BLAISE
CENDRARS
PAR JEAN-PIERRE ROSNAY![]() |
À 16 ans il fit une fugue, et comme d'autres vont à Vierzon ou à Bormes-les-Mimosas, prit le premier train rencontré qui le conduisit tout simplement à Moscou. De Moscou il partit allégrement, par le Transsibérien, en Chine, au diable l'avarice (quand on voyage clandestinement sans billet!). Blaise Cendrars, on le voit est allé à la bonne « école buissonnière».Pour une part, il effectua ses fabuleux voyages en compagnie d'un certain Rogovine et vécu avec lui des produits de la vente de pacotilles diverses (des cercueils, des couteaux de poche, des tire-bouchons, etc...).
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Dans la ligne de Valéry Larbaud, autre poète de génie Blaise Cendrars célébra avec une rare authenticité, et une langue qui lui ressemble en tout points - c'est à dire une langue audacieuse et novatrice - le monde moderne naissant, avec ses machines à n'en plus finir, ses gares qu'il compare à des cathédrales et tous les visages anxieux ou étranges qu'il croise au cours d'un siècle qui découvrait la vitesse et les grands espaces, dans un tumulte de révolution et de guerre: 1914, la Grande Guerre dans laquelle il se jette corps et âme, Blaise Cendrars, homme d'écriture, n'hésite pas à laisser des plumes derrière lui. 1917, en URSS, le tsar est chassé de ses appartements par les Soviets. Etc. En
1964, dans mon émission « Le Club des Poètes »,
j'ai présenté, sur ce qui était alors la première
Chaîne TV, son célèbre poème-fleuve «La
prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France».
Bonne lecture et Vive la poésie. Jean-Pierre Rosnay |