C'est
le cas de Wislawa Szymborska, poète polonaise, Prix Nobel de
Littérature 1996, dont l'oeuvre, quasiment inconnue en
France, n'avait été publiée en Français
que grâce à Christophe Jewelzki et Isabelle Macor-Filarska,
pour le compte de la "Maison de la Poésie du Nord-Pas-de-Calais",
dans un recueil intitulé "Dans le fleuve d'Héraclite".
Il s'agit d'une poésie "simple comme bonjour", qui ne néglige
pourtant pas les innovations poétiques, mais dans une simplicité
qui les fait quasiment passer inaperçues. Un langage presque
parlé, où entrent des fragments de dialogue, comme si
tout à coup nous surprenions la vie en train de se dérouler
sous nos yeux, la vie de tous les jours, avec ses aspects tragiques
et comiques, avec sa surface et ses profondeurs. Le poète nous
parle, nous fait pénétrer dans la vie tel qu'il la perçoit,
sans jamais rien expliquer, sans jamais rien justifier.
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Wislawa
Szymborska naquit le 2 juillet 1923 dans l'ouest de la Pologne, dans
la petite ville de Bnin (aujourd'hui un quartier de Kórnik),
près de Poznan. Depuis 1931, elle habite à Cracovie, où
elle étudia la littérature polonaise et la sociologie
à l'université Jagellon, de 1945 à 1948. Elle fit
ses débuts poétiques en mars 1945 dans le supplément
hebdomadaire du quotidien Dziennik Polski avec le poème "Szukam
slowa" ("Je cherche le mot"), et dans l'immédiate après-guerre,
elle continua à publier des poèmes dans divers journaux
et revues. De 1953 à 1981, elle travailla à la rédaction
de la revue hebdomadaire Zycie Literackie (La vie littéraire),
sous la rubrique "Lecture non-obligatoire", elle fit la critique d'ouvrages
touchant aux domaines les plus divers : depuis le tourisme, la cuisine,
le jardinage et la sorcellerie jusqu'à l'histoire de l'art, aux
poèmes de T.S. Eliot sur des chats et aux poèmes absurdes
d'Edward Lear. Mme Szymborska a aussi traduit des poèmes, surtout
la poésie baroque française et Agrippa d'Aubigné.
Dans les années 80, sous le pseudonyme de Stanczykówna,
elle a collaboré à la publication polonaise "samizdat"
Arka et à Kultura, une revue en exil publiée à
Paris.
Extrait
du Communiqué de Presse
annonçant le Nobel
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