Né
à Noyon en 1609, François de Maucroix étudie à Château-Thierry sur
les mêmes bancs que La Fontaine, avant de partir
à Paris pour y apprendre le métier d'avocat et l'art des vers. Employé aux
"papiers et comptes" chez Joyeuse, lieutenant du roi, il gagne l'amitié
- par sa belle voix et ses qualités de diseur de poème - de Madame de Joyeuse,
mais c'est sa fille Henriette qu'il convoite. Hélas, on la fiance au marquis
de Lénoncourt, puis, après la mort de celui-ci au siège de Thionville, on
la marie au marquis des Brosses. Maucroix quitte alors la famille Joyeuse
et décide d'entrer dans les Ordres. Une décision qui ne va pas sans hésitations,
si l'on en croit la fable "Le Meunier son fils et l'Ane", dont le préambule
évoque ses discussions avec Jean de La Fontaine dont il requerait les conseils.
Leurs influences littéraires réciproques sont admises par les exégètes :
La Fontaine inséra d'ailleurs des pièces de son ami dans ses propres recueils;
certaines fables et quelques contes furent inspirés par leurs conversations.
Ses œuvres furent publiées en même temps que celle de La Fontaine en 1685,
et en 1726, sous le titre de "Nouvelles Œuvres de l'abbé de Maucroix" C'est
à lui que La Fontaine écrivit sa dernière lettre en 1695. Il est mort à
Reims, où il occupait la charge de chanoine, en 1708 et - pour terminer
en évoquant sa postérité - ses poèmes sont chantés le vendredi soir par
Benoît Dayrat au Club des Poètes. |
|