C'est le 2 janvier 1896 que Paul Verlaine écrit sa dernière lettre, que nous conservons comme une précieuse relique, à Pierre Dauze, directeur de la revue Biblio-Iconographique : "Cher Monsieur, je vous écris cet accusé de réception de vingt francs et des épreuves que je vous retourne. Excusez l'écriture. Je vous écris au lit et dans la fièvre...". Depuis qu'il s'était installé en septembre 1895, au
39 rue Descartes, le Prince des Poètes avait retrouvé un peu
de calme, étroitement surveillé par Eugénie Krantz et Zélie,
la vieille femme de ménage. En octobre, il écrit une longue
préface aux "Poésies complètes" de Rimbaud.
Au début de décembre 1895, son genou et sa jambe enflèrent de
façon inquiétante. Ses maux d'estomacs s'aggravèrent tandis
qu'une bronchite chronique mal soignée le contraignit à garder
le lit. Le 30 décembre, il adresse une lettre désespérée au
Comte de Montesquiou : il n'y a plus d'argent à la maison
et je meurs." Le 2 janvier 1896, il accepte de
collaborer à la revue "L'image" de son amie Jules Rais et
tente d'obtenir une subvention ministérielle par
l'intermédiaire d'Ernest Delahaye. C'est aussi ce jour-là
qu'il écrit sa dernière lettre. Le 5 janvier 1896, il a un
bref délire. La fièvre semble le quitter dans le milieu de
l'après-midi et il peut même recevoir les épreuves d'un poème
écrit très récemment intitulé "Mort". Dans la nuit du 7
janvier, le poète s'étant levé, fait une chute. Le docteur
Parisot appelé en grande hâte juge la situation désespérée.
Quelques heures plus tard, après avoir réclamé Edmond
Lepelletier, François Copée, et Stéphane Mallarmé
à qui il voulait serrer la main, le poète entra dans le
coma. Olivier Brien |
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