Il aime
raconter des histoires, créer sa légende personnelle.
Au cours de sa vie de bohème il rencontre Apollinaire, Soupault,
Desnos, Cocteau, Léger, Modigliani, Soutine, Picasso, Chagall,
Sati, partage une chambre minuscule à Londres avec celui qui
allait devenir Charlie Chaplin. En 1913 il publie " Les Pâques
à New-York" qui à défaut de lui amener la
fortune, le révèle comme un vrai poète.
Marié en
1914 avec Féla et
père de famille, Blaise Cendrars s'engage dans la Légion
quand débute la première guerre mondiale. En septembre
1915, il est grièvement blessé dans l'attaque de la ferme
Navarin et
perd son bras droit.
La
guerre meurtrira son corps et changera son regard sur la vie artistique
parisienne dans laquelle il ne se reconnaît plus. Pour cela mais
aussi pour subvenir au besoin de sa famille, il multiplie les activités.
Il travaille avec Abel Gance sur le film La Roue, puis sur J'accuse,
assure la direction littéraire de la maison déditions
La Sirène, rédige articles sur articles, publie ses poèmes
illustrés par Modigliani ou Léger, participe au ballet
La Création du Monde,
Le jour où il rencontre Oswald
de Andrade, peintre brésilien, et Paulo Prado, magnat du café
et mécène, Blaise Cendrars s'embarque pour le Brésil
à cette époque en plein essor, renvoyant au reste du monde
l'image d'un paradis encore intact.
À
son retour en France, il commence la rédaction du roman L'Or
qui sera publié en 1925 et dont le succès immédiat
assoit définitivement sa réputation. L'année suivante,
c'est Moravagine, dont il prétendra avoir écrit dix-mille
pages en une seule nuit, "ma plus belle nuit d'écriture",
disait-il.
Alternant voyages et reportages, poèmes et romans, Hollywood
pour Paris-Soir, Espagne, Portugal, de nouveau le Brésil, Blaise
Cendrars est un homme pressé. Mais la seconde guerre mondiale
éclate et ravage, encore une fois, l'Europe puis le reste de
la planète. Aventurier, certes, mais surtout témoin de
son temps, Blaise Cendrars s'engage comme correspondant de guerre pour
l'armée anglaise.
Après
la capitulation de juin 40, il cesse d'écrire durant trois ans
et se réfugie à Aix-en-Provence. Sa plus longue période
d'inactivité jusqu'alors. Mais la braise reste chaude, prête
à raviver ses flammes au moindre souffle. Le souffle en août
1943 c'est L'homme foudroyé, puis La main coupée, Bourlinguer
La banlieue de Paris avec des photographies de Robert Doisneau.
Après
une attaque qui le paralyse à moitié en 1959, Blaise Cendrars
meurt à Paris le 21 janvier 1961.