papier:
ensemble
aller voir le soleil se coucher
rester regarder la nuit tomber
contempler les étoiles vivre
et mourir. s'aimer se reveiller
regarder le soleil se lever
et vivre pour ne jamais mourir
- Serge,
Chhhht !, le 28 décembre 2000
Enroulez
moi dans les mains chaudes de vos lignes .
Un haut
- parleur galbe sa membrane ,
Au ralenti dans le fond de ma cuisine .
La fête foraine déroule son manège ,
Plongée dans l'infra - basse de ma chambre .
Ma matière repose ses atomes ,
Seule dans un souffle sans sommeil .
Il y a des lunes , au milieu de l'espace .
Il y a des lunes ,
Les pirates sans bouches aux cents yeux ,
Firent don d'un coffre de corail rouge ,
Une cargaison de perles de rien ,
Filles enlevées des huitres sans teints .
Mon index et mon pouce ,
Se caressent et s'épousent ,
Dans les bruissements inexistants ,
De mes chimères .
Je suis seul ce soir ,
Et je ne sais à qui parler .
-
L'oiseau
envolé, 'nulle part nulle part nulle part', le 25 décembre
2000
Je ne rêve pas.
Son
cri jailli du plus lointain des mondes a frappé si fort que
le coeur s'est brisé d'un coup
d'un seul morceau
d'une force telle que la douleur ne vint qu'après
Tends-lui
la main
Du bout des doigts au bout des doigts
Ne pense à rien
Regarde-la
Elle t'attend dans un coin depuis demain
Ca ne
suffit pas un bout de chocolat
Ca n'est pas du jeu un bien vaut deux fois tu l'auras
Donne
lui tes yeux
Remplis-toi d'elle, de son émoi
Mais oublie-toi
Ses
bras se tendent et te porte déjà plus haut que tu ne
crois
Ses bras s'attendent à t'enlacer des étoiles dans ses
poches brûlants de briller tout autour de
toi
Son
amour de si loin te constelle
Te triomphe
ne parle jamais d'elle
Mais d'une moindre parcelle étincelant trois jours encore derrière
tes pas
Ne vois-tu
pas
Comme elle est belle, comme elle est là, indéfectible
et sans un geste contre toi
Toi tout contre pourtant qui à faire face ne se résoud
pas
N'entends-tu
pas de partout quand elle est là d'où sourd l'appel
Pas un mot pourtant et ce silence frissonnant hurlant au secours!
Aime-moi juste un peu c'est beaucoup je t'aimerai pour le reste tout
entier
Douce
enfant qui ne sait pas que le vent froid qui fait claquer des dents
est courant d'air
passant la porte jamais fermée complètement
Qu'elle
vole en éclat!
Laisse-la entrer
Que même en hiver, nue et terrifié, elle n'ait plus froid.
- Galimba,
France, le 24 décembre 2000
Bon ben :
Joyeux Noël à toutes et tous ,les potes poètes
.
A Yasmine
, à Patrick la flamme québecoise , à Jean - Luc
M.
à Blaise , à Julien , à Alex Dererde , à
Jean - Luc Wronsky
quand même , à Suzanne W. Siskou .
A tous
ceux qui passent Noël dans le désarroi :
Que
la flamme ne quitte pas vos coeurs .
Que
vos poitrines s'obstinent ,
Cherchent la courbe divine ,
De la vie jamais perdue ,
Les ailes toujour tendues .
Je crois
en vous plus qu'en moi .
Et ce
soir ! Aboyez dans les rues , aboyez dans les champs , au fond des
chemins sans fond ,
Aboyez , aboyez ,
VOS
RÊVES LES PLUS FOUS !
Perdus
,
Les yeux qui décrivent des cercles dans l'espace ,
S'arrêteront toujours sur une étoiles .
Alors
,
Joyeux
Noël! Joyeux Noël !Joyeux Noël! Joyeux Noël !
Joyeux Noël! Joyeux Noël !Joyeux Noël! Joyeux Noël
!
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ET BONNE ANNÉE !
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