- Chantal
Cudel, le 17 avril 2000
Oiseaux
Ces
fruits qui volètent aux grappes des arbres
Coquelicots bruissants aux fenaisons des branches
De couleurs des champs gentiment s'endimanchent
Et musiquent la vie qu'autrement se farde
A l'ardence d'un ciel.
-
Juliette
Schweisguth 16 avril 2000
"Heure d'étoile"
- Combien
détoiles dans ton thé ?
Linfirmier posait parfois de drôles de questions aux matins
de lenfant encore engourdie dans sa nuit, et une odeur de
thé qui passait sous son sommeil la sortait vers la vie.
- Deux, ou non, trois étoiles, s'il te plait, pour y
entendre le cheval rouge, celui qui glisse dans le visage du
soleil.
Linfirmier aimait poser des questions à cette enfant
car
ses réponses apportaient des images et un souffle qui le
traversaient. Lenfant et linfirmier se surprenaient sans
cesse au jeu des questions réponses. Toujours un mot venait
décoller, détourner et retrouver le vrai pourquoi. Ils
s'émerveillaient l'un en lautre.
L'infirmier, cette histoire de cheval, ça l'intéressait
bougrement !
- Raconte-moi, ton cheval. Dis.
L'enfant ne savait pas raconter, elle préférait écouter
ses
histoires à lui, mais il insistait vraiment et n'en
démordrait pas. On le voyait dans ses lèvres
s'agrandissant sur sa pommette en point dinterrogation.
- Ce cheval était épuisé, parce quil voulait
apprendre à
voler, et ne savait pas qu'un cheval ne peut franchir les
airs, ne peut se libérer du poids de la terre. Il était
amoureux d'une étoile, tu vois ...
- Mais, pourquoi la terre lui pesait, hein, ma voix marine ?
- A cause du poids de sucre dans le thé, à cause que
la
terre était trop sucrée. Lui, il voulait le sel de la
vie,
il voulait boire la mer et dans " le sel " il entendait
" les ailes ". Il pensait que l'étoile était
salée,
puisqu'elle planait, et ne voyait pas pourquoi, à lui, le
sel lui serait interdit ... Tu comprends, c'est une pensée
de cheval rougie par cet ombrage dastre auquel il était
tant attaché.
Un jour où l'enfant saignait dans ses poumons, l'infirmier
lui avait fait don d'un livre avec un beau dessin de cheval
rouge et un petit poème à chanter. L'enfant s'est prise
de
tendresse pour la chanson du cheval, et c'était leur secret.
Ce matin là, l'infirmier avait sorti le livre de la table,
tout en brandissant sa question. Cétait un signe magique,
l'heure de poursuivre le rêve. Tous les deux, ils tissaient
une histoire, pour que le livre continue son chemin dans la
vie et réveille l'enfant du cauchemar étouffant ses
nuits et ses jours.
- Nadjoia,
France, le 16 avril 2000
Puisque
la poésie vous émeut encore, qu'elle vienne du maroc,
de roumanie, du Québec ou de Jordanie...Puisque le mot est
MONDE...Puisque l'idéal et la beauté,
comme le prouve votre site, n'ont pas de frontiéres : VIVE
l'émotion poétique de l'échange et de la différence...L'émotion,
la sensibilité et la richesse humaine n'ont pas de frontières,
pas de couleur... Ce site de poésie est un appel à la
liberté et à la tolérance donc à la vie...
MERCI.
- Marion
Lémieux, Canada, le 16 avril 2000
Voyager
de cinq manière
sur l'instant présent
avoir plus de ligne que de main
Être
conscient
coudre l'ombrage à ses pieds
couvrir de course folle
la terre
les ongles
du temps
cerfs-volants vivants
sont incarnés de vie
- Mickaël,
Delphine et Sébastien , France, le 15 avril 2000
Dans
mon rêve.
Dans mon rêve je sors d'un tableau de publicité
Qui est animé par une horloge
L'horloge est animée par des roues
Les roues sont animées par un mécanisme
Avec ma taille toute petite au milieu de grandes choses
C'est vraiment bizarre
Mes copains,je ne peux plus les voir
Eux ils sont dans leurs tableaux
Tranquilles
Et moi,je suis au milieu de grandes personnes
Qui s'agitent.
École
J.Prevert , de Yzeure
- Gabrielle
Fric, France, le 14 avril 2000
La
poésie de Rimbaud me déchire toujours, un grain
de sel sur la brûlure de mon coeur. Il me rappelle les mondes
familiers où ma folie existe à ses jours de bonheur,
libérée des entraves de mon esprit sensé qui
s'attache à son devoir comme à une réalité
mal exprimée. Combien de fois déjà ai-je vomi
ce monde pour l'ombre douce de mes Marches , où les sens diffèrent
en nature?
Merci pour la douceur de ces bribes, pour les tourments d'Arthur.
- Helene
Ray, Canada, le 13 avril 2000
désir
je touche mortellement
la blancheur nue.
j'impose un maniement.
je palpe le vide.
je remue les ombres invisibles...
j'entends
l'odeur des fleurs
qui grimpe aux fenêtres.
j'aspire
au bien-être des perles
blotties aux fonds des mers.
je m'accroche aux nids d'aigle
la-bas
plus haut
culminants.
j'obéis
à la hâte
des saisons.
sur les trottoirs de ma ville
je chante.
- Amel
Bachiri, U.A.E, le 13 avril 2000
SOLITUDE
je t'offrirai
une rose
une republique de rêve
et une nostalgie
...et pour ne plus pleurer encore
je suspendrai mes yeux
entre l'ironie de mes immortelles bêtises
et le mensonge éternel de mon coeur
de ne pas t'avoir aimée.
Comme au temps des paroles incendiaires
des baisers insomniaques
comme au temps des revoltes de ton corps
suspectées d'etre crédibles
mais lorsque ma renaissance
avait fleuri un jour en désaccords
sur ta peau fugitive, depuis...
je me répète sans cesse
combien est triste
mon coeur de mourir de solitude
combien est triste
mon coeur de mourir de solitude !
- Marie,
Belgique, le 12 avril 2000
Je dois
faire en français un dossier poétique sur le thème
de la liberté. Aussi, je vous demanderais, si vous le voulez
bien, si vous pouviez m'envoyer quelques poêmes sur ce thème.
D'avance je vous en remercie de tout coeur.
Réponse du Club des Poètes : Parmi
les poètes du XXème siècle, Desnos
(France) et Hikmet (Turquie) furent deux
des plus ardents combattants de la liberté.
- Iboud
Mohamed, Algérie, le 11 avril 2000
Mon bernous,
mon verbe
je suis poème dans l'air
je suis parois de mon rêve
dans un désert singulier
ou j'enterre les blasphèmes
d'un coeur qui veut haïr
- Laurent
Lumignan, France, le 11 avril 2000
Oui,
la musique est une sorte de langage universel, mais il y a aussi la
musique des mots! et il m'est arrivé de passer des soirées
à entendre des poèmes en langues étrangères
sans me lasser, parce que justement, les interprètes qui comprenaient
très bien ce qu'ils disaient, étaient capables de restituer
l'émotion à travers les sonorités de la langue.
Evidemment, c'est sans doute mieux quand on comprend le langage, car
les mots ont cette faculté particulière de parler à
la fois à notre sensibilité et à notre intelligence.
Parce qu'ils sont une musique du souffle, ils nous emportent par leur
rythme, parce qu'ils veulent aussi dire quelque chose de particulier
par leur sens et par leur histoire, ils nous enseignent.
La vie, comme la musique, la danse et la poésie, cherche des
formes, elle souffre dans le chaos. Dans l'ordre, elle meurt. La liberté
est l'ultime exigence. En Anglais "free" veut dire "gratuit" mais
la liberté n'est jamais gratuite, parce qu'elle se paye d'exigence,
parce qu'elle est l'ultime maîtrise, parce que "gratuit" veut aussi
dire "sans signification" en français. La liberté n'est pas gratuite,
en aucun sens du terme.
Et voilà
pourquoi la poésie est la reine des Arts et des Sciences :-)
- Sylvain
Perreault, Québec, Canada, le 10 avril 2000
Béatitude
Je
freine mon élan
Quand glapissent mes enfances
De leur grands trous noir et profonds
Comme des deuils inachevés.
J'y
cajole de çi, de là
Des pleurs inassouvis
Et des bonheurs avortés
Derrière l'écran du souvenir.
Et
de partout s'élevent des anges
Qui tournoient
Tels des vampires avides de sang
Du mien et de celui des autres.
Ah
! vous dirais-je Maman
Le blasphème de ce coeur
Qui ne trouve le repos
Qu'en des sortilèges
De brumes et de rëves.
-
Bakary
Sylla, USA, 9 avril 2000
La délivrance
De ma mémoire si vive,
Mes souvenirs si lointains,
Mes illusions si creuses,
Mes nuits si agitées,
J'ai le coeur net.
La quiétude
céleste,
Je l'apercois;
Elle se manifeste,
Je l'ecoute;
Le temps devient l'espace,
L'espace se réduisant en révélation:
C'est ma délivrance;
Qui se nourrit d'Espoir
Sous
la force de son absence,
Par la sagesse de son silence,
Au travers de cette brise,
Il communique, je le sais,
Qu'il se révèle au Mali libre.
-
Jean-Rémy
Fleuret, France, le 9 avril 2000
"Sois ma canne mon support ma jambe mon
bras mes yeux ma bouche ma langue ma parole mon esprit ma pensée
mon attirance pour les arts mon amour mes amitiés pour certains
mon amour pour dautres ma démarche hésitante mes
mensonges pour survivre mon retour sur mon passé mon avenir
mon présent mon passé dinquiétude ma folie
ma sagesse ma main qui caresse ma main qui souvre et se ferme
mes yeux qui rient et puis qui pleurent mon écriture hésitante,
amie, lave mon corps au bain chaud de tes mains de toutes les salissures
de la journée lave mon âme de toutes ses mauvaises pensées
sois mon repos mérité ma boisson alcoolisée mon
parfum lourd et enivrant sois mon rêve éveillé
ma plainte damour ma jeunesse retrouvée ma vieillesse
assurée mon avenir radieux
Sois ma femme !"
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