Le procès des Fleurs du Mal
Arthur
Rimbaud disait de lui «C'est un Dieu». La justice de Napoléon
III -
qui voyait plutôt en lui un diable - le contraignit à retrancher
plusieurs poèmes
des « Fleurs du mal » pour outrage à la morale publique.
Dans les deux cas, le jugement est sans appel,
Baudelaire est condamné à la postérité.
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Il ordonne la suppression des poèmes suivants: «Les Bijoux», «Le Léthé», «A celle qui est trop gaie», l'une des «Femmes damnées». «Lesbos», les «Métamorphoses du Vampire» (pour leur lecture, prière de vous reporter à vos manuels scolaires). Baudelaire et ses éditeurs sont condamnés à payer une amende (300 F pour l'écrivain), et sont privés de leurs droits civiques. L'auteur des «Fleurs du Mal», en sortant de l'audience, à qui un ami demande s'il s'attendait à être acquitté, répond : Acquitté!- J'attendais qu'on me ferait réparation d'honneur. Qu'importe, il est certains critiques littéraires et autres juristes bien pensants, qui, souhaitons-le, s'en retournent dans leur tombe. Celle de Baudelaire est toujours « fleurie ». Le scandale qui a accompagné la parution de son ouvrage le plus célèbre y est sans doute pour quelque chose.
Olivier Gardel-Dubois (In Vivre en Poésie 25) |