Soirée Aimée Césaire, le 25 avril 2008 La poésie francophone des Antilles a fait démonstration au XXème d'une étonnante vitalité, Aimé Césaire (1913-2008), homme de lettres en même temps qu'homme engagé dans tous les combats politiques de cette région (il est Maire de Fort-de-France) en est un exemple marquant. André Breton, qui découvrit le Cahiers du Retour au Pays Natal dès 1941, dans le premier numéro de la revue Tropiques, ne s'y est pas trompé et l'a aussitôt salué comme un frère surréaliste et comme l'un des plus grands poètes de son époque. Sa poésie, qui est une poésie "engagée" n'a pourtant rien à voir avec un discours politique, et dépasse largement le seul combat des antillais pour retrouver leur souveraineté dans leur propre pays, pour devenir un appel universel à la dignité humaine, à l'éveil et à la responsabilité. Il ne s'agit pas ici de doctrine mais de pure poésie, une poésie exigeante, déconcertante, qui captive par l'originalité de ses images, et en même temps jamais gratuite, pleine de sens, urgente. Initiateur avec Senghor de la Négritude, mouvement qui fit beaucoup pour redonner au peuple noir la fierté de ses racines africaines, il émaille ses poèmes, écrits dans la langue française la plus pure, d'expressions spécifiques à l'imaginaire des Iles où resurgissent des bribes de la culture africaine, sans jamais tomber dans le pittoresque ou le régionalisme. De Césaire à Depestre en passant par Guy Tirolien et Paul Niger, cette partie du monde a considérablement enrichi la poésie francophone de la deuxième partie du XXème siècle. Piers Tenniel. |
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