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Son oeuvre lyrique est pratiquement terminée
avant la première Grande Guerre, qu'il s'agisse des "Vers d'exil"
(1895), de "Les Muses" (1896) et des "Cinq Grandes 0des' (I910), où
il élabore une rhétorique personnelle en rupture avec la tradition
classique, inaugurant la forme poétique du verset associant la respiration
humaine à la durée variable des moments de pensée, Ce
lyrisme s'accorde aux grands rythmes naturels de la terre, de l'air, de l'eau,
de tous les éléments, de tout ce qui vit, respire, inspire
et devient nourriture pour résoudre le grand conflit de la nature
et de la Grâce. Cette invention du verset, que
Saint-John Perse allait, quelques années
plus tard, adopter dès ses premières oeuvres poétiques,
exige la diction à voix haute, parole avant d'être chant, marche
plutôt que danse verbale, demeurant dans le réel, excluant tout
romantisme. Olivier Brien. |
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