ARAGON
(1897-1982)
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par
Jean-Pierre Rosnay
Dadaïste,
Surréaliste, avec Breton,
René Char, Desnos,
Eluard, Soupault, Tzara... |
C'est
en 1943, dans les maquis du Vercors, que je fis connaissance d'Elsa
Triolet et de Louis Aragon; le Groupe Franc de l'Armée Secrète
auquel j'appartenais avait eu pour mission de les convoyer de Dieulefit
à Combovin - deux petits villages qui furent des "hauts-lieux de
la Résistance" .
A l'époque où il était tenu à l'écart par les médias, Louis Aragon était comme chez lui sous les poutres du Club des Poètes, parmi de jeunes poètes qui buvaient ses paroles. Les caméras de la télévision et les micros de la radio, que j'avais en quelque sorte détournés de leur objectif habituel, si peu poétique, ont saisi au vol des mots, des rires dont on retrouve trace dans certaines anthologies poétiques. Elsa, sa muse qui, on le sait, était d'origine russe, était comme un poisson dans l'eau; sa gentillesse faisait merveille. Je crois qu'on ne l'a pas assez dit, Elsa Triolet, qui eût pu être étouffée par la forte personnalité de son illustre compagnon de vie, était d'un charme inépuisable, attentive à chaque détail, ramenant toujours Aragon, qui avait tendance à s'envoler, au "niveau" de ses interlocuteurs, fussent-ils les plus humbles. Jean-Pierre Rosnay Voir
aussi le manuscrit d'un poème offert par
Aragon à Jean-Pierre
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